Texte intégral
R. Sicard - C'est aujourd'hui que le Gouvernement réunit les partenaires sociaux pour décider de l'augmentation du Smic. Vous réclamiez un coup de pouce pour le Smic mais J.-P. Raffarin a déjà laissé entendre qu'il ne fallait pas s'attendre à une telle revalorisation. J'imagine que vous êtes déçu ?
- "Peut-être pas déçu, mais je veux simplement noter, puisque nous sommes en période de football : carton jaune au Premier ministre. Il a fait sa campagne électorale - c'est très clair - sur le dialogue social. La première fois, le premier exemple depuis qu'il est Premier ministre où le dialogue social devrait jouer - je dis bien "dialogue social" parce que simplement concertation : nous ne négocions pas le Smic -, aujourd'hui à dix heures, il se trouve que 48 heures avant, il annonce déjà le résultat. Là, c'est une maladresse, je le dis clairement : il aurait pu respecter les organisations syndicales. D'autant plus qu'il a pris cette décision, je le rappelle, après avoir eu un entretien avec le Medef. Cela laisse supposer une concomitance de pensées qui m'inquiète quelque peu."
Vous pensez qu'il traite mieux le Medef que les syndicats ?
- "Apparemment, là, il écoute mieux le Medef que les organisations syndicales. Aujourd'hui, toutes les organisations syndicales vont demander un coup de pouce différencié au point de vue de l'importance. Il faut savoir que le Smic est une garantie salariale et que cela touche beaucoup de gens qui travaillent moins de 39 heures ou 35 heures - ce sont des gens qui travaillent une heure ou deux... Le Smic est un salaire de référence. L'effet réel sur l'économie est tout à fait discutable. C'est un salaire qui sert de référence : on ne peut pas travailler à moins de 6,67 euros par heure. Voilà la donnée objective. Cela veut dire que c'est un peu la France d'en bas."
Les socialistes, par exemple, disent que le Gouvernement va dans le sens des privilégiés parce qu'ils baissent l'impôt sur le revenu qu'une partie seulement des Français paye, en revanche, il ne fait rien pour les bas salaires. Vous êtes d'accord avec ce point de vue des socialistes ?
- "D'abord, il faut bien comprendre que le Gouvernement ne peut pas faire pour les salaires ; le Gouvernement négocie pour les salaires de la fonction publique et nous, nous négocions avec les patrons dans le privé. Mais là, le Gouvernement peut faire quelque chose, il a le droit d'inciter, voire de convoquer les commissions mixtes pour que dans les grilles de salaires, dans chaque secteur d'activité, on puisse revaloriser ces grilles. C'est ce qui a un effet sur les salaires et c'est ce qui me semble bon. C'est meilleur que ces histoires de baisses d'impôts dont je pense qu'elles sont anti-pédagogiques. Apprendre aux gens à ne pas payer d'impôts, c'est ne pas en faire des citoyens. C'est aussi simple que cela. Et dans le cas particulier, cela ne s'adresse pas aux mêmes, car effectivement, ceux qui sont prêts du Smic sont ceux qui ne payent pas d'impôt sur le revenu, bien entendu. Là, je crois qu'il y a, effectivement, un mouvement, et je pense que la réunion de ce matin va être l'occasion, pour les organisations syndicales et plus particulièrement la mienne, de se faire entendre en disant que nous n'acceptons pas ce genre de choses, à la fois sur la forme mais aussi sur le fond. Il faut redonner du pouvoir d'achat aux gens si on veut maintenir une certaine croissance. J'ai écouté Séville : il faut 3 % de croissance si on veut rester dans les clous. Il faut donc soutenir par la consommation et donner pour les salaires."
Le patronat n'est pas du tout de cet avis : il dit que si on augmente le Smic, au contraire, cela empêcherait les entreprises d'embaucher.
- "C'est une légende économique parce qu'on n'embauche pas pour faire plaisir. Je ne connais aucune usine qui embauche en se disant : "Si on paye la moitié du Smic, on vous embauche". On embauche quand on a du travail à donner. C'est l'activité."
Si le travail est cher, c'est quand même plus difficile d'embaucher ?
- "Cela ne joue pas dans la production, ça joue à la marge dans les services. Effectivement, une entreprise pourrait avoir 5, 10 ou 15 représentants de commerce en plus, bien entendu. Mais je vous rappelle que les représentants de commerce font leur salaire eux-mêmes en fonction de ce qu'ils vendent. Il faut bien comprendre qu'on est en train de retomber dans les schémas économiques les plus classiques, c'est-à-dire en fait ceux du pouvoir et de ceux qui ont l'argent. Je regrette mais mon rôle, en tant qu'organisation syndicale, est de dire : "je sais que vous embaucherez si vous avez du travail". Ce qui est beaucoup plus inquiétant, ce sont toutes les fermetures d'entreprises qui ont lieu à l'heure actuelle et, en particulier, dans le secteur industriel. C'est ce qui est inquiétant, le reste, non, je ne crois pas que ce soit dramatique."
Vous allez réagir comment , cela va être un coup de colère ou cela peut aller plus loin ?
- "Cela va aller un peu plus loin dans la limite où nous sommes demandeur de la reprise de négociations en ce qui concerne les grilles de salaires dans chaque secteur d'activité. Il y a un véritable problème : à l'heure actuelle, il y a 5 Smic. Ce sont les conséquences des 35 heures : ceux qui étaient à 39 heures et qui sont descendus à 35 à partir de telle date, etc... C'est un peu comme la monnaie : quand il y a plusieurs Smic , le mauvais chasse le bon. Il est clair qu'il faut revenir à un seul Smic - c'était prévu pour 2005."
Le Gouvernement est d'accord.
- "Attendez, il va falloir le voir après la réunion de ce matin !"
C'est ce qu'a dit J.-P. Raffarin...
- "Il s'est dédouané ainsi en disant que c'était plus important. Non, cela va de pair, il faut faire les deux : à la fois l'augmentation de 2,4 %, plus un coup de pouce. Deuxièmement, il faut dire que dès l'année prochaine il n'y aura plus que deux ou trois Smic et peut-être même essayer d'aller tout de suite vers une seule valeur de Smic. Après, il y aura des vacances vraisemblablement - qu'on le veuille ou non, les gens partiront en vacances, ils ont travaillé toute l'année, on peut le comprendre. Après, je crois qu'il y aura le gros problème de la Sécurité sociale et des retraites. Ce sont des problèmes que nous ne pourrons pas éviter. Je crains aussi, là, qu'il y ait quelques velléités de remettre en cause certaines choses."
Justement, à propos du dossier des retraites : dans le programme de J. Chirac, au moment de la présidentielle, il y avait le ré-examen global des retraites ?
- "Il a dit aussi - je m'en servirai pour lui rappeler - qu'il entend consolider les régimes par répartition. Il faut savoir que le système de retraites garanti, c'est-à-dire la répartition. Pardonnez-moi, mais si c'est pour faire de la capitalisation, c'est prendre des risques individuels et collectifs. Que l'on augmente le Smic considérablement et que les salariés, avec le revenu en question, aillent dans une compagnie d'assurance voire le cas échéant à la banque, et jouent aux petits capitalistes, c'est à leurs risques et périls. Par contre, je pense que par la solidarité on doit maintenir la retraite et les protéger peut-être même contre eux."
Sur les retraites, une chose étonne beaucoup de gens : les fonctionnaires cotisent 37 ans et demi et les autres 40 ans. On sait à l'horizon 2040, compte tenu des problèmes démographiques, on ne pourra pas maintenir ce système. Est-ce que vous êtes d'accord pour uniformiser ?
- "Lorsqu'on a mis debout les systèmes de retraites en 1945 et 1947..."
Il n'y a aura pas assez de cotisants !
- "A l'époque, en 1945 et 1947, tout le monde disait - bien que les patrons s'étaient engagés à maintenir le système - que l'on ne savait pas ce que l'on ferait dans le futur. Quand on regarde le système de retraite à l'heure actuelle projeté à 2040, quand on regarde par rapport au PIB, c'est-à-dire la production des richesses, c'est une variation de l'ordre de 4 %. On vient de faire une variation de l'ordre de 4 % dans les quarante ans précédents, je ne vois pas très bien pourquoi ce serait insupportable après. Le système de retraite par répartition est bon et il faut faire les efforts nécessaires pour le maintenir. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'efforts à faire. Je fais remarquer que dans tous les pays qui ont modifié - y compris l'Allemagne dernièrement -, cela ne marche pas le système par capitalisation ! Cela ne marche pas en Angleterre et c'est la catastrophe aux Etats-Unis ! J'aime mieux le système de solidarité. J'irai jusqu'au fond de ma pensée : il faut qu'il y ait des systèmes de solidarité dans ce pays. L'intégration, c'est la Sécurité sociale, ce sont les systèmes de retraite. Cela veut dire que nous avons des intérêts communs, cela veut dire que l'ensemble des gens ont des intérêts communs, c'est cela fait une nation. Je pense qu'en ce moment ça serait pas mal."
Mais sur les fonctionnaires : est-ce qu'ils doivent cotiser autant que les autres ?
- "Cela fait partie du statut."
Ils ne peuvent pas en changer ?
- "Non seulement il ne fait pas le changer mais il faut ramener tout le monde à 37 ans et demi. Toutes les études qui ont été faites montrent qu'en ramenant tout le monde à 37 ans et demi, cela ne coûte pas aussi cher que cela. Ce qui coûte très cher - c'est une autre revendication -, ce serait de revenir aux dix dernières meilleures années. On est maintenant au 25 meilleures années, s'il fallait revenir aux dix meilleures années, cela coûterait plus cher. Mais les 37 ans et demi pour tous cela coûte 0,3 % du PIB. Ce n'est quand même pas catastrophique ! Vous savez que le PIB en France est très élevé et qu'il varie de 2 % tous les ans. Je sais que je sors tout cela comme une machine mais je demande aux gens de se renseigner et de ne pas se laisser bluffer, y compris parfois par des déclarations générales à la télévision. La capitalisation, c'est simple, c'est la banque : "Votre argent m'intéresse". Tous les banquiers s'intéressent à votre argent. Moi, je dis aux gens : "Restez maître de vous-mêmes et agissez par solidarité"."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 juin 2002)
- "Peut-être pas déçu, mais je veux simplement noter, puisque nous sommes en période de football : carton jaune au Premier ministre. Il a fait sa campagne électorale - c'est très clair - sur le dialogue social. La première fois, le premier exemple depuis qu'il est Premier ministre où le dialogue social devrait jouer - je dis bien "dialogue social" parce que simplement concertation : nous ne négocions pas le Smic -, aujourd'hui à dix heures, il se trouve que 48 heures avant, il annonce déjà le résultat. Là, c'est une maladresse, je le dis clairement : il aurait pu respecter les organisations syndicales. D'autant plus qu'il a pris cette décision, je le rappelle, après avoir eu un entretien avec le Medef. Cela laisse supposer une concomitance de pensées qui m'inquiète quelque peu."
Vous pensez qu'il traite mieux le Medef que les syndicats ?
- "Apparemment, là, il écoute mieux le Medef que les organisations syndicales. Aujourd'hui, toutes les organisations syndicales vont demander un coup de pouce différencié au point de vue de l'importance. Il faut savoir que le Smic est une garantie salariale et que cela touche beaucoup de gens qui travaillent moins de 39 heures ou 35 heures - ce sont des gens qui travaillent une heure ou deux... Le Smic est un salaire de référence. L'effet réel sur l'économie est tout à fait discutable. C'est un salaire qui sert de référence : on ne peut pas travailler à moins de 6,67 euros par heure. Voilà la donnée objective. Cela veut dire que c'est un peu la France d'en bas."
Les socialistes, par exemple, disent que le Gouvernement va dans le sens des privilégiés parce qu'ils baissent l'impôt sur le revenu qu'une partie seulement des Français paye, en revanche, il ne fait rien pour les bas salaires. Vous êtes d'accord avec ce point de vue des socialistes ?
- "D'abord, il faut bien comprendre que le Gouvernement ne peut pas faire pour les salaires ; le Gouvernement négocie pour les salaires de la fonction publique et nous, nous négocions avec les patrons dans le privé. Mais là, le Gouvernement peut faire quelque chose, il a le droit d'inciter, voire de convoquer les commissions mixtes pour que dans les grilles de salaires, dans chaque secteur d'activité, on puisse revaloriser ces grilles. C'est ce qui a un effet sur les salaires et c'est ce qui me semble bon. C'est meilleur que ces histoires de baisses d'impôts dont je pense qu'elles sont anti-pédagogiques. Apprendre aux gens à ne pas payer d'impôts, c'est ne pas en faire des citoyens. C'est aussi simple que cela. Et dans le cas particulier, cela ne s'adresse pas aux mêmes, car effectivement, ceux qui sont prêts du Smic sont ceux qui ne payent pas d'impôt sur le revenu, bien entendu. Là, je crois qu'il y a, effectivement, un mouvement, et je pense que la réunion de ce matin va être l'occasion, pour les organisations syndicales et plus particulièrement la mienne, de se faire entendre en disant que nous n'acceptons pas ce genre de choses, à la fois sur la forme mais aussi sur le fond. Il faut redonner du pouvoir d'achat aux gens si on veut maintenir une certaine croissance. J'ai écouté Séville : il faut 3 % de croissance si on veut rester dans les clous. Il faut donc soutenir par la consommation et donner pour les salaires."
Le patronat n'est pas du tout de cet avis : il dit que si on augmente le Smic, au contraire, cela empêcherait les entreprises d'embaucher.
- "C'est une légende économique parce qu'on n'embauche pas pour faire plaisir. Je ne connais aucune usine qui embauche en se disant : "Si on paye la moitié du Smic, on vous embauche". On embauche quand on a du travail à donner. C'est l'activité."
Si le travail est cher, c'est quand même plus difficile d'embaucher ?
- "Cela ne joue pas dans la production, ça joue à la marge dans les services. Effectivement, une entreprise pourrait avoir 5, 10 ou 15 représentants de commerce en plus, bien entendu. Mais je vous rappelle que les représentants de commerce font leur salaire eux-mêmes en fonction de ce qu'ils vendent. Il faut bien comprendre qu'on est en train de retomber dans les schémas économiques les plus classiques, c'est-à-dire en fait ceux du pouvoir et de ceux qui ont l'argent. Je regrette mais mon rôle, en tant qu'organisation syndicale, est de dire : "je sais que vous embaucherez si vous avez du travail". Ce qui est beaucoup plus inquiétant, ce sont toutes les fermetures d'entreprises qui ont lieu à l'heure actuelle et, en particulier, dans le secteur industriel. C'est ce qui est inquiétant, le reste, non, je ne crois pas que ce soit dramatique."
Vous allez réagir comment , cela va être un coup de colère ou cela peut aller plus loin ?
- "Cela va aller un peu plus loin dans la limite où nous sommes demandeur de la reprise de négociations en ce qui concerne les grilles de salaires dans chaque secteur d'activité. Il y a un véritable problème : à l'heure actuelle, il y a 5 Smic. Ce sont les conséquences des 35 heures : ceux qui étaient à 39 heures et qui sont descendus à 35 à partir de telle date, etc... C'est un peu comme la monnaie : quand il y a plusieurs Smic , le mauvais chasse le bon. Il est clair qu'il faut revenir à un seul Smic - c'était prévu pour 2005."
Le Gouvernement est d'accord.
- "Attendez, il va falloir le voir après la réunion de ce matin !"
C'est ce qu'a dit J.-P. Raffarin...
- "Il s'est dédouané ainsi en disant que c'était plus important. Non, cela va de pair, il faut faire les deux : à la fois l'augmentation de 2,4 %, plus un coup de pouce. Deuxièmement, il faut dire que dès l'année prochaine il n'y aura plus que deux ou trois Smic et peut-être même essayer d'aller tout de suite vers une seule valeur de Smic. Après, il y aura des vacances vraisemblablement - qu'on le veuille ou non, les gens partiront en vacances, ils ont travaillé toute l'année, on peut le comprendre. Après, je crois qu'il y aura le gros problème de la Sécurité sociale et des retraites. Ce sont des problèmes que nous ne pourrons pas éviter. Je crains aussi, là, qu'il y ait quelques velléités de remettre en cause certaines choses."
Justement, à propos du dossier des retraites : dans le programme de J. Chirac, au moment de la présidentielle, il y avait le ré-examen global des retraites ?
- "Il a dit aussi - je m'en servirai pour lui rappeler - qu'il entend consolider les régimes par répartition. Il faut savoir que le système de retraites garanti, c'est-à-dire la répartition. Pardonnez-moi, mais si c'est pour faire de la capitalisation, c'est prendre des risques individuels et collectifs. Que l'on augmente le Smic considérablement et que les salariés, avec le revenu en question, aillent dans une compagnie d'assurance voire le cas échéant à la banque, et jouent aux petits capitalistes, c'est à leurs risques et périls. Par contre, je pense que par la solidarité on doit maintenir la retraite et les protéger peut-être même contre eux."
Sur les retraites, une chose étonne beaucoup de gens : les fonctionnaires cotisent 37 ans et demi et les autres 40 ans. On sait à l'horizon 2040, compte tenu des problèmes démographiques, on ne pourra pas maintenir ce système. Est-ce que vous êtes d'accord pour uniformiser ?
- "Lorsqu'on a mis debout les systèmes de retraites en 1945 et 1947..."
Il n'y a aura pas assez de cotisants !
- "A l'époque, en 1945 et 1947, tout le monde disait - bien que les patrons s'étaient engagés à maintenir le système - que l'on ne savait pas ce que l'on ferait dans le futur. Quand on regarde le système de retraite à l'heure actuelle projeté à 2040, quand on regarde par rapport au PIB, c'est-à-dire la production des richesses, c'est une variation de l'ordre de 4 %. On vient de faire une variation de l'ordre de 4 % dans les quarante ans précédents, je ne vois pas très bien pourquoi ce serait insupportable après. Le système de retraite par répartition est bon et il faut faire les efforts nécessaires pour le maintenir. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'efforts à faire. Je fais remarquer que dans tous les pays qui ont modifié - y compris l'Allemagne dernièrement -, cela ne marche pas le système par capitalisation ! Cela ne marche pas en Angleterre et c'est la catastrophe aux Etats-Unis ! J'aime mieux le système de solidarité. J'irai jusqu'au fond de ma pensée : il faut qu'il y ait des systèmes de solidarité dans ce pays. L'intégration, c'est la Sécurité sociale, ce sont les systèmes de retraite. Cela veut dire que nous avons des intérêts communs, cela veut dire que l'ensemble des gens ont des intérêts communs, c'est cela fait une nation. Je pense qu'en ce moment ça serait pas mal."
Mais sur les fonctionnaires : est-ce qu'ils doivent cotiser autant que les autres ?
- "Cela fait partie du statut."
Ils ne peuvent pas en changer ?
- "Non seulement il ne fait pas le changer mais il faut ramener tout le monde à 37 ans et demi. Toutes les études qui ont été faites montrent qu'en ramenant tout le monde à 37 ans et demi, cela ne coûte pas aussi cher que cela. Ce qui coûte très cher - c'est une autre revendication -, ce serait de revenir aux dix dernières meilleures années. On est maintenant au 25 meilleures années, s'il fallait revenir aux dix meilleures années, cela coûterait plus cher. Mais les 37 ans et demi pour tous cela coûte 0,3 % du PIB. Ce n'est quand même pas catastrophique ! Vous savez que le PIB en France est très élevé et qu'il varie de 2 % tous les ans. Je sais que je sors tout cela comme une machine mais je demande aux gens de se renseigner et de ne pas se laisser bluffer, y compris parfois par des déclarations générales à la télévision. La capitalisation, c'est simple, c'est la banque : "Votre argent m'intéresse". Tous les banquiers s'intéressent à votre argent. Moi, je dis aux gens : "Restez maître de vous-mêmes et agissez par solidarité"."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 juin 2002)