Texte intégral
Il semble quasiment certain, à l'instant où je m'exprime, qu'il y aura un groupe communiste à l'Assemblée nationale. Alors que d'innombrables voix s'élevaient depuis le 21 avril, et plus encore depuis 9 juin, pour annoncer une nouvelle fois la fin du Parti communiste français, ce résultat, remarquable dans le contexte d'un véritable raz de marée à droite, constitue un véritable démenti.
La capacité des candidates et candidats communistes à rassembler toute la gauche là où elles ou ils étaient présents au second tour prend une signification particulière. Les françaises et les français peuvent compter sur les députés communistes pour constituer dans de telles circonstances une force résolue et vigilante de résistance et d'opposition. Elles, ils feront entendre jusqu'à l'Assemblée nationale les attentes et les exigences populaires.
Comme le scrutin du 9 juin le faisait craindre, l'abstention atteint de nouveau aujourd'hui un niveau record. Le mécontentement des citoyennes et des citoyens à l'égard des principales forces politiques conduit à un affaiblissement critique de nos institutions et de la démocratie.
Le second tour confirme les résultats du premier : l'Assemblée nationale sera archi-dominée par une droite revancharde dont le score a été gonflé, dès le premier tour, par de très nombreuses voix d'extrême droite.
Rarement un choix d'une telle portée - la politique de la France pendant cinq ans - n'aura été pris après un tel faux semblant de débat. Comme la présidentielle, la campagne des législatives aura été détournée d'une véritable confrontation de projets par l'utilisation exclusive du thème sécuritaire. Le Président de la République aura été élu contre Le Pen ; sa majorité parlementaire par une complaisance honteuse avec ses idées.
Ce retour de la droite n'est pas en Europe un cas isolé. Il y a quelques années à peine, une immense majorité des quinze pays de l'Union européenne était gouvernée par des forces ou coalitions de gauche à direction social-démocrate. Leur ralliement aux choix du social-libéralisme a entraîné échec et déception. Presque partout, elles sont maintenant battues et remplacées par des majorités de droite.
En France la gauche aura donc déçu et été sanctionnée par deux fois en moins de dix ans. Dans les deux cas, cette déception aura été liée à la promesse non tenue d'un véritable changement. Cette répétition a des conséquences considérables : elle alimente une crise de confiance majeure à l'égard de la politique et des forces dites de gouvernement qui fait le lit de l'extrême droite.
Les communistes seront donc une force de résistance. Mais notre ambition se réduira moins que jamais à cela : nous serons aussi force de proposition et d'espérance. Il faut désormais se poser directement la question d'une construction politique à gauche qui permette de rassembler les forces anti-libérales, d'opposer à la droite et au patronat la dynamique d'une véritable alternative de société, et d'échapper enfin à l'hégémonie du social-libéralisme. Les communistes en ont engagé le chantier : elles, ils iront jusqu'au bout de cette démarche nouvelle.
(Source http://www.pcf.fr, le 17 juin 2002)
La capacité des candidates et candidats communistes à rassembler toute la gauche là où elles ou ils étaient présents au second tour prend une signification particulière. Les françaises et les français peuvent compter sur les députés communistes pour constituer dans de telles circonstances une force résolue et vigilante de résistance et d'opposition. Elles, ils feront entendre jusqu'à l'Assemblée nationale les attentes et les exigences populaires.
Comme le scrutin du 9 juin le faisait craindre, l'abstention atteint de nouveau aujourd'hui un niveau record. Le mécontentement des citoyennes et des citoyens à l'égard des principales forces politiques conduit à un affaiblissement critique de nos institutions et de la démocratie.
Le second tour confirme les résultats du premier : l'Assemblée nationale sera archi-dominée par une droite revancharde dont le score a été gonflé, dès le premier tour, par de très nombreuses voix d'extrême droite.
Rarement un choix d'une telle portée - la politique de la France pendant cinq ans - n'aura été pris après un tel faux semblant de débat. Comme la présidentielle, la campagne des législatives aura été détournée d'une véritable confrontation de projets par l'utilisation exclusive du thème sécuritaire. Le Président de la République aura été élu contre Le Pen ; sa majorité parlementaire par une complaisance honteuse avec ses idées.
Ce retour de la droite n'est pas en Europe un cas isolé. Il y a quelques années à peine, une immense majorité des quinze pays de l'Union européenne était gouvernée par des forces ou coalitions de gauche à direction social-démocrate. Leur ralliement aux choix du social-libéralisme a entraîné échec et déception. Presque partout, elles sont maintenant battues et remplacées par des majorités de droite.
En France la gauche aura donc déçu et été sanctionnée par deux fois en moins de dix ans. Dans les deux cas, cette déception aura été liée à la promesse non tenue d'un véritable changement. Cette répétition a des conséquences considérables : elle alimente une crise de confiance majeure à l'égard de la politique et des forces dites de gouvernement qui fait le lit de l'extrême droite.
Les communistes seront donc une force de résistance. Mais notre ambition se réduira moins que jamais à cela : nous serons aussi force de proposition et d'espérance. Il faut désormais se poser directement la question d'une construction politique à gauche qui permette de rassembler les forces anti-libérales, d'opposer à la droite et au patronat la dynamique d'une véritable alternative de société, et d'échapper enfin à l'hégémonie du social-libéralisme. Les communistes en ont engagé le chantier : elles, ils iront jusqu'au bout de cette démarche nouvelle.
(Source http://www.pcf.fr, le 17 juin 2002)