Déclarations de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à des questions sur le rôle de la diplomatie pour résoudre la crise entre l'Irak et la Commission de contrôle de l'ONU, et sur la peine de mort aux Etats-Unis, à l'Assemblée nationale le 3 février 1998.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que les dirigeants iraquiens, en réalité M. Saddam Hussein lui-même, comprennent que la seule issue possible est d'accepter l'inspection de la Commission de contrôle des Nations unies, qui, au terme des résolutions votées par le Conseil de sécurité, doit mener à son terme le contrôle déjà entamé et qui a déjà permis, d'ailleurs, de régler une partie du problème, au dire même de cette Commission de contrôle et de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
J'insisterais sur le fait que l'on peut être un pays souverain, digne et accepter des contrôles de ce type. Tous les pays, comme le nôtre, qui ont souscrit à des accords de désarmement acceptent des contrôles. Ce n'est pas contradictoire. Nous avons la ferme espérance que les dirigeants iraquiens le comprendront une fois de plus, puisqu'à plusieurs reprises, dans le passé, après avoir refusé des contrôles de ce type, ils ont finalement accepté. Ce qui est souhaitable pour tout le monde, pour le peuple iraquien, pour la région et pour nous tous.
Effectivement, demain, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères sera reçu par M. Saddam Hussein. Il est porteur d'un message du président de la République qui lui redira ce que disent inlassablement tous les jours en ce moment les membres permanents du Conseil de sécurité qui sont en liaison entre eux. J'ai encore eu ce matin M. Primakov au téléphone à ce sujet. Et j'ai bien dû constater, l'autre soir, en recevant Mme Albright à Paris et en notant la détermination américaine de son côté, que toutes les options étaient ouvertes. Ce n'est peut-être pas ce que nous souhaitons. Mais, c'est un constat et c'est la réalité. Tout cela va dans le même sens. Il faut poursuivre les efforts. Il y a une grande homogénéité de pensée à ce sujet au sein des Européens et j'espère encore que nous aboutirons par ces procédés./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2001)
Monsieur le Président,
Messieurs et Mesdames les Députés,
Comme vous, nous espérons que le gouverneur du Texas décidera de surseoir à cette exécution. C'était tout à fait normal venant de la France depuis 1981, depuis que la peine de mort a été abolie dans ce pays, sous la présidence de François Mitterrand, Pierre Mauroy étant Premier ministre, à l'initiative de Robert Badinter qui avait été applaudi ici. Nous sommes en pointe dans toutes les organisations internationales pour rappeler notre position que les Etats-Unis connaissent bien. C'est le cas à l'Assemblée générale des Nations unies où nous nous associons régulièrement à des résolutions dans ce sens et c'est le cas au Conseil de l'Europe. Nous poursuivrons dans cette voie inlassablement./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2001)