Texte intégral
(Point de presse conjoint à New Delhi, le 2 août 2002) :
Permettez-moi en premier lieu de remercier les autorités indiennes, représentées par le Premier ministre, le vice-Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères M. Sinha et le Conseiller pour la sécurité nationale, pour l'accueil chaleureux qu'elles m'ont réservé. Je suis très heureux de revenir en Inde car, ainsi que vous le savez, j'ai vécu plusieurs années en Inde et ai gardé des souvenirs très agréables de cette époque. En tant que diplomate, mais également en tant qu'individu, j'ai beaucoup apprécié les années que j'ai passées dans votre pays.
Lors de mon séjour, j'ai appris - et j'en suis encore convaincu à ce jour - que l'Inde et le sous-continent constituent une région stratégique. Cette région présente une grande diversité culturelle, religieuse et ethnique. La diversité est un mot clé en Inde. C'est elle qui lui permet de rester fidèle à son passé tout en s'adaptant au monde moderne. Mais c'est également une région marquée par des tensions. Un véritable défi se pose par conséquent à tous ceux qui aiment ce pays. Ma visite aujourd'hui a pour objectif de consolider la relation bilatérale qui existe entre nos pays. Ainsi que M. Sinha l'a souligné, nous avons, depuis la visite présidentielle de 1998, engagé un dialogue stratégique dans le but de renforcer notre coopération avec votre grande nation. Cette initiative n'a rien de surprenant, étant donné que nous partageons le même sens de l'indépendance. Nous avons la même conception des relations entre pays, fondées sur le dialogue, les échanges et l'ouverture. Nous soutenons sans réserve l'aspiration légitime de l'Inde à accéder au statut de membre permanent, à part entière, du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous souhaitons poursuivre le renforcement du dialogue stratégique que nous avons engagé sur les responsabilités particulières qui incombent aux grandes puissances. Ce dialogue stratégique est particulièrement pertinent aujourd'hui, dans un monde où règnent incertitudes et risques.
Dans ce contexte, la lutte contre le terrorisme est une question cruciale. Nous avons soutenu les initiatives indiennes dans ce domaine. Nous sommes prêts à intensifier notre coopération sur ce point, ainsi que dans d'autres secteurs.
Les relations que nous entretenons sur le plan technique et scientifique sont exceptionnelles et reflètent la qualité de la technologie indienne et française.
Vous avez par exemple mis au point un programme spatial ambitieux. Le Centre national des études spatiales a mis en place une coopération avec votre pays. Le projet Megha-Tropiques constituera sans aucun doute un grand succès pour votre pays. Je souhaite également indiquer que la ministre française déléguée à la Recherche et aux nouvelles Technologie, Mme Haigneré, inaugurera l'année prochaine un laboratoire de recherche conjoint à Bangalore.
Dans le domaine économique, les grandes entreprises françaises investissent de plus en plus en Inde. Des groupes comme Suez, Lafarge et Péchiney en sont de bons exemples.
Le Premier ministre, M. Raffarin, est très désireux de venir à l'occasion de la Saison de la France en Inde, ce qui permettra de donner un nouvel élan indispensable à ces investissements, encore trop modestes au regard de notre relation politique étroite.
La dimension culturelle revêt également une importance majeure pour nos deux pays. Nous sommes convaincus que les cultures ont la force de réconcilier les peuples. Nous avons commencé à collaborer sur la diversité culturelle. Nous sommes tous conscients qu'aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de dialogue et de respect mutuel. Romain Rolland, Rabindranath Tagore et le Mahatma Gandhi ont jeté les bases de notre relation. Nous poursuivons sur cette voie aujourd'hui. L'exposition Picasso qui s'est tenue en Inde cette année a rencontré un franc succès. Nous allons également bientôt recevoir en France une exposition sur l'art Gupta. Les liens culturels qui unissent la France et l'Inde ont ainsi valeur d'exemple.
Dans le cadre du dialogue approfondi que nous avons mené avec les autorités indiennes, nous avons évoqué toutes les questions liées à la stabilité. La lutte contre le terrorisme a bien entendu constitué un point essentiel de nos discussions. Le terrorisme est un défi pour nous tous. Nos deux pays ont souffert de ses conséquences. Nous sommes aussi déterminés l'un que l'autre à lutter contre le terrorisme. Nous avons discuté des crises régionales et sommes tombés d'accord sur le Moyen-Orient, l'Afghanistan et l'Iraq.
Enfin, bien entendu, nous avons discuté de la question de la stabilité en Asie du Sud. Soyons clairs, je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans une question qui doit être résolue par l'Inde et le Pakistan. Cette question relève de votre responsabilité. Vous avez en mains les clés de sa solution. Néanmoins, est-il concevable d'ignorer un problème qui peut avoir des conséquences stratégiques ? Il apparaît clairement que, dans le monde actuel, les crises régionales ne sont plus limitées. Il apparaît également clairement que ce qui est en jeu ici est la lutte contre le terrorisme, qu'il est de notre devoir à tous de mener.
Sur cette base, permettez-moi de vous faire part de notre réflexion sur certains principes directeurs. Premièrement, la nécessité du respect. Mon déplacement s'est déroulé dans le respect de votre pays et vos choix. Deuxièmement, l'esprit de dialogue, illustré par l'accord de Simla et la déclaration de Lahore, qui est au coeur de toute solution. Troisièmement, le sens des responsabilités, dont l'Inde fait preuve depuis plusieurs mois. Quatrièmement, l'esprit de coopération. Les deux pays ont un intérêt commun dans le développement de la région.
Il est donc essentiel d'agir avec détermination dans le règlement de ces tensions. Des réponses peuvent être trouvées à condition de rétablir un dialogue sérieux et global.
Chacun connaît les conditions préalables au rétablissement du dialogue. Dans la situation actuelle, une volonté résolue de stabilité durable et des perspectives politiques à long terme sont essentielles. A cet égard, les élections qui vont se tenir au Jammu et Cachemire revêtent une importance décisive. Tous les efforts doivent être déployés pour s'assurer qu'elles se tiendront dans de bonnes conditions.
Notre histoire, l'histoire de l'Europe, a montré que le cours de l'histoire peut être modifié. Même les conflits les plus anciens peuvent être résolus. Il s'agit là d'un défi majeur : le défi de la réconciliation, de la paix et du développement. La France souhaite être aux côtés de ceux qui sont prêts à relever ce défi. Je suis convaincu que cette démarche est indispensable et je suis sûr qu'elle est possible.
Q - Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, d'un besoin de dialogue. Est-ce que vous pouvez nous convaincre et convaincre vos interlocuteurs de la nécessité et de la pertinence d'un dialogue à n'importe quel niveau aujourd'hui ?
R - Le dialogue est, bien sûr, une nécessité et je fais confiance à l'Inde et au Pakistan pour trouver les voies de ce dialogue dans l'esprit de Simla et dans l'esprit de Lahore. Chacun a conscience des enjeux qui sont ceux de ces deux pays, qui sont ceux de la région et de la stabilité dans la région. Il est très important pour nous que ce dialogue puisse justement faire l'objet de ces contacts bilatéraux indispensables, mais je pense qu'il n'appartient pas à la communauté internationale d'interférer dans ce qui est la recherche d'un dialogue ; mais bien de respecter au contraire la volonté de ces deux pays de rechercher eux-mêmes les voies de ce dialogue.
Q - Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, de besoin de dialogue et de relations bilatérales. On a vu un certain nombre de visiteurs venir d'Occident dans la période la plus récente, ils sont tous passés à Delhi et à Islamabad dans un ordre ou dans l'autre, pourquoi faut-il aujourd'hui faire ces deux étapes pour renforcer ce dialogue bilatéral ?
R - Il est très important, dans la perspective de la région, de pouvoir s'entretenir et de développer des relations, bien sûr, avec l'Inde qui est le grand pays du sous-continent, mais aussi, bien sûr, avec le Pakistan. Notre souhait, c'est de pouvoir maintenir le dialogue bilatéral qui est celui de la France avec l'Inde mais aussi avec le Pakistan. Et il y a aujourd'hui une menace qui est celle du terrorisme : il est important que, dans ce cadre, le dialogue très étroit entre nos pays puisse se faire, pour conjurer cette menace. Il y a une menace pour la stabilité de la région, mais elle dépasse la région et est aujourd'hui une préoccupation pour l'ensemble des puissances. Et cela explique sans doute que nous soyons tous préoccupés et désireux d'essayer d'abaisser le niveau de la tension et de contribuer à la recherche de solutions.
Q - Vous avez souvent dit, Monsieur le Ministre, dans vos interventions, dans vos interviews, dans vos déclarations, que vous vouliez obtenir des résultats, que vous aviez une obligation de résultat. Mais vous avez également dit que l'Inde devrait commencer à reprendre le dialogue sans attendre nécessairement que toutes les conditions soient réunies, comment pouvez-vous réagir à cela ?
R - Je l'ai dit et répété, le premier élément de la position française, c'est le respect. Nous sommes soucieux que le dialogue que nous souhaitons voir reprendre entre l'Inde et le Pakistan soit un dialogue bilatéral qui soit véritablement le fruit de la volonté de ces deux pays. Le dialogue ne s'impose pas, il se fonde sur la confiance. Notre souci est donc de bien marquer clairement le respect de cette responsabilité, qui est à la fois la responsabilité de l'Inde et la responsabilité du Pakistan. J'ai évoqué le danger que représentait - et qui nous concerne tous - le terrorisme et la nécessité d'une prise de conscience des conséquences de cette menace terroriste. Nous voulons contribuer justement à réduire cette tension et à l'éradiquer. C'est évidemment une préoccupation de l'ensemble de la communauté internationale. Dans cet esprit de responsabilité, de coopération, je crois que la diplomatie peut obtenir des résultats : en créant justement le dialogue, la compréhension, le respect. Mais on ne décrète pas le dialogue. Il se fonde sur une confiance mutuelle, sur un respect mutuel et je crois qu'une fois de plus il faut respecter la responsabilité des parties qui sont directement concernées. C'est exactement ce qui est au coeur de la position française.
Q - Etes-vous d'accord avec les Etats-Unis, qui jugent que le différend sur le Cachemire est internationalisé et figure sur l'agenda international ?
R - En ce qui concerne la question que vous m'avez adressée, il est évident que nous partageons une commune préoccupation pour la situation qui est celle aujourd'hui du Cachemire. Mais je le redis, la responsabilité du dialogue est bien celle des deux parties, de l'Inde et du Pakistan.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 août 2002)
(Déclaration devant la communauté française à New Delhi, le 2 août 2002) :
Merci d'être venus aussi nombreux. Je sais que ce n'est pas la saison la plus facile, à New Delhi et en Inde, je suis d'autant plus heureux d'être présent avec vous aujourd'hui.
Je sais que vous avez vécu des mois difficiles et je sais tout ce que votre présence, tout ce que votre action ont apporté à l'image de la France, aux intérêts de la France, dans ce grand pays qu'est l'Inde.
Vous savez que l'Inde occupe, dans les relations diplomatiques, dans les relations économiques, dans les relations culturelles avec la France, une place très particulière. Nous avons en commun une expérience, une préoccupation majeure qui est celle de l'indépendance et nous avons des valeurs partagées d'humanisme, d'une certaine vision de l'organisation du monde et de la place de la culture dans ce monde.
C'est dire que chacun d'entre vous ici a un rôle particulier, j'allais dire "d'ambassadeur". Vous relayez cette voix de la France, chacun dans les domaines qui sont les vôtres. Et évidemment, dans un aussi grand pays que l'Inde, c'est important que, dans les domaines aussi divers que l'économie, que la culture, que les intérêts commerciaux, que les intérêts culturels, notre présence soit démultipliée par les efforts de chacun d'entre vous.
Je l'ai dit, les mois qui sont passés ont été difficiles, des mois de tensions ; il a fallu toute la sagesse de la diplomatie, tous les efforts de chacun d'entre vous pour que la France puisse garder le cap qui est le sien et la sérénité qui doit être la sienne. Et je peux dire, d'ores et déjà, après l'entretien que j'ai eu ce matin, et avant ceux que j'aurai cet après-midi, que je sais à quel point l'attitude de la France a été appréciée : il y a une connaissance intime de ce pays, il y a la connaissance des rythmes de ce pays, il y a la volonté de prendre part à la grande aventure qui est celle de l'Inde et du sous-continent indien, et d'y jouer toute notre place, avec la volonté, bien sûr, d'apaiser quand c'est utile et d'encourager tous les efforts qui peuvent aller dans le sens de la stabilité et de la paix.
Les perspectives pour les relations entre la France et l'Inde sont évidemment très importantes : il y a une "Saison" qui se prépare pour l'année prochaine et qui mobilisera, je le sais, beaucoup d'énergie, beaucoup de temps, pour chacun d'entre vous. Le Premier Ministre a décidé de venir rapidement dans ce pays, cela marquera un temps très fort dans la vie des relations entre nos deux pays.
Voilà pour l'essentiel. Je sais que la communauté française en Inde est une communauté particulière, parce que la nature de la vie dans ce pays fait que vous vous connaissez bien les uns les autres, que vous êtes très soucieux de vous épauler, de vous assister quand cela est utile. Je sais par définition que c'est un pays où on a à coeur de ne jamais être replié sur soi-même. On n'a pas la possibilité, dans un aussi grand pays, qui fait face à autant de défis, autant de difficultés, on n'a pas la tentation, comme c'est souvent le cas dans d'autres pays et parfois même peut-être trop souvent en France, de se replier frileusement sur soi et de vivre égoïstement. On est confronté à des douleurs, des difficultés, des exigences qui nous obligent à sortir de nous-mêmes. J'ai coutume de dire, et je le pense très fortement, que l'Inde nous oblige à donner le meilleur de nous-mêmes, et c'est une reconnaissance très profonde, pour tous ceux qui ont fait des séjours prolongés dans ce pays, que de savoir justement puiser en soi, trouver dans les mystères très grands de ce pays, la force, justement, de se dépasser et d'apporter des réponses.
Encore bravo et merci à vous tous qui êtes tout à fait essentiels dans la défense de nos intérêts dans ce pays. Nous comptons évidemment sur vous tout au long des prochains mois et des prochaines années, et je sais que le réservoir des possibilités en Inde est immense : c'est un pays où l'on peut faire preuve de beaucoup d'imagination, de beaucoup d'efforts, de beaucoup de convictions. Beaucoup d'entrepreneurs, nombre d'entre vous qui ont entrepris de vivre ici en Inde savent qu'il y a de grandes aventures possibles : il y a un espace, il y a une population, il y a un esprit, qui rendent ces choses possibles. A condition bien sûr, et tous ceux qui vivent ici depuis des années le savent, de faire preuve de patience, de faire preuve de détermination, de faire preuve d'énergie, de ne jamais se décourager.
Voilà. Encore une fois, tout le bonheur qui est le mien d'être avec vous aujourd'hui, de partager ces instants et encore toutes mes félicitations et ma reconnaissance pour le travail qui est le vôtre.
Merci infiniment.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 août 2002)
(Interview à des radios françaises à New Delhi, le 2 août 2002) :
Q - Quel est le but de votre visite ?
R - D'abord venir en Inde, puis au Pakistan. En Inde, je suis venu rencontrer l'un des grands partenaires de la France. Comme vous le savez, l'Inde est un grand pays, une grande économie, une grande démocratie, il est donc important que nous développions et renforcions nos relations avec ce pays.
Nous avons des coopérations exemplaires avec l'Inde, dans le domaine culturel, dans le domaine technologique, de la recherche, dans le domaine spatial notamment. Le Premier ministre viendra en Inde lors de l'une de ses premières visites à l'étranger l'année prochaine. C'est pour nous un enjeu important et je veux donc préparer ces grandes échéances.
Il s'agit aussi bien évidemment de contribuer à réduire la tension dans la région, d'essayer de faire en sorte que la stabilité de la région puisse être renforcée. Il est important dans ce contexte d'avoir un dialogue avec l'Inde et avec le Pakistan.
Vous savez que la position française dans ce domaine est simple : c'est de s'appuyer sur l'indispensable esprit de dialogue entre les deux pays. C'est l'esprit de Simla, c'est l'esprit de Lahore. Il s'agit pour ces deux pays de faire preuve du sens des responsabilités qui sont les leurs et donc de se parler, de rechercher les voies d'une solution au problème du Cachemire. Esprit de dialogue, esprit de responsabilité, il s'agit de deux pays qui ont une capacité nucléaire, c'est important, esprit de développement parce qu'il s'agit d'une région qui a pour principal souci aujourd'hui le développement, au service des peuples de la région. La France veut naturellement encourager tous ces efforts et c'est pour cela que nous sommes ici.
Q - Votre visite intervient après le passage dans la région de nombreux dignitaires étrangers, est-ce que la France a un rôle particulier à jouer, à savoir un rôle différent des autres membres de la communauté internationale dans un éventuel règlement de la crise indo-pakistanaise ?
R - Nous avons des relations anciennes, très anciennes, de confiance, d'amitié avec l'Inde et des relations anciennes aussi avec le Pakistan. Cela nous donne une voix originale. Nous sommes par ailleurs très respectueux de ces Etats, convaincus de leur indépendance, convaincus de leurs prérogatives et nous n'entendons pas nous substituer en aucune façon à eux. Et c'est donc dans ce contexte là de respect, mais aussi de souci de nourrir et d'encourager l'esprit du dialogue, l'esprit de la responsabilité que je viens en Inde. C'est avec donc à la fois une démarche volontaire mais en même temps la conviction qu'il leur appartient véritablement de régler les problèmes qui sont les leurs. Si nous pouvons faciliter les choses, si nous pouvons créer un environnement plus favorable, évidemment nous y contribuerons.
Q - Vous êtes à mi-chemin de votre parcours en Asie du sud, est-ce que les Indiens ont été réceptifs à ces propos pour un éventuel dialogue avec le Pakistan ?
R - Je crois que nous sommes tous conscients qu'il y a un danger important dans cette région, c'est celui du terrorisme. Nous avons une concertation très étroite avec nos amis indiens sur cette question. Nous avons une concertation bilatérale très étroite, une concertation dans le cadre des Nations unies et il s'agit bien de faire preuve de toute la détermination nécessaire pour faire en sorte que le terrorisme, non seulement n'augmente pas, mais ne prenne pas appui sur notre propre faiblesse. Et donc il est important que cette concertation puisse se développer. Et il en va de même évidemment au Pakistan, vous savez que nous avons connu un drame terrible au Pakistan puisque onze français sont morts dans un attentat terroriste. Nous avons donc une coopération qui se développe avec le Pakistan pour lutter contre le terrorisme. Nous entendons de ce point de vue prendre toute notre responsabilité et mener à bien l'enquête qui a été lancée.
Q - Le Pakistan c'est un pays que vous connaissez bien ?
R - Je suis allé plusieurs fois au Pakistan, j'ai passé trois années en Inde en poste diplomatique, donc je suis très attaché à cette région, très soucieux que la France prenne toute sa place dans cette région car il y a de grands défis à relever, il y a en même temps de grands partenaires. Ce sont des pays de grande culture et la France a vocation évidemment à développer ses relations dans la région.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 août 2002)
Permettez-moi en premier lieu de remercier les autorités indiennes, représentées par le Premier ministre, le vice-Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères M. Sinha et le Conseiller pour la sécurité nationale, pour l'accueil chaleureux qu'elles m'ont réservé. Je suis très heureux de revenir en Inde car, ainsi que vous le savez, j'ai vécu plusieurs années en Inde et ai gardé des souvenirs très agréables de cette époque. En tant que diplomate, mais également en tant qu'individu, j'ai beaucoup apprécié les années que j'ai passées dans votre pays.
Lors de mon séjour, j'ai appris - et j'en suis encore convaincu à ce jour - que l'Inde et le sous-continent constituent une région stratégique. Cette région présente une grande diversité culturelle, religieuse et ethnique. La diversité est un mot clé en Inde. C'est elle qui lui permet de rester fidèle à son passé tout en s'adaptant au monde moderne. Mais c'est également une région marquée par des tensions. Un véritable défi se pose par conséquent à tous ceux qui aiment ce pays. Ma visite aujourd'hui a pour objectif de consolider la relation bilatérale qui existe entre nos pays. Ainsi que M. Sinha l'a souligné, nous avons, depuis la visite présidentielle de 1998, engagé un dialogue stratégique dans le but de renforcer notre coopération avec votre grande nation. Cette initiative n'a rien de surprenant, étant donné que nous partageons le même sens de l'indépendance. Nous avons la même conception des relations entre pays, fondées sur le dialogue, les échanges et l'ouverture. Nous soutenons sans réserve l'aspiration légitime de l'Inde à accéder au statut de membre permanent, à part entière, du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous souhaitons poursuivre le renforcement du dialogue stratégique que nous avons engagé sur les responsabilités particulières qui incombent aux grandes puissances. Ce dialogue stratégique est particulièrement pertinent aujourd'hui, dans un monde où règnent incertitudes et risques.
Dans ce contexte, la lutte contre le terrorisme est une question cruciale. Nous avons soutenu les initiatives indiennes dans ce domaine. Nous sommes prêts à intensifier notre coopération sur ce point, ainsi que dans d'autres secteurs.
Les relations que nous entretenons sur le plan technique et scientifique sont exceptionnelles et reflètent la qualité de la technologie indienne et française.
Vous avez par exemple mis au point un programme spatial ambitieux. Le Centre national des études spatiales a mis en place une coopération avec votre pays. Le projet Megha-Tropiques constituera sans aucun doute un grand succès pour votre pays. Je souhaite également indiquer que la ministre française déléguée à la Recherche et aux nouvelles Technologie, Mme Haigneré, inaugurera l'année prochaine un laboratoire de recherche conjoint à Bangalore.
Dans le domaine économique, les grandes entreprises françaises investissent de plus en plus en Inde. Des groupes comme Suez, Lafarge et Péchiney en sont de bons exemples.
Le Premier ministre, M. Raffarin, est très désireux de venir à l'occasion de la Saison de la France en Inde, ce qui permettra de donner un nouvel élan indispensable à ces investissements, encore trop modestes au regard de notre relation politique étroite.
La dimension culturelle revêt également une importance majeure pour nos deux pays. Nous sommes convaincus que les cultures ont la force de réconcilier les peuples. Nous avons commencé à collaborer sur la diversité culturelle. Nous sommes tous conscients qu'aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de dialogue et de respect mutuel. Romain Rolland, Rabindranath Tagore et le Mahatma Gandhi ont jeté les bases de notre relation. Nous poursuivons sur cette voie aujourd'hui. L'exposition Picasso qui s'est tenue en Inde cette année a rencontré un franc succès. Nous allons également bientôt recevoir en France une exposition sur l'art Gupta. Les liens culturels qui unissent la France et l'Inde ont ainsi valeur d'exemple.
Dans le cadre du dialogue approfondi que nous avons mené avec les autorités indiennes, nous avons évoqué toutes les questions liées à la stabilité. La lutte contre le terrorisme a bien entendu constitué un point essentiel de nos discussions. Le terrorisme est un défi pour nous tous. Nos deux pays ont souffert de ses conséquences. Nous sommes aussi déterminés l'un que l'autre à lutter contre le terrorisme. Nous avons discuté des crises régionales et sommes tombés d'accord sur le Moyen-Orient, l'Afghanistan et l'Iraq.
Enfin, bien entendu, nous avons discuté de la question de la stabilité en Asie du Sud. Soyons clairs, je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans une question qui doit être résolue par l'Inde et le Pakistan. Cette question relève de votre responsabilité. Vous avez en mains les clés de sa solution. Néanmoins, est-il concevable d'ignorer un problème qui peut avoir des conséquences stratégiques ? Il apparaît clairement que, dans le monde actuel, les crises régionales ne sont plus limitées. Il apparaît également clairement que ce qui est en jeu ici est la lutte contre le terrorisme, qu'il est de notre devoir à tous de mener.
Sur cette base, permettez-moi de vous faire part de notre réflexion sur certains principes directeurs. Premièrement, la nécessité du respect. Mon déplacement s'est déroulé dans le respect de votre pays et vos choix. Deuxièmement, l'esprit de dialogue, illustré par l'accord de Simla et la déclaration de Lahore, qui est au coeur de toute solution. Troisièmement, le sens des responsabilités, dont l'Inde fait preuve depuis plusieurs mois. Quatrièmement, l'esprit de coopération. Les deux pays ont un intérêt commun dans le développement de la région.
Il est donc essentiel d'agir avec détermination dans le règlement de ces tensions. Des réponses peuvent être trouvées à condition de rétablir un dialogue sérieux et global.
Chacun connaît les conditions préalables au rétablissement du dialogue. Dans la situation actuelle, une volonté résolue de stabilité durable et des perspectives politiques à long terme sont essentielles. A cet égard, les élections qui vont se tenir au Jammu et Cachemire revêtent une importance décisive. Tous les efforts doivent être déployés pour s'assurer qu'elles se tiendront dans de bonnes conditions.
Notre histoire, l'histoire de l'Europe, a montré que le cours de l'histoire peut être modifié. Même les conflits les plus anciens peuvent être résolus. Il s'agit là d'un défi majeur : le défi de la réconciliation, de la paix et du développement. La France souhaite être aux côtés de ceux qui sont prêts à relever ce défi. Je suis convaincu que cette démarche est indispensable et je suis sûr qu'elle est possible.
Q - Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, d'un besoin de dialogue. Est-ce que vous pouvez nous convaincre et convaincre vos interlocuteurs de la nécessité et de la pertinence d'un dialogue à n'importe quel niveau aujourd'hui ?
R - Le dialogue est, bien sûr, une nécessité et je fais confiance à l'Inde et au Pakistan pour trouver les voies de ce dialogue dans l'esprit de Simla et dans l'esprit de Lahore. Chacun a conscience des enjeux qui sont ceux de ces deux pays, qui sont ceux de la région et de la stabilité dans la région. Il est très important pour nous que ce dialogue puisse justement faire l'objet de ces contacts bilatéraux indispensables, mais je pense qu'il n'appartient pas à la communauté internationale d'interférer dans ce qui est la recherche d'un dialogue ; mais bien de respecter au contraire la volonté de ces deux pays de rechercher eux-mêmes les voies de ce dialogue.
Q - Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, de besoin de dialogue et de relations bilatérales. On a vu un certain nombre de visiteurs venir d'Occident dans la période la plus récente, ils sont tous passés à Delhi et à Islamabad dans un ordre ou dans l'autre, pourquoi faut-il aujourd'hui faire ces deux étapes pour renforcer ce dialogue bilatéral ?
R - Il est très important, dans la perspective de la région, de pouvoir s'entretenir et de développer des relations, bien sûr, avec l'Inde qui est le grand pays du sous-continent, mais aussi, bien sûr, avec le Pakistan. Notre souhait, c'est de pouvoir maintenir le dialogue bilatéral qui est celui de la France avec l'Inde mais aussi avec le Pakistan. Et il y a aujourd'hui une menace qui est celle du terrorisme : il est important que, dans ce cadre, le dialogue très étroit entre nos pays puisse se faire, pour conjurer cette menace. Il y a une menace pour la stabilité de la région, mais elle dépasse la région et est aujourd'hui une préoccupation pour l'ensemble des puissances. Et cela explique sans doute que nous soyons tous préoccupés et désireux d'essayer d'abaisser le niveau de la tension et de contribuer à la recherche de solutions.
Q - Vous avez souvent dit, Monsieur le Ministre, dans vos interventions, dans vos interviews, dans vos déclarations, que vous vouliez obtenir des résultats, que vous aviez une obligation de résultat. Mais vous avez également dit que l'Inde devrait commencer à reprendre le dialogue sans attendre nécessairement que toutes les conditions soient réunies, comment pouvez-vous réagir à cela ?
R - Je l'ai dit et répété, le premier élément de la position française, c'est le respect. Nous sommes soucieux que le dialogue que nous souhaitons voir reprendre entre l'Inde et le Pakistan soit un dialogue bilatéral qui soit véritablement le fruit de la volonté de ces deux pays. Le dialogue ne s'impose pas, il se fonde sur la confiance. Notre souci est donc de bien marquer clairement le respect de cette responsabilité, qui est à la fois la responsabilité de l'Inde et la responsabilité du Pakistan. J'ai évoqué le danger que représentait - et qui nous concerne tous - le terrorisme et la nécessité d'une prise de conscience des conséquences de cette menace terroriste. Nous voulons contribuer justement à réduire cette tension et à l'éradiquer. C'est évidemment une préoccupation de l'ensemble de la communauté internationale. Dans cet esprit de responsabilité, de coopération, je crois que la diplomatie peut obtenir des résultats : en créant justement le dialogue, la compréhension, le respect. Mais on ne décrète pas le dialogue. Il se fonde sur une confiance mutuelle, sur un respect mutuel et je crois qu'une fois de plus il faut respecter la responsabilité des parties qui sont directement concernées. C'est exactement ce qui est au coeur de la position française.
Q - Etes-vous d'accord avec les Etats-Unis, qui jugent que le différend sur le Cachemire est internationalisé et figure sur l'agenda international ?
R - En ce qui concerne la question que vous m'avez adressée, il est évident que nous partageons une commune préoccupation pour la situation qui est celle aujourd'hui du Cachemire. Mais je le redis, la responsabilité du dialogue est bien celle des deux parties, de l'Inde et du Pakistan.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 août 2002)
(Déclaration devant la communauté française à New Delhi, le 2 août 2002) :
Merci d'être venus aussi nombreux. Je sais que ce n'est pas la saison la plus facile, à New Delhi et en Inde, je suis d'autant plus heureux d'être présent avec vous aujourd'hui.
Je sais que vous avez vécu des mois difficiles et je sais tout ce que votre présence, tout ce que votre action ont apporté à l'image de la France, aux intérêts de la France, dans ce grand pays qu'est l'Inde.
Vous savez que l'Inde occupe, dans les relations diplomatiques, dans les relations économiques, dans les relations culturelles avec la France, une place très particulière. Nous avons en commun une expérience, une préoccupation majeure qui est celle de l'indépendance et nous avons des valeurs partagées d'humanisme, d'une certaine vision de l'organisation du monde et de la place de la culture dans ce monde.
C'est dire que chacun d'entre vous ici a un rôle particulier, j'allais dire "d'ambassadeur". Vous relayez cette voix de la France, chacun dans les domaines qui sont les vôtres. Et évidemment, dans un aussi grand pays que l'Inde, c'est important que, dans les domaines aussi divers que l'économie, que la culture, que les intérêts commerciaux, que les intérêts culturels, notre présence soit démultipliée par les efforts de chacun d'entre vous.
Je l'ai dit, les mois qui sont passés ont été difficiles, des mois de tensions ; il a fallu toute la sagesse de la diplomatie, tous les efforts de chacun d'entre vous pour que la France puisse garder le cap qui est le sien et la sérénité qui doit être la sienne. Et je peux dire, d'ores et déjà, après l'entretien que j'ai eu ce matin, et avant ceux que j'aurai cet après-midi, que je sais à quel point l'attitude de la France a été appréciée : il y a une connaissance intime de ce pays, il y a la connaissance des rythmes de ce pays, il y a la volonté de prendre part à la grande aventure qui est celle de l'Inde et du sous-continent indien, et d'y jouer toute notre place, avec la volonté, bien sûr, d'apaiser quand c'est utile et d'encourager tous les efforts qui peuvent aller dans le sens de la stabilité et de la paix.
Les perspectives pour les relations entre la France et l'Inde sont évidemment très importantes : il y a une "Saison" qui se prépare pour l'année prochaine et qui mobilisera, je le sais, beaucoup d'énergie, beaucoup de temps, pour chacun d'entre vous. Le Premier Ministre a décidé de venir rapidement dans ce pays, cela marquera un temps très fort dans la vie des relations entre nos deux pays.
Voilà pour l'essentiel. Je sais que la communauté française en Inde est une communauté particulière, parce que la nature de la vie dans ce pays fait que vous vous connaissez bien les uns les autres, que vous êtes très soucieux de vous épauler, de vous assister quand cela est utile. Je sais par définition que c'est un pays où on a à coeur de ne jamais être replié sur soi-même. On n'a pas la possibilité, dans un aussi grand pays, qui fait face à autant de défis, autant de difficultés, on n'a pas la tentation, comme c'est souvent le cas dans d'autres pays et parfois même peut-être trop souvent en France, de se replier frileusement sur soi et de vivre égoïstement. On est confronté à des douleurs, des difficultés, des exigences qui nous obligent à sortir de nous-mêmes. J'ai coutume de dire, et je le pense très fortement, que l'Inde nous oblige à donner le meilleur de nous-mêmes, et c'est une reconnaissance très profonde, pour tous ceux qui ont fait des séjours prolongés dans ce pays, que de savoir justement puiser en soi, trouver dans les mystères très grands de ce pays, la force, justement, de se dépasser et d'apporter des réponses.
Encore bravo et merci à vous tous qui êtes tout à fait essentiels dans la défense de nos intérêts dans ce pays. Nous comptons évidemment sur vous tout au long des prochains mois et des prochaines années, et je sais que le réservoir des possibilités en Inde est immense : c'est un pays où l'on peut faire preuve de beaucoup d'imagination, de beaucoup d'efforts, de beaucoup de convictions. Beaucoup d'entrepreneurs, nombre d'entre vous qui ont entrepris de vivre ici en Inde savent qu'il y a de grandes aventures possibles : il y a un espace, il y a une population, il y a un esprit, qui rendent ces choses possibles. A condition bien sûr, et tous ceux qui vivent ici depuis des années le savent, de faire preuve de patience, de faire preuve de détermination, de faire preuve d'énergie, de ne jamais se décourager.
Voilà. Encore une fois, tout le bonheur qui est le mien d'être avec vous aujourd'hui, de partager ces instants et encore toutes mes félicitations et ma reconnaissance pour le travail qui est le vôtre.
Merci infiniment.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 août 2002)
(Interview à des radios françaises à New Delhi, le 2 août 2002) :
Q - Quel est le but de votre visite ?
R - D'abord venir en Inde, puis au Pakistan. En Inde, je suis venu rencontrer l'un des grands partenaires de la France. Comme vous le savez, l'Inde est un grand pays, une grande économie, une grande démocratie, il est donc important que nous développions et renforcions nos relations avec ce pays.
Nous avons des coopérations exemplaires avec l'Inde, dans le domaine culturel, dans le domaine technologique, de la recherche, dans le domaine spatial notamment. Le Premier ministre viendra en Inde lors de l'une de ses premières visites à l'étranger l'année prochaine. C'est pour nous un enjeu important et je veux donc préparer ces grandes échéances.
Il s'agit aussi bien évidemment de contribuer à réduire la tension dans la région, d'essayer de faire en sorte que la stabilité de la région puisse être renforcée. Il est important dans ce contexte d'avoir un dialogue avec l'Inde et avec le Pakistan.
Vous savez que la position française dans ce domaine est simple : c'est de s'appuyer sur l'indispensable esprit de dialogue entre les deux pays. C'est l'esprit de Simla, c'est l'esprit de Lahore. Il s'agit pour ces deux pays de faire preuve du sens des responsabilités qui sont les leurs et donc de se parler, de rechercher les voies d'une solution au problème du Cachemire. Esprit de dialogue, esprit de responsabilité, il s'agit de deux pays qui ont une capacité nucléaire, c'est important, esprit de développement parce qu'il s'agit d'une région qui a pour principal souci aujourd'hui le développement, au service des peuples de la région. La France veut naturellement encourager tous ces efforts et c'est pour cela que nous sommes ici.
Q - Votre visite intervient après le passage dans la région de nombreux dignitaires étrangers, est-ce que la France a un rôle particulier à jouer, à savoir un rôle différent des autres membres de la communauté internationale dans un éventuel règlement de la crise indo-pakistanaise ?
R - Nous avons des relations anciennes, très anciennes, de confiance, d'amitié avec l'Inde et des relations anciennes aussi avec le Pakistan. Cela nous donne une voix originale. Nous sommes par ailleurs très respectueux de ces Etats, convaincus de leur indépendance, convaincus de leurs prérogatives et nous n'entendons pas nous substituer en aucune façon à eux. Et c'est donc dans ce contexte là de respect, mais aussi de souci de nourrir et d'encourager l'esprit du dialogue, l'esprit de la responsabilité que je viens en Inde. C'est avec donc à la fois une démarche volontaire mais en même temps la conviction qu'il leur appartient véritablement de régler les problèmes qui sont les leurs. Si nous pouvons faciliter les choses, si nous pouvons créer un environnement plus favorable, évidemment nous y contribuerons.
Q - Vous êtes à mi-chemin de votre parcours en Asie du sud, est-ce que les Indiens ont été réceptifs à ces propos pour un éventuel dialogue avec le Pakistan ?
R - Je crois que nous sommes tous conscients qu'il y a un danger important dans cette région, c'est celui du terrorisme. Nous avons une concertation très étroite avec nos amis indiens sur cette question. Nous avons une concertation bilatérale très étroite, une concertation dans le cadre des Nations unies et il s'agit bien de faire preuve de toute la détermination nécessaire pour faire en sorte que le terrorisme, non seulement n'augmente pas, mais ne prenne pas appui sur notre propre faiblesse. Et donc il est important que cette concertation puisse se développer. Et il en va de même évidemment au Pakistan, vous savez que nous avons connu un drame terrible au Pakistan puisque onze français sont morts dans un attentat terroriste. Nous avons donc une coopération qui se développe avec le Pakistan pour lutter contre le terrorisme. Nous entendons de ce point de vue prendre toute notre responsabilité et mener à bien l'enquête qui a été lancée.
Q - Le Pakistan c'est un pays que vous connaissez bien ?
R - Je suis allé plusieurs fois au Pakistan, j'ai passé trois années en Inde en poste diplomatique, donc je suis très attaché à cette région, très soucieux que la France prenne toute sa place dans cette région car il y a de grands défis à relever, il y a en même temps de grands partenaires. Ce sont des pays de grande culture et la France a vocation évidemment à développer ses relations dans la région.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 août 2002)