Communiqué du ministère des affaires étrangères, en date du 28 mars 1995, sur la violence en Algérie.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Ministère des Affaires étrangères

Circonstance : Assassinat le 27 mars 1995 à Alger de M. Mohamed Abderrahmani directeur du journal El Moudjahid

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

Le ministre des affaires étrangères, M. Alain Juppé, exprime son indignation devant la persistance de la violence dont est victime la population civile en Algérie, et en premier lieu les femmes et les enfants mais également les journalistes, les intellectuels, les artistes et les professeurs qui sont aujourd'hui de plus en plus systématiquement atteints par un terrorisme odieux. Le ministre des affaires étrangères réitère sa plus ferme condamnation devant la violence aveugle et injustifiable.
- Cette violence ne peut mener qu'à une impasse et ne trouvera un terme que par une réconciliation nationale qui passe forcément par un règlement politique. Il n'y a pas d'autre solution que l'ouverture d'un véritable dialogue qui conduise à un débat national ouvert à tous ceux qui renoncent à la violence et au terrorisme et pour mener ensuite à de vraies élections. La France n'a pas à s'ingérer dans les affaires intérieures de l'Algérie. Toutes les initiatives qui permettent d'engager une dynamique de dialogue et d'ouvrir une perspective de sortie de crise et de retour à une vie normale pour le peuple algérien doivent être prises en considération.
- Conformément à la tradition d'aide et de protection à laquelle elle est attachée, la France continuera comme elle l'a fait depuis deux ans, d'accueillir sur son territoire de nombreux ressortissants algériens, hommes, femmes, civils, anonymes ou personnalités de la vie culturelle, intellectuelle, politique ou économique dont la vie est menacée.