Déclaration de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, sur les modalités et le calendrier des débats internes au parti socialiste dans la perspective d'un congrès envisagé pour le printemps 2003, à Paris le 26 juin 2002.

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Circonstance : Réunion du Bureau national du PS, à Paris le 26 juin 2002

Texte intégral

L'issue des dernières élections exige des socialistes qu'ils prennent le temps et les formes d'un débat approfondi. Les militants doivent en être les acteurs principaux et les aspirations des citoyens l'objet essentiel de leur réflexion. La dimension européenne doit également figurer dans notre démarche.
1 - Ce débat n'est rien d'autre que le processus qui doit nous conduire vers le Congrès. Le Conseil national de samedi aura à se prononcer sur son calendrier et ses modalités.
Mais, dès à présent, je veux éclairer le Bureau national sur la démarche qui pourrait être proposée.
L'Université d'été serait le premier temps d'une discussion générale mais, dès le mois de septembre, des forums pourraient être organisés par les Fédérations sur les grandes interrogations posées par les résultats des élections : les causes de notre défaite, la place de la politique, l'évolution du salariat, , l'identité de la gauche, le rôle et la conception du Parti, tout serait ouvert à la discussion.
Un deuxième temps serait consacré à une confrontation avec les citoyens et les forces sociales (syndicats, associations, réseaux de solidarité). Une rencontre nationale pourrait clore cette phase à la fin de l'année 2002.
Ensuite, s'engageraient les étapes traditionnelles de nos Congrès : avec les contributions et les motions, dont il conviendrait de préciser les formes.
Pour mener et conduire ce travail, dans le souci de la liberté la plus grande pour l'intervention des adhérents et de la représentation de la diversité de notre Parti, une commission de préparation du Congrès pourrait être constituée dès cet été. Elle serait composée de toutes les sensibilités des représentants et des premiers secrétaires fédéraux. Elle recueillerait tous les travaux et toutes les propositions. Elle veillerait aussi à associer, le plus vite possible, les nouveaux adhérents à la réflexion commune.
Tout doit être fait pour que les militants prennent la parole, donnent leur point de vue sur le passé, c'est-à-dire sur les années où nous avons exercé les responsabilités, sur le présent -à savoir le jugement sur la droite revenue au pouvoir- et sur l'avenir, notamment sur l'identité socialiste, et sur la ligne d'horizon que nous devons fixer en France mais aussi en Europe.
C'est pourquoi, il faut prendre le temps nécessaire et donner les moyens d'un vrai et profond débat pouvant faire de notre Congrès -printemps 2003- un Congrès de l'avenir, original dans sa préparation et clair dans sa conclusion politique, avec le vote des adhérents comme seule référence.
2 - La situation politique appelle le rassemblement des socialistes pour mener deux tâches essentielles :
- L'animation de notre Parti dans cette phase de débat militant
- L'affirmation forte de notre opposition au gouvernement Raffarin
C'est pourquoi, j'ai souhaité que le Secrétariat national puisse être renforcé le moment venu. Le Parti a besoin du concours de tous, sans prééminence mais sans exclusive. Il ne s'agit pas d'une question de ligne politique. C'est celle du Congrès de Grenoble, forcément corrigée par ce que nous avons vécu depuis novembre 2000. Quant à la suivante, elle sera tranchée souverainement par les adhérents au printemps prochain.
Nos adhérents, mais aussi tous ceux qui nous ont fait confiance dans un contexte difficile, attendent de nous une franchise dans l'explication, une clairvoyance et une imagination dans nos propositions, une capacité de riposte par rapport à la droite.
Elle suppose l'unité des socialistes. Je n'ai pas d'autre mandat. Je ne m'engage que dans ce sens.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 27 juin 2002)