Texte intégral
Interview à France 3 :
Q - Est-ce que l'arrivée des Islamistes au pouvoir en Turquie va éloigner Ankara de l'Europe ?
R - Comme vous l'avez souligné dans votre reportage, M. Erdogan a déclaré qu'il restait à la tête d'un parti pro-européen et que, par ailleurs, il respecterait intégralement la laïcité, c'est-à-dire la constitution laïque de la Turquie, phénomène tout à fait intéressant dans cette partie du continent européen. Nous devons maintenant réfléchir à la façon dont le futur nouveau gouvernement, qui sera bientôt constitué, va afficher son programme d'action.
Q - Mais pour vous, la Turquie a vocation à entrer dans l'Europe ?
R - Absolument. La Turquie a vocation à entrer dans l'Europe depuis des décennies. Cela a été prévu de façon expresse dans l'accord d'association entre la Turquie et la Communauté européenne en 1963 et cela a été rappelé de façon explicite, non seulement en 1999, mais encore récemment au Sommet de Bruxelles.
Q - Vous avez entendu Nicole Fontaine, qui était présidente du Parlement européen, et qui, il y a 2 ans émettait un peu des doutes sur la vocation européenne de la Turquie...
R - Depuis un an, la Turquie a considérablement progressé dans la voie qui doit être la sienne, c'est à dire du respect des critères politiques de Copenhague. En bref, c'est la démocratie et l'Etat de droit. Il y a eu une législation qui a été votée au début du mois d'août dite "d'harmonisation européenne", qui est très importante et nous continuons de voir des progrès et nous espérons que ces progrès vont continuer.
Q - C'est à dire, quels progrès ?
R - C'est à dire des progrès qui feront de la Turquie une démocratie qui sera prête et qualifiée pour entrer dans l'Europe. La prochaine étape est Copenhague, les quinze Etats membres décideront si, et dans quelle mesure, il faut permettre à la Turquie de franchir de nouvelles étapes.
Q - Selon vous, à Copenhague il faut fixer une date sur les négociations d'adhésion de la Turquie ?
R - Rien n'est encore décidé, il y aura une discussion, il y a un gouvernement qui va être formé d'ici à quelques semaines, un Premier ministre sera désigné par le président de la République dans quelques jours et nous dirons quelles vont être les prochaines étapes dans la voie de l'adhésion. Mais comme l'a dit le président de la République lors de sa conférence de presse du 25 octobre dernier, les progrès de la Turquie sont impressionnants mais encore insuffisants.
Q - Mais est-ce que ce dossier n'est pas entouré d'une vaste hypocrisie, est-ce qu'il n'y a pas parmi les Quinze beaucoup de nations qui ne veulent pas en fait d'un pays musulman dans l'Europe. Helmut Kohl parlait à l'époque d'un "club chrétien" ?
R - Les signaux positifs qui ont été donnés par la Turquie il y a quelques mois font que les Quinze souhaitent donner à ce pays des assurances pour les prochaines étapes de son adhésion, mais nous ne savons pas sous quelle forme car nous attendons la formation de ce gouvernement et les déclarations qu'il fera.
Q - Mais quand même, la Turquie peut-elle être européenne alors que 90% de son territoire est en Asie ?
R - La question des nouvelles frontières de l'Europe a été tranchée et je crois qu'il n'est pas question de revenir sur la vocation européenne de la Turquie.
Q - Ne pensez-vous pas qu'il va être difficile de convaincre les opinions publiques européennes de faire adhérer un pays musulman à l'Europe ?
R - Il y a une forte intégration de la population turque : vous savez qu'en Allemagne il y a environ 2 millions de Turcs et je crois que les opinions publiques face à l'élargissement de l'Europe sont déjà préparées depuis de longues années.
Q - Mais les Irlandais ont voulu dire non à l'adhésion de 10 nouveaux pays alors on peut penser que pour la Turquie, pays musulman, cela va être quand même plus difficile...
R - Les Irlandais se sont prononcés sur le Traité de Nice qui effectivement préparait l'élargissement dans des conditions qui ont montré qu'avec plus de 64% de "oui" au dernier référendum, ils étaient prêts à écouter un discours plus favorable à l'Europe.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)
Interview à Europe 1 :
Q - Noëlle Lenoir, vous êtes ministre des Affaires européennes. Nous attendons avec beaucoup d'intérêt votre point de vue concernant les résultats des élections en Turquie. Jusqu'à présent, toutes les instances en provenance de l'Europe sont restées extrêmement prudentes, en disant au fond, "nous allons voir ce que va faire ce gouvernement par-delà les promesses qu'il a faites". Est-ce que c'est un peu la position de la France ce soir ?
R - Les instances européennes ont toutes été prudentes et positives. Ce que l'on constate, c'est que le peuple turc s'est prononcé après des élections libres et démocratiques, que les partis qui accèdent au Parlement sont deux, le parti Justice et Développement qui est un parti musulman ou islamiste modéré qui a les deux tiers des sièges, et le parti laïc issu du parti de Kemal Ataturc, le CHP, qui a un tiers des sièges. Tous deux se réclament du respect de la laïcité et affichent des visées tout à fait pro-européeennes. Donc, comme le Premier ministre M. Raffarin l'a dit, nous attendons maintenant la formation de ce nouveau gouvernement issu de ces élections et son programme d'action.
Q - Cela veut-il dire que par exemple au Sommet de Copenhague, - on a beaucoup parlé d'éventuelles négociations avec les dix qui vont nous rejoindre, mais aussi les autres et éventuellement la Turquie - il peut y avoir une révision de l'Europe sur la position concernant la Turquie car pour l'instant c'est le rejet des Turcs.
R - Il n'y a pas de changement par rapport au Sommet de Bruxelles, où dix pays ont été considérés comme devant nous rejoindre en 2004. Deux autres pays, la Bulgarie et la Roumanie ont vocation à nous rejoindre vraisemblablement en 2007, qui est la date objectif qu'ils ont souhaité voir mentionnée par les Quinze. Il y a enfin le cas de la Turquie. Je vous renvoie aux propos tenus par Jacques Chirac lors de sa conférence de presse du 25 octobre. Ils sont toujours d'actualité. La Turquie a marqué des progrès impressionnants dans la voie de l'Etat de droit, mais pour que l'ensemble des principes de la démocratie et de l'Etat de droit, qui sont une condition pour l'adhésion à l'Union européenne, soit respectés, il y a encore du chemin à parcourir et c'est ce que nous allons observer.
Q - Ils sont candidats depuis 1999 et une des premières déclarations faites par le chef de ce parti, c'est qu'il voulait se porter à nouveau candidat à cette adhésion à l'Europe.
R - Nous allons simplement constater les engagements qui sont pris. Il faut souligner qu'il n'est pas question de revenir sur la vocation européenne de la Turquie. La Turquie a passé avec la Communauté européenne de l'époque qui est aujourd'hui l'Union européenne, un accord d'association en 1963 dans lequel on mentionnait déjà l'éventualité d'une adhésion de la Turquie à l'Europe. Cette vocation européenne est ancrée dans la tradition entre l'Union européenne et la Turquie. La Turquie est un grand Etat laïc et j'indique que les femmes y disposent du droit de vote depuis 1930, c'est à dire 14 ans avant l'octroi de ce droit aux Françaises.
Q - L'idée de cet Islam modéré, c'est cela qui pose problème à l'ensemble des Européens. Islam modéré, peut-être, mais dans le contexte actuel, un contexte international extrêmement troublé, est-ce que nous pouvons faire confiance à cette modération, est-ce que c'est une question que se pose le gouvernement français ?
R - M. Erdogan a indiqué qu'il respecterait strictement les principes de la laïcité et qu'il n'interviendrait pas dans la vie privée des citoyens et des citoyennes. Dès lors qu'un parti à connotation religieuse respecte la démocratie, il se situe dans la voie du respect des critères politiques de Copenhague et donc dans la voie de l'adhésion.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)
Interview au "Parisien" :
Q - Le succès turc des islamistes vous inquiète-t-il ?
R - Je constate que ces élections, qui entraînent un changement politique très important, ont été démocratiques. Nous prenons donc acte de ce choix, qui n'est pas inquiétant en soi. Je tiens d'ailleurs à souligner que, tout au long de la campagne, M. Erdogan a fait plusieurs déclarations nettement en faveur de l'Europe.
Q - Peut-on être islamiste et démocrate ?
R - Concilier religion et démocratie me semble parfaitement possible. A condition, évidemment, qu'un parti se réclamant d'une religion respecte les principes de l'Etat de droit. Ce dernier point est d'ailleurs l'une des conditions à l'adhésion de tout nouveau pays à l'Union européenne.
Q - Justement, la candidature de la Turquie ne se trouve-t-elle pas remise en question ?
R - Encore une fois, le scrutin s'est bien déroulé, et les deux nouveaux partis (NDLR : l'AKP islamiste et le CHP, de centre gauche) s'affirment pro-européens. En l'état actuel, la Turquie reste un Etat laïc. Cela étant, il faut attendre la formation du nouveau gouvernement, connaître les grandes lignes de son programme ainsi que ses premières mesures pour apprécier l'ampleur et la nature du changement. C'est au vu de tout cela que les dirigeants européens pourront se prononcer, le mois prochain à Copenhague, sur l'opportunité d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec la Turquie.
Q - Cette entrée reste-t-elle souhaitable ?
R - L'inscription de la Turquie dans l'Europe est ancienne, puisque l'accord d'association avec Ankara remonte à quarante ans. Compte tenu de son histoire et de sa population musulmane, la Turquie a, certes, une situation originale, mais elle a une vraie vocation européenne.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)
Q - Est-ce que l'arrivée des Islamistes au pouvoir en Turquie va éloigner Ankara de l'Europe ?
R - Comme vous l'avez souligné dans votre reportage, M. Erdogan a déclaré qu'il restait à la tête d'un parti pro-européen et que, par ailleurs, il respecterait intégralement la laïcité, c'est-à-dire la constitution laïque de la Turquie, phénomène tout à fait intéressant dans cette partie du continent européen. Nous devons maintenant réfléchir à la façon dont le futur nouveau gouvernement, qui sera bientôt constitué, va afficher son programme d'action.
Q - Mais pour vous, la Turquie a vocation à entrer dans l'Europe ?
R - Absolument. La Turquie a vocation à entrer dans l'Europe depuis des décennies. Cela a été prévu de façon expresse dans l'accord d'association entre la Turquie et la Communauté européenne en 1963 et cela a été rappelé de façon explicite, non seulement en 1999, mais encore récemment au Sommet de Bruxelles.
Q - Vous avez entendu Nicole Fontaine, qui était présidente du Parlement européen, et qui, il y a 2 ans émettait un peu des doutes sur la vocation européenne de la Turquie...
R - Depuis un an, la Turquie a considérablement progressé dans la voie qui doit être la sienne, c'est à dire du respect des critères politiques de Copenhague. En bref, c'est la démocratie et l'Etat de droit. Il y a eu une législation qui a été votée au début du mois d'août dite "d'harmonisation européenne", qui est très importante et nous continuons de voir des progrès et nous espérons que ces progrès vont continuer.
Q - C'est à dire, quels progrès ?
R - C'est à dire des progrès qui feront de la Turquie une démocratie qui sera prête et qualifiée pour entrer dans l'Europe. La prochaine étape est Copenhague, les quinze Etats membres décideront si, et dans quelle mesure, il faut permettre à la Turquie de franchir de nouvelles étapes.
Q - Selon vous, à Copenhague il faut fixer une date sur les négociations d'adhésion de la Turquie ?
R - Rien n'est encore décidé, il y aura une discussion, il y a un gouvernement qui va être formé d'ici à quelques semaines, un Premier ministre sera désigné par le président de la République dans quelques jours et nous dirons quelles vont être les prochaines étapes dans la voie de l'adhésion. Mais comme l'a dit le président de la République lors de sa conférence de presse du 25 octobre dernier, les progrès de la Turquie sont impressionnants mais encore insuffisants.
Q - Mais est-ce que ce dossier n'est pas entouré d'une vaste hypocrisie, est-ce qu'il n'y a pas parmi les Quinze beaucoup de nations qui ne veulent pas en fait d'un pays musulman dans l'Europe. Helmut Kohl parlait à l'époque d'un "club chrétien" ?
R - Les signaux positifs qui ont été donnés par la Turquie il y a quelques mois font que les Quinze souhaitent donner à ce pays des assurances pour les prochaines étapes de son adhésion, mais nous ne savons pas sous quelle forme car nous attendons la formation de ce gouvernement et les déclarations qu'il fera.
Q - Mais quand même, la Turquie peut-elle être européenne alors que 90% de son territoire est en Asie ?
R - La question des nouvelles frontières de l'Europe a été tranchée et je crois qu'il n'est pas question de revenir sur la vocation européenne de la Turquie.
Q - Ne pensez-vous pas qu'il va être difficile de convaincre les opinions publiques européennes de faire adhérer un pays musulman à l'Europe ?
R - Il y a une forte intégration de la population turque : vous savez qu'en Allemagne il y a environ 2 millions de Turcs et je crois que les opinions publiques face à l'élargissement de l'Europe sont déjà préparées depuis de longues années.
Q - Mais les Irlandais ont voulu dire non à l'adhésion de 10 nouveaux pays alors on peut penser que pour la Turquie, pays musulman, cela va être quand même plus difficile...
R - Les Irlandais se sont prononcés sur le Traité de Nice qui effectivement préparait l'élargissement dans des conditions qui ont montré qu'avec plus de 64% de "oui" au dernier référendum, ils étaient prêts à écouter un discours plus favorable à l'Europe.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)
Interview à Europe 1 :
Q - Noëlle Lenoir, vous êtes ministre des Affaires européennes. Nous attendons avec beaucoup d'intérêt votre point de vue concernant les résultats des élections en Turquie. Jusqu'à présent, toutes les instances en provenance de l'Europe sont restées extrêmement prudentes, en disant au fond, "nous allons voir ce que va faire ce gouvernement par-delà les promesses qu'il a faites". Est-ce que c'est un peu la position de la France ce soir ?
R - Les instances européennes ont toutes été prudentes et positives. Ce que l'on constate, c'est que le peuple turc s'est prononcé après des élections libres et démocratiques, que les partis qui accèdent au Parlement sont deux, le parti Justice et Développement qui est un parti musulman ou islamiste modéré qui a les deux tiers des sièges, et le parti laïc issu du parti de Kemal Ataturc, le CHP, qui a un tiers des sièges. Tous deux se réclament du respect de la laïcité et affichent des visées tout à fait pro-européeennes. Donc, comme le Premier ministre M. Raffarin l'a dit, nous attendons maintenant la formation de ce nouveau gouvernement issu de ces élections et son programme d'action.
Q - Cela veut-il dire que par exemple au Sommet de Copenhague, - on a beaucoup parlé d'éventuelles négociations avec les dix qui vont nous rejoindre, mais aussi les autres et éventuellement la Turquie - il peut y avoir une révision de l'Europe sur la position concernant la Turquie car pour l'instant c'est le rejet des Turcs.
R - Il n'y a pas de changement par rapport au Sommet de Bruxelles, où dix pays ont été considérés comme devant nous rejoindre en 2004. Deux autres pays, la Bulgarie et la Roumanie ont vocation à nous rejoindre vraisemblablement en 2007, qui est la date objectif qu'ils ont souhaité voir mentionnée par les Quinze. Il y a enfin le cas de la Turquie. Je vous renvoie aux propos tenus par Jacques Chirac lors de sa conférence de presse du 25 octobre. Ils sont toujours d'actualité. La Turquie a marqué des progrès impressionnants dans la voie de l'Etat de droit, mais pour que l'ensemble des principes de la démocratie et de l'Etat de droit, qui sont une condition pour l'adhésion à l'Union européenne, soit respectés, il y a encore du chemin à parcourir et c'est ce que nous allons observer.
Q - Ils sont candidats depuis 1999 et une des premières déclarations faites par le chef de ce parti, c'est qu'il voulait se porter à nouveau candidat à cette adhésion à l'Europe.
R - Nous allons simplement constater les engagements qui sont pris. Il faut souligner qu'il n'est pas question de revenir sur la vocation européenne de la Turquie. La Turquie a passé avec la Communauté européenne de l'époque qui est aujourd'hui l'Union européenne, un accord d'association en 1963 dans lequel on mentionnait déjà l'éventualité d'une adhésion de la Turquie à l'Europe. Cette vocation européenne est ancrée dans la tradition entre l'Union européenne et la Turquie. La Turquie est un grand Etat laïc et j'indique que les femmes y disposent du droit de vote depuis 1930, c'est à dire 14 ans avant l'octroi de ce droit aux Françaises.
Q - L'idée de cet Islam modéré, c'est cela qui pose problème à l'ensemble des Européens. Islam modéré, peut-être, mais dans le contexte actuel, un contexte international extrêmement troublé, est-ce que nous pouvons faire confiance à cette modération, est-ce que c'est une question que se pose le gouvernement français ?
R - M. Erdogan a indiqué qu'il respecterait strictement les principes de la laïcité et qu'il n'interviendrait pas dans la vie privée des citoyens et des citoyennes. Dès lors qu'un parti à connotation religieuse respecte la démocratie, il se situe dans la voie du respect des critères politiques de Copenhague et donc dans la voie de l'adhésion.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)
Interview au "Parisien" :
Q - Le succès turc des islamistes vous inquiète-t-il ?
R - Je constate que ces élections, qui entraînent un changement politique très important, ont été démocratiques. Nous prenons donc acte de ce choix, qui n'est pas inquiétant en soi. Je tiens d'ailleurs à souligner que, tout au long de la campagne, M. Erdogan a fait plusieurs déclarations nettement en faveur de l'Europe.
Q - Peut-on être islamiste et démocrate ?
R - Concilier religion et démocratie me semble parfaitement possible. A condition, évidemment, qu'un parti se réclamant d'une religion respecte les principes de l'Etat de droit. Ce dernier point est d'ailleurs l'une des conditions à l'adhésion de tout nouveau pays à l'Union européenne.
Q - Justement, la candidature de la Turquie ne se trouve-t-elle pas remise en question ?
R - Encore une fois, le scrutin s'est bien déroulé, et les deux nouveaux partis (NDLR : l'AKP islamiste et le CHP, de centre gauche) s'affirment pro-européens. En l'état actuel, la Turquie reste un Etat laïc. Cela étant, il faut attendre la formation du nouveau gouvernement, connaître les grandes lignes de son programme ainsi que ses premières mesures pour apprécier l'ampleur et la nature du changement. C'est au vu de tout cela que les dirigeants européens pourront se prononcer, le mois prochain à Copenhague, sur l'opportunité d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec la Turquie.
Q - Cette entrée reste-t-elle souhaitable ?
R - L'inscription de la Turquie dans l'Europe est ancienne, puisque l'accord d'association avec Ankara remonte à quarante ans. Compte tenu de son histoire et de sa population musulmane, la Turquie a, certes, une situation originale, mais elle a une vraie vocation européenne.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)