Point de presse de M. Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la ccopération et à la francophonie, sur le bilan de sa visite en République du Congo, les relations entre les deux pays et les perspectives de coopération en vue de soutenir les efforts de redressement entrepris, la tension entre le Tchad et la République cnetrafricaine, Brazzaville le 15 août 2002.

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Circonstance : Voyage de M. Wiltzer au Congo Brazzaville du 13 au 15 août 2002 pour participer aux cérémonies d'investiture du président M. Denis Sassou N'Guesso, et à la Fête nationale congolaise célébrant le 42ème anniversaire de l'indépendance

Texte intégral

Q - Monsieur le Ministre, vous venez de participer à la fois à l'investiture du président Sassou Nguesso et aux festivités marquant le 42ème anniversaire de l'indépendance du Congo. Le président Sassou Nguesso, hier, a lancé un appel à la communauté internationale, notamment aux bailleurs de fond, aux partenaires bilatéraux et multilatéraux à aider son pays à accompagner les réformes économiques de son pays qu'il veut entreprendre. Comment la France entend-elle contribuer à cet appel ?
R - Alors, je tiens naturellement à dire tout d'abord que j'ai été particulièrement heureux et honoré de pouvoir représenter le président de la République française, M. Jacques Chirac, à l'occasion de ces cérémonies qui sont d'abord, la prise de fonction officielle du président Sassou Nguesso à la suite d'un processus qui s'est déroulé de manière régulière, démocratique et qui a vu, hier, l'installation officielle du président de la République. La seconde raison de ces cérémonies, c'était évidemment le 42ème anniversaire de l'indépendance et, à la lumière de l'événement de la veille, évidemment, cela prenait un relief particulier.
S'agissant des propos tenus par le président Sassou Nguesso, la France va continuer d'apporter son aide dans le cadre d'un partenariat, partenariat renforcé et renouvelé au Congo.
Les conditions de la stabilité et de la paix sont aujourd'hui réunies pour que le Congo puisse ouvrir une nouvelle phase, une nouvelle étape dans son histoire qui sera l'étape de la construction, de la reconstruction, du développement et dans cette démarche bien entendu, la France sera au premier rang aux côtés du Congo comme elle l'est déjà, comme elle l'a été dans les moments difficiles mais comme elle le sera toujours autant et si possible encore plus dans la période qui vient.
Q - Concernant le retour à la paix au Congo, certains attendaient une amnistie, un geste en ce sens du président Sassou Nguesso. Il n'est pas venu ce geste, est-ce que la France a une opinion sur la façon d'arriver à la paix au Congo ?
R - Je pense qu'il n'est pas dans le rôle de qui que ce soit d'autre que les Congolais et leurs institutions démocratiquement désignées de conduire leur politique. Nous n'avons donc pas à émettre d'opinion sur telle ou telle initiative prise ou pas prise par les autorités congolaises. Nous observons que le processus qui s'est développé au cours des derniers mois a été un processus continu et positif et qu'il aboutit aujourd'hui à des progrès considérables, quand on réfléchit à une époque pas si lointaine, avec des institutions démocratiques, avec l'Etat qui se reconstruit, se réorganise et se renforce. Le reste bien entendu relève de la responsabilité des décisions des pouvoirs politiques désignés par les électeurs lors des dernières consultations.
Q - Vous avez été reçu par le président Denis Sassou Nguesso. Est-ce que vous avez évoqué l'éventuel retour des exilés établis sur le territoire français ?
R - Non, cela ne concerne pas les questions qui ont été évoquées. D'ailleurs, il n'est pas d'usage de rapporter les échanges de vues qui peuvent avoir lieu dans un cadre comme celui-là. Nous avons principalement évoqué les développements de la coopération entre nos deux pays et en particulier le fait que, non seulement la France souhaite voir renforcer sa coopération mais, également, redéfinir avec ses partenaires, et notamment avec le Congo, les modalités de cette coopération.
Vous le savez, le président de la République, le gouvernement, particulièrement en ce qui concerne le secteur des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Dominique de Villepin, le ministre des Affaires étrangères et moi-même, nous sommes très attachés à définir des modalités de coopérations nouvelles basées sur le partenariat, c'est-à-dire la définition, en commun, des objectifs et des moyens pour que les moyens financiers, en particulier, qu'il est possible de dégager, soit sur le plan multilatéral, soit sur le plan bilatéral, puissent avoir toute leur efficacité. Et c'est dans cet esprit que nous allons travailler au cours des mois qui viennent.
Q - Un petit mot peut-être sur la transparence. Le président Sassou Nguesso a insisté sur la bonne gouvernance nécessaire, il a dit qu'il s'engageait personnellement, c'était une lutte importante. Récemment, les évêques du Congo ont demandé aussi la transparence dans la gestion du pétrole. Des voix, à l'étranger, demandent que cette transparence des comptes vienne des compagnies elles-mêmes. Est-ce que le gouvernement français a des initiatives dans ce sens aussi ?
R - La transparence est un objectif, un impératif, qui doit s'appliquer à tout le monde, aux pays développés aussi. Vous savez très bien qu'il existe en ce moment, dans des pays qui pourtant sont dotés d'institutions très outillées et de systèmes juridiques très développés, il existe aussi des problèmes de transparence, ou de non-transparence, ou d'insuffisante transparence. Donc l'affirmation que le président Sassou Nguesso a faite pour son pays est valable pour d'autres aussi. Je pense que nous avons tous, nous qui sommes chargés, d'une manière ou d'une autre, des affaires publiques, à faire un effort. Il a annoncé ce qu'il comptait faire, en ce qui le concerne au Congo, et je pense que c'est une démarche qui correspond à l'aspiration des peuples.

Q - Monsieur le Ministre, la France entend-elle entreprendre une action quelconque afin que le calme puisse revenir entre le Tchad et la RCA, parce qu'en ce moment précis ils connaissent une certaine crise ?
R - Tous les amis et voisins du Tchad et de la République centrafricaine sont évidemment préoccupés des problèmes qui sont apparus récemment et s'efforcent de faciliter non seulement la désescalade mais aussi le retour à une situation pacifiée. Et à l'occasion du séjour que je viens d'effectuer, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernement, notamment d'ailleurs ceux du Tchad et de la République centrafricaine. L'objectif des entretiens que j'ai pu avoir, que d'autres ont eus à l'occasion de ces cérémonies ou en marge de ces cérémonies, a été précisément de favoriser un dialogue et la recherche de solutions pacifiques. Je n'en dirais pas plus pour le moment mais c'est évidemment une préoccupation, un souci, de la part de tous, notamment de la France qui s'associe à cet effort : la recherche de solutions pour éviter le renouvellement des incidents qu'on a connus et qui, s'agissant de deux pays amis, sont préoccupants pour nous comme pour d'autres, comme pour les voisins immédiats de ces deux pays.
Merci.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 août 2002)