Texte intégral
Si le sommet franco-allemand de mardi n'a pu dissiper certaines divergences sur les dossiers comme la PAC, la Politique Agricole Commune, il est en revanche un domaine où ce sommet a permis de réaffirmer les bonnes relations entre Paris et Berlin, c'est celui de la Défense. La coopération est déjà très étroite, alors que peut-on faire de plus ? La réponse de madame Michèle Alliot-Marie, la ministre française de la Défense.
Dans notre domaine, ce que l'on constate, c'est que si les relations sont, comme vous le disiez, nombreuses et importantes, elles peuvent néanmoins être améliorées. Nous l'avons vu sur le terrain dans un certain nombre de cas, y compris d'ailleurs en Afghanistan, où nous aurions pu faire davantage en commun, même si ce qui a été fait a été bien fait. Nous le voyons également, et j'en parlais avec mon nouveau collègue, dans le domaine de la construction d'une industrie de l'armement européenne, où jusqu'à présent, même s'il y a eu des opérations en commun, notamment sur le plan du renseignement satellitaire (la convention que j'ai signée hier avec mon collègue en était une illustration, ou dans le domaine de l'A400M) on a laissé peut-être passer un certain nombre d'occasions et qu'il faut renforcer.
A Schwerin précisément, vous venez d'y faire allusion, vous avez signé une convention franco-allemande avec votre homologue fédéral allemand. Pour ce qui est de la mise en ligne du système satellitaire Hélios II et du système allemand SAR Lupe, vous avez également abordé des questions de projection de force. La France et l'Allemagne souhaitaient que l'on crée rapidement un commandement européen du transport aérien militaire, et il semblerait que le chancelier ait donné enfin le feu vert au soutien financier sans retenue de l'Allemagne au projet d'Airbus militaire, l'A400M. On a l'impression qu'avec le renseignement et la projection de force, au fond, on a identifié deux faiblesses, et qu'on a voulu y parer.
Oui, je crois que la construction d'une Europe de la Défense et le renforcement de nos liens avec l'Allemagne reposent aussi sur l'étude en commun de nos capacités militaires et des lacunes dans les capacités militaires. Ceci est vrai dans nos relations, et encore plus dans la construction de l'Europe. Depuis maintenant déjà quelques mois, nous avons lancé une étude que l'on appelle l'ECAP (European Capability Action Plan) sur la capacité. Il est évident que cette étude ira d'autant plus vite que la France et l'Allemagne donneront l'exemple. Hier nous avons identifié effectivement quatre domaines dans lesquels nous avons des possibilités d'une réelle coopération, dont celui de la projection du transport des troupes sur des théâtres extérieurs, mais également celui du renseignement, du sauvetage et du sauvetage en mer ou celui de la formation. Dans ces domaines, certaines actions ont déjà été concrétisées, c'est la convention d'hier, d'autres ont avancé, notamment sur le transport de troupes et l'A400M, sur lequel le chancelier a effectivement confirmé la volonté de l'Allemagne d'acquérir 73 appareils. Sur les autres domaines, nous avons effectivement décidé de mettre en place des groupes de travail qui, très rapidement, pourront nous faire des propositions.
D'un mot, Michèle Alliot-Marie, peut-on faire l'Europe de la Défense uniquement entre Français et Allemands ? Est-ce que la présence britannique n'est pas quand même indispensable ?
Bien sûr, je pense qu'il y a une attente de la part des autres pays et que si la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne montrent leur détermination à construire l'Europe de la Défense, tous ces autres pays alors s'engageront davantage et manifesteront très concrètement cette volonté, eux aussi, de participer à l'Europe de la Défense.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 19 août 2002)
Dans notre domaine, ce que l'on constate, c'est que si les relations sont, comme vous le disiez, nombreuses et importantes, elles peuvent néanmoins être améliorées. Nous l'avons vu sur le terrain dans un certain nombre de cas, y compris d'ailleurs en Afghanistan, où nous aurions pu faire davantage en commun, même si ce qui a été fait a été bien fait. Nous le voyons également, et j'en parlais avec mon nouveau collègue, dans le domaine de la construction d'une industrie de l'armement européenne, où jusqu'à présent, même s'il y a eu des opérations en commun, notamment sur le plan du renseignement satellitaire (la convention que j'ai signée hier avec mon collègue en était une illustration, ou dans le domaine de l'A400M) on a laissé peut-être passer un certain nombre d'occasions et qu'il faut renforcer.
A Schwerin précisément, vous venez d'y faire allusion, vous avez signé une convention franco-allemande avec votre homologue fédéral allemand. Pour ce qui est de la mise en ligne du système satellitaire Hélios II et du système allemand SAR Lupe, vous avez également abordé des questions de projection de force. La France et l'Allemagne souhaitaient que l'on crée rapidement un commandement européen du transport aérien militaire, et il semblerait que le chancelier ait donné enfin le feu vert au soutien financier sans retenue de l'Allemagne au projet d'Airbus militaire, l'A400M. On a l'impression qu'avec le renseignement et la projection de force, au fond, on a identifié deux faiblesses, et qu'on a voulu y parer.
Oui, je crois que la construction d'une Europe de la Défense et le renforcement de nos liens avec l'Allemagne reposent aussi sur l'étude en commun de nos capacités militaires et des lacunes dans les capacités militaires. Ceci est vrai dans nos relations, et encore plus dans la construction de l'Europe. Depuis maintenant déjà quelques mois, nous avons lancé une étude que l'on appelle l'ECAP (European Capability Action Plan) sur la capacité. Il est évident que cette étude ira d'autant plus vite que la France et l'Allemagne donneront l'exemple. Hier nous avons identifié effectivement quatre domaines dans lesquels nous avons des possibilités d'une réelle coopération, dont celui de la projection du transport des troupes sur des théâtres extérieurs, mais également celui du renseignement, du sauvetage et du sauvetage en mer ou celui de la formation. Dans ces domaines, certaines actions ont déjà été concrétisées, c'est la convention d'hier, d'autres ont avancé, notamment sur le transport de troupes et l'A400M, sur lequel le chancelier a effectivement confirmé la volonté de l'Allemagne d'acquérir 73 appareils. Sur les autres domaines, nous avons effectivement décidé de mettre en place des groupes de travail qui, très rapidement, pourront nous faire des propositions.
D'un mot, Michèle Alliot-Marie, peut-on faire l'Europe de la Défense uniquement entre Français et Allemands ? Est-ce que la présence britannique n'est pas quand même indispensable ?
Bien sûr, je pense qu'il y a une attente de la part des autres pays et que si la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne montrent leur détermination à construire l'Europe de la Défense, tous ces autres pays alors s'engageront davantage et manifesteront très concrètement cette volonté, eux aussi, de participer à l'Europe de la Défense.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 19 août 2002)