Déclaration commune des ministres des affaires étrangères d'Allemagne, de Roumanie et de France, sur les relations entre l'Union européenne et la Roumanie, Paris le 18 juillet 1995.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Ministère des Affaires étrangères

Circonstance : Réunion des ministres des affaires étrangères d'Allemagne, de France et de Roumanie à Paris le 18 juillet 1995

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

1. Nous, ministres des affaires étrangères d'Allemagne, de Roumanie et de France, nous sommes réunis à Paris afin de marquer notre volonté d'approfondir notre coopération. Nos trois pays confirment que leur objectif commun est la construction d'une Europe unie, démocratique et libre, où la plus haute valeur est la dignité de l'homme.
- 2. Les discussions ont porté essentiellement sur deux thèmes principaux :
- consolidation et développement de l'Union européenne et poursuite du rapprochement entre l 'Union et les Etats associés
- Stabilité et sécurité en Europe :
- 3. L'entrée en vigueur du Traité de Maastricht le 1er novembre 1993 a fait franchir une étape importante dans le processus d'établissement de l'Union européenne.
- Nous affirmons la vocation égale de la Roumanie et des autres Etats associés d'Europe centrale et orientale à faire partie de l'Union européenne, dès qu'ils rempliront les conditions nécessaires. L'Allemagne et la France, rappelant que la coopération avec les pays associés est orientée vers l'objectif d'adhésion, apporteront un soutien déterminé à la Roumanie dans ce processus. La France et l'Allemagne se félicitent que le traité d'association de la Roumanie à l'Union européenne soit entré en vigueur le 1er février 1995. L'intensification du dialogue politique mené par l'Union avec les Etats associés d'Europe centrale sert également ce rapprochement.
- Nous voulons oeuvrer au renforcement des relations économiques et politiques, qui lient déjà la Roumanie et l'Union européenne, en favorisant l'harmonisation du droit, et la coopération dans les domaines de la politique économique et énergétique, de celle des transports, de l'écologie, de la culture et de l'éducation.
- 4. Une paix durable et stable en Europe n'est possible que si les Droits de l'Homme sont respectés et si les divergences et les conflits nationaux et ethniques sont surmontés. De même, des progrès rapides des réformes politiques et économiques en Europe centrale et orientale contribueront à cette stabilité. Nous souhaitons que la détermination dont fait preuve la Roumanie dans certains secteurs de sa politique de réformes, qui a déjà connu des résultats prometteurs, conduise également à une privatisation accélérée des grandes entreprises. L'Allemagne et la France sont prêtes à soutenir le processus de transformation en Roumanie dans un cadre bilatéral et multilatéral.
4.1. L'Allemagne et la France soutiennent le voeu exprimé par la Roumanie et par d'autres Etats d'Europe centrale et orientale d'être associés plus étroitement aux structures de sécurité européennes et transatlantiques, ce que nous considérons comme un complément et un processus parallèle à la coopération de plus en plus étroite de ces Etats avec l'Union et d'autres institutions dans la perspective d'une adhésion future.
- 4.2. Nous nous félicitons que le statut d'association ait permis, dans le cadre de l'UEO, de nouer un dialogue nourri sur les problèmes de sécurité en Europe (livre blanc sur la sécurité) et de jeter les bases de coopération au sein de groupes de travail et par la mise au point de modalités de liaison avec la cellule de planification.
- 4.3. Nous soutenons les efforts de l'OSCE pour assurer le suivi de l'initiative du Pacte de stabilité en Europe et estimons que ce projet est de nature à contribuer à la sécurité globale de notre continent. Nous marquons notre satisfaction devant l'engagement, pris par les Premiers ministres roumain et hongrois le 21 mars, d'aboutir dans les meilleurs délais à la conclusion d'un traité de bon voisinage qui réglerait tous les problèmes existant entre les deux Etats, et espérons que les difficultés qui ont retardé sa signature pourront être levées par la poursuite des négociations.
- Nous estimons que la conclusion de tels accords est de nature à favoriser le rapprochement des Etats d'Europe centrale et orientale de l'UNion européenne.
- 4.4. Nous sommes déterminés à favoriser, dans le cadre de l'OSCE, une coopération visant au renforcement de la sécurité. Nous sommes attachés à une conception large de la sécurité qui lie la sauvegarde de la paix au respect des Droits de l'Homme et aux libertés fondamentales. Nous unirons nos efforts pour faire de l'OSCE un instrument plus efficace de diplomatie préventive, de gestion des crises et de règlement pacifique des conflits.
- 4.5. Nous avons souligné l'importance de l'Alliance atlantique en tant que lien entre la sécurité de l'Europe et celle de l'Amérique du Nord. Nous considérons qu'une des tâches essentielles de l'Alliance atlantique consiste à contribuer à la stabilité et à la sécurité de l'Europe tout entière. C'est pourquoi, lorsque les membres de l'Alliance atlantique décideront d'inviter de nouveaux membres, leur objectif sera de renforcer la sécurité de tous les pays européens sans créer de lignes de partage.
- Dans ce contexte, la France, l'Allemagne et la Roumanie attachent une importance particulière au programme de coopération entre l'Alliance et la Roumanie sous l'égide du Partenariat pour la Paix.
- Nous veillerons à ce que les évolutions attendues de l'ensemble de la structure de sécurité européenne bénéficient à tous les Etats européens et ne soient dirigées contre personne. Le souhait de la Roumanie d'approfondir ses liens avec l'Alliance atlantique s'inscrit dans ces préoccupations.
- 4.6. Nous soutenons l'intensification des contacts militaires et d'une coopération plus étendue entre les forces armées de nos Etats.