Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Je suis heureux de vous accueillir ce matin, dans le cadre de votre visite officielle à Paris, pour ouvrir la quatrième session de la commission mixte de coopération franco-libyenne. Je vous souhaite, Monsieur le Ministre, ainsi qu'à la délégation que vous dirigez, la bienvenue.
Vingt ans se sont écoulés depuis la précédente session de cette commission mixte. Je mesure la portée de l'événement qui nous réunit. Nous sommes engagés dans la définition d'une relation que nous voulons marquer du sceau du dialogue.
Après une longue période de crise et d'incompréhension, cette rencontre traduit notre volonté commune d'avancer de manière constructive. Et cela, pour surmonter avec responsabilité et lucidité les épreuves du passé. Ma visite à Tripoli, il y a trois jours, me laisse penser que nous sommes sur la bonne voie.
Par la géographie et par l'histoire, votre pays se trouve au cur de plusieurs mondes. Il porte la marque d'une histoire ancienne. Le sol de la Libye n'a-t-il pas été, selon certains, l'un des plus anciens berceaux de l'humanité ? Son désert ne conserve-t-il pas les marques mystérieuses de peuplements anciens et de mouvements qui ont affecté l'histoire du continent ? Ses rivages ont été investis par les civilisations les plus prestigieuses, comme en témoignent les vestiges de cités aujourd'hui méconnues. Leptis Magna en est l'emblème, qui fit sa fortune grâce aux échanges entre l'Afrique et la Méditerranée.
Depuis longtemps, les destins de nos peuples se sont croisés. En 1640, l'un des tout premiers consulats de France a été installé à Tripoli. Et les Français n'oublient pas qu'en Libye s'est écrit l'un des épisodes les plus glorieux du sursaut national pendant le dernier conflit mondial : Bir Hakeim, qui leur a permis de retrouver l'espoir et la dignité.
Aujourd'hui, dans un monde sans cesse en mouvement, où l'ordre international se redéfinit, où les crises régionales se multiplient et font sentir leurs effets bien au-delà de leur environnement immédiat, nous voulons renforcer la concertation et construire une relation au service d'objectifs communs : la stabilité et le développement.
La France considère que le règlement pacifique des conflits, la rencontre des cultures et un développement équilibré sont les remèdes durables à la montée des violences aveugles. Mais il faut aussi lutter sans faiblesse contre le terrorisme international. Celui-ci a encore frappé, il y a peu, au Yémen et à Bali. Nous attachons un grand prix à ce que, comme nous, la Libye reste mobilisée dans ce combat collectif.
Par-delà nos différences, c'est aussi un intérêt commun pour la Méditerranée et le développement de l'Afrique qui nous unit. Je sais toute l'importance accordée par la Libye au dialogue "cinq plus cinq" : celui-ci avait fourni l'occasion de ma première visite à Tripoli. Je sais aussi la priorité attachée au continent africain par la politique étrangère libyenne. Dans ces deux domaines, où la France agit au service de l'échange et de la paix, nous devons travailler de manière concertée.
Cette commission mixte est bien plus qu'un exercice rituel ou un exercice technique. Elle doit permettre de renforcer les liens humains, culturels et économiques entre nos deux pays. Au-delà de relations plus étroites entre les Etats, elle doit favoriser le rapprochement entre les entreprises, les milieux associatifs, les collectivités locales, elle doit permettre aux personnes des deux pays de circuler plus aisément, de mieux se connaître, de mieux se comprendre.
C'est pourquoi, plutôt que d'aboutir à un catalogue de bonnes intentions, les travaux préparatoires à cette commission mixte ont conclu à la nécessité de se concentrer sur un nombre limité de priorités communes, correspondant à des besoins et à des capacités bien identifiés :
- la réponse aux défis de l'environnement, sous toutes ses formes,
- la valorisation du patrimoine naturel et archéologique par la recherche, par l'ingénierie culturelle et un développement touristique équilibré,
- la formation des élites de demain, enfin, qui est le meilleur investissement commun qui puisse se faire.
Nous sommes aussi disposés à vous aider pour renforcer l'enseignement de la langue française en Libye. Celui-ci peut constituer pour vous un véritable atout dans vos relations avec l'Afrique.
J'espère également que les relations entre la Libye et l'Institut du monde arabe, où devrait se tenir prochainement une Saison culturelle libyenne, pourront être assainies financièrement.
Pour être pleinement atteints, ces objectifs ambitieux doivent s'inscrire dans un tissu de relations économiques plus dense, une prise en compte collective des défis de la mondialisation, une amélioration des règles et des pratiques en matière d'investissements, en matière de fiscalité, en matière de circulation des personnes.
Bref, le chantier qui s'ouvre aujourd'hui est considérable. Il se prolongera, je n'en doute pas, très au-delà de ces deux jours.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les Délégués,
Vous l'avez compris : je souhaite une entière réussite à nos travaux. Ils auront eu toute leur utilité s'ils nous permettent d'enclencher ensemble une dynamique de coopération qui prépare et annonce une étape nouvelle dans nos relations.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2002)
Mesdames et Messieurs les Délégués,
Je suis heureux de vous accueillir ce matin, dans le cadre de votre visite officielle à Paris, pour ouvrir la quatrième session de la commission mixte de coopération franco-libyenne. Je vous souhaite, Monsieur le Ministre, ainsi qu'à la délégation que vous dirigez, la bienvenue.
Vingt ans se sont écoulés depuis la précédente session de cette commission mixte. Je mesure la portée de l'événement qui nous réunit. Nous sommes engagés dans la définition d'une relation que nous voulons marquer du sceau du dialogue.
Après une longue période de crise et d'incompréhension, cette rencontre traduit notre volonté commune d'avancer de manière constructive. Et cela, pour surmonter avec responsabilité et lucidité les épreuves du passé. Ma visite à Tripoli, il y a trois jours, me laisse penser que nous sommes sur la bonne voie.
Par la géographie et par l'histoire, votre pays se trouve au cur de plusieurs mondes. Il porte la marque d'une histoire ancienne. Le sol de la Libye n'a-t-il pas été, selon certains, l'un des plus anciens berceaux de l'humanité ? Son désert ne conserve-t-il pas les marques mystérieuses de peuplements anciens et de mouvements qui ont affecté l'histoire du continent ? Ses rivages ont été investis par les civilisations les plus prestigieuses, comme en témoignent les vestiges de cités aujourd'hui méconnues. Leptis Magna en est l'emblème, qui fit sa fortune grâce aux échanges entre l'Afrique et la Méditerranée.
Depuis longtemps, les destins de nos peuples se sont croisés. En 1640, l'un des tout premiers consulats de France a été installé à Tripoli. Et les Français n'oublient pas qu'en Libye s'est écrit l'un des épisodes les plus glorieux du sursaut national pendant le dernier conflit mondial : Bir Hakeim, qui leur a permis de retrouver l'espoir et la dignité.
Aujourd'hui, dans un monde sans cesse en mouvement, où l'ordre international se redéfinit, où les crises régionales se multiplient et font sentir leurs effets bien au-delà de leur environnement immédiat, nous voulons renforcer la concertation et construire une relation au service d'objectifs communs : la stabilité et le développement.
La France considère que le règlement pacifique des conflits, la rencontre des cultures et un développement équilibré sont les remèdes durables à la montée des violences aveugles. Mais il faut aussi lutter sans faiblesse contre le terrorisme international. Celui-ci a encore frappé, il y a peu, au Yémen et à Bali. Nous attachons un grand prix à ce que, comme nous, la Libye reste mobilisée dans ce combat collectif.
Par-delà nos différences, c'est aussi un intérêt commun pour la Méditerranée et le développement de l'Afrique qui nous unit. Je sais toute l'importance accordée par la Libye au dialogue "cinq plus cinq" : celui-ci avait fourni l'occasion de ma première visite à Tripoli. Je sais aussi la priorité attachée au continent africain par la politique étrangère libyenne. Dans ces deux domaines, où la France agit au service de l'échange et de la paix, nous devons travailler de manière concertée.
Cette commission mixte est bien plus qu'un exercice rituel ou un exercice technique. Elle doit permettre de renforcer les liens humains, culturels et économiques entre nos deux pays. Au-delà de relations plus étroites entre les Etats, elle doit favoriser le rapprochement entre les entreprises, les milieux associatifs, les collectivités locales, elle doit permettre aux personnes des deux pays de circuler plus aisément, de mieux se connaître, de mieux se comprendre.
C'est pourquoi, plutôt que d'aboutir à un catalogue de bonnes intentions, les travaux préparatoires à cette commission mixte ont conclu à la nécessité de se concentrer sur un nombre limité de priorités communes, correspondant à des besoins et à des capacités bien identifiés :
- la réponse aux défis de l'environnement, sous toutes ses formes,
- la valorisation du patrimoine naturel et archéologique par la recherche, par l'ingénierie culturelle et un développement touristique équilibré,
- la formation des élites de demain, enfin, qui est le meilleur investissement commun qui puisse se faire.
Nous sommes aussi disposés à vous aider pour renforcer l'enseignement de la langue française en Libye. Celui-ci peut constituer pour vous un véritable atout dans vos relations avec l'Afrique.
J'espère également que les relations entre la Libye et l'Institut du monde arabe, où devrait se tenir prochainement une Saison culturelle libyenne, pourront être assainies financièrement.
Pour être pleinement atteints, ces objectifs ambitieux doivent s'inscrire dans un tissu de relations économiques plus dense, une prise en compte collective des défis de la mondialisation, une amélioration des règles et des pratiques en matière d'investissements, en matière de fiscalité, en matière de circulation des personnes.
Bref, le chantier qui s'ouvre aujourd'hui est considérable. Il se prolongera, je n'en doute pas, très au-delà de ces deux jours.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les Délégués,
Vous l'avez compris : je souhaite une entière réussite à nos travaux. Ils auront eu toute leur utilité s'ils nous permettent d'enclencher ensemble une dynamique de coopération qui prépare et annonce une étape nouvelle dans nos relations.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2002)