Texte intégral
Vous avez bien voulu m'inviter à présider cette cérémonie passionnante, qui marque une nouvelle fois, plus solennellement, l'ancrage du 17ème régiment du génie parachutiste à Montauban, et nous avons marqué cette nouvelle étape de vos liens par la prise d'armes sur la place Nationale puis, à l'instant, par la signature officielle de la charte de partenariat entre le régiment et la ville.
Je suis très sensible à l'occasion que vous m'avez ainsi donnée de m'exprimer devant les Montalbanais, civils et militaires, comme devant les élus du département ou les membres de votre conseil municipal, en évoquant un thème de réflexion qui est au coeur de ma mission gouvernementale et auquel je porte une grande attention depuis ma prise de fonctions : la vitalisation du lien entre la nation et son armée.
Le 22 février 1996, le président de la République annonçait la professionnalisation de nos armées. Ce choix est, aux yeux du gouvernement, justifié par un nouveau contexte géopolitique, et le nouvel équilibre stratégique impose à nos forces un format à effectif plus réduit mais simultanément une capacité de réaction et de mobilité immédiate et renouvelée. Ceci est en cohérence avec la volonté de notre pays d'être présent partout où les valeurs auxquelles il croit, les engagements qu'il a souscrits, sont en jeu sur le terrain.
Dans ce cadre, la conscription devait être suspendue, avec une période de transition, qui doit être bien aménagée.
La loi portant sur le service national, que le parlement a votée au mois d'octobre, définit les contours d'un service national rénové qui, comme vous le savez, repose sur un recensement obligatoire dès l'âge de 16 ans, une journée d'appel de préparation à la défense qui sera ouverte à tous, jeunes filles et garçons, au cours de laquelle ces jeunes recevront une information sur la défense, puis ensuite un volontariat qui sera ouvert à plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui souhaitent se former une première expérience et acquérir une compétence dans le cadre des armées et de la gendarmerie. Enfin, des préparations militaires seront proposées à ceux des jeunes qui souhaitent, en tant que citoyens, acquérir une formation militaire de base pour servir comme réservistes.
Ce dispositif est complété par un appel sélectif à une réserve plus disponible, plus spécialisée, intégrée au fonctionnement des forces, dont nous nous attachons aujourd'hui à préciser les effectifs et le fonctionnement. Un projet de loi est en cours de préparation au sein du ministère. Il devrait être soumis au vote du parlement avant la fin de l'année après avoir été approuvé par le gouvernement.
C'est donc une nouvelle organisation complète de nos forces armées et, dans ce cadre, le renforcement du lien qui unit la nation à son armée doit faire l'objet d'une attention particulière.
Vous noterez que, aussi bien dans la loi du service national, qui a été votée, que dans le projet de loi sur les réserves auquel nous travaillons, nous avons ce fil conducteur de la liaison entre les citoyens, jeunes ou adultes, et la Défense dans son ensemble. Dans tous les collèges et lycées, à partir de la rentrée 1998, un programme d'enseignement sur la défense va être progressivement aménagé par le ministère de l'Education nationale en étroite concertation avec nos services ; l'appel de préparation à la défense et les préparations militaires vont être mis en place dans le même esprit, de même que les postes qui seront offerts aux jeunes volontaires, pour leurs débuts professionnels dans les armées.
La loi sur les réserves est élaborée avec la volonté de répondre simultanément aux besoins opérationnels des forces armées car, comme tous les grands pays qui ont professionnalisé leurs forces, nous avons besoin de réservistes encore imprégnés dans la vie civile et détenteurs de spécialités précieuses qui viennent servir aux côtés des forces armées professionnelles dans des circonstances qui le justifient. J'en ai vu l'exemple surtout avec les réservistes de l'armée américaine en Bosnie, exemple que nous avons intérêt à suivre.
Dans le cadre de la professionnalisation, le dispositif s'adapte pour se rapprocher des jeunes volontaires à l'engagement en irriguant le territoire national ; donc la présence, l'enracinement de chaque unité de nos armées dans son terroir, dans la localité, dans l'espace régional où elle travaille est aussi une de nos priorités.
Simultanément, puisque la professionnalisation se traduit pour bon nombre des hommes et des femmes concernés des carrières militaires courtes, car la professionnalisation signifie une armée qu'on doit garder jeune pour avoir le maximum de disponibilité, nous avons une ambition de reconversion, à tout âge, vers le secteur civil de tous ceux qui auront fait ce choix. Et c'est un travail précieux qui se développe maintenant dans beaucoup d'unités professionnalisées, qui ont acquis une expérience importante à la fois pour le recrutement et pour la reconversion.
Il y a d'autres initiatives de rapprochement entre les citoyens et le système de défense, et nous cherchons encore d'autres passerelles, d'autres occasions de contact. Je cite par exemple les sessions de l'Institut des Hautes Etudes de Défense nationale, destinées aux jeunes de 18 à 25 ans, ou les sessions régionales. Ce qui permet d'élargir une connaissance de nos armées, de leurs besoins et de leurs objectifs à terme, qui va se répandre dans l'ensemble de la société.
C'est aussi, et nous y attachons beaucoup de valeur, la participation active, comme à Montauban, de cadres professionnels des armées à la vie associative locale à travers notamment les clubs sportifs ; ce sont en d'autres lieux les échanges qui peuvent exister entre les lycées militaires et civils pour partager des installations spécifiques, pour développer les échanges... Tout ceci constitue des points d'appui pour une connaissance confiante entre la société et les armées et je souligne l'importance du rôle des collectivités locales, acteur privilégié du maintien de ce lien armée-nation.
L'exemple que vous donnez aujourd'hui à Montauban est une bonne illustration de ce que nous souhaitons faire. Il doit se créer partout, progressivement, un véritable partenariat entre chaque unité et la ville où elle est située. Le régiment doit naturellement et vigoureusement apporter son concours dans des circonstances exceptionnelles, comme ici les dramatiques inondations de l'année 1996 ; la municipalité en retour participe à l'aide à l'entrée dans le secteur civil de certains, s'occupe activement de l'accueil des jeunes, et travaille au développement des capacités de logement qui sont nécessaires aux familles.
Toutes ces formes d'actions, qui ne demandent pas forcément de gros moyens matériels supplémentaires mais qui engagent la solidarité humaine et la volonté de convergence entre la défense et les citoyens, marquent les étapes du succès. Inlassablement, ces rencontres doivent être multipliées, les initiatives doivent continuer à provenir des deux partenaires.
Je tiens à souligner le rôle moteur des élus, représentants privilégiés du civisme dans notre société. Ils ont vocation aussi, dans la nouvelle situation qui est la nôtre, à être les porteurs de l'esprit de défense.
Je vous remercie de votre participation à tous, ce soir, autour de la cérémonie de qualité qui a été organisée et je vais à nouveau féliciter le colonel PECCHIOLI pour la présentation exemplaire du régiment aussi bien au quartier que sur la place Nationale. Mais je veux souligner l'importance de la participation de tous les citoyens de cette commune et sans doute des communes voisines qui ont montré la chaleur humaine et le sentiment de confiance et d'estime réciproque qu'il y avait avec le régiment. Ce régiment, vous pouvez en être fier, est à la hauteur de la réputation qu'il a acquise sur tous les théâtres d'opération en payant malheureusement le prix du sang, notamment dans les actions de déminage.
J'adresse plus particulièrement mes félicitations chaleureuses aux cinq cadres et sapeurs que j'ai eu le plaisir de décorer de la croix de la valeur militaire obtenue, méritée par les uns et les autres, lors de la dernière opération où s'est engagé le 17e RGP, l'opération PELICAN à Brazzaville. Beaucoup de Français et aussi beaucoup de nos partenaires européens ont pu ensuite nous remercier pour l'action extraordinairement efficace qui a été mené par ces garçons pour sauver tant de ressortissants.
Ce que j'ai vu aujourd'hui à Montauban, est pour moi un facteur d'encouragement et de soutien dans l'action de rapprochement entre les citoyens et la défense, qui est à la base de ma mission. Je suis optimiste sur l'affirmation de ce lien et je ne peux que vous inciter vous, par votre initiative, par votre imagination, par votre dynamisme collectif à continuer, à le consolider et à ne pas vous arrêter en si bon chemin. Votre exemple, qui fait honneur à une tradition républicaine que je sais très vive dans cette ville et dans cette région, est pour le gouvernement un encouragement. Le message de la France dans le monde, la cohésion et la fraternité de notre pays peuvent nous inspirer confiance si partout progresse le même esprit civique. Merci pour la part que vous prenez à consolider notre avenir commun.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)
Je suis très sensible à l'occasion que vous m'avez ainsi donnée de m'exprimer devant les Montalbanais, civils et militaires, comme devant les élus du département ou les membres de votre conseil municipal, en évoquant un thème de réflexion qui est au coeur de ma mission gouvernementale et auquel je porte une grande attention depuis ma prise de fonctions : la vitalisation du lien entre la nation et son armée.
Le 22 février 1996, le président de la République annonçait la professionnalisation de nos armées. Ce choix est, aux yeux du gouvernement, justifié par un nouveau contexte géopolitique, et le nouvel équilibre stratégique impose à nos forces un format à effectif plus réduit mais simultanément une capacité de réaction et de mobilité immédiate et renouvelée. Ceci est en cohérence avec la volonté de notre pays d'être présent partout où les valeurs auxquelles il croit, les engagements qu'il a souscrits, sont en jeu sur le terrain.
Dans ce cadre, la conscription devait être suspendue, avec une période de transition, qui doit être bien aménagée.
La loi portant sur le service national, que le parlement a votée au mois d'octobre, définit les contours d'un service national rénové qui, comme vous le savez, repose sur un recensement obligatoire dès l'âge de 16 ans, une journée d'appel de préparation à la défense qui sera ouverte à tous, jeunes filles et garçons, au cours de laquelle ces jeunes recevront une information sur la défense, puis ensuite un volontariat qui sera ouvert à plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui souhaitent se former une première expérience et acquérir une compétence dans le cadre des armées et de la gendarmerie. Enfin, des préparations militaires seront proposées à ceux des jeunes qui souhaitent, en tant que citoyens, acquérir une formation militaire de base pour servir comme réservistes.
Ce dispositif est complété par un appel sélectif à une réserve plus disponible, plus spécialisée, intégrée au fonctionnement des forces, dont nous nous attachons aujourd'hui à préciser les effectifs et le fonctionnement. Un projet de loi est en cours de préparation au sein du ministère. Il devrait être soumis au vote du parlement avant la fin de l'année après avoir été approuvé par le gouvernement.
C'est donc une nouvelle organisation complète de nos forces armées et, dans ce cadre, le renforcement du lien qui unit la nation à son armée doit faire l'objet d'une attention particulière.
Vous noterez que, aussi bien dans la loi du service national, qui a été votée, que dans le projet de loi sur les réserves auquel nous travaillons, nous avons ce fil conducteur de la liaison entre les citoyens, jeunes ou adultes, et la Défense dans son ensemble. Dans tous les collèges et lycées, à partir de la rentrée 1998, un programme d'enseignement sur la défense va être progressivement aménagé par le ministère de l'Education nationale en étroite concertation avec nos services ; l'appel de préparation à la défense et les préparations militaires vont être mis en place dans le même esprit, de même que les postes qui seront offerts aux jeunes volontaires, pour leurs débuts professionnels dans les armées.
La loi sur les réserves est élaborée avec la volonté de répondre simultanément aux besoins opérationnels des forces armées car, comme tous les grands pays qui ont professionnalisé leurs forces, nous avons besoin de réservistes encore imprégnés dans la vie civile et détenteurs de spécialités précieuses qui viennent servir aux côtés des forces armées professionnelles dans des circonstances qui le justifient. J'en ai vu l'exemple surtout avec les réservistes de l'armée américaine en Bosnie, exemple que nous avons intérêt à suivre.
Dans le cadre de la professionnalisation, le dispositif s'adapte pour se rapprocher des jeunes volontaires à l'engagement en irriguant le territoire national ; donc la présence, l'enracinement de chaque unité de nos armées dans son terroir, dans la localité, dans l'espace régional où elle travaille est aussi une de nos priorités.
Simultanément, puisque la professionnalisation se traduit pour bon nombre des hommes et des femmes concernés des carrières militaires courtes, car la professionnalisation signifie une armée qu'on doit garder jeune pour avoir le maximum de disponibilité, nous avons une ambition de reconversion, à tout âge, vers le secteur civil de tous ceux qui auront fait ce choix. Et c'est un travail précieux qui se développe maintenant dans beaucoup d'unités professionnalisées, qui ont acquis une expérience importante à la fois pour le recrutement et pour la reconversion.
Il y a d'autres initiatives de rapprochement entre les citoyens et le système de défense, et nous cherchons encore d'autres passerelles, d'autres occasions de contact. Je cite par exemple les sessions de l'Institut des Hautes Etudes de Défense nationale, destinées aux jeunes de 18 à 25 ans, ou les sessions régionales. Ce qui permet d'élargir une connaissance de nos armées, de leurs besoins et de leurs objectifs à terme, qui va se répandre dans l'ensemble de la société.
C'est aussi, et nous y attachons beaucoup de valeur, la participation active, comme à Montauban, de cadres professionnels des armées à la vie associative locale à travers notamment les clubs sportifs ; ce sont en d'autres lieux les échanges qui peuvent exister entre les lycées militaires et civils pour partager des installations spécifiques, pour développer les échanges... Tout ceci constitue des points d'appui pour une connaissance confiante entre la société et les armées et je souligne l'importance du rôle des collectivités locales, acteur privilégié du maintien de ce lien armée-nation.
L'exemple que vous donnez aujourd'hui à Montauban est une bonne illustration de ce que nous souhaitons faire. Il doit se créer partout, progressivement, un véritable partenariat entre chaque unité et la ville où elle est située. Le régiment doit naturellement et vigoureusement apporter son concours dans des circonstances exceptionnelles, comme ici les dramatiques inondations de l'année 1996 ; la municipalité en retour participe à l'aide à l'entrée dans le secteur civil de certains, s'occupe activement de l'accueil des jeunes, et travaille au développement des capacités de logement qui sont nécessaires aux familles.
Toutes ces formes d'actions, qui ne demandent pas forcément de gros moyens matériels supplémentaires mais qui engagent la solidarité humaine et la volonté de convergence entre la défense et les citoyens, marquent les étapes du succès. Inlassablement, ces rencontres doivent être multipliées, les initiatives doivent continuer à provenir des deux partenaires.
Je tiens à souligner le rôle moteur des élus, représentants privilégiés du civisme dans notre société. Ils ont vocation aussi, dans la nouvelle situation qui est la nôtre, à être les porteurs de l'esprit de défense.
Je vous remercie de votre participation à tous, ce soir, autour de la cérémonie de qualité qui a été organisée et je vais à nouveau féliciter le colonel PECCHIOLI pour la présentation exemplaire du régiment aussi bien au quartier que sur la place Nationale. Mais je veux souligner l'importance de la participation de tous les citoyens de cette commune et sans doute des communes voisines qui ont montré la chaleur humaine et le sentiment de confiance et d'estime réciproque qu'il y avait avec le régiment. Ce régiment, vous pouvez en être fier, est à la hauteur de la réputation qu'il a acquise sur tous les théâtres d'opération en payant malheureusement le prix du sang, notamment dans les actions de déminage.
J'adresse plus particulièrement mes félicitations chaleureuses aux cinq cadres et sapeurs que j'ai eu le plaisir de décorer de la croix de la valeur militaire obtenue, méritée par les uns et les autres, lors de la dernière opération où s'est engagé le 17e RGP, l'opération PELICAN à Brazzaville. Beaucoup de Français et aussi beaucoup de nos partenaires européens ont pu ensuite nous remercier pour l'action extraordinairement efficace qui a été mené par ces garçons pour sauver tant de ressortissants.
Ce que j'ai vu aujourd'hui à Montauban, est pour moi un facteur d'encouragement et de soutien dans l'action de rapprochement entre les citoyens et la défense, qui est à la base de ma mission. Je suis optimiste sur l'affirmation de ce lien et je ne peux que vous inciter vous, par votre initiative, par votre imagination, par votre dynamisme collectif à continuer, à le consolider et à ne pas vous arrêter en si bon chemin. Votre exemple, qui fait honneur à une tradition républicaine que je sais très vive dans cette ville et dans cette région, est pour le gouvernement un encouragement. Le message de la France dans le monde, la cohésion et la fraternité de notre pays peuvent nous inspirer confiance si partout progresse le même esprit civique. Merci pour la part que vous prenez à consolider notre avenir commun.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)