Conférence de presse de Mme Tokia Saîfi, secrétaire d'Etat au développement durable, sur la préparation du sommet mondial de Johannesburg, son déroulement et ses objectifs, Paris le 27 août 2002.

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Circonstance : Sommet mondial sur le développement durable à Johannesbourg (Afrique du Sud) du 26 août au 4 septembre 2002

Texte intégral

Comme vous le savez, le ministère de l'écologie et du développement durable et le secrétariat d'Etat au développement durable portent une attention toute particulière à la préparation du Sommet de Johannesbourg et contribuent, au sein de l'Union Européenne, à faire avancer les négociations pour que ce sommet soit un succès. Comme vient de le rappeler Mme la Ministre, ce succès passe nécessairement par une déclaration politique forte, un plan d'action ambitieux et des initiatives de type 2, qui contribuent à la réalisation des objectifs du plan d'action.
En complément à ce que viennent de dire Madame BACHELOT et Monsieur WILTZER, je voudrais apporter quelques précisions sur le déroulement du Sommet, notre souci de renforcer la gouvernance du développement durable et la présence de la société civile.
Le déroulement du Sommet
Les activités du Sommet seront éclatées entre plusieurs sites :
- le centre de conférence Sandton, où se tiendra la partie officielle,
- le village Ubuntu, qui accueillera des pavillons d'exposition, - dont le pavillon français, où seront organisés des expositions et des débats - des évènements parallèles et un forum scientifique,
- le Forum des ONG dès le 19 août au centre de conférences NASREC,
- le Waterdome, où nous aurons un pavillon francophone sur l'eau,
- d'autres manifestations étant organisées dans les hôtels, comme le Sommet des collectivités locales du 27 au 30 ou la journée des entreprises le 1er septembre, et jusqu'à Prétoria.
Au centre de conférences Sandton, les négociations sur le plan d'action reprendront dès le 24 août, tandis qu'à partir du 26 août, des débats en plénière ouverts notamment à la société civile se tiendront sur les thèmes sectoriels du plan d'action, des évènements parallèles étant organisés, essentiellement par les organisations internationales, en dehors des heures des réunions plénières. Les organisations non gouvernementales interviendront en plénière le jeudi et le vendredi de cette première semaine.
Du 2 au 4 septembre, consacrés aux chefs d'Etat et de gouvernement, auront lieu simultanément les interventions en plénière, jusqu'au mercredi matin inclus, ouvertes par le Président sud-africain Mbeki puis par Kofi Annan ainsi que des tables rondes sur le thème général "de la parole à l'action". Des évènements parallèles comme la table ronde sur la diversité culturelle, que le Président de la République présidera, ou celle sur le financement des investissements dans les PMA seront également organisées. Le mercredi 4 après-midi sera réservé à un débat général, à l'adoption des documents et à la clôture du Sommet.
Madame BACHELOT a développé l'aspect négociation de ce Sommet, Monsieur WILTZER l'aspect coopération. Je voudrais donner un éclairage sur les objectifs que nous poursuivons et le travail que nous conduisons avec la société civile.
Johannesbourg est pour nous le Sommet de la lutte contre la pauvreté autant que celui du suivi de Rio. Ce sommet doit aussi ouvrir la voie à un renforcement de la gouvernance internationale et encourager de nouveaux partenariats entre le Nord et le Sud.
Une plus grande intégration des objectifs du développement durable dans l'action des Nations Unies et des institutions financières internationales est, en effet, nécessaire, ainsi qu'une plus grande cohérence et un meilleur équilibre entre les trois volets économique, social et environnemental. La réflexion n'est pas aboutie sur ces sujets, faute de temps et d'intérêt suffisant jusqu'à présent. De même, le renforcement de la gouvernance environnementale internationale ne progresse-t-il qu'à petits pas.
Johannesbourg doit être aussi pour nous le Sommet du partenariat :
A l'heure où le dialogue entre pays en développement et pays industrialisés se montre parfois difficile, le Sud accusant le Nord de ne pas avoir tenu ses promesses, il s'agit de consacrer un nouveau partenariat Nord-Sud, de passer, à l'exemple du NEPAD, d'une culture d'assistance à une culture du partenariat, fondée sur le respect et les responsabilité.
Le dialogue avec la société civile
La préparation du Sommet a, par ailleurs, donné lieu à un dialogue étroit avec la société civile, partie prenante à chaque comité préparatoire. En France, le Comité Français pour le Sommet mondial du développement durable, animé par M Michel Mousel, a permis d'associer la société civile à la préparation des positions françaises et des initiatives de type II.
Le plan d'action de Johannesbourg reconnaît un changement d'échelle dans la relation avec la société civile. Il souligne l'importance de la participation de la société civile et du partenariat public-privé dans la mise en uvre des objectifs du développement durable, notamment à propos de l'accès à l'eau et à l'énergie, principes que devront illustrer les initiatives de type II. L'accent mis sur le rôle du secteur privé et la possibilité, y compris pour les ONG, de travailler en partenariat avec lui, se double d'un appel à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.
En France, la société civile a préparé le sommet mondial du développement durable de manière très active.
Le Collectif Jo'burg 2002, activement soutenu par le ministère de l'écologie et du développement durable, a rassemblé près de 100 partenaires d'horizons divers et témoigne ainsi d'une véritable mobilisation citoyenne autour du développement durable. Ces partenaires ont non seulement préparé de nombreux projets de terrain, mais ils se sont aussi mobilisés pour réagir sur les différents textes produits pendant la préparation du sommet.
Les journées de Rennes ont permis de faire un point remarqué sur la préparation française. Les travaux des groupes du Comité français pour le sommet mondial du développement durable, ouvert aux collectivités territoriales et à l'ensemble des représentants de la société civile, ont été présentés et longuement débattus. Le Gouvernement français a marqué son profond intérêt pour cette manifestation, puisque le Premier Ministre et trois ministres se sont rendus à Rennes.
Nous sommes persuadés que le succès, que nous attendons, du Sommet de Johannesbourg, passe par cette complémentarité des acteurs avec lesquels nous souhaitons poursuivre notre action de façon aussi étroite après le Sommet.


(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 28 août 2002)