Texte intégral
J'éprouve un grand plaisir à vous accueillir ici ce soir, avec beaucoup de vos amis, pour vous remettre le prix "Femmes d'Europe" 1997.
J'imagine, encore plus après la lecture qui vient d'être faite, combien le choix du jury européen a été difficile tant les mérites des candidates sont remarquables.
En étudiant la liste des candidates nationales et des lauréates européennes des années précédentes, j'ai été impressionné de constater à quel point chacune a su nourrir ses convictions européennes de sa personnalité, de son imagination, parfois même de sa douleur et souvent de celle des autres.
Telles sont, me semble-t-il, la force et l'originalité de votre engagement collectif : un engagement au service d'une Europe de démocratie, de liberté et de tolérance, Europe à laquelle je rends hommage aujourd'hui tout comme à votre engagement.
La lauréate que nous honorons cette année illustre parfaitement cette énergie, puisée dans une expérience personnelle et professionnelle totalement imprégnée par l'Europe. Vous êtes d'origine hollandaise, mariée à un Britannique, vous avez, Madame, suivi un parcours scolaire totalement pluriculturel, comme l'illustrent votre baccalauréat et votre Abitur. Après un bref passage au ministère néerlandais des Affaires étrangères, vous avez consacré votre activité à rapprocher les jeunes Européens, à les impliquer dans la construction européenne, certains sont ici présents.
Aujourd'hui, tout le monde connaît le Parlement européen des Jeunes, dont vous avez été la créatrice. Cette initiative est particulièrement originale et exemplaire. Elle a commencé en France par une mobilisation des parents d'élèves de lycées internationaux. Cette initiative privée a été progressivement soutenue et amplifiée par le Parlement européen, c'est ainsi que j'ai pu la connaître quand j'en étais membre. Vous me pardonnerez de noter que le Parlement européen des jeunes est aujourd'hui déjà une institution bien installée, ce qui, à mes yeux, n'enlève en rien à son dynamisme. C'est sans doute la raison pour laquelle, jugeant vous-même qu'il fallait changer, vous avez depuis lancé d'autres programmes, comme le Défi européen universitaire en 1994.
Vous contribuez ainsi à former et à mobiliser des générations de jeunes à la cause européenne. Nous en aurons besoin dans l'Europe de demain bien qu'écoutant ce qui vient d'être dit, il y a quelques secondes, sur l'Europe des jeunes femmes qui devait se substituer à l'Europe des hommes âgés. J'espère que vous garderez une petite place pour les hommes pas trop âgés.
Je mesure pleinement la valeur de votre engagement inlassable. Je suis fier que l'on m'ait demandé de l'honorer, ce soir. Je vous félicite très chaleureusement, Madame, pour cette distinction si méritée.
Je vous remets donc, Madame, avec les félicitations de tous les Européens ici présents, le prix "Femmes d'Europe 1997"; c'est un bijou. Je me permets d'y ajouter un cadeau personnel : un ouvrage qui retrace, à travers les documents rares, l'histoire du grand, du beau projet européen. Félicitations !.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 01 octobre 2001)