Texte intégral
Monsieur le Maire,
Monsieur l'Ambassadeur,
Chers compatriotes,
Permettez-moi tout d'abord de vous dire mon plaisir et mon émotion d'être ici ce soir sur cette terre libanaise à laquelle nous attachent tant de souvenirs et tant de liens. Je vous souhaite à tous et à toutes la bienvenue dans cette nouvelle chancellerie diplomatique de l'ambassade de France au Liban. La France connaît, estime et aime le Liban comme se plaisait à affirmer souvent le général de Gaulle. Je suis venu à Beyrouth pour dire aux dirigeants et au peuple libanais qu'ils peuvent plus que jamais compter sur l'amitié et la fidélité de la France, pour marquer l'importance que la France attache à l'indépendance, à la souveraineté et à la prospérité du Liban.
La France s'est tenue naguère aux côtés du Liban et des Libanais pour les aider à tenir aux heures les plus noires de la guerre civile, pour les soutenir dans la tâche immense de reconstruction entreprise depuis 1990, pour leur permettre aussi de recouvrer leurs droits sur le Sud de leur territoire. Plus récemment, la France a favorisé la conclusion de l'accord d'association entre le Liban et l'Union européenne. Elle entend aujourd'hui, avec le concours de ses partenaires, appuyer le gouvernement libanais dans les efforts qu'il a entrepris pour surmonter les difficultés économiques et financières auxquelles le pays est confronté. La visite que vient d'effectuer en France le président du Conseil des ministres, M. Rafic Hariri, a été l'occasion pour le président de la République, pour le Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, d'exprimer très clairement et très fortement la volonté de solidarité de la France à l'égard du Liban, à l'égard de tous les Libanais, dans les épreuves qu'ils traversent.
Permettez-moi, à ce stade, d'évoquer une perspective à laquelle nous sommes tous attachés, je veux parler du prochain Sommet de la Francophonie qui réunira, du 18 au 20 Octobre à Beyrouth, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement et qui sera l'occasion pour le président de la République d'effectuer une nouvelle visite en terre libanaise. La stabilité et la prospérité du Liban, et plus largement des pays du Proche-Orient, restent, nous le savons, tributaires de la paix dans la région. Les tragiques événements qui endeuillent quotidiennement Israël et les territoires palestiniens font planer de sombres menaces sur la région. Mais leurs répercussions peuvent aller bien au-delà et nous concernent tous. Tout en condamnant avec la plus forte énergie le terrorisme qui tue l'espoir de paix, la France entend continuer à appeler sans relâche à la relance d'un processus politique, chacun sait qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise. Ce n'est que par la négociation que l'on parviendra à un règlement.
Ce soir dans notre nouvelle ambassade, comme tous ceux qui aiment ce pays et qui sont attachés à la relation entre la France et le Liban, je suis profondément heureux de voir le symbole de la présence française au Liban à nouveau installé à Beyrouth et qui est aussi celui du Liban tout entier.
Français du Liban, vous connaissez mieux que quiconque les pérégrinations auxquelles a été soumise, au rythme du conflit qui déchira le Liban, notre représentation diplomatique. Les combats la poussèrent en 1982 après l'invasion israélienne à quitter le site historique de la rue Clémenceau pour se réfugier dans un premier temps sur les hauteurs de Baabda, avant d'élire domicile en 1985 sur celles de Mar Takla, cette autre colline qui domine Beyrouth. Après que la Résidence de France eut réintégré en 1998 cet inestimable lieu de mémoire, cher au coeur de tous les Libanais qu'est la Résidence des Pins, il fallait que l'ambassade à son tour s'établisse dans un lieu à la mesure de l'exceptionnelle relation franco-libanaise. Elle l'a fait il y a moins d'une année en intégrant ce beau bâtiment dont le parement de pierre ocre évoque les demeures libanaises traditionnelles, tandis que la silhouette générale ressortit aux réalisations les plus récentes de l'architecture contemporaine. Quelques palmiers prenant racine au coeur même de l'édifice sont là toutefois pour nous rappeler que nous sommes aux portes de l'Orient.
C'est donc avec une très vive émotion que j'inaugure ce soir cette ambassade. Comment en effet ne pas penser aux fonctionnaires, aux militaires français, aux Français du Liban et à nos amis libanais qui ont payé de leur vie l'idée qu'ils se faisaient de la France, du Liban et de la France au Liban. En saluant tous nos ambassadeurs, qui ont porté haut les couleurs de notre pays aux heures les plus noires de la guerre du Liban, j'ai ce soir une pensée particulière pour Louis Delamare. Je pense également au général Gouttière, attaché de Défense, et je ne peux non plus oublier Michel Seurat qui consacra sa vie à l'amitié franco-arabe. Leur mort tragique continue de hanter nos mémoires.
Avec cette nouvelle ambassade, voici tous les services français désormais rassemblés dans l'espace des Lettres, au coeur de cet autre triangle d'or que forment l'Université Saint Joseph, la Résidence des Pins et le Musée de Beyrouth pour mieux servir au développement des relations qui nous unissent au Liban. Je ne voudrais pas conclure ce propos sans rendre hommage à vous tous, à tous nos compatriotes établis au Liban. Vous êtes mes chers amis, avec les dizaines de milliers de Libanais établis en France, un atout inestimable pour le rayonnement de la France au Liban et vous constituez le fer de lance de notre action et de notre présence diplomatique dans ce pays. Franco-libanais détenteurs des deux nationalités, vous êtes porteurs des deux cultures, la française et la libanaise, que vous enrichissez l'une et l'autre par vos déplacements incessants entre les deux rives. Français établis au Liban, vous incarnez ce que notre pays peut produire de meilleur. A travers votre engament personnel au Liban, les différentes associations que vous animez et le courage dont vous avez témoigné pendant la guerre au risque parfois de votre vie, vous êtes les animateurs permanents de la relation franco-libanaise. Je tiens à saluer l'action inlassable de vos délégués au Conseil Supérieur des Français de l'étranger, Mme Christiane Kammermann, Mme Denise Revers Haddad, M. Marcel Laugel. Que cette nouvelle ambassade puisse contribuer à donner un nouvel élan aux relations entre la France et le Liban.
Vive le Liban, vive La France ! .
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 juillet 2002)
Monsieur l'Ambassadeur,
Chers compatriotes,
Permettez-moi tout d'abord de vous dire mon plaisir et mon émotion d'être ici ce soir sur cette terre libanaise à laquelle nous attachent tant de souvenirs et tant de liens. Je vous souhaite à tous et à toutes la bienvenue dans cette nouvelle chancellerie diplomatique de l'ambassade de France au Liban. La France connaît, estime et aime le Liban comme se plaisait à affirmer souvent le général de Gaulle. Je suis venu à Beyrouth pour dire aux dirigeants et au peuple libanais qu'ils peuvent plus que jamais compter sur l'amitié et la fidélité de la France, pour marquer l'importance que la France attache à l'indépendance, à la souveraineté et à la prospérité du Liban.
La France s'est tenue naguère aux côtés du Liban et des Libanais pour les aider à tenir aux heures les plus noires de la guerre civile, pour les soutenir dans la tâche immense de reconstruction entreprise depuis 1990, pour leur permettre aussi de recouvrer leurs droits sur le Sud de leur territoire. Plus récemment, la France a favorisé la conclusion de l'accord d'association entre le Liban et l'Union européenne. Elle entend aujourd'hui, avec le concours de ses partenaires, appuyer le gouvernement libanais dans les efforts qu'il a entrepris pour surmonter les difficultés économiques et financières auxquelles le pays est confronté. La visite que vient d'effectuer en France le président du Conseil des ministres, M. Rafic Hariri, a été l'occasion pour le président de la République, pour le Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, d'exprimer très clairement et très fortement la volonté de solidarité de la France à l'égard du Liban, à l'égard de tous les Libanais, dans les épreuves qu'ils traversent.
Permettez-moi, à ce stade, d'évoquer une perspective à laquelle nous sommes tous attachés, je veux parler du prochain Sommet de la Francophonie qui réunira, du 18 au 20 Octobre à Beyrouth, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement et qui sera l'occasion pour le président de la République d'effectuer une nouvelle visite en terre libanaise. La stabilité et la prospérité du Liban, et plus largement des pays du Proche-Orient, restent, nous le savons, tributaires de la paix dans la région. Les tragiques événements qui endeuillent quotidiennement Israël et les territoires palestiniens font planer de sombres menaces sur la région. Mais leurs répercussions peuvent aller bien au-delà et nous concernent tous. Tout en condamnant avec la plus forte énergie le terrorisme qui tue l'espoir de paix, la France entend continuer à appeler sans relâche à la relance d'un processus politique, chacun sait qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise. Ce n'est que par la négociation que l'on parviendra à un règlement.
Ce soir dans notre nouvelle ambassade, comme tous ceux qui aiment ce pays et qui sont attachés à la relation entre la France et le Liban, je suis profondément heureux de voir le symbole de la présence française au Liban à nouveau installé à Beyrouth et qui est aussi celui du Liban tout entier.
Français du Liban, vous connaissez mieux que quiconque les pérégrinations auxquelles a été soumise, au rythme du conflit qui déchira le Liban, notre représentation diplomatique. Les combats la poussèrent en 1982 après l'invasion israélienne à quitter le site historique de la rue Clémenceau pour se réfugier dans un premier temps sur les hauteurs de Baabda, avant d'élire domicile en 1985 sur celles de Mar Takla, cette autre colline qui domine Beyrouth. Après que la Résidence de France eut réintégré en 1998 cet inestimable lieu de mémoire, cher au coeur de tous les Libanais qu'est la Résidence des Pins, il fallait que l'ambassade à son tour s'établisse dans un lieu à la mesure de l'exceptionnelle relation franco-libanaise. Elle l'a fait il y a moins d'une année en intégrant ce beau bâtiment dont le parement de pierre ocre évoque les demeures libanaises traditionnelles, tandis que la silhouette générale ressortit aux réalisations les plus récentes de l'architecture contemporaine. Quelques palmiers prenant racine au coeur même de l'édifice sont là toutefois pour nous rappeler que nous sommes aux portes de l'Orient.
C'est donc avec une très vive émotion que j'inaugure ce soir cette ambassade. Comment en effet ne pas penser aux fonctionnaires, aux militaires français, aux Français du Liban et à nos amis libanais qui ont payé de leur vie l'idée qu'ils se faisaient de la France, du Liban et de la France au Liban. En saluant tous nos ambassadeurs, qui ont porté haut les couleurs de notre pays aux heures les plus noires de la guerre du Liban, j'ai ce soir une pensée particulière pour Louis Delamare. Je pense également au général Gouttière, attaché de Défense, et je ne peux non plus oublier Michel Seurat qui consacra sa vie à l'amitié franco-arabe. Leur mort tragique continue de hanter nos mémoires.
Avec cette nouvelle ambassade, voici tous les services français désormais rassemblés dans l'espace des Lettres, au coeur de cet autre triangle d'or que forment l'Université Saint Joseph, la Résidence des Pins et le Musée de Beyrouth pour mieux servir au développement des relations qui nous unissent au Liban. Je ne voudrais pas conclure ce propos sans rendre hommage à vous tous, à tous nos compatriotes établis au Liban. Vous êtes mes chers amis, avec les dizaines de milliers de Libanais établis en France, un atout inestimable pour le rayonnement de la France au Liban et vous constituez le fer de lance de notre action et de notre présence diplomatique dans ce pays. Franco-libanais détenteurs des deux nationalités, vous êtes porteurs des deux cultures, la française et la libanaise, que vous enrichissez l'une et l'autre par vos déplacements incessants entre les deux rives. Français établis au Liban, vous incarnez ce que notre pays peut produire de meilleur. A travers votre engament personnel au Liban, les différentes associations que vous animez et le courage dont vous avez témoigné pendant la guerre au risque parfois de votre vie, vous êtes les animateurs permanents de la relation franco-libanaise. Je tiens à saluer l'action inlassable de vos délégués au Conseil Supérieur des Français de l'étranger, Mme Christiane Kammermann, Mme Denise Revers Haddad, M. Marcel Laugel. Que cette nouvelle ambassade puisse contribuer à donner un nouvel élan aux relations entre la France et le Liban.
Vive le Liban, vive La France ! .
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 juillet 2002)