Texte intégral
I.- Introduction
- La France et la Grande-Bretagne ont en Afrique une histoire partagée. Nous y sommes engagés par un réseau de relations bilatérales, par nos programmes d'aide au développement, par notre soutien à la coopération économique régionale et à travers des institutions telles que le Commonwealth et la francophonie.
- Notre engagement envers l'Afrique est fondé sur des valeurs et des objectifs partagés : un souhait d'aider l'Afrique à parvenir à la paix, à la stabilité et à un développement durable dans la région de façon à améliorer la qualité de la vie des populations. Au moment où l'Afrique effectue des efforts importants de modernisation, la France et la Grande-Bretagne sont convenues d'agir ensemble plus étroitement pour aider les Etats africains à réaliser cet objectif. Nous le ferons bilatéralement, au sein de l'Union européenne et des organisations internationales telles que les Nations unies et les institutions financières internationales.
- 1) Diplomatie préventive et maintien de la paix
- Au cours de l'année écoulée depuis le sommet de Chartres, nos deux gouvernements se sont attachés à promouvoir les initiatives parallèles destinées à aider les Africains à renforcer leurs capacités dans le domaine de la prévention des conflits et du maintien de la paix.
- Nous considérons qu'il appartient d'abord aux Africains de régler eux-mêmes leurs conflits. Notre rôle est de les y aider, de manière pragmatique. Nous continuerons à oeuvrer ensemble dans ce domaine. Nous souhaitons renforcer notre coopération au sein des organisations auxquelles nous appartenons, en particulier les Nations unies, l'Union européenne et l'UEO, pour faciliter la mise en oeuvre de mesures concrètes dans ces domaines. Dans le même esprit, nous poursuivrons notre dialogue parallèle avec les pays africains, notamment avec l'OUA et au niveau des sous-régions.
- Dans cette perspective, nous nous proposons de rechercher l'accord de nos partenaires de l'UEO sur l'envoi d'une mission d'experts auprès des contributeurs potentiels de troupes qui trouveraient un intérêt à mieux connaître les voies par lesquelles de manière concrète les Européens pourraient renforcer les capacités des pays africains dans le domaine du maintien de la paix.
- 2) Libéria et région des grands lacs
- S'agissant des zones de conflits ou de tensions persistantes, la France et la Grande-Bretagne entendent agir ensemble pour favoriser le rétablissement de la paix au Libéria en soutenant la mise en oeuvre de l'accord d'Abuja.
- Profondément préoccupées, en outre, par la situation dans la région des Grands lacs, déstabilisée par la présence de plus de deux millions de réfugiés, elles estiment indispensable la tenue à bref délai, sous l'égide des Nations unies et de l'OUA, de la conférence sur la paix, la sécurité et la stabilité dans cette région. Elles ont décidé d'agir en étroite liaison pour atteindre cet objectif et pour favoriser la bonne préparation de cette rencontre.
3) Etat de droit et bonne gestion des affaires publiques
- L'Afrique a connu au cours des dernières années des transformations marquantes : les régimes de parti unique, qui étaient la règle, sont devenus l'exception, de nouvelles constitutions ont été promulguées, les élections sont devenues plus ouvertes, la presse est aujourd'hui plus libre, la nécessité de la rigueur budgétaire et financière a été mieux comprise.
- La France et la Grande-Bretagne accompagneront la poursuite de cette évolution et appuieront les efforts concrets des Etats africains pour assurer le respect des droits de l'homme, l'indépendance de la justice et l'efficacité de l'administration publique. L'adoption de politiques économiques souples et attentives aux évolutions du marché, la mise en place d'un environnement juridique favorable aux investissements privés, la stabilité monétaire et la détermination de priorités budgétaires pour répondre aux besoins du plus grand nombre telles que la santé et l'éducation leur paraissent tout aussi importantes.
- 4) Aide
- Les deux pays estiment indispensable d'intensifier leur effort de mobilisation des ressources financières au profit des pays les plus pauvres de l'Afrique subsaharienne. En particulier, ils sont convenus d'appuyer fermement une importante reconstitution des ressources de l'AID fondée sur un partage équitable de l'effort entre les principaux donateurs. Une attention particulière devra être, par ailleurs, apportée dans les années à venir à l'amélioration de l'efficacité de l'aide. La France et la Grande-Bretagne travailleront en étroite concertation dans les enceintes multilatérales et européennes en vue de réaliser cet objectif.
5) Dette et appui financier
- Nous reconnaissons que l'Afrique subsaharienne a besoin d'une assistance considérable pour financer son développement et la réduction de sa pauvreté, ainsi que pour surmonter son endettement excessif. Notre objectif sera d'assurer que soient recherchées des stratégies adéquates d'assistance financière et d'allégement de la dette, couplées à l'adoption de politiques économiques saines, de sorte que soient créées les conditions pour une croissance soutenue et pour développement des économies africaines.
- La nécessité de s'attaquer au problème de la dette a été reconnue et des progrès nombreux ont déjà été réalisés à cet égard. L'adoption par le Club de Paris des termes de Naples et la mise en oeuvre de ceux-ci constituent des avancées décisives pour le traitement de la dette extérieure des pays les plus pauvres. Six pays de l'Afrique subsaharienne en ont déjà bénéficié. Nous travaillerons ensemble au Club de Paris pour veiller à ce que la mise en oeuvre des termes de Naples assure une sécurité financière réelle aux pays bénéficiaires, qui réduise leur exposition à des chocs extérieurs défavorables, et permette la sortie du processus de rééchelonnement aux pays ayant de bonnes performances, conformément au souhait exprimé à Halifax que cette mise en oeuvre soit "entière et constructive". Nous réexaminerons ce processus au Sommet économique de Lyon l'été prochain.
- Cependant, nous croyons que davantage doit être fait, au-delà de la poursuite de l'assistance financière bilatérale. Nous sommes convaincus que l'obtention d'une viabilité à moyen et long terme requiert la poursuite des facilités multilatérales existantes, notamment grâce à une facilité d'ajustement structurel renforcée permanente au FMI et à la mise en disposition de ressources adéquates pour l'AID à la Banque mondiale. La reconstitution du Fonds africain de Développement, de même que la mise en oeuvre de réformes dans la gestion de cette institution, joueront également un rôle important. Nous partageons l'idée que tous les instruments mis en place par ces institutions multilatérales pour prendre en compte les besoins financiers des pays les plus pauvres et les plus endettés doivent être utilisés activement au bénéfice de l'Afrique.
- Nous reconnaissons également la nécessité d'examiner comment tous ces efforts peuvent être complétés par une action sur la dette multilatérale. Nous nous préparons à discuter des propositions spécifiques du FMI et de la Banque mondiale aux réunions de printemps sur les moyens pratiques de traiter le poids de la dette multilatérale, selon le mandat que nous leur avons donné à Halifax.
6) Coopération au développement
- Des possibilités existent pour une coopération plus étroite entre la France et la Grande-Bretagne afin de promouvoir un développement durable et de s'attaquer à la pauvreté en Afrique.
- Les deux gouvernements sont déterminés à encourager les échanges et la coopération entre pays anglophones et francophones en Afrique. Nous sommes également convenus de favoriser l'intégration régionale, soit par des projets sectoriels, soit par la création d'unions économiques. Nous appuierons les gouvernements africains qui s'engagent dans cette voie.
- Un certain nombre de secteurs feront l'objet d'échanges d'expériences et de projets communs, spécifiquement :
- la lutte contre le sida en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale, en particulier l'étude de la transmission du HIV et d'autres maladies sexuellement transmissibles ;
- l'appui au secteur privé, notamment dans le cadre du réseau de l'entreprise du Club du Sahel (en Afrique de l'ouest) ;
- le développement du commerce régional et l'abolition des barrières non tarifaires ; la coordination de la recherche agronomique dans les pays anglophones et francophones ;
- le renforcement des systèmes statistiques, y compris le réseau Afristat ;
- la promotion d'actions culturelles, notamment dans les domaines de la danse, de la formation aux métiers du théâtre et des expositions.
- 7) Drogue
- La France et la Grande-Bretagne ont décidé de joindre leurs efforts d'assistance technique et de formation en matière de lutte contre la drogue, d'accroître l'échange d'informations sur les lignes de trafic, d'intensifier leur concertation sur les programmes des institutions internationales ou des organisations non-gouvernementales. Nous sommes également convenus d'encourager toutes les formes de coopération dans ce domaine entre pays africains.
- 8) Echanges académiques et séminaires
- Nous sommes convenus d'accroître les échanges d'experts des questions africaines et de faciliter la tenue de rencontres académiques. Un diplomate du Quai d'Orsay ayant une expérience africaine a été mis à disposition du Foreign Office pour trois mois. Un séminaire franco-britannique sur les questions africaines réunira à Paris, les 9 et 10 novembre, des hommes politiques, des chercheurs, des universitaires, des responsables des milieux d'affaires et des diplomates.
- La France et la Grande-Bretagne ont en Afrique une histoire partagée. Nous y sommes engagés par un réseau de relations bilatérales, par nos programmes d'aide au développement, par notre soutien à la coopération économique régionale et à travers des institutions telles que le Commonwealth et la francophonie.
- Notre engagement envers l'Afrique est fondé sur des valeurs et des objectifs partagés : un souhait d'aider l'Afrique à parvenir à la paix, à la stabilité et à un développement durable dans la région de façon à améliorer la qualité de la vie des populations. Au moment où l'Afrique effectue des efforts importants de modernisation, la France et la Grande-Bretagne sont convenues d'agir ensemble plus étroitement pour aider les Etats africains à réaliser cet objectif. Nous le ferons bilatéralement, au sein de l'Union européenne et des organisations internationales telles que les Nations unies et les institutions financières internationales.
- 1) Diplomatie préventive et maintien de la paix
- Au cours de l'année écoulée depuis le sommet de Chartres, nos deux gouvernements se sont attachés à promouvoir les initiatives parallèles destinées à aider les Africains à renforcer leurs capacités dans le domaine de la prévention des conflits et du maintien de la paix.
- Nous considérons qu'il appartient d'abord aux Africains de régler eux-mêmes leurs conflits. Notre rôle est de les y aider, de manière pragmatique. Nous continuerons à oeuvrer ensemble dans ce domaine. Nous souhaitons renforcer notre coopération au sein des organisations auxquelles nous appartenons, en particulier les Nations unies, l'Union européenne et l'UEO, pour faciliter la mise en oeuvre de mesures concrètes dans ces domaines. Dans le même esprit, nous poursuivrons notre dialogue parallèle avec les pays africains, notamment avec l'OUA et au niveau des sous-régions.
- Dans cette perspective, nous nous proposons de rechercher l'accord de nos partenaires de l'UEO sur l'envoi d'une mission d'experts auprès des contributeurs potentiels de troupes qui trouveraient un intérêt à mieux connaître les voies par lesquelles de manière concrète les Européens pourraient renforcer les capacités des pays africains dans le domaine du maintien de la paix.
- 2) Libéria et région des grands lacs
- S'agissant des zones de conflits ou de tensions persistantes, la France et la Grande-Bretagne entendent agir ensemble pour favoriser le rétablissement de la paix au Libéria en soutenant la mise en oeuvre de l'accord d'Abuja.
- Profondément préoccupées, en outre, par la situation dans la région des Grands lacs, déstabilisée par la présence de plus de deux millions de réfugiés, elles estiment indispensable la tenue à bref délai, sous l'égide des Nations unies et de l'OUA, de la conférence sur la paix, la sécurité et la stabilité dans cette région. Elles ont décidé d'agir en étroite liaison pour atteindre cet objectif et pour favoriser la bonne préparation de cette rencontre.
3) Etat de droit et bonne gestion des affaires publiques
- L'Afrique a connu au cours des dernières années des transformations marquantes : les régimes de parti unique, qui étaient la règle, sont devenus l'exception, de nouvelles constitutions ont été promulguées, les élections sont devenues plus ouvertes, la presse est aujourd'hui plus libre, la nécessité de la rigueur budgétaire et financière a été mieux comprise.
- La France et la Grande-Bretagne accompagneront la poursuite de cette évolution et appuieront les efforts concrets des Etats africains pour assurer le respect des droits de l'homme, l'indépendance de la justice et l'efficacité de l'administration publique. L'adoption de politiques économiques souples et attentives aux évolutions du marché, la mise en place d'un environnement juridique favorable aux investissements privés, la stabilité monétaire et la détermination de priorités budgétaires pour répondre aux besoins du plus grand nombre telles que la santé et l'éducation leur paraissent tout aussi importantes.
- 4) Aide
- Les deux pays estiment indispensable d'intensifier leur effort de mobilisation des ressources financières au profit des pays les plus pauvres de l'Afrique subsaharienne. En particulier, ils sont convenus d'appuyer fermement une importante reconstitution des ressources de l'AID fondée sur un partage équitable de l'effort entre les principaux donateurs. Une attention particulière devra être, par ailleurs, apportée dans les années à venir à l'amélioration de l'efficacité de l'aide. La France et la Grande-Bretagne travailleront en étroite concertation dans les enceintes multilatérales et européennes en vue de réaliser cet objectif.
5) Dette et appui financier
- Nous reconnaissons que l'Afrique subsaharienne a besoin d'une assistance considérable pour financer son développement et la réduction de sa pauvreté, ainsi que pour surmonter son endettement excessif. Notre objectif sera d'assurer que soient recherchées des stratégies adéquates d'assistance financière et d'allégement de la dette, couplées à l'adoption de politiques économiques saines, de sorte que soient créées les conditions pour une croissance soutenue et pour développement des économies africaines.
- La nécessité de s'attaquer au problème de la dette a été reconnue et des progrès nombreux ont déjà été réalisés à cet égard. L'adoption par le Club de Paris des termes de Naples et la mise en oeuvre de ceux-ci constituent des avancées décisives pour le traitement de la dette extérieure des pays les plus pauvres. Six pays de l'Afrique subsaharienne en ont déjà bénéficié. Nous travaillerons ensemble au Club de Paris pour veiller à ce que la mise en oeuvre des termes de Naples assure une sécurité financière réelle aux pays bénéficiaires, qui réduise leur exposition à des chocs extérieurs défavorables, et permette la sortie du processus de rééchelonnement aux pays ayant de bonnes performances, conformément au souhait exprimé à Halifax que cette mise en oeuvre soit "entière et constructive". Nous réexaminerons ce processus au Sommet économique de Lyon l'été prochain.
- Cependant, nous croyons que davantage doit être fait, au-delà de la poursuite de l'assistance financière bilatérale. Nous sommes convaincus que l'obtention d'une viabilité à moyen et long terme requiert la poursuite des facilités multilatérales existantes, notamment grâce à une facilité d'ajustement structurel renforcée permanente au FMI et à la mise en disposition de ressources adéquates pour l'AID à la Banque mondiale. La reconstitution du Fonds africain de Développement, de même que la mise en oeuvre de réformes dans la gestion de cette institution, joueront également un rôle important. Nous partageons l'idée que tous les instruments mis en place par ces institutions multilatérales pour prendre en compte les besoins financiers des pays les plus pauvres et les plus endettés doivent être utilisés activement au bénéfice de l'Afrique.
- Nous reconnaissons également la nécessité d'examiner comment tous ces efforts peuvent être complétés par une action sur la dette multilatérale. Nous nous préparons à discuter des propositions spécifiques du FMI et de la Banque mondiale aux réunions de printemps sur les moyens pratiques de traiter le poids de la dette multilatérale, selon le mandat que nous leur avons donné à Halifax.
6) Coopération au développement
- Des possibilités existent pour une coopération plus étroite entre la France et la Grande-Bretagne afin de promouvoir un développement durable et de s'attaquer à la pauvreté en Afrique.
- Les deux gouvernements sont déterminés à encourager les échanges et la coopération entre pays anglophones et francophones en Afrique. Nous sommes également convenus de favoriser l'intégration régionale, soit par des projets sectoriels, soit par la création d'unions économiques. Nous appuierons les gouvernements africains qui s'engagent dans cette voie.
- Un certain nombre de secteurs feront l'objet d'échanges d'expériences et de projets communs, spécifiquement :
- la lutte contre le sida en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale, en particulier l'étude de la transmission du HIV et d'autres maladies sexuellement transmissibles ;
- l'appui au secteur privé, notamment dans le cadre du réseau de l'entreprise du Club du Sahel (en Afrique de l'ouest) ;
- le développement du commerce régional et l'abolition des barrières non tarifaires ; la coordination de la recherche agronomique dans les pays anglophones et francophones ;
- le renforcement des systèmes statistiques, y compris le réseau Afristat ;
- la promotion d'actions culturelles, notamment dans les domaines de la danse, de la formation aux métiers du théâtre et des expositions.
- 7) Drogue
- La France et la Grande-Bretagne ont décidé de joindre leurs efforts d'assistance technique et de formation en matière de lutte contre la drogue, d'accroître l'échange d'informations sur les lignes de trafic, d'intensifier leur concertation sur les programmes des institutions internationales ou des organisations non-gouvernementales. Nous sommes également convenus d'encourager toutes les formes de coopération dans ce domaine entre pays africains.
- 8) Echanges académiques et séminaires
- Nous sommes convenus d'accroître les échanges d'experts des questions africaines et de faciliter la tenue de rencontres académiques. Un diplomate du Quai d'Orsay ayant une expérience africaine a été mis à disposition du Foreign Office pour trois mois. Un séminaire franco-britannique sur les questions africaines réunira à Paris, les 9 et 10 novembre, des hommes politiques, des chercheurs, des universitaires, des responsables des milieux d'affaires et des diplomates.