Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Sénateur, Monsieur le Député,
Monsieur le Maire, Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie, Monsieur Valéry, Monsieur Laurendeau, Monsieur Fouché, pour votre accueil et vos propos liminaires. Je remercie également le personnel présent et les journalistes qui ont bien voulu nous accompagner.
Elu de terrain, la proximité et l'écoute sont pour moi des gages d'efficacité de l'action publique.
Aujourd'hui, je viens à votre rencontre sachant votre dynamisme et votre sens de l'innovation. Ces deux qualités illustrent parfaitement le tempérament de Jean-Pierre RAFFARIN, le Premier ministre que la Vienne et le Poitou-Charente ont donné à la France, qui est pour moi un ami de longue date et au Gouvernement duquel je suis fier d'appartenir.
Permettez-moi maintenant d'évoquer devant vous les principes et les objectifs qui fondent la politique que j'entends mener dans les mois à venir.
Notre pays est confronté à une double évolution démographique : non seulement la longévité s'accroît mais la part de la population âgée augmente. Cette double évolution appelle une réponse à deux niveaux :
* puisque nous sommes appelés à vivre de plus en plus longtemps, il nous faut tous apprendre à bien vieillir, à mieux vieillir. Or la France affiche un retard important en matière de prévention et d'anticipation du vieillissement.
Lors de la Conférence ministérielle sur le vieillissement organisée par l'ONU à Berlin du 11 au 13 septembre dernier, j'ai proposé de mettre en place rapidement au niveau européen un comité qui serait chargé d'étudier les politiques de prévention menées dans les différents pays de l'Union afin de favoriser la coordination de nos actions et un échange d'expériences. Cette proposition a été retenue.
En anticipant son vieillissement, on peut en ralentir le processus et améliorer les conditions de vie même dans un âge avancé. Prévenir et anticiper le vieillissement, voilà un premier axe prioritaire de mon action.
* La deuxième réponse que nous devons apporter à l'évolution démographique de notre pays concerne les seniors et les personnes très âgées, leur place, leur rôle dans la société et leurs conditions de vie.
- L'âge des seniors, c'est un âge nouveau, apparu au siècle dernier et qui n'a pas d'antécédent dans l'histoire de l'humanité. C'est un âge où l'on est plus tout jeune mais pas encore vieux, un âge où la société vous met à la retraite alors que vous êtes souvent encore plein d'énergie et de projets.
Il nous faut imaginer des dispositifs plus souples, adaptés à la situation de chacun, permettant de lutter contre cette exclusion des seniors, en leur donnant plus de liberté et davantage de moyens pour participer à la vie de la Cité.
- Garantir la liberté, l'autonomie et l'intégration, c'est aussi mon objectif pour les personnes âgées qui font face à des problèmes de dépendance.
Pour elles, ma première préoccupation est de préserver l'Allocation personnalisée d'autonomie. Son financement, mal évalué par le précédent gouvernement, est aujourd'hui fragilisé. Je m'efforce de trouver des solutions pour préserver l'APA.
Une autre préoccupation, c'est de favoriser le maintien à domicile et, pour cela, de développer l'aide aux personnes âgées. Chacun sait ici combien l'offre de services de soutien à domicile est déterminante, singulièrement en milieu rural.
Aujourd'hui, des obstacles financiers ou d'organisation freinent souvent le développement des services en empêchant leur utilisation dans des conditions optimales.
La Vienne n'échappe pas à ces difficultés. Votre département connaît ainsi un taux d'équipement en places de soins infirmiers à domicile sensiblement inférieur à la moyenne nationale. Dans le même temps, 77 places sont autorisées mais ne sont pas financées. J'ai donc décidé d'octroyer au département de la Vienne une dotation exceptionnelle de 20 places de soins infirmiers à domicile, s'ajoutant, naturellement, à la dotation d'ores et déjà notifiée pour 2002. Cet effort complémentaire contribuera à vous aider à résoudre les difficultés que vous rencontrez, notamment en milieu rural.
Enfin, ma dernière préoccupation, qui justifie ma visite aujourd'hui, ce sont les maisons de retraite et les logements-foyers. Le département de la Vienne présente à ce sujet une caractéristique spécifique : son potentiel particulièrement important d'accueil en foyers-logements.
La formule du logement-foyer doit être reconnue dans sa spécificité et sa pertinence. C'est une formule qui donne satisfaction parce qu'elle est souple : elle s'adapte au vieillissement, à la solitude, aux fragilités croissantes des personnes âgées : autant d'atouts qu'il faut préserver pour garantir l'éventail le plus large possible à l'offre d'accueil.
Une réflexion globale doit être menée dans chaque département car elle seule permet de définir les perspectives d'évolution de chacun de ces établissements.
A l'initiative des organismes HLM de la Vienne et en liaison avec la Direction Départementale de l'Equipement, vous avez en projet, je le sais, une étude globale de ce type. Je ne peux que vous y encourager et approuver votre démarche.
Une concertation s'impose également au plan national pour :
- préciser les aides financières auxquelles pourront accéder les foyers pour leur rénovation,
- étudier des formules de financement innovantes,
- permettre une plus large péréquation des charges.
Au-delà de la nécessaire adaptation des foyers-logements, c'est, plus globalement, la rénovation du parc des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes qui constitue pour moi une préoccupation majeure.
Un nombre trop important de structures collectives reste aujourd'hui inadapté et ne favorise pas la qualité de la prise en charge.
Le travail considérable et très délicat qu'assurent les personnels des établissements, souvent avec beaucoup de chaleur et de compétence ne peut pas toujours faire oublier ces conditions d'hébergement souvent précaires.
Au cours des mois à venir, j'entends donc m'attacher :
- à sensibiliser tous les partenaires à l'importance de cet enjeu ;
- à concrétiser le droit des personnes âgées à un véritable logement : c'est aussi cela le droit à la dignité ;
- à mobiliser les financements en conséquence.
Pour conclure, j'évoquerai une quatrième et dernière orientation importante, dans laquelle vous vous êtes engagés puisque nous allons signer à l'instant une convention tripartite. Cette orientation, c'est à la fois :
- la nécessaire médicalisation progressive des foyers-logements, compte tenu de la perte d'autonomie accrue des résidents ;
- la nécessité d'assouplir les conditions de mise en oeuvre de la réforme de la tarification.
Plusieurs pistes sont actuellement à l'étude :
Il s'agira tout d'abord de revoir la date butoir du 31 décembre 2003 pour arrêter les perspectives d'évolution des établissements : les gestionnaires de logements foyers doivent sans doute disposer de davantage de temps pour se déterminer.
Il conviendra, parallèlement :
- de mieux identifier le champ des établissements soumis à la réforme ;
- mais aussi d'offrir aux Foyers-logements une souplesse accrue dans la mise en oeuvre de cette réforme.
Voilà, Mesdames, Messieurs, les quelques réflexions que votre action dynamique appelle de ma part. Je souhaite poursuivre ce dialogue fructueux à l'avenir et je saurai m'inspirer largement du dynamisme de votre département.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.social.gouv.fr, le 19 novembre 2002)
Monsieur le Sénateur, Monsieur le Député,
Monsieur le Maire, Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie, Monsieur Valéry, Monsieur Laurendeau, Monsieur Fouché, pour votre accueil et vos propos liminaires. Je remercie également le personnel présent et les journalistes qui ont bien voulu nous accompagner.
Elu de terrain, la proximité et l'écoute sont pour moi des gages d'efficacité de l'action publique.
Aujourd'hui, je viens à votre rencontre sachant votre dynamisme et votre sens de l'innovation. Ces deux qualités illustrent parfaitement le tempérament de Jean-Pierre RAFFARIN, le Premier ministre que la Vienne et le Poitou-Charente ont donné à la France, qui est pour moi un ami de longue date et au Gouvernement duquel je suis fier d'appartenir.
Permettez-moi maintenant d'évoquer devant vous les principes et les objectifs qui fondent la politique que j'entends mener dans les mois à venir.
Notre pays est confronté à une double évolution démographique : non seulement la longévité s'accroît mais la part de la population âgée augmente. Cette double évolution appelle une réponse à deux niveaux :
* puisque nous sommes appelés à vivre de plus en plus longtemps, il nous faut tous apprendre à bien vieillir, à mieux vieillir. Or la France affiche un retard important en matière de prévention et d'anticipation du vieillissement.
Lors de la Conférence ministérielle sur le vieillissement organisée par l'ONU à Berlin du 11 au 13 septembre dernier, j'ai proposé de mettre en place rapidement au niveau européen un comité qui serait chargé d'étudier les politiques de prévention menées dans les différents pays de l'Union afin de favoriser la coordination de nos actions et un échange d'expériences. Cette proposition a été retenue.
En anticipant son vieillissement, on peut en ralentir le processus et améliorer les conditions de vie même dans un âge avancé. Prévenir et anticiper le vieillissement, voilà un premier axe prioritaire de mon action.
* La deuxième réponse que nous devons apporter à l'évolution démographique de notre pays concerne les seniors et les personnes très âgées, leur place, leur rôle dans la société et leurs conditions de vie.
- L'âge des seniors, c'est un âge nouveau, apparu au siècle dernier et qui n'a pas d'antécédent dans l'histoire de l'humanité. C'est un âge où l'on est plus tout jeune mais pas encore vieux, un âge où la société vous met à la retraite alors que vous êtes souvent encore plein d'énergie et de projets.
Il nous faut imaginer des dispositifs plus souples, adaptés à la situation de chacun, permettant de lutter contre cette exclusion des seniors, en leur donnant plus de liberté et davantage de moyens pour participer à la vie de la Cité.
- Garantir la liberté, l'autonomie et l'intégration, c'est aussi mon objectif pour les personnes âgées qui font face à des problèmes de dépendance.
Pour elles, ma première préoccupation est de préserver l'Allocation personnalisée d'autonomie. Son financement, mal évalué par le précédent gouvernement, est aujourd'hui fragilisé. Je m'efforce de trouver des solutions pour préserver l'APA.
Une autre préoccupation, c'est de favoriser le maintien à domicile et, pour cela, de développer l'aide aux personnes âgées. Chacun sait ici combien l'offre de services de soutien à domicile est déterminante, singulièrement en milieu rural.
Aujourd'hui, des obstacles financiers ou d'organisation freinent souvent le développement des services en empêchant leur utilisation dans des conditions optimales.
La Vienne n'échappe pas à ces difficultés. Votre département connaît ainsi un taux d'équipement en places de soins infirmiers à domicile sensiblement inférieur à la moyenne nationale. Dans le même temps, 77 places sont autorisées mais ne sont pas financées. J'ai donc décidé d'octroyer au département de la Vienne une dotation exceptionnelle de 20 places de soins infirmiers à domicile, s'ajoutant, naturellement, à la dotation d'ores et déjà notifiée pour 2002. Cet effort complémentaire contribuera à vous aider à résoudre les difficultés que vous rencontrez, notamment en milieu rural.
Enfin, ma dernière préoccupation, qui justifie ma visite aujourd'hui, ce sont les maisons de retraite et les logements-foyers. Le département de la Vienne présente à ce sujet une caractéristique spécifique : son potentiel particulièrement important d'accueil en foyers-logements.
La formule du logement-foyer doit être reconnue dans sa spécificité et sa pertinence. C'est une formule qui donne satisfaction parce qu'elle est souple : elle s'adapte au vieillissement, à la solitude, aux fragilités croissantes des personnes âgées : autant d'atouts qu'il faut préserver pour garantir l'éventail le plus large possible à l'offre d'accueil.
Une réflexion globale doit être menée dans chaque département car elle seule permet de définir les perspectives d'évolution de chacun de ces établissements.
A l'initiative des organismes HLM de la Vienne et en liaison avec la Direction Départementale de l'Equipement, vous avez en projet, je le sais, une étude globale de ce type. Je ne peux que vous y encourager et approuver votre démarche.
Une concertation s'impose également au plan national pour :
- préciser les aides financières auxquelles pourront accéder les foyers pour leur rénovation,
- étudier des formules de financement innovantes,
- permettre une plus large péréquation des charges.
Au-delà de la nécessaire adaptation des foyers-logements, c'est, plus globalement, la rénovation du parc des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes qui constitue pour moi une préoccupation majeure.
Un nombre trop important de structures collectives reste aujourd'hui inadapté et ne favorise pas la qualité de la prise en charge.
Le travail considérable et très délicat qu'assurent les personnels des établissements, souvent avec beaucoup de chaleur et de compétence ne peut pas toujours faire oublier ces conditions d'hébergement souvent précaires.
Au cours des mois à venir, j'entends donc m'attacher :
- à sensibiliser tous les partenaires à l'importance de cet enjeu ;
- à concrétiser le droit des personnes âgées à un véritable logement : c'est aussi cela le droit à la dignité ;
- à mobiliser les financements en conséquence.
Pour conclure, j'évoquerai une quatrième et dernière orientation importante, dans laquelle vous vous êtes engagés puisque nous allons signer à l'instant une convention tripartite. Cette orientation, c'est à la fois :
- la nécessaire médicalisation progressive des foyers-logements, compte tenu de la perte d'autonomie accrue des résidents ;
- la nécessité d'assouplir les conditions de mise en oeuvre de la réforme de la tarification.
Plusieurs pistes sont actuellement à l'étude :
Il s'agira tout d'abord de revoir la date butoir du 31 décembre 2003 pour arrêter les perspectives d'évolution des établissements : les gestionnaires de logements foyers doivent sans doute disposer de davantage de temps pour se déterminer.
Il conviendra, parallèlement :
- de mieux identifier le champ des établissements soumis à la réforme ;
- mais aussi d'offrir aux Foyers-logements une souplesse accrue dans la mise en oeuvre de cette réforme.
Voilà, Mesdames, Messieurs, les quelques réflexions que votre action dynamique appelle de ma part. Je souhaite poursuivre ce dialogue fructueux à l'avenir et je saurai m'inspirer largement du dynamisme de votre département.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.social.gouv.fr, le 19 novembre 2002)