Texte intégral
Alors que la fête de la science bat son plein, c'est un grand honneur et une joie de me trouver aujourd'hui parmi vous.
Au cours de cette semaine de Fête de la science, j'ai pu constater le dynamisme de la recherche aussi bien en province que dans Paris intra-muros. Or, je suis frappée que les zones périurbaines soient mises presque inéluctablement de côté. C'est d'autant plus surprenant quand on pense au poids démographique, au potentiel de jeunesse et d'innovation d'espaces comme le département de la Seine Saint-Denis, où nous sommes réunis.
J'ai d'autant plus de plaisir à participer à la Fête de la science en Seine Saint-Denis que vous tous, responsables politiques ou chercheurs, vous proposez la vision positive d'une région en voie de ré-industrialisation. Une région résolument tournée vers l'avenir.
Je voudrais rappeler l'activité inlassable déployée par tous, à commencer par les responsables des collectivités territoriales, qui rendent possibles tant d'initiatives. Elles placent la science sous toutes ses formes au coeur de l'action collective et permettent à cette banlieue trop facilement décriée de devenir cette savante banlieue, comme l'affirme le nom de la manifestation que j'ai visitée il y a quelques instants, une manifestation qui m'a frappée par son dynamisme.
Une science sous toutes ses formes, allant de la diffusion de la culture scientifique vers les plus jeunes à l'excellence scientifique.
Je voudrais ainsi souligner le côté novateur d'actions destinées aux scolaires ou aux lycéens, à tous les jeunes, comme celles promues par la Fondation 93, qui a lancé des initiatives aussi suggestives que des passeports découverte.
De telles initiatives ont un rôle fondamental mais elles doivent s'appuyer, pour être légitimes et crédibles, sur un effort en termes de recherche. La recherche contribue par là-même à apporter un souffle nouveau à nos sociétés industrielles, en permettant d'attirer un potentiel économique mais aussi en nourrissant les formes d'apprentissage de la citoyenneté.
En ce sens, je me réjouis de pouvoir souligner aujourd'hui toute l'importance que revêt à mes yeux la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales.
Formidable aventure intellectuelle, les sciences humaines et sociales ont aussi vocation à irriguer le débat public, à participer aux grandes questions qui agitent notre société. Prenons un thème comme le développement durable. Il est dommage que les sciences humaines et sociales ne soient pas plus présentes dans la réflexion collective sur une telle question. Comme le soulignaient par exemple les intervenants d'un atelier des récentes rencontres Sciences et citoyens, organisées par le CNRS à Poitiers, la présence insuffisante des sciences humaines et sociales nuit en amont à l'élaboration de modèles scientifiques d'analyse et en aval, à leur diffusion la plus large.
Les sciences humaines et sociales représentent donc une priorité scientifique nationale, comme je l'ai rappelé à l'occasion de la présentation du budget de mon Ministère. Une priorité qui doit être déclinée en fonction des spécificités du champ. Il faut d'un côté préserver la liberté des chercheurs, leur donner les moyens d'imaginer, d'innover, de réaliser leurs projets scientifiques.
Mais il faut aussi leur donner les moyens d'agir et en particulier de concrétiser une démarche de recherche individuelle mais aussi collective. En ce sens, les Maisons des Sciences de l'Homme se proposent, d'une certaine façon, comme les équivalents des grands équipements pour la physique.
C'est dire le plaisir que j'ai à souligner le poids accordé aux sciences de l'homme et de la société ici-même en Seine Saint-Denis, à l'occasion presque jour pour jour du premier anniversaire de la naissance de la MSH-Paris-Nord.
La Maison des sciences de l'homme Paris-Nord est d'abord le symbole de la réunion fructueuse de tous les partenaires intéressés à l'essor de la recherche :
à commencer par le travail en commun de deux universités, les universités Paris VIII et Paris XIII, deux universités avec des histoires différentes mais réunies par une même volonté scientifique ;
la MSH Paris-Nord s'inscrit en outre dans le contrat de plan Etat-région, témoignant par là-même d'une contractualisation, qui rend possible un apport très significatif de financements à la fois du CNRS et de collectivités territoriales et bien sûr, du Ministère dont j'ai la responsabilité ;
mais je sais que le cercle des collaborations s'élargit sans cesse : il s'ouvre et s'ouvrira vers d'autres organismes dont l'INSERM, vers d'autres établissements d'enseignement supérieur, dont des universités étrangères
Si des collaborations aussi nourries, aussi fructueuses, ont été rendues possibles, nous le devons au travail incessant, à l'énergie déployée par tous. Je voudrais rappeler, parmi beaucoup d'autres, les noms de Pierre Moeglin, directeur de la MSH Paris Nord, de Didier Fassin , son directeur adjoint ainsi que de toute l'équipe dynamique qui l'assiste.
Collaboration pour la réalisation du projet mais aussi collaboration pour sa concrétisation scientifique. La MSH Paris-Nord est ainsi destinée à avoir un rôle fédérateur au niveau des universités, de l'ensemble de l'espace régional, pour tous les chercheurs jeunes ou confirmés
Ce rôle fédérateur est incarné à mon sens par une clé de lecture, celle de l'interdisciplinarité. L'heure est, je crois, révolue où l'on choisissait une fois pour toutes une seule et même discipline. Par définition, une MSH est une Maison de toutes les sciences de l'homme. C'est le lieu où les différents savoirs se confrontent, s'interpénètrent.
Les objectifs de recherche sont au coeur du projet mais je ne saurais oublier ni celui de la formation des chercheurs de demain, ni une priorité qui me tient particulièrement à coeur, celle de la diffusion la plus large possible des connaissances et des résultats de la recherche : cette diffusion de la culture scientifique, qui sous-tend l'initiative de la Fête de la science.
La MSH Paris-Nord est destinée à s'imposer comme un pôle d'excellence, en particulier autour des industries de la culture Cette reconnaissance nationale et internationale est le gage de la réussite. On ne pourra pas tout réussir partout, d'où la nécessité de lieux de référence comme les MSH.
Il y a aujourd'hui un nombre important de Maisons des sciences de l'homme, presque 20, qui constituent à mon sens un maillage satisfaisant de notre pays. L'heure est à la mise en place d'une collaboration entre toutes ces unités pour construire une structuration performante des recherches en sciences humaines et sociales.
Cette structure de réseau, initiée par Maurice Garden et animée aujourd'hui par Pierre Rouillard, qui tisse aujourd'hui patiemment des liens entre toutes les maisons, doit jouer un rôle important dans les années à venir. Le réseau a dans les dernières années mis en oeuvre des initiatives fécondes, à commencer par la création de financements pour les post-docs, dont j'ai fait une priorité de mon action au niveau national.
Plusieurs grandes tâches s'ouvrent devant lui :
dessiner une géographie nationale de ces pôles de référence, dûment reconnus par une évaluation adaptée ;
permettre une mutualisation de certains services, qui ne peuvent qu'être communs. Je pense en particulier aux outils de recherche documentaire les plus modernes mais aussi à des innovations technologiques pionnières comme l'utilisation de l'image animée ;
réussir l'ouverture internationale, souvent difficile à concrétiser pour des chercheurs isolés
C'est bien de cet équilibre entre souplesse du fonctionnement de chaque maison et nécessité d'une harmonisation nationale que dépend la réussite du réseau.
C'est dans ce réseau, au coeur de ce réseau, que s'inscrit la MSH-Paris-Nord, dont le statut d'Unité Mixte de Services va être scellé dans quelques instants. Je souhaite longue vie à cette Maison des Sciences de l'Homme et qu'elle incarne au mieux le dynamisme de la recherche en sciences de l'homme.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 21 octobre 2002)
Au cours de cette semaine de Fête de la science, j'ai pu constater le dynamisme de la recherche aussi bien en province que dans Paris intra-muros. Or, je suis frappée que les zones périurbaines soient mises presque inéluctablement de côté. C'est d'autant plus surprenant quand on pense au poids démographique, au potentiel de jeunesse et d'innovation d'espaces comme le département de la Seine Saint-Denis, où nous sommes réunis.
J'ai d'autant plus de plaisir à participer à la Fête de la science en Seine Saint-Denis que vous tous, responsables politiques ou chercheurs, vous proposez la vision positive d'une région en voie de ré-industrialisation. Une région résolument tournée vers l'avenir.
Je voudrais rappeler l'activité inlassable déployée par tous, à commencer par les responsables des collectivités territoriales, qui rendent possibles tant d'initiatives. Elles placent la science sous toutes ses formes au coeur de l'action collective et permettent à cette banlieue trop facilement décriée de devenir cette savante banlieue, comme l'affirme le nom de la manifestation que j'ai visitée il y a quelques instants, une manifestation qui m'a frappée par son dynamisme.
Une science sous toutes ses formes, allant de la diffusion de la culture scientifique vers les plus jeunes à l'excellence scientifique.
Je voudrais ainsi souligner le côté novateur d'actions destinées aux scolaires ou aux lycéens, à tous les jeunes, comme celles promues par la Fondation 93, qui a lancé des initiatives aussi suggestives que des passeports découverte.
De telles initiatives ont un rôle fondamental mais elles doivent s'appuyer, pour être légitimes et crédibles, sur un effort en termes de recherche. La recherche contribue par là-même à apporter un souffle nouveau à nos sociétés industrielles, en permettant d'attirer un potentiel économique mais aussi en nourrissant les formes d'apprentissage de la citoyenneté.
En ce sens, je me réjouis de pouvoir souligner aujourd'hui toute l'importance que revêt à mes yeux la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales.
Formidable aventure intellectuelle, les sciences humaines et sociales ont aussi vocation à irriguer le débat public, à participer aux grandes questions qui agitent notre société. Prenons un thème comme le développement durable. Il est dommage que les sciences humaines et sociales ne soient pas plus présentes dans la réflexion collective sur une telle question. Comme le soulignaient par exemple les intervenants d'un atelier des récentes rencontres Sciences et citoyens, organisées par le CNRS à Poitiers, la présence insuffisante des sciences humaines et sociales nuit en amont à l'élaboration de modèles scientifiques d'analyse et en aval, à leur diffusion la plus large.
Les sciences humaines et sociales représentent donc une priorité scientifique nationale, comme je l'ai rappelé à l'occasion de la présentation du budget de mon Ministère. Une priorité qui doit être déclinée en fonction des spécificités du champ. Il faut d'un côté préserver la liberté des chercheurs, leur donner les moyens d'imaginer, d'innover, de réaliser leurs projets scientifiques.
Mais il faut aussi leur donner les moyens d'agir et en particulier de concrétiser une démarche de recherche individuelle mais aussi collective. En ce sens, les Maisons des Sciences de l'Homme se proposent, d'une certaine façon, comme les équivalents des grands équipements pour la physique.
C'est dire le plaisir que j'ai à souligner le poids accordé aux sciences de l'homme et de la société ici-même en Seine Saint-Denis, à l'occasion presque jour pour jour du premier anniversaire de la naissance de la MSH-Paris-Nord.
La Maison des sciences de l'homme Paris-Nord est d'abord le symbole de la réunion fructueuse de tous les partenaires intéressés à l'essor de la recherche :
à commencer par le travail en commun de deux universités, les universités Paris VIII et Paris XIII, deux universités avec des histoires différentes mais réunies par une même volonté scientifique ;
la MSH Paris-Nord s'inscrit en outre dans le contrat de plan Etat-région, témoignant par là-même d'une contractualisation, qui rend possible un apport très significatif de financements à la fois du CNRS et de collectivités territoriales et bien sûr, du Ministère dont j'ai la responsabilité ;
mais je sais que le cercle des collaborations s'élargit sans cesse : il s'ouvre et s'ouvrira vers d'autres organismes dont l'INSERM, vers d'autres établissements d'enseignement supérieur, dont des universités étrangères
Si des collaborations aussi nourries, aussi fructueuses, ont été rendues possibles, nous le devons au travail incessant, à l'énergie déployée par tous. Je voudrais rappeler, parmi beaucoup d'autres, les noms de Pierre Moeglin, directeur de la MSH Paris Nord, de Didier Fassin , son directeur adjoint ainsi que de toute l'équipe dynamique qui l'assiste.
Collaboration pour la réalisation du projet mais aussi collaboration pour sa concrétisation scientifique. La MSH Paris-Nord est ainsi destinée à avoir un rôle fédérateur au niveau des universités, de l'ensemble de l'espace régional, pour tous les chercheurs jeunes ou confirmés
Ce rôle fédérateur est incarné à mon sens par une clé de lecture, celle de l'interdisciplinarité. L'heure est, je crois, révolue où l'on choisissait une fois pour toutes une seule et même discipline. Par définition, une MSH est une Maison de toutes les sciences de l'homme. C'est le lieu où les différents savoirs se confrontent, s'interpénètrent.
Les objectifs de recherche sont au coeur du projet mais je ne saurais oublier ni celui de la formation des chercheurs de demain, ni une priorité qui me tient particulièrement à coeur, celle de la diffusion la plus large possible des connaissances et des résultats de la recherche : cette diffusion de la culture scientifique, qui sous-tend l'initiative de la Fête de la science.
La MSH Paris-Nord est destinée à s'imposer comme un pôle d'excellence, en particulier autour des industries de la culture Cette reconnaissance nationale et internationale est le gage de la réussite. On ne pourra pas tout réussir partout, d'où la nécessité de lieux de référence comme les MSH.
Il y a aujourd'hui un nombre important de Maisons des sciences de l'homme, presque 20, qui constituent à mon sens un maillage satisfaisant de notre pays. L'heure est à la mise en place d'une collaboration entre toutes ces unités pour construire une structuration performante des recherches en sciences humaines et sociales.
Cette structure de réseau, initiée par Maurice Garden et animée aujourd'hui par Pierre Rouillard, qui tisse aujourd'hui patiemment des liens entre toutes les maisons, doit jouer un rôle important dans les années à venir. Le réseau a dans les dernières années mis en oeuvre des initiatives fécondes, à commencer par la création de financements pour les post-docs, dont j'ai fait une priorité de mon action au niveau national.
Plusieurs grandes tâches s'ouvrent devant lui :
dessiner une géographie nationale de ces pôles de référence, dûment reconnus par une évaluation adaptée ;
permettre une mutualisation de certains services, qui ne peuvent qu'être communs. Je pense en particulier aux outils de recherche documentaire les plus modernes mais aussi à des innovations technologiques pionnières comme l'utilisation de l'image animée ;
réussir l'ouverture internationale, souvent difficile à concrétiser pour des chercheurs isolés
C'est bien de cet équilibre entre souplesse du fonctionnement de chaque maison et nécessité d'une harmonisation nationale que dépend la réussite du réseau.
C'est dans ce réseau, au coeur de ce réseau, que s'inscrit la MSH-Paris-Nord, dont le statut d'Unité Mixte de Services va être scellé dans quelques instants. Je souhaite longue vie à cette Maison des Sciences de l'Homme et qu'elle incarne au mieux le dynamisme de la recherche en sciences de l'homme.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 21 octobre 2002)