Texte intégral
Il y a comme un paradoxe de la relation culturelle franco-italienne. Peu de pays peuvent en effet se flatter d'une histoire artistique aussi étroitement mêlée, aussi riche d'échanges, de voyages initiatiques et d'admirations réciproques que la France et l'Italie.
Pourtant, force est de reconnaître que ces affinités n'ont pas donné naissance, sur le plan de la politique culturelle, à une stratégie de coopération réellement affirmée entre nos deux pays et, au-delà, à une ambition partagée pour l'Europe. Au contraire, elles ont été, jusqu'à très récemment, peu relayées par les politiques, lorsqu'elles n'ont pas été compromises par d'inutiles maladresses.
Ministres chargés de la Culture des gouvernements de nos deux républiques, nous voulons aujourd'hui, au moment du Sommet franco-italien, affirmer notre volonté partagée de construire une politique commune et de rapprocher les sociétés civiles et les acteurs de la vie culturelle de nos deux pays.
Nous souhaitons que notre coopération touche tous les domaines de la vie culturelle Qu'il s'agisse du patrimoine, des arts plastiques, du théâtre, de la musique ou de la danse, nous voulons amplifier les échanges scientifiques et artistiques, les résidences et les formations croisées, les manifestations, festivals et expositions conçus en commun.
Notre coopération devra aussi, bien entendu, embrasser les industries culturelles, en particulier le cinéma et le livre. Il existe entre la France et l'Italie une tradition de coopération dans le domaine du cinéma depuis la fin des années 1940, plus de 2 000 films ont fait 1'objet d'une coproduction entre nos deux pays. Nous entendons relancer cette politique de coproduction. Nous entendons également favoriser les accords entre écoles et organismes de formation français et italiens, et organiser, en liaison avec le groupe Cinecittà et Unifrance, des opérations communes de promotion de nos cinématographies à l'occasion des grands festivals.
Dans le secteur du livre, nous avons le souci de favoriser la circulation et la diffusion des uvres entre nos deux pays. Pour cela, nous intensifierons la politique de traduction, en facilitant l'accès aux aides existantes, en améliorant l'accès des traducteurs, et en favorisant la publication des classiques italiens et français, dont le fonds connaît encore trop de lacunes. Symboliquement, nos deux pays, ainsi que l'Allemagne, tiendront, dès 2003, des stands communs dans plusieurs foires internationales, notamment à Los Angeles et à Moscou.
Nous souhaitons ainsi peu à peu poser les bases d'une véritable culture commune de l'Europe latine et nous sommes naturellement très désireux que les autres nations qui participent de cette culture, en particulier l'Espagne et le Portugal, nous rejoignent dans cette entreprise.
C'est dans cette même perspective que la France et l'Italie doivent partager et faire valoir une même vision de l'Europe culturelle. Elles illustreront cette communauté de vues à travers des prises de position partagées sur plusieurs sujets décisifs.
Dès le 11 novembre prochain, à l'occasion du Conseil des ministres de la Culture à Bruxelles, l'Italie soutiendra la France dans sa communication en faveur de la baisse de la TVA sur les disques, indispensable pour permettre un accès plus facile des consommateurs, notamment les plus jeunes d'entre eux, à ces biens culturels.
Au cours de l'année 2003, la France et l'Italie, désireuses de défendre et de développer les systèmes de soutien aux cinémas nationaux, essentiels pour la vitalité de la création européenne, s'efforceront de faire converger leurs positions sur ce dossier et, en général, de promouvoir ensemble une diversité dont l'exception culturelle demeure le moyen.
Enfin, dans le cadre des discussions sur l'avenir de l'architecture institutionnelle de l'Union, nos deux pays défendront ensemble l'affirmation de la place de la culture dans le futur traité.
Au-delà nous militerons ensemble pour une politique culturelle toujours plus active de l'Europe vis-à-vis de l'ensemble méditerranéen. Puissions-nous ainsi, constituer au sud de notre continent un pôle d'exemplarité et d'attractivité. Un pôle fédérateur. Un pôle d'équilibre dont la nécessité se fait puissamment sentir. Il en va de la part que l'Europe fera demain à la culture, de l'importance qu'elle lui accordera ou qu'elle ne lui accordera pas./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 novembre 2002)
Pourtant, force est de reconnaître que ces affinités n'ont pas donné naissance, sur le plan de la politique culturelle, à une stratégie de coopération réellement affirmée entre nos deux pays et, au-delà, à une ambition partagée pour l'Europe. Au contraire, elles ont été, jusqu'à très récemment, peu relayées par les politiques, lorsqu'elles n'ont pas été compromises par d'inutiles maladresses.
Ministres chargés de la Culture des gouvernements de nos deux républiques, nous voulons aujourd'hui, au moment du Sommet franco-italien, affirmer notre volonté partagée de construire une politique commune et de rapprocher les sociétés civiles et les acteurs de la vie culturelle de nos deux pays.
Nous souhaitons que notre coopération touche tous les domaines de la vie culturelle Qu'il s'agisse du patrimoine, des arts plastiques, du théâtre, de la musique ou de la danse, nous voulons amplifier les échanges scientifiques et artistiques, les résidences et les formations croisées, les manifestations, festivals et expositions conçus en commun.
Notre coopération devra aussi, bien entendu, embrasser les industries culturelles, en particulier le cinéma et le livre. Il existe entre la France et l'Italie une tradition de coopération dans le domaine du cinéma depuis la fin des années 1940, plus de 2 000 films ont fait 1'objet d'une coproduction entre nos deux pays. Nous entendons relancer cette politique de coproduction. Nous entendons également favoriser les accords entre écoles et organismes de formation français et italiens, et organiser, en liaison avec le groupe Cinecittà et Unifrance, des opérations communes de promotion de nos cinématographies à l'occasion des grands festivals.
Dans le secteur du livre, nous avons le souci de favoriser la circulation et la diffusion des uvres entre nos deux pays. Pour cela, nous intensifierons la politique de traduction, en facilitant l'accès aux aides existantes, en améliorant l'accès des traducteurs, et en favorisant la publication des classiques italiens et français, dont le fonds connaît encore trop de lacunes. Symboliquement, nos deux pays, ainsi que l'Allemagne, tiendront, dès 2003, des stands communs dans plusieurs foires internationales, notamment à Los Angeles et à Moscou.
Nous souhaitons ainsi peu à peu poser les bases d'une véritable culture commune de l'Europe latine et nous sommes naturellement très désireux que les autres nations qui participent de cette culture, en particulier l'Espagne et le Portugal, nous rejoignent dans cette entreprise.
C'est dans cette même perspective que la France et l'Italie doivent partager et faire valoir une même vision de l'Europe culturelle. Elles illustreront cette communauté de vues à travers des prises de position partagées sur plusieurs sujets décisifs.
Dès le 11 novembre prochain, à l'occasion du Conseil des ministres de la Culture à Bruxelles, l'Italie soutiendra la France dans sa communication en faveur de la baisse de la TVA sur les disques, indispensable pour permettre un accès plus facile des consommateurs, notamment les plus jeunes d'entre eux, à ces biens culturels.
Au cours de l'année 2003, la France et l'Italie, désireuses de défendre et de développer les systèmes de soutien aux cinémas nationaux, essentiels pour la vitalité de la création européenne, s'efforceront de faire converger leurs positions sur ce dossier et, en général, de promouvoir ensemble une diversité dont l'exception culturelle demeure le moyen.
Enfin, dans le cadre des discussions sur l'avenir de l'architecture institutionnelle de l'Union, nos deux pays défendront ensemble l'affirmation de la place de la culture dans le futur traité.
Au-delà nous militerons ensemble pour une politique culturelle toujours plus active de l'Europe vis-à-vis de l'ensemble méditerranéen. Puissions-nous ainsi, constituer au sud de notre continent un pôle d'exemplarité et d'attractivité. Un pôle fédérateur. Un pôle d'équilibre dont la nécessité se fait puissamment sentir. Il en va de la part que l'Europe fera demain à la culture, de l'importance qu'elle lui accordera ou qu'elle ne lui accordera pas./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 novembre 2002)