Texte intégral
Permettez-moi tout d'abord de vous dire la joie qui est la mienne de retrouver le Maroc, ce pays où je suis né et pour lequel j'ai évidemment une affection toute particulière. Je remercie Sa Majesté le Roi du Maroc, je remercie le Premier ministre, M. Youssoufi, son successeur désigné, M. Jettou, ainsi que mon collègue et ami, Mohamed Benaïssa, pour leur accueil chaleureux à l'occasion de ma première visite officielle dans le Royaume.
Le président de la République a souhaité que je vienne rapidement pour relancer un partenariat en tous points exceptionnel. Nos relations privilégiées et exemplaires sont appelées à connaître un nouvel élan. Nos relations sont privilégiées par l'histoire, par l'affection que les Français portent au Maroc, par le comportement exemplaire de la communauté marocaine de France, qui joue un rôle de pont entre les deux pays. Je veux évoquer aussi la relation personnelle entre Mohammed V, Compagnon de la Libération, et le Général de Gaulle, l'excellente qualité des rapports entre le Roi Hassan II et le président de la République, et également marquée par le respect, par l'estime et par la confiance, entre ce dernier, le président Chirac et Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Les nombreuses échéances à venir témoignent de la force et de la qualité, de la vitalité de cette relation. La cinquième rencontre des chefs de gouvernement devrait se dérouler au Maroc, au premier semestre de 2003. Le président de la République devrait répondre à l'invitation de Sa Majesté le Roi lors d'une visite qui devrait également intervenir l'an prochain. C'est vous dire que nous avons un calendrier politique, des échanges politiques, qui seront très nombreux et j'en suis sûr, très fructueux au cours de cette année 2003.
Cela doit nous conduire à être inventifs pour donner un nouvel élan à notre relation. Nous envisageons une rénovation de ce partenariat pour le rendre plus efficace. Et nous avons une double priorité. Tout d'abord le développement économique du Maroc qui passe notamment par l'essor des petites et moyennes entreprises, des petites et moyennes industries, l'amélioration de l'environnement institutionnel des entreprises et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Deuxième priorité : le développement social du Maroc qui est un enjeu crucial pour le pays et une priorité des autorités marocaines. Nous avons déjà commencé à adapter notre coopération pour mettre l'accent sur l'éducation pour tous, la lutte contre la pauvreté, la santé et l'aménagement du territoire. Des conventions FSP portant sur l'éducation et la santé vont être prochainement signées.
Nous sommes et nous serons toujours l'ardent avocat du Maroc au sein de l'Union européenne. Et ce afin que le Royaume reste le partenaire de référence dans le cadre du processus de Barcelone au sein duquel, vous le savez, la France et le Maroc jouent un rôle moteur. Le Maroc qui se trouve à un moment particulier de son histoire bénéficie donc du plein soutien de la France. Un Maroc qui, sous l'impulsion de Sa Majesté Mohammed VI, fait son entrée dans le troisième millénaire, en relevant le pari et de la modernisation et de la réforme. La France a salué le bon déroulement des élections législatives qui viennent de se tenir dans votre pays. Il s'agit d'une étape majeure dans la construction de la démocratie et de l'Etat de droit du Royaume. Nous vous soutenons pleinement dans cette direction. Un Maroc qui assume pleinement ses traditions, ses valeurs d'ouverture et de tolérance notamment au plan religieux. Un Maroc dynamique et ouvert à l'image de l'échange riche et direct que j'ai pu avoir ce matin à l'Université Mohammed V. Un Maroc qui inspire le respect, un Maroc exemple de stabilité et de développement dans un monde troublé et d'incertitude. Un Maroc en fait qui s'est fixé un cap ambitieux pour les prochaines années et qui veut s'y tenir. Au cours de cette visite très dense l'évocation des grandes questions régionales, internationales, m'a permis de constater une très large convergence de vue de la crise iraquienne avec la même volonté de parvenir à un accord aux Nations unies sur une résolution qui permette le retour rapide des inspecteurs des Nations unies à Bagdad, sur le Proche-Orient, sur les questions euro-méditerranéennes, ainsi que les questions maghrébines.
Si vous avez des questions, je serai ravi d'y répondre.
Q - J'aimerais poser deux questions qui ont une relation entre elles. J'aimerais connaître le sentiment du Ministre des Affaires étrangères de France concernant l'enseignement français dans le Royaume et qui est comme vous le savez un sujet qui pose énormément de questions.
Deuxièmement, j'aimerais savoir ce que la France compte entreprendre, l'année prochaine, dans le dossier de la radio de Médi1 qui aujourd'hui a des partenaires marocains mais aussi un capital français.
R - Vous évoquez la présence française au Maroc et sur le plan culturel et sur le plan scolaire. Vous connaissez l'importance de cette présence culturelle à travers le réseau qui est le nôtre, les instituts culturels, bientôt l'Alliance française. Vous connaissez la qualité de l'enseignement qui est dispensé par nos écoles et nous nous félicitons de pouvoir ainsi répondre à un besoin d'enseignement de façon aussi satisfaisante, avec effectivement un enjeu qui est important. Nous comprenons que les moyens limités qui sont ceux de ce réseau puissent laisser certaines insatisfactions. Notre volonté est, en permanence, d'essayer de mieux répondre aux demandes, de mieux répondre aux aspirations, avec les moyens qui sont les nôtres. Il y a donc une disponibilité française, dans le respect bien évidemment, de ce qu'est le Royaume, de ce que sont les demandes et les aspirations du Royaume.
En ce qui concerne la radio, et vous savez qu'il y a aussi des demandes pour la création et l'association de la France à un projet de télévision dans le cadre de Medi1 Sat, là encore, je crois que tout le monde se félicite de la qualité des prestations qui sont offertes, de la qualité de l'outil qui est aujourd'hui mis sur pied. Nous sommes prêts à examiner des développements dans le domaine de la télévision, d'appuyer des efforts dans le domaine technique pour permettre ces développements. Nous sommes nous-mêmes en train de réfléchir au développement de notre audiovisuel extérieur et dans ce contexte, nous serons amenés, évidemment, à faire les choix qui prendront en compte à la fois les nécessités de la rationalisation et de la modernisation de notre système. Nous en sommes au processus de réflexion indispensable sur ces questions. Vous comprendrez donc que je ne vous en dise pas plus aujourd'hui.
Q - Va-t-il y avoir une médiation de la France entre l'Espagne et le Maroc ?
R - J'entends parler de médiation, de rôle de modération. La France, évidemment, fait partie des pays amis et de l'Espagne et du Maroc. Mais l'Espagne et le Maroc sont deux grands pays et évidemment dans le cadre de leur relation bilatérale, il leur appartient de trouver les voies à la fois du dialogue et du chemin qui est le leur compte tenu des responsabilités de ces deux pays dans l'espace méditerranéen, dans l'ensemble en bordure de l'espace européen. Il y a donc là un grand enjeu. La France comme pays ami, est bien sûr présente, disponible. Mais il n'est pas de notre vocation de nous substituer à qui que ce soit. Nous sommes là pour appuyer, nous sommes là pour apporter cette amitié qui existe très fortement tant du côté de l'Espagne que du côté du Maroc.
Q - Peut-on faire plus, entre la France et le Maroc, dans le cadre de la coopération euroméditerranéenne ?
R - Comme vous le savez, il y a beaucoup d'initiatives qui ont été prises dans le cadre méditerranéen ; le Forum méditerranéen, le groupe 5+5, bien évidemment, le processus de Barcelone que nous avons appuyé de tout notre poids et qui constitue le point central de notre action et de notre volonté. Vous savez que c'est sous la présidence française de l'Union européenne, en 1995, en 2001, qu'ont été adoptés les plus grands programmes MEDA. On sait que d'aucuns jugent que ces programmes doivent pouvoir avoir plus de souplesse, que les fonds doivent pouvoir être utilisés plus rapidement. Nous pensons qu'il est possible d'améliorer ces procédures mais il y a là véritablement un processus qu'il faut développer d'ici à 2010 à 2012 avec la perspective de suppression des barrières douanières, de la création de l'union douanière. Tout ceci constitue une grande perspective, un grand défi à relever pour le Maroc en liaison avec l'Union européenne. Et je redis à quel point la France est là pour soutenir les efforts du Maroc, pour accompagner ces perspectives du Maroc dans le cadre de l'Union européenne. Bien évidemment, dans le cadre de notre partenariat entre la France et le Maroc, nous voulons nous concentrer sur les préoccupations communes. Nous voulons essayer aussi de servir l'ambition commune à la fois du Maroc et de l'Europe. Il y a de grands sujets vous le savez : l'immigration clandestine et les questions de sécurité, le développement économique. Donc autant de raisons de se mobiliser tous ensembles pour essayer de faire avancer ce grand projet.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez évoqué l'examen de la situation maghrébine. Vous savez que le projet du meilleur cadre pour le Sahara occidental est développé. L'action de la France avec les Etats-Unis est pratiquement bloquée. On est à la case départ de nouveau. Quelle perspective et quelle initiative dans ce sens pensez-vous que l'on puisse développer ?
R- Cette question du Sahara occidental est évidemment très importante pour la stabilité et pour le développement de l'ensemble du Maghreb. Nous avons dit la confiance qui était la nôtre dans l'action des Nations unies au cours des derniers mois à travers la résolution qui a été adoptée. L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. James Baker, poursuit ses efforts afin d'essayer de rapprocher les points de vue. Et nous soutenons bien évidemment toutes ces initiatives. Nous aimerions les avancer. Nous pensons qu'une solution politique durable peut être trouvée sur la base du projet d'accord cadre et nous croyons qu'il s'agit là de l'action la plus réaliste. Il faut mettre à profit les quelques mois qui sont devant nous pour souhaiter qu'effectivement chacun puisse apporter sa contribution et qu'une solution durable puisse être trouvée. Dans la période et dans l'intervalle, il est important que dès maintenant nous puissions examiner les nouveaux gestes qui pourraient être faits, notamment les gestes humanitaires, la libération complète des prisonniers de guerre marocains, notamment.
Q - (A propos de la coopération franco-marocaine dans le domaine de l'enseignement)
R - Vous évoquez là une question difficile qui doit faire l'objet évidemment d'examens attentifs. L'éducation qui est un des enjeux prioritaires de la coopération entre la France et le Maroc pour les prochaines années. Vous savez à quel point Sa Majesté le Roi Mohammed VI souhaite mettre l'accent sur ces questions centrales de développement social, d'éducation. Il y a là, je crois, dans le cadre du partenariat rénové entre la France et le Maroc un travail à accomplir. Il passe bien sûr par les propositions très fortes qui doivent être faites par les ministères concernés et je prévois dès mon retour - avec le ministère de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche - d'examiner un certain nombre de situations les plus difficiles, pour essayer de réfléchir aussi aux perspectives que nous pourrions offrir dans le cadre véritable d'échanges qui permettent de répondre à ces besoins de formation, de la façon la plus adéquate, la plus adaptée. Donc, je crois que cela doit faire l'objet d'une évaluation, d'un échange, peut être d'une répartition des tâches, et des efforts pour essayer dans des délais assez rapides, de répondre à ces questions difficiles.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 novembre 2002)
Le président de la République a souhaité que je vienne rapidement pour relancer un partenariat en tous points exceptionnel. Nos relations privilégiées et exemplaires sont appelées à connaître un nouvel élan. Nos relations sont privilégiées par l'histoire, par l'affection que les Français portent au Maroc, par le comportement exemplaire de la communauté marocaine de France, qui joue un rôle de pont entre les deux pays. Je veux évoquer aussi la relation personnelle entre Mohammed V, Compagnon de la Libération, et le Général de Gaulle, l'excellente qualité des rapports entre le Roi Hassan II et le président de la République, et également marquée par le respect, par l'estime et par la confiance, entre ce dernier, le président Chirac et Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Les nombreuses échéances à venir témoignent de la force et de la qualité, de la vitalité de cette relation. La cinquième rencontre des chefs de gouvernement devrait se dérouler au Maroc, au premier semestre de 2003. Le président de la République devrait répondre à l'invitation de Sa Majesté le Roi lors d'une visite qui devrait également intervenir l'an prochain. C'est vous dire que nous avons un calendrier politique, des échanges politiques, qui seront très nombreux et j'en suis sûr, très fructueux au cours de cette année 2003.
Cela doit nous conduire à être inventifs pour donner un nouvel élan à notre relation. Nous envisageons une rénovation de ce partenariat pour le rendre plus efficace. Et nous avons une double priorité. Tout d'abord le développement économique du Maroc qui passe notamment par l'essor des petites et moyennes entreprises, des petites et moyennes industries, l'amélioration de l'environnement institutionnel des entreprises et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Deuxième priorité : le développement social du Maroc qui est un enjeu crucial pour le pays et une priorité des autorités marocaines. Nous avons déjà commencé à adapter notre coopération pour mettre l'accent sur l'éducation pour tous, la lutte contre la pauvreté, la santé et l'aménagement du territoire. Des conventions FSP portant sur l'éducation et la santé vont être prochainement signées.
Nous sommes et nous serons toujours l'ardent avocat du Maroc au sein de l'Union européenne. Et ce afin que le Royaume reste le partenaire de référence dans le cadre du processus de Barcelone au sein duquel, vous le savez, la France et le Maroc jouent un rôle moteur. Le Maroc qui se trouve à un moment particulier de son histoire bénéficie donc du plein soutien de la France. Un Maroc qui, sous l'impulsion de Sa Majesté Mohammed VI, fait son entrée dans le troisième millénaire, en relevant le pari et de la modernisation et de la réforme. La France a salué le bon déroulement des élections législatives qui viennent de se tenir dans votre pays. Il s'agit d'une étape majeure dans la construction de la démocratie et de l'Etat de droit du Royaume. Nous vous soutenons pleinement dans cette direction. Un Maroc qui assume pleinement ses traditions, ses valeurs d'ouverture et de tolérance notamment au plan religieux. Un Maroc dynamique et ouvert à l'image de l'échange riche et direct que j'ai pu avoir ce matin à l'Université Mohammed V. Un Maroc qui inspire le respect, un Maroc exemple de stabilité et de développement dans un monde troublé et d'incertitude. Un Maroc en fait qui s'est fixé un cap ambitieux pour les prochaines années et qui veut s'y tenir. Au cours de cette visite très dense l'évocation des grandes questions régionales, internationales, m'a permis de constater une très large convergence de vue de la crise iraquienne avec la même volonté de parvenir à un accord aux Nations unies sur une résolution qui permette le retour rapide des inspecteurs des Nations unies à Bagdad, sur le Proche-Orient, sur les questions euro-méditerranéennes, ainsi que les questions maghrébines.
Si vous avez des questions, je serai ravi d'y répondre.
Q - J'aimerais poser deux questions qui ont une relation entre elles. J'aimerais connaître le sentiment du Ministre des Affaires étrangères de France concernant l'enseignement français dans le Royaume et qui est comme vous le savez un sujet qui pose énormément de questions.
Deuxièmement, j'aimerais savoir ce que la France compte entreprendre, l'année prochaine, dans le dossier de la radio de Médi1 qui aujourd'hui a des partenaires marocains mais aussi un capital français.
R - Vous évoquez la présence française au Maroc et sur le plan culturel et sur le plan scolaire. Vous connaissez l'importance de cette présence culturelle à travers le réseau qui est le nôtre, les instituts culturels, bientôt l'Alliance française. Vous connaissez la qualité de l'enseignement qui est dispensé par nos écoles et nous nous félicitons de pouvoir ainsi répondre à un besoin d'enseignement de façon aussi satisfaisante, avec effectivement un enjeu qui est important. Nous comprenons que les moyens limités qui sont ceux de ce réseau puissent laisser certaines insatisfactions. Notre volonté est, en permanence, d'essayer de mieux répondre aux demandes, de mieux répondre aux aspirations, avec les moyens qui sont les nôtres. Il y a donc une disponibilité française, dans le respect bien évidemment, de ce qu'est le Royaume, de ce que sont les demandes et les aspirations du Royaume.
En ce qui concerne la radio, et vous savez qu'il y a aussi des demandes pour la création et l'association de la France à un projet de télévision dans le cadre de Medi1 Sat, là encore, je crois que tout le monde se félicite de la qualité des prestations qui sont offertes, de la qualité de l'outil qui est aujourd'hui mis sur pied. Nous sommes prêts à examiner des développements dans le domaine de la télévision, d'appuyer des efforts dans le domaine technique pour permettre ces développements. Nous sommes nous-mêmes en train de réfléchir au développement de notre audiovisuel extérieur et dans ce contexte, nous serons amenés, évidemment, à faire les choix qui prendront en compte à la fois les nécessités de la rationalisation et de la modernisation de notre système. Nous en sommes au processus de réflexion indispensable sur ces questions. Vous comprendrez donc que je ne vous en dise pas plus aujourd'hui.
Q - Va-t-il y avoir une médiation de la France entre l'Espagne et le Maroc ?
R - J'entends parler de médiation, de rôle de modération. La France, évidemment, fait partie des pays amis et de l'Espagne et du Maroc. Mais l'Espagne et le Maroc sont deux grands pays et évidemment dans le cadre de leur relation bilatérale, il leur appartient de trouver les voies à la fois du dialogue et du chemin qui est le leur compte tenu des responsabilités de ces deux pays dans l'espace méditerranéen, dans l'ensemble en bordure de l'espace européen. Il y a donc là un grand enjeu. La France comme pays ami, est bien sûr présente, disponible. Mais il n'est pas de notre vocation de nous substituer à qui que ce soit. Nous sommes là pour appuyer, nous sommes là pour apporter cette amitié qui existe très fortement tant du côté de l'Espagne que du côté du Maroc.
Q - Peut-on faire plus, entre la France et le Maroc, dans le cadre de la coopération euroméditerranéenne ?
R - Comme vous le savez, il y a beaucoup d'initiatives qui ont été prises dans le cadre méditerranéen ; le Forum méditerranéen, le groupe 5+5, bien évidemment, le processus de Barcelone que nous avons appuyé de tout notre poids et qui constitue le point central de notre action et de notre volonté. Vous savez que c'est sous la présidence française de l'Union européenne, en 1995, en 2001, qu'ont été adoptés les plus grands programmes MEDA. On sait que d'aucuns jugent que ces programmes doivent pouvoir avoir plus de souplesse, que les fonds doivent pouvoir être utilisés plus rapidement. Nous pensons qu'il est possible d'améliorer ces procédures mais il y a là véritablement un processus qu'il faut développer d'ici à 2010 à 2012 avec la perspective de suppression des barrières douanières, de la création de l'union douanière. Tout ceci constitue une grande perspective, un grand défi à relever pour le Maroc en liaison avec l'Union européenne. Et je redis à quel point la France est là pour soutenir les efforts du Maroc, pour accompagner ces perspectives du Maroc dans le cadre de l'Union européenne. Bien évidemment, dans le cadre de notre partenariat entre la France et le Maroc, nous voulons nous concentrer sur les préoccupations communes. Nous voulons essayer aussi de servir l'ambition commune à la fois du Maroc et de l'Europe. Il y a de grands sujets vous le savez : l'immigration clandestine et les questions de sécurité, le développement économique. Donc autant de raisons de se mobiliser tous ensembles pour essayer de faire avancer ce grand projet.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez évoqué l'examen de la situation maghrébine. Vous savez que le projet du meilleur cadre pour le Sahara occidental est développé. L'action de la France avec les Etats-Unis est pratiquement bloquée. On est à la case départ de nouveau. Quelle perspective et quelle initiative dans ce sens pensez-vous que l'on puisse développer ?
R- Cette question du Sahara occidental est évidemment très importante pour la stabilité et pour le développement de l'ensemble du Maghreb. Nous avons dit la confiance qui était la nôtre dans l'action des Nations unies au cours des derniers mois à travers la résolution qui a été adoptée. L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. James Baker, poursuit ses efforts afin d'essayer de rapprocher les points de vue. Et nous soutenons bien évidemment toutes ces initiatives. Nous aimerions les avancer. Nous pensons qu'une solution politique durable peut être trouvée sur la base du projet d'accord cadre et nous croyons qu'il s'agit là de l'action la plus réaliste. Il faut mettre à profit les quelques mois qui sont devant nous pour souhaiter qu'effectivement chacun puisse apporter sa contribution et qu'une solution durable puisse être trouvée. Dans la période et dans l'intervalle, il est important que dès maintenant nous puissions examiner les nouveaux gestes qui pourraient être faits, notamment les gestes humanitaires, la libération complète des prisonniers de guerre marocains, notamment.
Q - (A propos de la coopération franco-marocaine dans le domaine de l'enseignement)
R - Vous évoquez là une question difficile qui doit faire l'objet évidemment d'examens attentifs. L'éducation qui est un des enjeux prioritaires de la coopération entre la France et le Maroc pour les prochaines années. Vous savez à quel point Sa Majesté le Roi Mohammed VI souhaite mettre l'accent sur ces questions centrales de développement social, d'éducation. Il y a là, je crois, dans le cadre du partenariat rénové entre la France et le Maroc un travail à accomplir. Il passe bien sûr par les propositions très fortes qui doivent être faites par les ministères concernés et je prévois dès mon retour - avec le ministère de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche - d'examiner un certain nombre de situations les plus difficiles, pour essayer de réfléchir aussi aux perspectives que nous pourrions offrir dans le cadre véritable d'échanges qui permettent de répondre à ces besoins de formation, de la façon la plus adéquate, la plus adaptée. Donc, je crois que cela doit faire l'objet d'une évaluation, d'un échange, peut être d'une répartition des tâches, et des efforts pour essayer dans des délais assez rapides, de répondre à ces questions difficiles.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 novembre 2002)