Texte intégral
Gérard LECLERC- Jean-Marie LE PEN, bonsoir.
Jean-Marie LE PEN - Bonsoir.
Gérard LECLERC - On se souvient que vous aviez fait de l'insécurité votre premier thème de campagne, or, aujourd'hui, le ministre Nicolas SARKOZY est omniprésent, il fait voter la loi sur la sécurité intérieure, il annonce une baisse de 5 % de la délinquance. Est-ce qu'il n'est pas en train de réussir ? Vous applaudissez même s'il vous coupe l'herbe sous le pied ?
Jean-Marie LE PEN - C'est un spécialiste de l'effet d'annonce, monsieur SARKOZY. S'il est vrai qu'il obtient un certain nombre de résultats par la mobilisation au moins provisoires de toutes les forces de police, on ne peut que s'en féliciter. Malheureusement, je suis à peu près certain que ce ne sera pas durable. Parce que Nicolas SARKOZY, peut-être ne peut-il faire autrement, s'attaque beaucoup plus aux apparences qu'aux réalités, aux conséquences plutôt qu'aux causes. Et tant qu'il agira de cette manière, il n'obtiendra que des résultats d'apparence. Je voudrais rappeler quand même certains chiffres, les chiffres de la délinquance, les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur sont passés de 99 à 2001 de 3,3 millions à 4 millions de crimes et délits. Dans le même temps d'ailleurs, l'INSEE, calculant sur les plaintes des Français, calculait qu'il y avait 16,8 millions crimes et délits. Ce qui donnerait, en extrapolant les chiffres du ministère de l'Intérieur, 20 millions aujourd'hui. Alors, que sur ces 20 millions, la délinquance ait baissé, sur la prostitution des beaux quartiers à Paris, au bois de Boulogne et dans le 16ème arrondissement, que l'on ait contrôlé un peu plus sévèrement les cortèges de Roms qui nous viennent de Roumanie ou de Slovaquie, que l'on ait obtenu quelques résultats dans l'investigation, c'est très peu de choses par rapport à la réalité que supportent les Français. Ils n'ont pas le sentiment que les choses aillent mieux.
Gérard LECLERC - Il y a quand même les résultats qui sont assez précis, moins 5 % qui vient d'être annoncé...
Jean-Marie LE PEN - Oui, mais, c'est ce qu'affirme le ministre, cela...
Gérard LECLERC - Oui, à première vue, des chiffres qui ne sont pas contestés...
Jean-Marie LE PEN - Mais, on verra bien. On verra bien un peu plus tard.
Gérard LECLERC - En matière d'immigration, il y a des mesures qui sont prises également notamment l'annonce du contrat d'intégration, la fermeture du centre de Sangatte ?
Jean-Marie LE PEN - Tout cela, ce sont des broutilles. Ce n'est rien en...
Gérard LECLERC - Ce sont des mesures quand même précises.
Jean-Marie LE PEN - Ce n'est rien en regard du problème de l'immigration en Europe et en France, voyons ! Il y a des millions d'immigrés. On pense que depuis vingt ans, vingt-cinq ans, il est entré plus de 8 millions d'étrangers dans notre pays dont une partie a été naturalisée, c'est d'ailleurs par ce procédé que l'on diminue le nombre des étrangers dans notre pays pour le maintenir à un niveau dont on nous dit qu'il est celui d'avant-guerre...
Gérard LECLERC - Un chiffre, c'est 3 millions, il y a 3 millions d'étrangers en France aujourd'hui, selon les chiffres.
Jean-Marie LE PEN - Oui, évidemment. Seulement, ce qu'on ne dit pas, c'est que...
Gérard LECLERC - Il y a 100 000 naturalisations par an.
Jean-Marie LE PEN - Oui, 100 000 naturalisations par an. Et on ne tient pas compte évidemment du chiffre des clandestins qui, par définition, est inconnu, mais que les spécialistes évaluent au moins à 300 000. Ce qui est certain ?
Gérard LECLERC - Jusque là, le chiffre est contesté, ce n'est pas ce que disent les chiffres officiels.
Jean-Marie LE PEN - Ecoutez, ce qu'il faut regarder, il faut regarder dans le processus général du flux migratoire qui vient des 5 milliards d'habitants du Tiers-Monde vers le pays occupé par à peu près d'un milliard d'hommes qui va de l'Amérique du Nord jusqu'à la Russie.
Gérard LECLERC - Donc, selon vous, on ne prend pas les mesures nécessaires face à l'immigration ?
Jean-Marie LE PEN - Pas du tout. Absolument pas. Car ces mesures touchent bien évidemment au contrôle, d'abord au maintien ou à la reconstruction de nos frontières, à leurs contrôles, à une modification de la législation en particulier supprimant l'accession à la nationalité par la naissance sur le sol exclusivement qui, évidemment, attire des centaines de milliers de gens dans notre pays avec la certitude qu'il suffit que leur enfant naisse dans notre pays pour qu'ils deviennent automatiquement Français.
Gérard LECLERC - Monsieur LE PEN, plus généralement, six mois après les élections, on voit qu'à première vue, Jacques CHIRAC et Jean-Pierre RAFFARIN continuent de bénéficier d'une sorte d'état de grâce, ils sont à plus de 60 % de satisfaction, si on en croit les sondages. Ils sont en train de réunir ou vous pensez qu'ils ont mangé leur pain blanc ?
Jean-Marie LE PEN - Je ne crois pas du tout qu'ils vont réussir pour la raison que je viens de vous donner tout à l'heure, à savoir qu'ils s'attachent aux conséquences et non aux causes des problèmes. Les causes de l'insécurité, c'est-à-dire délinquance et criminalité, sont évidemment liées au phénomène de l'immigration, même les maires socialistes, comme monsieur BOCKEL, le reconnaissent aujourd'hui, mais aussi liées à un mauvais système de formation intellectuelle, morale et civique qui est celui que dispense, malheureusement, notre ministère de l'Education nationale avec son 1,3 milliard de fonctionnaires. Il y a l'insuffisance de nos moyens en matière de police ou de gestion, il y a l'insuffisance de la justice avec la détestable politisation d'une partie des magistrats, il y a l'insuffisance dans le domaine pénitencier, nous ne sommes pas du tout en mesure de faire face autrement qu'en reculant ou en capitulant comme le fait le gouvernement et monsieur SARKOZY en Corse. C'est-à-dire qu'en effet, vous pouvez faire baisser le chiffre des actions terroristes quand vous donnez aux terroristes tout ce qu'ils réclament.
Gérard LECLERC - Monsieur LE PEN, George BUSH, qui vient de remporter les élections aux Etats-Unis, semble en mesure de faire adopter par l'ONU une résolution assez dure sur le désarmement de l'Irak et qui pourrait précéder une intervention militaire en Irak. Selon vous, dans ce cas, la France, peut-elle et doit-elle se tenir à l'écart d'une intervention militaire ?
Jean-Marie LE PEN - Non seulement elle doit se tenir à l'écart, mais, à mon avis, elle doit marquer très fermement son opposition à la guerre préventive qu'annonce monsieur BUSH. J'ai l'espoir qu'il n'ira pas jusqu'au bout et qu'il se conduira comme le ferait un grand président des Etats-Unis.
Gérard LECLERC - Pour l'instant, la position de la France vous satisfait ?
Jean-Marie LE PEN - Pour l'instant, je dois dire que monsieur CHIRAC, à ma grande surprise, s'est montré, jusqu'à ce soir en tout cas, assez ferme. Mais la France dispose d'un moyen considérable qui peut lui permettre de parler au nom de l'Europe, c'est le droit de veto au Conseil de Sécurité.
Gérard LECLERC - Donc, elle doit utiliser, selon vous, son droit de veto ?
Jean-Marie LE PEN - Pour empêcher la guerre, je le crois, oui. Parce que cette guerre est parfaitement injuste, parfaitement, comment dirais-je, de façon dérisoirement volontariste de la part des Américains. Les Américains déclarent : nous estimons que nous pouvons faire la guerre à un pays qui menace le monde. Mais, ils n'apportent aucune preuve à ces soi-disant menaces. D'ailleurs, beaucoup de contrôleurs s'inscrivent en faux contre les affirmations du président des Etats-Unis. Tout le monde sait bien et tout le monde sent bien qu'il s'agit là d'une affaire de pétrole, que les Etats-Unis veulent s'emparer du pétrole du Moyen-Orient, en tous les cas de son contrôle. Et il est intolérable que cela soit fait par le moyen d'une guerre, comme d'ailleurs les Américains et les Britanniques n'ont pas cessé de le faire depuis les dix ans qui nous séparent de la guerre du Golfe.
Gérard LECLERC - Monsieur LE PEN, dans " Le Monde " d'aujourd'hui, vous tressez des couronnes à votre fille, Marine, vous dites " qu'elle a l'étoffe pour devenir la présidente du Front national et peut-être mieux que cela ", dites-vous. Alors, concrètement, c'est la monarchie au Front national ?
Jean-Marie LE PEN - Pas du tout. Vous savez que dans l'armée de la République...
Gérard LECLERC - Et pauvre, monsieur GOLLNISCH, j'avais envie de dire !
Jean-Marie LE PEN - Non, dans l'armée de la République, chaque soldat a un bâton de maréchal dans sa giberne. Et pourquoi pas, Marine LE PEN ? Mais, il y a beaucoup d'autres dirigeants du Front national qui sont de qualité, qui malheureusement n'ont pas souvent l'occasion de le manifester parce qu'ils ne sont pas invités à le faire.
Gérard LECLERC - Et en 2007, c'est elle ou c'est vous qui serez le candidat du Front national ?
Jean-Marie LE PEN - Pour l'instant, c'est moi qui suis candidat. Tant que je suis là et tant que j'en aurais la force, je mènerai la bataille. Je vais vous dire pourquoi il y a une différence entre les autres partis. C'est que les gens du Front national ne font pas carrière, sans ça, ils auraient choisi un autre parti que le Front national qui est, il faut le voir et il faut bien le dire, l'objet de beaucoup de contestations et d'attaques. Donc, ils sont là pour servir un idéal qui est la défense de leur pays, la défense de leur patrie, la défense des Français. Et bien évidemment, moi, je me réjouis de voir qu'il y a chez nous des gens de qualité..
Gérard LECLERC - Dont votre fille.
Jean-Marie LE PEN - Dont ma fille, et je la félicite. Mais, il n'y a pas un match entre Marine LE PEN et Bruno GOLLNISCH, par exemple, qui est mon numéro deux parce que celui-ci, tout à fait évidemment, serait appelé à me remplacer s'il m'arrivait quoi que ce soit. Ce qu'à Dieu ne plaise.
Gérard LECLERC - Nous le verrons bien. Jean-Marie LE PEN, merci.
(source http://www.le-pen.info, le 8 novembre 2002)
Jean-Marie LE PEN - Bonsoir.
Gérard LECLERC - On se souvient que vous aviez fait de l'insécurité votre premier thème de campagne, or, aujourd'hui, le ministre Nicolas SARKOZY est omniprésent, il fait voter la loi sur la sécurité intérieure, il annonce une baisse de 5 % de la délinquance. Est-ce qu'il n'est pas en train de réussir ? Vous applaudissez même s'il vous coupe l'herbe sous le pied ?
Jean-Marie LE PEN - C'est un spécialiste de l'effet d'annonce, monsieur SARKOZY. S'il est vrai qu'il obtient un certain nombre de résultats par la mobilisation au moins provisoires de toutes les forces de police, on ne peut que s'en féliciter. Malheureusement, je suis à peu près certain que ce ne sera pas durable. Parce que Nicolas SARKOZY, peut-être ne peut-il faire autrement, s'attaque beaucoup plus aux apparences qu'aux réalités, aux conséquences plutôt qu'aux causes. Et tant qu'il agira de cette manière, il n'obtiendra que des résultats d'apparence. Je voudrais rappeler quand même certains chiffres, les chiffres de la délinquance, les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur sont passés de 99 à 2001 de 3,3 millions à 4 millions de crimes et délits. Dans le même temps d'ailleurs, l'INSEE, calculant sur les plaintes des Français, calculait qu'il y avait 16,8 millions crimes et délits. Ce qui donnerait, en extrapolant les chiffres du ministère de l'Intérieur, 20 millions aujourd'hui. Alors, que sur ces 20 millions, la délinquance ait baissé, sur la prostitution des beaux quartiers à Paris, au bois de Boulogne et dans le 16ème arrondissement, que l'on ait contrôlé un peu plus sévèrement les cortèges de Roms qui nous viennent de Roumanie ou de Slovaquie, que l'on ait obtenu quelques résultats dans l'investigation, c'est très peu de choses par rapport à la réalité que supportent les Français. Ils n'ont pas le sentiment que les choses aillent mieux.
Gérard LECLERC - Il y a quand même les résultats qui sont assez précis, moins 5 % qui vient d'être annoncé...
Jean-Marie LE PEN - Oui, mais, c'est ce qu'affirme le ministre, cela...
Gérard LECLERC - Oui, à première vue, des chiffres qui ne sont pas contestés...
Jean-Marie LE PEN - Mais, on verra bien. On verra bien un peu plus tard.
Gérard LECLERC - En matière d'immigration, il y a des mesures qui sont prises également notamment l'annonce du contrat d'intégration, la fermeture du centre de Sangatte ?
Jean-Marie LE PEN - Tout cela, ce sont des broutilles. Ce n'est rien en...
Gérard LECLERC - Ce sont des mesures quand même précises.
Jean-Marie LE PEN - Ce n'est rien en regard du problème de l'immigration en Europe et en France, voyons ! Il y a des millions d'immigrés. On pense que depuis vingt ans, vingt-cinq ans, il est entré plus de 8 millions d'étrangers dans notre pays dont une partie a été naturalisée, c'est d'ailleurs par ce procédé que l'on diminue le nombre des étrangers dans notre pays pour le maintenir à un niveau dont on nous dit qu'il est celui d'avant-guerre...
Gérard LECLERC - Un chiffre, c'est 3 millions, il y a 3 millions d'étrangers en France aujourd'hui, selon les chiffres.
Jean-Marie LE PEN - Oui, évidemment. Seulement, ce qu'on ne dit pas, c'est que...
Gérard LECLERC - Il y a 100 000 naturalisations par an.
Jean-Marie LE PEN - Oui, 100 000 naturalisations par an. Et on ne tient pas compte évidemment du chiffre des clandestins qui, par définition, est inconnu, mais que les spécialistes évaluent au moins à 300 000. Ce qui est certain ?
Gérard LECLERC - Jusque là, le chiffre est contesté, ce n'est pas ce que disent les chiffres officiels.
Jean-Marie LE PEN - Ecoutez, ce qu'il faut regarder, il faut regarder dans le processus général du flux migratoire qui vient des 5 milliards d'habitants du Tiers-Monde vers le pays occupé par à peu près d'un milliard d'hommes qui va de l'Amérique du Nord jusqu'à la Russie.
Gérard LECLERC - Donc, selon vous, on ne prend pas les mesures nécessaires face à l'immigration ?
Jean-Marie LE PEN - Pas du tout. Absolument pas. Car ces mesures touchent bien évidemment au contrôle, d'abord au maintien ou à la reconstruction de nos frontières, à leurs contrôles, à une modification de la législation en particulier supprimant l'accession à la nationalité par la naissance sur le sol exclusivement qui, évidemment, attire des centaines de milliers de gens dans notre pays avec la certitude qu'il suffit que leur enfant naisse dans notre pays pour qu'ils deviennent automatiquement Français.
Gérard LECLERC - Monsieur LE PEN, plus généralement, six mois après les élections, on voit qu'à première vue, Jacques CHIRAC et Jean-Pierre RAFFARIN continuent de bénéficier d'une sorte d'état de grâce, ils sont à plus de 60 % de satisfaction, si on en croit les sondages. Ils sont en train de réunir ou vous pensez qu'ils ont mangé leur pain blanc ?
Jean-Marie LE PEN - Je ne crois pas du tout qu'ils vont réussir pour la raison que je viens de vous donner tout à l'heure, à savoir qu'ils s'attachent aux conséquences et non aux causes des problèmes. Les causes de l'insécurité, c'est-à-dire délinquance et criminalité, sont évidemment liées au phénomène de l'immigration, même les maires socialistes, comme monsieur BOCKEL, le reconnaissent aujourd'hui, mais aussi liées à un mauvais système de formation intellectuelle, morale et civique qui est celui que dispense, malheureusement, notre ministère de l'Education nationale avec son 1,3 milliard de fonctionnaires. Il y a l'insuffisance de nos moyens en matière de police ou de gestion, il y a l'insuffisance de la justice avec la détestable politisation d'une partie des magistrats, il y a l'insuffisance dans le domaine pénitencier, nous ne sommes pas du tout en mesure de faire face autrement qu'en reculant ou en capitulant comme le fait le gouvernement et monsieur SARKOZY en Corse. C'est-à-dire qu'en effet, vous pouvez faire baisser le chiffre des actions terroristes quand vous donnez aux terroristes tout ce qu'ils réclament.
Gérard LECLERC - Monsieur LE PEN, George BUSH, qui vient de remporter les élections aux Etats-Unis, semble en mesure de faire adopter par l'ONU une résolution assez dure sur le désarmement de l'Irak et qui pourrait précéder une intervention militaire en Irak. Selon vous, dans ce cas, la France, peut-elle et doit-elle se tenir à l'écart d'une intervention militaire ?
Jean-Marie LE PEN - Non seulement elle doit se tenir à l'écart, mais, à mon avis, elle doit marquer très fermement son opposition à la guerre préventive qu'annonce monsieur BUSH. J'ai l'espoir qu'il n'ira pas jusqu'au bout et qu'il se conduira comme le ferait un grand président des Etats-Unis.
Gérard LECLERC - Pour l'instant, la position de la France vous satisfait ?
Jean-Marie LE PEN - Pour l'instant, je dois dire que monsieur CHIRAC, à ma grande surprise, s'est montré, jusqu'à ce soir en tout cas, assez ferme. Mais la France dispose d'un moyen considérable qui peut lui permettre de parler au nom de l'Europe, c'est le droit de veto au Conseil de Sécurité.
Gérard LECLERC - Donc, elle doit utiliser, selon vous, son droit de veto ?
Jean-Marie LE PEN - Pour empêcher la guerre, je le crois, oui. Parce que cette guerre est parfaitement injuste, parfaitement, comment dirais-je, de façon dérisoirement volontariste de la part des Américains. Les Américains déclarent : nous estimons que nous pouvons faire la guerre à un pays qui menace le monde. Mais, ils n'apportent aucune preuve à ces soi-disant menaces. D'ailleurs, beaucoup de contrôleurs s'inscrivent en faux contre les affirmations du président des Etats-Unis. Tout le monde sait bien et tout le monde sent bien qu'il s'agit là d'une affaire de pétrole, que les Etats-Unis veulent s'emparer du pétrole du Moyen-Orient, en tous les cas de son contrôle. Et il est intolérable que cela soit fait par le moyen d'une guerre, comme d'ailleurs les Américains et les Britanniques n'ont pas cessé de le faire depuis les dix ans qui nous séparent de la guerre du Golfe.
Gérard LECLERC - Monsieur LE PEN, dans " Le Monde " d'aujourd'hui, vous tressez des couronnes à votre fille, Marine, vous dites " qu'elle a l'étoffe pour devenir la présidente du Front national et peut-être mieux que cela ", dites-vous. Alors, concrètement, c'est la monarchie au Front national ?
Jean-Marie LE PEN - Pas du tout. Vous savez que dans l'armée de la République...
Gérard LECLERC - Et pauvre, monsieur GOLLNISCH, j'avais envie de dire !
Jean-Marie LE PEN - Non, dans l'armée de la République, chaque soldat a un bâton de maréchal dans sa giberne. Et pourquoi pas, Marine LE PEN ? Mais, il y a beaucoup d'autres dirigeants du Front national qui sont de qualité, qui malheureusement n'ont pas souvent l'occasion de le manifester parce qu'ils ne sont pas invités à le faire.
Gérard LECLERC - Et en 2007, c'est elle ou c'est vous qui serez le candidat du Front national ?
Jean-Marie LE PEN - Pour l'instant, c'est moi qui suis candidat. Tant que je suis là et tant que j'en aurais la force, je mènerai la bataille. Je vais vous dire pourquoi il y a une différence entre les autres partis. C'est que les gens du Front national ne font pas carrière, sans ça, ils auraient choisi un autre parti que le Front national qui est, il faut le voir et il faut bien le dire, l'objet de beaucoup de contestations et d'attaques. Donc, ils sont là pour servir un idéal qui est la défense de leur pays, la défense de leur patrie, la défense des Français. Et bien évidemment, moi, je me réjouis de voir qu'il y a chez nous des gens de qualité..
Gérard LECLERC - Dont votre fille.
Jean-Marie LE PEN - Dont ma fille, et je la félicite. Mais, il n'y a pas un match entre Marine LE PEN et Bruno GOLLNISCH, par exemple, qui est mon numéro deux parce que celui-ci, tout à fait évidemment, serait appelé à me remplacer s'il m'arrivait quoi que ce soit. Ce qu'à Dieu ne plaise.
Gérard LECLERC - Nous le verrons bien. Jean-Marie LE PEN, merci.
(source http://www.le-pen.info, le 8 novembre 2002)