Texte intégral
Je vous dirai très simplement que je ne partage pas cette façon de voir. Et je pense que nous avons beaucoup mieux à faire que de nous livrer avec une délectation morose à des considérations sur le "déclin" de la langue française.
Je veux insister, moi, sur notre propre responsabilité : que voulons-nous pour la langue française ? Quelle est notre ambition ?
Toutes proportions gardées, nous devons considérer que notre langue dans le monde représente des parts de marché à conquérir ou à reconquérir. Comme dans la bataille commerciale rien n'est jamais gagné définitivement. Et rien n'est jamais perdu définitivement.
Vous le savez comme moi, des émissions de télévision ou de radios de qualité, notamment en direction des jeunes, sont l'un des meilleurs gages d'avenir pour notre langue et l'influence de notre culture dans le monde. Le gouvernement s'y emploie.
Internet en français, ensuite, est de plus en plus une réalité. Il appartient aux francophones de multiplier à présent les contenus en français. La matière ne manque pas. Et la stratégie francophone dans ce domaine sera précisément définie avec nos partenaires à Montréal, au mois de mai prochain.
Pourquoi imaginez-vous que des étrangers aient envie d'apprendre notre langue, ou de la faire étudier à leurs enfants ?
Parce qu'elle constitue un outil de formation intellectuelle et une ouverture à l'un des plus riches patrimoines culturels qui soient au monde.
Mais aussi parce qu'elle constitue un atout réel dans la vie, et d'abord en termes d'emploi.
Je n'ai donc aucune réticence à mettre l'accent sur la dimension économique de la Francophonie.
Battons-nous avec nos atouts, que bien des peuples nous envieraient et gagnons des parts de marché !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 octobre 2001)