Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur la célébration de l'an 2000, notamment la plantation de la "méridienne verte", Dunkerque le 25 novembre 1999.

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Circonstance : Plantation de la Méridienne Verte (programme de célébration de l'an 2000), à Dunkerque le 25 novembre 1999

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,

Vous le savez, la Méridienne Verte a été l'un des premiers projets retenus par la mission 2000 en France. Elle est aujourd'hui devenue l'un des plus emblématiques de la célébration. Depuis ce matin et ici même à Dunkerque ce grand projet est devenu réalité.
Très tôt nous avons aimé croire à cette idée simple : la plantation d'arbres sur une ligne imaginaire, celle de nos cartes de géographie, le méridien de Paris, lieu où fut conçu le mètre par Delambre et Méchain il y a 200 ans. La force de la Méridienne tient d'abord dans sa modestie. Quoi de plus naturel que la plantation d'un arbre ? Pourtant quel défi ! Quelle folie même que de penser que, du nord au sud, le principe de cette ligne d'arbres serait accepté partout et par tous ! Nous voulions que la célébration de l'an 2000 en France soit l'affaire de tous et non pas uniquement celle de spectateurs passifs : la Méridienne Verte est à la mesure de cette exigence. Elle est un véritable projet de territoires qui nous invite à un formidable voyage à travers la France.
Nous avons relevé ce défi, mais nous ne l'avons pas fait seuls. Des rencontres avec les élus, les services de l'Etat et des collectivités locales, les milliers de propriétaires et d'exploitants ont permis à ce projet de devenir réalité. Je tiens à les remercier tous et à rappeler que la Méridienne repose exclusivement sur le volontariat et le partenariat.
Le Nord-Pas-de-Calais est l'un des meilleurs exemples de ce partenariat puisque dans cette région toutes les communes ont adhéré au projet qui aboutira à la plantation d'environ 1000 arbres. Je tiens à remercier tout particulièrement le Conseil Régional et les deux Conseils Généraux ainsi que l'ENR (Espace Naturel Régional), association qui a pris en charge la plantation.
Enfin ce n'est pas un hasard si j'ai, symboliquement, décidé de venir ici à Dunkerque, dans la ville de mon ami Michel Delebarre. Ville où la culture tient toute sa place, dynamisée par une politique municipale active, en particulier pour ce qui concerne la requalification de certains de ses équipements structurants comme les musées ou la scène nationale " Le bateau feu ".
Autres partenaires de la Méridienne : le monde agricole, qui a choisi de s'associer grâce au travail actif de ses chambres d'agriculture. Des entreprises, des associations et l'ensemble des professionnels du tourisme ont répondu présents. C'est une énorme dynamique qui s'est mise en mouvement et que nous allons retrouver jusqu'au 14 juillet 2000, jour de l'Incroyable Pique-Nique confié à Gad Weil et son équipe de WM événements. Ce jour-là, cette fête rassemblera, telle une "éclipse verte ", dans les communes de la Méridienne, ceux qui vivent sur la ligne et ceux qui n'y vivent pas. Nous espérons plusieurs millions de participants français et étrangers. Dans vingt sites départementaux, les fleurs rouges mises en mouvement par Jacques Leclercq-K. devraient à la fois surprendre et émerveiller. Nous aurons le temps d'en reparler.
Mais d'abord évoquons ce 25 novembre 1999 qui, grâce à vous, est une journée particulière.
C'est le jour où selon un vieil adage encore bien vivant du nord au sud, " tout bois prend racine ", que nous avons choisi pour débuter la plantation de ce qui sera sans doute le " monument végétal " de cette fin de siècle et de fin de millénaire. Tous les arbres choisis l'ont été en fonction de leur longévité : chênes, cèdres, châtaigniers Ce soir, 3000 arbres auront été plantés. Je tiens à saluer ici le travail de précision réalisé par Paul Chemetov et son équipe.
La fin de la plantation est prévue le 21 mars 2000. Ce jour là, ce sera la Catalogne qui prendra le relais jusqu'à Barcelone. Le même jour, grâce aux services du Ministère de l'Equipement, toute la signalétique, faite de bornes et de panneaux routiers, sera installée.
Ce projet n'est pas définitif, figé mais évolutif et vivant. C'est un formidable pari sur l'avenir et c'est pour cela que nous avons souhaité associer dans une vraie démarche pédagogique les enfants de notre pays. C'est pour cette raison également que nous avons voulu faire du 25 novembre un moment de fête.
Plusieurs dizaines de milliers d'élèves entourés par leurs élus et la population des communes participent à ce moment symbolique. Plusieurs de mes collègues ont marqué par leur présence dans divers départements la dimension interministérielle du projet et la mobilisation des services publics. Le Sénat, qui a offert un arbre à chacune des communes, qui est traversé par la Méridienne dans ses jardins du Luxembourg et qui participera à l'Incroyable Pique-Nique du 14 juillet 2000 en recréant la " fête de la fédération ", a demandé aux 85 sénateurs de la ligne d'être là.
Tout cela témoigne d'un véritable élan où chaque commune aura sa place, que ce soit Terroles avec ses 15 habitants ou Paris.
Bien entendu, cette fête n'aura pas partout la même intensité. Je pense aujourd'hui aux communes de l'Aude et du Tarn qui viennent d'être frappées, endeuillées, par la catastrophe naturelle qui est survenue il y a quelques jours. Je souhaite pour ma part que la Méridienne Verte, magnifique symbole de lien social, soit aussi un axe de solidarité. Je me rendrai dans cette région au cours des prochains mois afin de saluer le travail accompli et de ne pas décevoir les enfants qui s'étaient préparé à vivre ce grand moment. Je suis certaine qu'en ce 25 novembre nous allons découvrir des images insolites partout en France. A Paris, à Dunkerque, dans les villages du Cantal ou du Cher.
Ce qui est frappant c'est cette même envie, exprimée avec des accents différents de s'inscrire dans le temps et dans l'espace.
L'an 2000 en France sera ce que nous en ferons. Faisons qu'il nous rapproche.

(Source http://www.culture.gouv.fr, le 1er décembre 1999)