Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Madame la députée,
Le Gouvernement s'est naturellement gardé de s'exprimer pendant le processus électoral en Israël, même si vous n'avez pas de doute sur son inclination. Mais maintenant que le peuple israélien s'est exprimé avec netteté et avec éclat, je peux vous donner mon sentiment personnel, moi qui ai rencontré déjà deux fois dans le passé M. E. Barak, le sentiment du Gouvernement et celui-ci est un sentiment de satisfaction et d'espérance.
Bien sûr, notre relation d'amitié avec Israël transcende les alternances politiques. Sans doute n'est-ce pas tout à fait par hasard si le peuple israélien a confié à un homme de gauche, M. E. Barak, le soin de sortir le pays de l'impasse et de l'immobilisme en ce qui concerne le processus de paix. D'ailleurs, les questions économiques et sociales ont certainement joué un rôle dans le résultat des élections en Israël. Pour autant, je suis convaincu que nous sommes très nombreux sur tous ces bancs, pour nous réjouir de la victoire de M. E. Barak, parce que nous espérons que ce sera la victoire du processus de paix entre Israël et les Palestiniens.
Nous espérons qu'il résulte de ces élections une relance du processus de paix, la reprise d'un dialogue confiant avec les autorités palestiniennes, la capacité de régler pour Israël des contentieux qui existent avec ses pays voisins, enfin la possibilité pour le nouveau gouvernement, qui n'est pas encore constitué, de s'appuyer sur une majorité solide, destinée à appuyer une politique raisonnable pour aborder les difficiles problèmes qui sont devant M. E. Barak.
Dans ces conditions, la multiplicité des réactions positives qui se sont exprimées dans toute la communauté internationale sont un appui à ce message. Je ne parlerai pas, Mme la député, des conséquences intérieures du vote des Israéliens, même si ces conséquences intérieures sont importantes et seraient intéressantes à examiner pour cette société israélienne complexe. Mais je parlerai du grand défi qui est devant M. E. Barak : le défi de la paix, en ce qui concerne les rapports avec les Palestiniens, avec le Liban, et avec la Syrie.
Vous le savez, face au blocage du processus de paix, notre pays n'est pas resté inactif. Vous connaissez les initiatives prises par le Président de la République française et par le président égyptien pour proposer des solutions si le blocage se poursuivait. Je veux vous dire, comme je l'ai dit au président Moubarak et au président Arafat, lors de mon voyage récent au Caire, que la France reste disponible pour aider la relance de ce processus.
D'ailleurs, lors de la Déclaration de Berlin, adoptée le 26 mars dernier à l'initiative de la France, les pays de l'Union européenne ont affirmé le droit des Palestiniens à l'autodétermination qui comprend le droit à créer un Etat pour autant que la création de cet Etat soit conforme aux conditions du processus de paix. Les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont fait preuve à nos yeux de sagesse et de réalisme en repoussant dans le temps la déclaration de l'Etat palestinien, comme nous leur avions d'ailleurs suggéré.
Il y a pour autant urgence, aujourd'hui, Madame la députée, à reprendre ce processus, car les Palestiniens qui ont mis beaucoup d'espoir dans ce processus de paix ont jusqu'ici quand même récolté aussi beaucoup de désillusions. Et personne ne doute qu'un Etat palestinien démocratique serait un partenaire pour la paix et la stabilité dans la région. Nous pensons, nous espérons que M. E. Barak, héritier de I. Rabin, fera revivre ce processus de paix.
En ce qui concerne les relations avec le Liban, M. Barak, pendant sa campagne, a affirmé sa résolution, dans le respect des textes des Nations unies, à ouvrir positivement le dossier épineux du Liban. Dès l'annonce hier soir de sa victoire, il a réitéré son engagement en se fixant une échéance d'un an pour le retrait des forces palestiniennes au sud Liban, cela répond à un souhait largement partagé au sein de la société israélienne, cela réjouit tout particulièrement la France dont l'amitié avec le Liban est aussi forte qu'ancienne.
M. Barak s'est également montré disponible pour renouer un dialogue avec les Syriens sur la restitution du plateau du Golan, afin de reprendre les processus engagés en 1996 et interrompus depuis. Il y a, là, une preuve de sagesse, parce qu'il est essentiel pour la paix dans la région qu'un dialogue nouveau soit renoué ou soit noué entre Israël et la Syrie.
S'agissant enfin de la relation bilatérale avec la France, je ne doute pas qu'elle connaîtra dans les prochains mois un nouvel élan. Le Gouvernement en tout cas ne ménagera pas ses efforts pour que se renforce l'amitié historique entre le peuple israélien et le peuple français, unis par une vision commune de la démocratie, je le rappelle, par des valeurs humanistes et que rapproche depuis toujours une coopération vivante notamment autour de la présence de notre langue dans ce pays.
Alors, je suis sûr que viendra, avec la relance du processus de paix, une nouvelle étape de rapprochement entre Israël et l'Union européenne. A propos par exemple de la ratification de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, le Gouvernement a bien l'intention d'engager avec l'Assemblée, un dialogue positif pour une issue également positive.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mai 1999)
Mesdames et Messieurs les députés,
Madame la députée,
Le Gouvernement s'est naturellement gardé de s'exprimer pendant le processus électoral en Israël, même si vous n'avez pas de doute sur son inclination. Mais maintenant que le peuple israélien s'est exprimé avec netteté et avec éclat, je peux vous donner mon sentiment personnel, moi qui ai rencontré déjà deux fois dans le passé M. E. Barak, le sentiment du Gouvernement et celui-ci est un sentiment de satisfaction et d'espérance.
Bien sûr, notre relation d'amitié avec Israël transcende les alternances politiques. Sans doute n'est-ce pas tout à fait par hasard si le peuple israélien a confié à un homme de gauche, M. E. Barak, le soin de sortir le pays de l'impasse et de l'immobilisme en ce qui concerne le processus de paix. D'ailleurs, les questions économiques et sociales ont certainement joué un rôle dans le résultat des élections en Israël. Pour autant, je suis convaincu que nous sommes très nombreux sur tous ces bancs, pour nous réjouir de la victoire de M. E. Barak, parce que nous espérons que ce sera la victoire du processus de paix entre Israël et les Palestiniens.
Nous espérons qu'il résulte de ces élections une relance du processus de paix, la reprise d'un dialogue confiant avec les autorités palestiniennes, la capacité de régler pour Israël des contentieux qui existent avec ses pays voisins, enfin la possibilité pour le nouveau gouvernement, qui n'est pas encore constitué, de s'appuyer sur une majorité solide, destinée à appuyer une politique raisonnable pour aborder les difficiles problèmes qui sont devant M. E. Barak.
Dans ces conditions, la multiplicité des réactions positives qui se sont exprimées dans toute la communauté internationale sont un appui à ce message. Je ne parlerai pas, Mme la député, des conséquences intérieures du vote des Israéliens, même si ces conséquences intérieures sont importantes et seraient intéressantes à examiner pour cette société israélienne complexe. Mais je parlerai du grand défi qui est devant M. E. Barak : le défi de la paix, en ce qui concerne les rapports avec les Palestiniens, avec le Liban, et avec la Syrie.
Vous le savez, face au blocage du processus de paix, notre pays n'est pas resté inactif. Vous connaissez les initiatives prises par le Président de la République française et par le président égyptien pour proposer des solutions si le blocage se poursuivait. Je veux vous dire, comme je l'ai dit au président Moubarak et au président Arafat, lors de mon voyage récent au Caire, que la France reste disponible pour aider la relance de ce processus.
D'ailleurs, lors de la Déclaration de Berlin, adoptée le 26 mars dernier à l'initiative de la France, les pays de l'Union européenne ont affirmé le droit des Palestiniens à l'autodétermination qui comprend le droit à créer un Etat pour autant que la création de cet Etat soit conforme aux conditions du processus de paix. Les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont fait preuve à nos yeux de sagesse et de réalisme en repoussant dans le temps la déclaration de l'Etat palestinien, comme nous leur avions d'ailleurs suggéré.
Il y a pour autant urgence, aujourd'hui, Madame la députée, à reprendre ce processus, car les Palestiniens qui ont mis beaucoup d'espoir dans ce processus de paix ont jusqu'ici quand même récolté aussi beaucoup de désillusions. Et personne ne doute qu'un Etat palestinien démocratique serait un partenaire pour la paix et la stabilité dans la région. Nous pensons, nous espérons que M. E. Barak, héritier de I. Rabin, fera revivre ce processus de paix.
En ce qui concerne les relations avec le Liban, M. Barak, pendant sa campagne, a affirmé sa résolution, dans le respect des textes des Nations unies, à ouvrir positivement le dossier épineux du Liban. Dès l'annonce hier soir de sa victoire, il a réitéré son engagement en se fixant une échéance d'un an pour le retrait des forces palestiniennes au sud Liban, cela répond à un souhait largement partagé au sein de la société israélienne, cela réjouit tout particulièrement la France dont l'amitié avec le Liban est aussi forte qu'ancienne.
M. Barak s'est également montré disponible pour renouer un dialogue avec les Syriens sur la restitution du plateau du Golan, afin de reprendre les processus engagés en 1996 et interrompus depuis. Il y a, là, une preuve de sagesse, parce qu'il est essentiel pour la paix dans la région qu'un dialogue nouveau soit renoué ou soit noué entre Israël et la Syrie.
S'agissant enfin de la relation bilatérale avec la France, je ne doute pas qu'elle connaîtra dans les prochains mois un nouvel élan. Le Gouvernement en tout cas ne ménagera pas ses efforts pour que se renforce l'amitié historique entre le peuple israélien et le peuple français, unis par une vision commune de la démocratie, je le rappelle, par des valeurs humanistes et que rapproche depuis toujours une coopération vivante notamment autour de la présence de notre langue dans ce pays.
Alors, je suis sûr que viendra, avec la relance du processus de paix, une nouvelle étape de rapprochement entre Israël et l'Union européenne. A propos par exemple de la ratification de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, le Gouvernement a bien l'intention d'engager avec l'Assemblée, un dialogue positif pour une issue également positive.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mai 1999)