Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur les relations entre la France et l'Arabie saoudite et sur la situation au Proche et au Moyen-Orient, Paris le 18 septembre 1998.

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Circonstance : Entretien de M. Védrine avec le Prince Saoud Al Faysal, ministre saoudien des affaires étrangères, à Paris le 18 septembre 1998

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, j'ai l'honneur et le plaisir d'accueillir à nouveau ce matin, après le dîner d'hier en l'honneur de S.A.R. le Prince Abdallah Ibn Abdul Aziz Al Saoud, Prince héritier du Royaume d'Arabie Saoudite, mon homologue saoudien, le Prince Saoud Al Faysal, pour une séance de travail qui clôt cette visite officielle qui s'est remarquablement bien passée, à tous points de vue.
Elle s'est déroulée dans un climat que l'on s'accorde à trouver, de part et d'autre, confiant, amical et fécond quant aux suites et aux développements possibles. Nous avons évoqué ce matin quelques sujets qui n'avaient pas été complètement traités en détail auparavant. Nous sommes revenus sur des sujets que nous voulions approfondir et nous avons notamment parlé des différentes situations de tension ou d'inquiétude qui peuvent exister dans la région, au sens large, autour de l'Arabie saoudite. Nous avons ainsi achevé un travail qui avait été fait, à partir de nos directives, par nos collaborateurs respectifs pour aboutir à un communiqué commun franco-saoudien qui comporte un volet politique et un volet économique. Ce communiqué sera rendu public tout à l'heure par la présidence de la République.
La visite, très réussie, très importante, marque une étape forte dans le développement et le resserrement des liens entre les deux pays. Je voudrais, à titre personnel, ajouter que j'ai toujours un très grand plaisir et un très vif intérêt à m'entretenir avec le Prince Saoud qui a une vision élevée et très expérimentée de tous les sujets sur lesquels nous avons à travailler en commun en ce moment. Malheureusement les sujets de préoccupation sont nombreux. La convergence et le rassemblement des expériences des pays capables de sagesse constitue, dès lors, une nécessité."
Q - Comment vont évoluer les relations franco-saoudiennes ?
R - Nous avons des contacts qui sont de plus en plus réguliers dans un climat de confiance dans lequel on cherche à faire converger utilement nos actions sur le plan diplomatique et à appliquer cette idée générale sur l'avenir de nos relations à un nombre croissant de domaines particuliers, étudiés par des groupes de travail, qui se réuniront et auront à présenter des recommandations d'ici à l'été prochain, point par point. Les gouvernements travailleront à partir de ces recommandations et fixeront de nouvelles orientations. Nous avançons dans ce cadre qui est maintenant très clair et nous avançons par paliers.
Q - Cette coopération comporte-t-elle un volet militaire ?
R - Il y a déjà une coopération importante et ancienne dans ce domaine.
Q - Comment faire avancer le processus de paix et que pensez-vous de la perspective de la proclamation d'un Etat palestinien en mai 1999 ?
R - Pour le moment notre problème prioritaire c'est de renforcer le processus de paix en soutenant les efforts louables dont a parlé le Prince Saoud menés par les Américains, en préparant, dans l'hypothèse où ces efforts n'aboutiraient pas, de nouvelles relances. Voilà ce qui doit nous occuper aujourd'hui. Vous parlez d'une perspective encore éloignée.
Q - Sur l'Iraq, est-ce que vous êtes d'accord ?
R - Les positions françaises et saoudiennes sont très proches, quasi-identiques, en ce qui concerne le strict respect des résolutions du Conseil de sécurité.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 octobre 2001)