Texte intégral
C'est pour moi un grand honneur et un grand plaisir que de participer avec vous tous à ce cinquantenaire du Centre CEA de Saclay. A quelques heures d'un déplacement en Chine, au cours duquel j'aurais l'occasion de visiter le réacteur de l'Institut de Technologie de l'Industrie nucléaire de Tsinghua et ainsi de manifester à nos amis chinois tout le prix que nous attachons aussi à notre coopération dans ce domaine où le CEA a un rôle éminent à jouer, j'ai tenu à m'associer à cette cérémonie qui revêt à mes yeux une importance toute particulière.
Je remercie vivement Pascal Colombani d'avoir retracé brillamment les pages les plus marquantes de l'histoire du CEA et notamment celle de son implantation à Saclay. Je tiens pour ma part simplement à partager avec vous quelques réflexions que cet anniversaire m'inspire.
Il est bon que nous sachions partager cette fierté d'une histoire brillante, fruit d'une volonté politique claire et de l'engagement tenace de nombreux scientifiques, ingénieurs et techniciens aux qualités remarquables, ou bien souvent même, exceptionnelles. Elle est un puissant encouragement pour les jeunes à marcher sur les pas de leurs aînés pour qu'à leur tour, ils placent notre pays au tout premier rang mondial de la science et de la technologie et assurent son développement économique.
Je crois qu'on peut à bon droit insister sur ce formidable élan de la recherche sur le nucléaire initié il y a plus de 50 ans par le décret instituant le Commissariat à l'Energie Atomique. Cette décision qui visait à doter la France d'un organisme capable d'assurer en matière d'énergie nucléaire l'indépendance de la France et cette vision ambitieuse ont, du même coup, défini la mission première du CEA, celle de porter les recherches sur l'énergie nucléaire au plus haut niveau et ce, aussi bien en amont qu'en aval.
En vertu, peut-être, de son statut particulier, précurseur du statut d'établissement à caractère industriel et commercial, ou des circonstances de sa création, ou encore de la vision de ses dirigeants et cadres successifs, mais certainement à coup sûr, grâce à l'engagement de l'ensemble de ses personnels, le CEA a su, au cours des années faire preuve d'une remarquable réactivité et d'un remarquable discernement. Les exemples abondent ; comme médecin et biologiste, j'en retiendrais un seul dont j'ai pris récemment connaissance, la mobilisation exemplaire du CEA sur les prions au moment où la singularité biologique qu'ils représentent n'avait attiré que bien peu l'attention des chercheurs spécialisés Il me semble que la possibilité de mobiliser rapidement personnels et moyens sur des projets précis joue un rôle de poids dans cette réactivité. Cette culture d'une recherche sur projets, capable de mobiliser toutes les énergies et compétences nécessaires en temps utile, mérite d'être plus largement partagée dans l'ensemble de nos organismes et universités.
Les grandes réussites du CEA s'appuient sur une approche novatrice de la recherche et des technologies.
Cette approche passe par :
une organisation du travail en équipe mêlant au même niveau de considération, chercheurs, ingénieurs et techniciens ;
une vision intégrant des objectifs de recherche exploratoire et finalisée, dualité qui est l'un des grands atouts du CEA ; ce constant aller et retour entre le fondamental et l'application technologique est bien ce qui caractérise le mieux l'histoire de Saclay ;
la multidisciplinairité des recherches, de la biologie à la physique théorique, de l'astronomie à la physique des réacteurs nucléaires ;
la réalisation de grandes installations de recherche qui sont devenues des références aux niveaux national et international ;
enfin, l'accueil de personnalités scientifiques de renommée internationale, qui ont su créer une véritable école de pensée, avec une vocation à la formation telle que l'illustre l'existence de l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires.
La mission première : l'enjeu énergétique
La maîtrise de l'énergie nucléaire représente un défi scientifique et technologique majeur. On doit en effet considérer qu'elle est un des éléments de réponse possible à une problématique mondiale cruciale, celle de la disponibilité à long terme des ressources énergétiques. La demande énergétique, fruit à la fois de la croissance naturelle des populations (+50% à l'horizon 2050 selon les meilleures estimations) et de l'élévation du niveau de vie de chacun va continuer à croître, de façon non-linéaire, pendant encore de nombreuses années, ainsi que cela a été souligné lors du sommet de Johannesburg. Avec les autres sources d'énergie, le nucléaire jouera très probablement à l'avenir, comme il le fait en France actuellement, un rôle important dans l'approvisionnement énergétique mondial. L'énergie nucléaire, dans ses différentes applications, peut, je le crois, constituer une source d'énergie prometteuse, dès lors, bien entendu, que les enjeux de sécurité sont maîtrisés.
La France s'illustre, depuis longtemps par une grande compétence dans le domaine de l'énergie nucléaire avec une longue expérience en matière de fission. Elle a développé une réputation d'excellence dans ce domaine, en particulier au travers des activités du Commissariat à l'Energie Atomique. La construction au fil des décennies des compétences scientifiques, technologiques, industrielles dans le domaine du nucléaire, a permis, au-delà d'une indépendance énergétique dans le domaine de l'électricité, une prise de conscience précoce des enjeux de la fission et des espoirs qu'elle porte.
Cette compétence implique une très grande sûreté de la filière nucléaire, et ce au cours de tout son cycle, qualité internationalement reconnue et qui font du CEA un exemple en la matière, un exemple dont la France peut être fière.
L'importance de la recherche fondamentale
La recherche technologique ne peut se concevoir sans interactions fortes avec la recherche fondamentale, qui doit être à l'origine de nouveaux concepts et de ruptures technologiques et qui constitue le fondement d'une expertise scientifique internationalement reconnue.
J'ai rappelé à plusieurs reprises toute l'importance que, dans le cadre de mes attributions, j'accorde au soutien à la recherche fondamentale, socle de tout l'édifice de recherche développement.
Il est particulièrement intéressant de constater la diversité des recherches menées à Saclay, allant des travaux sur les réacteurs nucléaires de recherche, qui portent les noms mythologiques d'OSIRIS et d'ORPHEE, à l'astrophysique et à la physique nucléaire des particules, sans oublier la chimie et physico-chimie, les sciences du vivant et les travaux sur le climat et l'environnement.
Cette recherche fondamentale, qu'elle porte sur les sciences de la matière ou les sciences du vivant ou encore l'environnement, s'effectue à travers de nombreuses unités mixtes de recherche, que ce soit avec le CNRS, l'INSERM, ou les universités. Cette mixité de la recherche, par les partenariats qu'elle suscite entre les différents laboratoires de recherche, est riche d'un esprit que je souhaite voir se généraliser, celui d'une circulation des savoirs et des intelligences entre les différents lieux de la recherche académique, entre celle-ci et la recherche industrielle. A ce titre, il me semble important que Saclay puisse aujourd'hui être un moteur de l'innovation et de la compétitivité économique dans les nouvelles technologies de l'énergie, de l'information, des communications et des biotechnologies. Je souhaite que ce centre puisse continuer à s'appuyer sur une recherche fondamentale fondée sur l'excellence scientifique, en interaction forte avec les développements technologiques, sur un savoir-faire éprouvé dans la valorisation et le transfert de technologies, ainsi que sur des partenariats ciblés, tant avec les autres organismes de recherche que les universités et les industriels.
Je souhaite souligner le rôle particulier joué par les travaux menés à Saclay, au sein du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, pour étudier le réchauffement climatique et l'effet de serre en utilisant les techniques nucléaires. Vous savez que cet enjeu du développement durable, étroitement lié aux enjeux énergétiques constitue un champ d'action prioritaire pour le gouvernement dans son ensemble et pour l'action que je souhaite mener dans cette perspective. A ce titre, les recherches et découvertes des chercheurs de Saclay, retiennent toute mon attention, en même temps qu'elles attirent l'intérêt de la communauté scientifique.
Les chercheurs de Saclay ont ainsi obtenu une série de résultats remarquables qui ont contribué à une prise de conscience accrue des risques encourus par notre planète du fait même de l'activité humaine, ainsi que de sa capacité de remédiation. Je citerai en particulier le développement des modèles isotopiques basés sur l'utilisation de modèles de circulation générale de l'atmosphère.
Autour de Saclay
Sans minimiser, et ce serait difficile lorsque l'on se trouve au cur d'un site d'une ampleur si impressionnante, le rôle spécifique de ce site, je dirais que Saclay, ce n'est pas que le site du CEA. C'est aussi ce plateau balayé par les grands vents qui ne sont pas que de l'esprit et que nous a décrits Pascal Colombani en brossant pour nous quelques fresques du temps des pionniers de l'implantation du CEA à Saclay. C'est encore ce pôle de recherche où, dans un même espace, se trouvent réunis universités, centres de formation, laboratoires de recherche et entreprises. Comment ne pas imaginer que cette coexistence sur un même site n'entraîne pas de nombreux partenariats et coopérations scientifiques bénéfiques à notre recherche ? Saclay, et plus généralement l'Ile de France Sud, disposent d'un potentiel remarquable de chercheurs, d'ingénieurs et de techniciens dans des domaines-clés de l'économie, ainsi que de moyens importants de recherche : école Polytechnique, école Supérieure d'électricité, université de Paris-Sud, grands groupes industriels. Il semble vital pour son développement scientifique et économique que cette région mobilise ses moyens et demeure l'un des grands pôles mondiaux de la recherche en développant les partenariats tout en s'appuyant sur la participation des collectivités locales et des industriels. Il faudra encore intensifier l'action en faveur de l'essaimage et de la création d'entreprises innovantes, dans le droit fil de l'élan de mobilisation en faveur de l'innovation souhaité par le Président de la République et que le gouvernement s'attache à favoriser à travers la préparation, menée en étroite collaboration entre le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie et du Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies d'un plan national de mobilisation pour l'innovation.
Enfin Saclay, et je sais que ceci vous tient particulièrement à cur, ce sont aussi des communes, des riverains, des élus et des collectivités locales auprès desquelles et avec lesquelles le CEA uvre pour que la plus grande transparence soit faite, en amont comme en aval, sur la sécurité des installations ou le traitement des déchets. Aujourd'hui plus que jamais, il apparaît essentiel de pouvoir répondre aux préoccupations de la société sur les effets des activités nucléaires sur la santé et l'environnement. Les enquêtes d'utilité publique se font dans cette exigence de clarté et je ne peux que vous en féliciter. Je vous encourage donc à maintenir ces relations étroites avec les collectivités locales et leurs élus ainsi qu'à poursuivre ce travail commun d'écoute des besoins et d'information de la population.
Je souhaite souligner, pour conclure, combien le CEA, par l'action éclairée de ses dirigeants dont je tiens à saluer les mérites, a su évoluer à partir d'une mission initiale très spécifique pour constamment s'adapter aux besoins exprimés par la société civile. S'intégrant à la fois aux autres communautés scientifiques présentes à Saclay et offrant à nos concitoyens les réponses adaptées en termes d'information et de sécurité, le CEA confirme chaque jour ici à Saclay son rôle fédérateur et prouve son excellence.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 24 octobre 2002)
Je remercie vivement Pascal Colombani d'avoir retracé brillamment les pages les plus marquantes de l'histoire du CEA et notamment celle de son implantation à Saclay. Je tiens pour ma part simplement à partager avec vous quelques réflexions que cet anniversaire m'inspire.
Il est bon que nous sachions partager cette fierté d'une histoire brillante, fruit d'une volonté politique claire et de l'engagement tenace de nombreux scientifiques, ingénieurs et techniciens aux qualités remarquables, ou bien souvent même, exceptionnelles. Elle est un puissant encouragement pour les jeunes à marcher sur les pas de leurs aînés pour qu'à leur tour, ils placent notre pays au tout premier rang mondial de la science et de la technologie et assurent son développement économique.
Je crois qu'on peut à bon droit insister sur ce formidable élan de la recherche sur le nucléaire initié il y a plus de 50 ans par le décret instituant le Commissariat à l'Energie Atomique. Cette décision qui visait à doter la France d'un organisme capable d'assurer en matière d'énergie nucléaire l'indépendance de la France et cette vision ambitieuse ont, du même coup, défini la mission première du CEA, celle de porter les recherches sur l'énergie nucléaire au plus haut niveau et ce, aussi bien en amont qu'en aval.
En vertu, peut-être, de son statut particulier, précurseur du statut d'établissement à caractère industriel et commercial, ou des circonstances de sa création, ou encore de la vision de ses dirigeants et cadres successifs, mais certainement à coup sûr, grâce à l'engagement de l'ensemble de ses personnels, le CEA a su, au cours des années faire preuve d'une remarquable réactivité et d'un remarquable discernement. Les exemples abondent ; comme médecin et biologiste, j'en retiendrais un seul dont j'ai pris récemment connaissance, la mobilisation exemplaire du CEA sur les prions au moment où la singularité biologique qu'ils représentent n'avait attiré que bien peu l'attention des chercheurs spécialisés Il me semble que la possibilité de mobiliser rapidement personnels et moyens sur des projets précis joue un rôle de poids dans cette réactivité. Cette culture d'une recherche sur projets, capable de mobiliser toutes les énergies et compétences nécessaires en temps utile, mérite d'être plus largement partagée dans l'ensemble de nos organismes et universités.
Les grandes réussites du CEA s'appuient sur une approche novatrice de la recherche et des technologies.
Cette approche passe par :
une organisation du travail en équipe mêlant au même niveau de considération, chercheurs, ingénieurs et techniciens ;
une vision intégrant des objectifs de recherche exploratoire et finalisée, dualité qui est l'un des grands atouts du CEA ; ce constant aller et retour entre le fondamental et l'application technologique est bien ce qui caractérise le mieux l'histoire de Saclay ;
la multidisciplinairité des recherches, de la biologie à la physique théorique, de l'astronomie à la physique des réacteurs nucléaires ;
la réalisation de grandes installations de recherche qui sont devenues des références aux niveaux national et international ;
enfin, l'accueil de personnalités scientifiques de renommée internationale, qui ont su créer une véritable école de pensée, avec une vocation à la formation telle que l'illustre l'existence de l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires.
La mission première : l'enjeu énergétique
La maîtrise de l'énergie nucléaire représente un défi scientifique et technologique majeur. On doit en effet considérer qu'elle est un des éléments de réponse possible à une problématique mondiale cruciale, celle de la disponibilité à long terme des ressources énergétiques. La demande énergétique, fruit à la fois de la croissance naturelle des populations (+50% à l'horizon 2050 selon les meilleures estimations) et de l'élévation du niveau de vie de chacun va continuer à croître, de façon non-linéaire, pendant encore de nombreuses années, ainsi que cela a été souligné lors du sommet de Johannesburg. Avec les autres sources d'énergie, le nucléaire jouera très probablement à l'avenir, comme il le fait en France actuellement, un rôle important dans l'approvisionnement énergétique mondial. L'énergie nucléaire, dans ses différentes applications, peut, je le crois, constituer une source d'énergie prometteuse, dès lors, bien entendu, que les enjeux de sécurité sont maîtrisés.
La France s'illustre, depuis longtemps par une grande compétence dans le domaine de l'énergie nucléaire avec une longue expérience en matière de fission. Elle a développé une réputation d'excellence dans ce domaine, en particulier au travers des activités du Commissariat à l'Energie Atomique. La construction au fil des décennies des compétences scientifiques, technologiques, industrielles dans le domaine du nucléaire, a permis, au-delà d'une indépendance énergétique dans le domaine de l'électricité, une prise de conscience précoce des enjeux de la fission et des espoirs qu'elle porte.
Cette compétence implique une très grande sûreté de la filière nucléaire, et ce au cours de tout son cycle, qualité internationalement reconnue et qui font du CEA un exemple en la matière, un exemple dont la France peut être fière.
L'importance de la recherche fondamentale
La recherche technologique ne peut se concevoir sans interactions fortes avec la recherche fondamentale, qui doit être à l'origine de nouveaux concepts et de ruptures technologiques et qui constitue le fondement d'une expertise scientifique internationalement reconnue.
J'ai rappelé à plusieurs reprises toute l'importance que, dans le cadre de mes attributions, j'accorde au soutien à la recherche fondamentale, socle de tout l'édifice de recherche développement.
Il est particulièrement intéressant de constater la diversité des recherches menées à Saclay, allant des travaux sur les réacteurs nucléaires de recherche, qui portent les noms mythologiques d'OSIRIS et d'ORPHEE, à l'astrophysique et à la physique nucléaire des particules, sans oublier la chimie et physico-chimie, les sciences du vivant et les travaux sur le climat et l'environnement.
Cette recherche fondamentale, qu'elle porte sur les sciences de la matière ou les sciences du vivant ou encore l'environnement, s'effectue à travers de nombreuses unités mixtes de recherche, que ce soit avec le CNRS, l'INSERM, ou les universités. Cette mixité de la recherche, par les partenariats qu'elle suscite entre les différents laboratoires de recherche, est riche d'un esprit que je souhaite voir se généraliser, celui d'une circulation des savoirs et des intelligences entre les différents lieux de la recherche académique, entre celle-ci et la recherche industrielle. A ce titre, il me semble important que Saclay puisse aujourd'hui être un moteur de l'innovation et de la compétitivité économique dans les nouvelles technologies de l'énergie, de l'information, des communications et des biotechnologies. Je souhaite que ce centre puisse continuer à s'appuyer sur une recherche fondamentale fondée sur l'excellence scientifique, en interaction forte avec les développements technologiques, sur un savoir-faire éprouvé dans la valorisation et le transfert de technologies, ainsi que sur des partenariats ciblés, tant avec les autres organismes de recherche que les universités et les industriels.
Je souhaite souligner le rôle particulier joué par les travaux menés à Saclay, au sein du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, pour étudier le réchauffement climatique et l'effet de serre en utilisant les techniques nucléaires. Vous savez que cet enjeu du développement durable, étroitement lié aux enjeux énergétiques constitue un champ d'action prioritaire pour le gouvernement dans son ensemble et pour l'action que je souhaite mener dans cette perspective. A ce titre, les recherches et découvertes des chercheurs de Saclay, retiennent toute mon attention, en même temps qu'elles attirent l'intérêt de la communauté scientifique.
Les chercheurs de Saclay ont ainsi obtenu une série de résultats remarquables qui ont contribué à une prise de conscience accrue des risques encourus par notre planète du fait même de l'activité humaine, ainsi que de sa capacité de remédiation. Je citerai en particulier le développement des modèles isotopiques basés sur l'utilisation de modèles de circulation générale de l'atmosphère.
Autour de Saclay
Sans minimiser, et ce serait difficile lorsque l'on se trouve au cur d'un site d'une ampleur si impressionnante, le rôle spécifique de ce site, je dirais que Saclay, ce n'est pas que le site du CEA. C'est aussi ce plateau balayé par les grands vents qui ne sont pas que de l'esprit et que nous a décrits Pascal Colombani en brossant pour nous quelques fresques du temps des pionniers de l'implantation du CEA à Saclay. C'est encore ce pôle de recherche où, dans un même espace, se trouvent réunis universités, centres de formation, laboratoires de recherche et entreprises. Comment ne pas imaginer que cette coexistence sur un même site n'entraîne pas de nombreux partenariats et coopérations scientifiques bénéfiques à notre recherche ? Saclay, et plus généralement l'Ile de France Sud, disposent d'un potentiel remarquable de chercheurs, d'ingénieurs et de techniciens dans des domaines-clés de l'économie, ainsi que de moyens importants de recherche : école Polytechnique, école Supérieure d'électricité, université de Paris-Sud, grands groupes industriels. Il semble vital pour son développement scientifique et économique que cette région mobilise ses moyens et demeure l'un des grands pôles mondiaux de la recherche en développant les partenariats tout en s'appuyant sur la participation des collectivités locales et des industriels. Il faudra encore intensifier l'action en faveur de l'essaimage et de la création d'entreprises innovantes, dans le droit fil de l'élan de mobilisation en faveur de l'innovation souhaité par le Président de la République et que le gouvernement s'attache à favoriser à travers la préparation, menée en étroite collaboration entre le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie et du Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies d'un plan national de mobilisation pour l'innovation.
Enfin Saclay, et je sais que ceci vous tient particulièrement à cur, ce sont aussi des communes, des riverains, des élus et des collectivités locales auprès desquelles et avec lesquelles le CEA uvre pour que la plus grande transparence soit faite, en amont comme en aval, sur la sécurité des installations ou le traitement des déchets. Aujourd'hui plus que jamais, il apparaît essentiel de pouvoir répondre aux préoccupations de la société sur les effets des activités nucléaires sur la santé et l'environnement. Les enquêtes d'utilité publique se font dans cette exigence de clarté et je ne peux que vous en féliciter. Je vous encourage donc à maintenir ces relations étroites avec les collectivités locales et leurs élus ainsi qu'à poursuivre ce travail commun d'écoute des besoins et d'information de la population.
Je souhaite souligner, pour conclure, combien le CEA, par l'action éclairée de ses dirigeants dont je tiens à saluer les mérites, a su évoluer à partir d'une mission initiale très spécifique pour constamment s'adapter aux besoins exprimés par la société civile. S'intégrant à la fois aux autres communautés scientifiques présentes à Saclay et offrant à nos concitoyens les réponses adaptées en termes d'information et de sécurité, le CEA confirme chaque jour ici à Saclay son rôle fédérateur et prouve son excellence.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 24 octobre 2002)