Déclaration de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, sur les raisons du développement de l'extrême droite en Europe et en France, sur la nécessité d'engager un combat d'ampleur contre le populisme et sur l'actualité du communisme dans ce cadre, à Paris le 16 décembre 2002.

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Circonstance : Conférence nationale "Crise de la politique, populisme et extrême droite" à Paris le 16 décembre 2002

Texte intégral

Cher(e)s camarades,
Le 21 avril, comme l'a dit Alain Hayot, n'était pas un accident démocratique sans passé et sans lendemains.
Cette conviction a grandi à l'aune des débats francs et révélateurs que nous avons eus lors de la campagne des législatives. Elle nous a poussés, dès le mois de juin, un peu tard, nous dit Fabienne d'Orange, à tenir cette conférence nationale pour nous pencher sur les phénomènes lourds qui se sont rappelés à nous gravement ce jour-là : crise de la politique, populismes et montée de l'extrême droite. Nous voulons comprendre, analyser l'événement du premier tour de la présidentielle pour ce qu'il révèle en profondeur. Nous voulons en combattre les causes et les effets. Nous voulons affronter les pulsions, les idées portées ou nourries par l'extrême droite. Nous voulons travailler à les faire reculer par nos actes, par le contenu, la portée de notre visée communiste. Cette journée constitue une étape forte de ce travail, j'ai envie de dire de ce combat. Et comme l'a noté Stéphane, celui-ci ne peut être le fait d'un collectif, il doit être présent dans toutes nos initiatives.
I. Les idées portées par l'extrême droite se déploient au-delà des scores inquiétants quoique fluctuants des formations d'extrême droite en Europe. Ne nous rassurons pas à bon compte. Arrêtons de banaliser, d'expliciter chaque résultat électoral par des causes conjoncturelles.
Une vague inquiétante a franchi les digues. Un peu partout en Europe, des idées de rejet font leur nid, et il faut bien le constater, trop peu de réactions, trop peu d'alertes, trop peu de débats sont organisés encore aujourd'hui par les formations politiques comme si ce champ n'était pas de leur ressort, comme si elles ne voulaient pas affronter. Or, c'est de leur responsabilité. En ce qui concerne les communistes, ils ne veulent pas être de ceux qui, peut être demain, diront " si on avait su ". Surtout, je pense profondément que malgré ce que peuvent parfois penser des hommes et des femmes, on " n'est pas battu sur les valeurs ", il y a de quoi faire, on peut agir, contre la lepénisation des esprits. Nous voulons prendre nos responsabilités car nous prenons en compte l'étendue du fléau mais aussi l'urgence de la réaction nécessaire. Développant un discours autoritaire, stigmatisant des minorités, prônant le repli, les forces d'extrême droite ont su rassembler des électeurs au point d'être en situation de participer aux fonctions exécutives dans plusieurs pays et régions. Elles ont adopté une attitude décomplexée et conquérante en flattant les instincts les plus égoïstes. A l'aube de l'élargissement de l'Union européenne, les peurs remontent à la surface, les exaspérations et déceptions, les désespérances trouvent ce mode d'expression. Au-delà de ces poussées extrémistes, un peu partout la démocratie perd du terrain, et ce, malgré les irruptions citoyennes à l'échelle internationale. L'Europe est en crise, mais le sait-elle seulement ? Avec l'accueil dans l'Union de dix nouveaux pays, d'énormes défis sont posés qui ne doivent pas se régler en catimini. N'avons-nous pas face à cette situation (nouveau traité, Constitution) en Europe, face aux désespérances et aux peurs que sa construction libérale attise, à porter très fortement comme l'a proposé Mahama Compaoré pour le premier atelier, des options pour un nouveau traité, options concernant le social, les libertés, les services publics.. etc. faisant reculer les dogmes du marché et de la libre concurrence et recréant pour les peuples d'Europe un bien être et un espoir de changement, une envie du tous ensemble. Je pense personnellement qu'il faudrait que d'ici l'été, nous soyons aptes à mettre publiquement en débat chez nos compatriotes ces options et de démultiplier les initiatives autour de l'idée : l'Europe à 25, un danger ou une chance de coopération et d'échange entre les peuples. L'Europe à 25, un danger ou une chance pour construire une autre mondialisation. Je mesure les exigences de ce débat. Mais je crois qu'il faut être au même niveau d'offensive pour un nouveau traité au contenu social et démocratique que nous l'avons été pour le non à Maastricht. C'est dans le même sens que nous devons contribuer avec notre singularité de force politique portant le dépassement du système capitaliste et une visée communiste pour une planète d'hommes et de femmes libres et égaux au développement des mouvements pour une autre mondialisation et à la force du Forum social européen en France en 2003.
2. Chez nous, en France, l'extrême droite a peu à peu gravi les échelons pour finir par se hisser jusqu'au second tour de l'élection présidentielle. Le poids des idées de l'extrême droite sur l'échiquier politique enfle de manière considérable, de telle sorte que lorsqu'on parle alternance, nul ne peut prédire aujourd'hui à quel point son contenu serait marqué par les idées populistes. En France, la droite, convaincue d'un libéralisme sans fard, sait s'appuyer sur le populisme montant pour redessiner les contours d'un projet de société cohérent et profondément insécuritaire socialement et démocratiquement. Ce mélange est porteur de nombreuses dérives, de divisions, dans le rapport des individus entre eux. Le processus de décrépitude de la politique franchit avec le populisme un seuil nouveau. Après lui avoir fait perdre sa noblesse, des hommes et des femmes en responsabilité s'attaquent désormais à sa raison d'être : permettre de penser le monde et de le transformer. Mais avec le système politique, c'est la démocratie qui est en crise, incapable de s'imposer face à la loi du marché et donc d'apparaître opérante pour nos concitoyens les poussant soit au repli, soit à la recherche de responsables chez d'autres personnes. C'est aussi une crise de la représentation et des structures institutionnelles. Cela nous invite à repenser à la fois notre rapport à la chose publique et notre rapport aux citoyennes et aux citoyens. C'est une crise des repères, des sensibilités collectives, une crise des idéologies. Cela nous interroge dans la conception de notre analyse de la société, de notre démarche et de notre projet. C'est une crise de l'espérance en un monde meilleur. Cela nous presse d'ouvrir la voie de l'alternative en mettant en débat le contenu de la visée communiste et la possibilité de la faire vivre à partir des interventions, des luttes dans le quotidien. Soyons de terrain dans l'action et dans la confrontation des idées même si elle est parfois douloureuse comme le disait ce matin notre camarade élue à Nice, et portons une utopie pour faire battre en brèche la résignation. Nous sommes en plein dans les questions du congrès.
II.- Les politiques menées sont responsables de cette montée du populisme
Les inégalités sociales, le chômage, la précarité, les injustices, la misère, les atteintes à la dignité, les problèmes de logement, l'insécurité Les difficultés s'accumulent au quotidien sur les épaules de notre peuple. Elles provoquent la souffrance, la colère, parfois le repli. C'est aussi avec la casse industrielle, la transformation des cités des années 60 en ghettos, la perte des repères. C'est ce sentiment d'être abandonné, méprisé qui détruit des vies et parfois va jusqu'à créer des haines et des violences. C'est cette insécurité qui fait peur, peur de l'avenir, peur des autres. L'impression demeure que le monde échappe. Des hommes et des femmes se sentent ballottés, n'ont plus prise sur leur destin, disait tout à l'heure, Alain Obadia. L'ouverture des vannes au capitalisme ne peut qu'aggraver leurs difficultés. C'est pourtant ce que propose à tour de bras Jean-Pierre Raffarin avec l'éclatement des garanties collectives et la remise en cause des droits acquis. A la violence, le gouvernement ajoute de la violence ; à l'insécurité, il ajoute de l'insécurité ; à la division, il ajoute de la division ; au mépris, il ajoute du mépris. Pour faire passer sa politique libérale, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin flatte des réflexes populistes. Certains ministres vont même jusqu'à parler avec dédain de " droit-de-l'hommisme ". Les droits de l'homme sont l'honneur de la France, ils ne souffrent pas d'être bafoués ainsi par les représentants de la République ! Ils sont déjà assez touchés par toutes les formes d'aliénations, d'exploitations, de dominations engendrées par le capitalisme. Voilà les responsables des malheurs qui frappent les hommes et les femmes de ce pays. Non, ce n'est pas le voisin qui est responsable de tous les maux. Nous devons mieux porter une analyse politique de la réalité sociale et des problèmes rencontrés, nous devons permettre dans les temps qui viennent que chacun puisse analyser les causes des difficultés qu'il rencontre et comprendre les mécanismes de la société. C'est un travail d'éducation populaire, c'est à dire d'éducation les uns par les autres, ce que nous avons fait aujourd'hui avec sérieux. Manon regrettait que cette question de l'éducation ne vienne pas plus dans le débat. Elle a raison. C'est un travail de patience, le monde est extrêmement complexe. Pour lever la chape de la fatalité, il y a besoin de mettre à nu les règles et les objectifs du système capitaliste, d'expliciter les raisons des échecs des politiques mises en uvre, de donner à voir dans leur propre complexité, des véritables réponses alternatives. Cela nous appelle à un formidable effort de formation et de politisation de nos rapports à la société et donc de notre propre militantisme. Ne nous laissons pas ébranler par ce bon sens trompeur, puisons dans la profondeur de notre idéal. Contrer les solutions simplistes, appelle la force de l'argumentation dans une écoute réelle mais non statique. Nous croyons que la société des hommes et des femmes est à bâtir ensemble. Nous ne voulons pas que des idées reçues, des peurs, des colères soient détournées pour imposer plus d'injustices et d'inégalités encore. Le populisme s'attaque aux fondements de la démocratie, il nie le débat politique, il veut tuer les intelligences, comme l'a souligné André de Seine et Marne. Ce n'est pas une solution, c'est un piège.
La gauche elle-même, qui n'a pas su endiguer cette montée du populisme, est profondément en question. Elle n'a pas su répondre aux attentes, elle n'a pas été capable de proposer un horizon mobilisateur, elle n'a pas eu toujours le courage nécessaire dans son positionnement. Un seul exemple : le droit de vote des résidents étrangers. Pour notre part, au yeux d'hommes et de femmes, nous avons pu incarner l'espoir que ce monde change, un espoir possible, un espoir à portée de main. Cet espoir a été déçu à plusieurs reprises. Pour recréer l'espoir, nous devons être des hommes et des femmes de terrain qui jouent leur rôle pleinement, qui portent des révoltes, qui ouvrent des brèches, qui travaillent au rassemblement de notre peuple. Mais nous devons également porter avec audace des réformes ambitieuses qui mettent en cause la loi de l'argent, la confiscation des pouvoirs, la mondialisation capitaliste, et qui mettent au centre l'individu, la démocratie et un monde de coopération et de partage. Nous devons être présents dans le même temps, le même mouvement dans l'action concrète et le débat d'idées. L'un ne peut aller sans l'autre, c'est l'un des enseignements forts que je tire de notre réflexion aujourd'hui. Entendre la vie telle qu'elle est, telle qu'elle est ressentie, c'est un acte primordial pour comprendre le réel et le transformer, c'est un acte primordial pour démarrer des cheminements avec ceux qui nous entourent. Comment faire la route avec celui qui trime et montre du doigt son voisin érémiste pour faire la part du général et du particulier ? Comment faire face à cette conception du travail développée par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qui lui donne d'autant plus de valeur symbolique que les salaires sont bas et les conditions de vie dégradées ? Oui, il faut revaloriser le travail pour tous, c'est une valeur forte, mais un travail libéré. C'est le sens de notre proposition sécurité emploi formation. Ce combat passe aussi par le développement de la culture et de la création. Il ne s'agit pas de suppléments d'âme, mais d'éléments essentiels pour regarder le monde, l'inventer, être heureux. La culture et la création, trop souvent menacées nous construisent comme homme et femmes libres. C'est bien là ce qui dérange ! Pour rassembler, la politique doit prendre à bras le corps sa raison d'être : incarner les aspirations au bonheur et changer le monde. Il suffit de la tiédeur et de la soumission ! Il suffit du manque de courage et de volonté ! Pour contrer les mirages qui nous assaillent, il faut que se précise une alternative politique au capitalisme. Pour combattre la tentation et l'illusion populiste, c'est cela qu'il nous faut faire avancer : l'idée qu'un monde de justice, de démocratie et de liberté est possible. Et qu'il n'est possible qu'avec eux !
III- Il nous faut passer à l'offensive
1- C'est l'essentiel qui est en question dans le combat contre le populisme
Face aux valeurs rétrogrades avec lesquelles la droite, pressée par l'extrême-droite, tente de façonner la société, nous devons assumer le débat d'idées exigeant qui s'impose. C'est un combat fondamental, qui met en jeu nos valeurs profondes, qui interroge la nature même de l'humanité, qui nous entraîne sur le terrain du sens. N'est-ce pas de cela dont nous avons tant besoin aujourd'hui : de quêtes de sens ? Il ne faut pas craindre d'être à contre-courant, si l'on est en accord avec soi-même, si l'on porte des idées qui en valent la peine. Face à cette tentation d'un ordre imposé, nous devons proposer le respect et l'harmonie sociale. Pour vivre ensemble, faut-il monter des grilles, mettre des caméras partout, construire des ghettos et stigmatiser les jeunes ? Quels hommes, quelles femmes sommes-nous en train de façonner dans cette société ? Face à la loi du plus fort, nous devons prôner la solidarité. Face aux tentations de rejet, nous devons construire le tous ensemble, nous voulons de l'éducatif pour ne pas avoir besoin de menottes, nous voulons dès le départ permettre à chacun de se forger comme individu libre et responsable. Ayons le courage de porter ces idées ! Face à l'individualisme et au leurre du mérite, nous devons parler de droit, de partage et d'égalité. La société ne doit pas être un marché où chacun se débat seul, où l'argent est l'unique boussole, où les inégalités sont la règle. Face à la division, nous devons faire vivre la fraternité, le tous ensemble. Face à l'idée selon laquelle il nous faudrait une élite, et pourquoi pas un chef, nous devons faire vivre la démocratie participative et donner la parole au plus grand nombre. Face à la peur et au rejet de l'autre, nous devons afficher la force du collectif, et la confiance en un avenir meilleur. Contre le choix de l'arnaque, de l'opacité, de la tromperie, oui, décidément, nous faisons le pari de l'intelligence !
2- Il y a là un combat politique de grande ampleur à mener.
Ce combat doit donner du souffle à notre engagement militant, il doit donner de la perspective à tout ce que nous faisons. Je crois que notre débat aujourd'hui a montré qu'entre le combat pour changer la réalité sociale, la réalité des vies quotidiennes et le nécessaire débat d'idées contre le populisme, la défense des valeurs et leur progrès doivent se faire dans la mêlée du quotidien, dans la riposte aux projets de la droite. Il est nécessaire pour autant de faire face frontalement à la haine, au racisme à toutes les violences et aux mises en cause des droits de l'être humain. C'est cela rendre à la politique sa portée. Il y a un énorme travail militant devant nous, pour qu'autour de nous chaque individu prenne conscience de ce qu'il est, de ses capacités, de son apport au collectif. La situation nous appelle au courage. Le courage de regarder la crise politique en face tout en combattant le slogan facile du " tous pourris ". Le courage d'assumer nos idées et de ne pas laisser passer les remises en cause de la démocratie qui se terrent derrière ce nouveau système d'idées populistes. Le courage de réagir lorsque le érémiste, l'immigré, le jeune, le salarié de la fonction publique sont désignés comme boucs-émissaires des problèmes que nous rencontrons. Le problème, ce ne sont pas les hommes et les femmes qui essaient de vivre dignement dans ce pays, à qui le gouvernement déclare la guerre. Le problème, c'est la loi du fric qui impose partout des logiques avides, avares, aveugles. En un mot inhumaines. Ne nous trompons pas de colère, ne nous trompons pas d'objectifs, ne trompons pas nous même notre propre humanité. L'émancipation humaine n'a pas de barreaux à ses fenêtres !
En fin de compte, c'est de communisme dont nous avons besoin. Pour que notre combat soit porteur, il nous faut résolument travailler à l'élaboration d'une alternative au capitalisme, créer les conditions de rassemblements forts et déterminés. Alors, nous pourrons faire pièce aux impasses qui nous sont opposées. Le communisme fait appel à l'intelligence de tous et de chacun pour imaginer en toute conscience les solutions solidaires aux questions qui se posent et les luttes et rassemblements à mettre en mouvement pour avancer. C'est un pari audacieux, qui invite à dire à chaque homme et à chaque femme que sa vie a de la valeur, que sa parole compte, que chacun est capable, que chacun a des droits, que chacun a sa place. C'est un pari audacieux, celui d'avoir envie de vivre ensemble, de mieux vivre ensemble. C'est un pari audacieux que ce message : réfléchissons et agissons ! Pour cela, je crois en l'engagement militant, combat du quotidien qui s'adresse aux hommes et aux femmes dans leur dignité, qui leur transmet un message d'espoir. C'est dans les entreprises, dans les immeubles, dans les quartiers, que se gagne la bataille qui est engagée. Pour nous y aider, ne pourrait-on pas réfléchir à diffuser une brochure populaire sur le thème : " idées simples, idées fausses ". C'est chacun-chacune, autour de soi qui peut faire avancer l'espoir et la fraternité. Chaque geste compte pour faire échec à ces idées noires, chaque parole vaut la peine, chaque rencontre pèse lourd. On nous dit souvent : " quand vous étiez dans les quartiers, il y avait de la solidarité. " Nous ne referons pas ce qui fut, mais nous avons le devoir d'y travailler à notre façon d'aujourd'hui. Là où trop d'hommes politiques portent la pédagogie du renoncement, portons l'idée que l'espoir est possible. L'expérience rapportée par Alain de Maubeuge en témoigne.
Inscrire ces défis dont nous parlons aujourd'hui dans la préparation de notre congrès est un acte essentiel pour garantir la pertinence de nos réflexions. Une partie des réponses aux questions qui nous sont posées réside dans l'issue de ces échanges. Nous avons besoin de proximité, de débat et d'une alternative. L'écoute, la proximité avec notre peuple doivent être notre force. Mais on m'a bien compris : il ne s'agit pas d'une attitude mièvre, fade, clientéliste. Il s'agit de bâtir ensemble en ne cédant pas sur l'essentiel, en s'appuyant sur l'essentiel. En d'autres temps, sous d'autres formes, ce combat a déjà existé. En témoignent ces quelques mots empruntés à Victor Hugo : " Voici la différence entre nos deux utopies. Vous voulez la caserne obligatoire, moi je veux l'école. Vous rêvez l'homme soldat, je rêve l'homme citoyen. Vous le voulez terrible, je le veux pensif. Vous fondez une République de glaives, je fonde Je fonderais une République d'esprits ". Si nous conjuguons ce que nous sommes, les ingrédients sont réunis pour parvenir à recréer l'espoir, à recréer du sens, à recréer du commun, en fait, à recréer du politique.

(source http://www.pcf.fr, le 20 décembre 2002)