Déclaration de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, sur la position de la France sur la situation en Serbie et notamment la reconnaissance des élections municipales remportées par l'opposition, Paris le 13 janvier 1997.

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Circonstance : Entretien de M. de Charette avec Mme Vesna Pesic, dirigeante de la coalition serbe, à Paris le 13 janvier 1997

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, j'ai été très heureux de recevoir aujourd'hui Mme Pesic, responsable de l'alliance civique avec laquelle nous avons longuement examiné la situation qui prévaut aujourd'hui à Belgrade. Mme Pesic m'a donné de façon détaillée, l'analyse de la situation, le point de vue et les idées qui sont les siennes et celles de l'opposition pour sortir la Serbie de la crise politique profonde dans laquelle elle se trouve. Je voudrais vous rappeler, Mesdames et Messieurs que la France est, depuis des générations, l'amie de la Serbie. Elle est, pour des raisons qui tiennent à la géographie et qui tiennent à notre Histoire commune, l'amie du peuple serbe. Français et Serbes ont beaucoup de valeurs communes.

C'est la raison pour laquelle nous attachons une importance majeure au retour de la démocratie à Belgrade. Tout au long de cette crise, je n'ai pas cessé de dire avec insistance aux autorités de Belgrade que le temps où l'on pouvait effacer les élections, où l'on pouvait ignorer la volonté populaire, où l'on pouvait annuler les élections, est en Europe révolu. Nous voulons une Europe démocratique. Aussi bien, la France a-t-elle, depuis le début de la crise - et elle continuera de le faire avec la plus grande fermeté - fait pression pour que cette crise trouve une issue pacifique et démocratique. L'issue est claire. Il faut que les élections municipales soient considérées et que leurs résultats soient acceptés par l'ensemble des parties en cause et naturellement, d'abord, par le pouvoir en place. La mission conduite au nom de l'OSCE par M. Gonzales, ancien président du gouvernement espagnol, personnalité européenne de grand renom et de grande sagesse, a abouti à des conclusions précises. Elles disent que, dans un certain nombre de villes de Serbie et dans certaines circonscriptions à Belgrade, c'est l'opposition qui a emporté les élections. Il faut que ce résultat soit désormais la loi en Serbie.

C'est ce que j'ai dit à Mme Pesic, comme je l'ai déjà dit aux autorités serbes. Nous souhaitons naturellement que le dialogue puisse reprendre et nous souhaitons que ce dialogue soit fait sur la base des réalités démocratiques de la Serbie. La France, amie de la Serbie est aussi amie de la démocratie en Serbie.

Je voudrais rendre hommage à la sagesse, au sérieux, à la modération mais aussi à l'extrême détermination de Mme Pesic et je voudrais enfin lui souhaiter bon courage dans la mission qui est la sienne.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 octobre 2001)