Interview de M. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, à Radio classique le 24 septembre 2002, sur la filière laitière.

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Média : Radio Classique

Texte intégral

Emmanuel CUGNY
Classique Affaire Plus. Bon petit déjeuner peut-être devant un bol de lait bien chaud. Avant d'arriver sur votre table le précieux breuvage suit un parcours bien organisé, il faut dire qu'il représente un important marché à travers la planète. Un secteur dont on va faire le bilan à Paris, à l'occasion de CONGRILAIT. C'est le congrès mondial de la filière laitière qui s'ouvre aujourd'hui dans la capitale. Près de 2000 congressistes en provenance de 80 pays sont attendus pour débattre de grands thèmes d'actualité liés à leur activité bien sûr. Des thèmes comme l'état de la production. Alors sur ce point, la production laitière Anissa EL JABRI a interrogé Jean-Michel LEMETAYER le président de la FNSEA et bien sûr président de Congrilait.
Jean-Michel LEMETAYER
On a une filière qui a évolué de manière un peu différente, puisque quand en Europe on s'est imposé la maîtrise de la production avec les quotas laitiers, on a l'océanique qui a plutôt développé sa production. Je pense à la Nouvelle-Zélande et l'Australie en particulier. Une production qui est plutôt stable en Amérique du Nord, avec les Etats-Unis et le Canada et puis des pays qui commencent à se développer. Je pense en particulier à l'Inde on n'imagine pas que si on met de côté la référence que représente l'Europe, c'est-à-dire l'Union à 15, c'est l'Inde qui est le premier pays producteur de lait au monde avec 80 millions de tonnes quand nous en Europe nous produisons de l'ordre de 115 millions de tonnes et les Etats-Unis 70 millions de tonnes.
Anissa EL JABRI
La filière française dans tout ça ?
Jean-Michel LEMETAYER
La filière française dans tout ça ce n'est quand même pas neutre. Parce que la filière française c'est 23, 24 millions de tonnes c'est encore un peu plus de 130 000 exploitations laitières. Donc c'est une activité économique très importante, parce qu'il y a le maillon production, les producteurs, mais il y a aussi un nombre d'entreprises extrêmement dynamiques. Et c'est aussi tout ça que l'on retrouve au congrès.
Anissa EL JABRI
Quoi qu'il en soit, du côté de la consommation, est-ce que les manières de consommer restent dépendantes des habitudes locales ? Ou est-ce que ça le devient de moins en moins ?

Jean-Michel LEMETAYER
On a d'abord des habitudes locales mais c'est vrai qu'elles évoluent. Le meilleur exemple étant l'évolution de consommation des fromages. La France est un pays de traditions fromagères. Nous, nous stagnons plutôt en terme de niveau de consommation mais on voit beaucoup de pays qui avaient une tradition de lait de consommation qui petit à petit évoluent vers des consommations de fromages. Le savoir-faire notamment d'un pays comme le nôtre et de grandes entreprises a fini par s'exporter et je pense à l'exportation vers le Japon, l'exportation de fromages vers les Etats-Unis. Canada, Etats-Unis sont aussi des pays en plein développement de consommation de fromages.
Anissa EL JABRI
Aujourd'hui le consommateur est de plus en plus exigent sur la traçabilité des produits. Est-ce que c'est aussi le cas pour le lait ?
Jean-Michel LEMETAYER
Les producteurs de lait sont résolument engagés dans cette sécurité sanitaire. On n'est jamais à l'abri d'un problème de listéria par exemple. Mais c'est vraiment qu'il y a quelque chose qui a échappé, parce que les situations de contrôle sont énormes et puis le lait c'est aussi le goût. C'est des produits du terroirs, je pense que si on veut que le consommateur ait toujours confiance, ça passe par des devoirs de la part des producteurs.
Emmanuel CUGNY
Congrilait, le congrès mondial de la filière laitière s'ouvre aujourd'hui à Paris. Classique Affaires Interview, Jean-Michel LEMETAYER président de la FNSEA et de CONGRILAIT répondait à Anissa EL JABRI.

(source http://www.agri02.com, le 29 novembre 2002)