Texte intégral
C'est un grand honneur et un grand plaisir pour moi que de me trouver ce soir parmi vous, acteurs de l'innovation en France. Les noms de vos entreprises évoquent autant d'initiatives audacieuses, autant de réussites, toutes marquées du sceau de l'innovation.
Cette culture de l'entreprise dont vous êtes les exemples, je souhaite qu'elle se diffuse à l'ensemble des acteurs de la recherche et de l'innovation, à commencer par les plus jeunes d'entre eux.
Aussi, lorsque les responsables de Croissance Plus m'ont proposé de participer à l'un de vos débats, et je les en remercie vivement, c'est avec enthousiasme que j'ai accepté de venir écouter en direct vos témoignages et vos avis et de partager avec vous l'état de nos réflexions.
La devise de Croissance Plus, innover, entreprendre, réussir, sonne comme un défi.
Tout est dit, ou presque, dans ce triptyque. Il résume l'ambition de l'entrepreneur : chercher un concept innovant pour le transformer en produit ou service et aboutir à la réussite, couronnement d'un parcours collectif et récompense du goût d'entreprendre.
Ces trois infinitifs, innover, entreprendre, réussir peuvent aussi bien s'entendre comme des impératifs : innovez, entreprenez, réussissez ! Et je sais que vous êtes nombreux ici ce soir à savoir innover, entreprendre et réussir. Je m'en réjouis et vous en félicite chaleureusement.
A travers sa devise et son action, Croissance Plus place l'entreprise au coeur de notre croissance économique.
Elle fédère des entreprises à forte croissance et des sociétés partenaires qui incarnent, chacune à leur manière, un modèle entrepreneurial.
Elle oeuvre également pour mieux faire connaître le statut de l'entrepreneur et assurer une présence constante et attentive auprès des pouvoirs publics en étant force de réflexion et de proposition.
Ce n'est qu'un juste retour des choses qu'à leur tour, les autres acteurs économiques, sociaux ou politiques viennent à votre rencontre comme je le fais ce soir, pour vous entendre et vous exprimer à leur tour leur point de vue.
L'entreprise, moteur de notre croissance économique
"L'entreprise, moteur de notre croissance économique et acteur essentiel de notre construction sociale" : telle est la vision du gouvernement. Le Premier ministre a déjà eu l'occasion de proposer au pays de partager cette conviction. Je ne doute pas qu'il la réaffirmera dans quelques semaines devant vous.
C'est une conviction, n'en doutez pas, pleinement partagée par le Ministère chargé de la Recherche et des Nouvelles Technologies ; l'accent étant plus particulièrement dirigé vers les entreprises qui investissent et innovent en recherche.
Aujourd'hui, la recherche et l'innovation sont deux leviers essentiels et indissociables d'une politique de croissance économique et de création d'emploi - la recherche étant pour une large part à l'origine de l'innovation.
En effet, c'est bien souvent à partir de travaux, patients ou accélérés, de recherche que l'on innove. C'est également de plus en plus à partir de travaux de recherche que l'on entreprend - y compris à partir des travaux de la recherche académique. Les chercheurs du secteur public sont de plus en plus nombreux à entreprendre ou à participer activement au transfert de leurs résultats vers la sphère économique. C'est une des priorités du Gouvernement que leur nombre s'accroisse fortement dans les années à venir.
La recherche, étroitement liée à une politique de l'innovation, est au coeur de notre ambition de développement économique et social. Le Premier ministre lui-même l'a souligné il y a quelques jours lors d'une rencontre avec les membres du Comité stratégique pour l'innovation, structure de réflexion d'initiative privée qu'il a accueillie à Matignon accompagné de moi-même, chargée de la Recherche, et de ma collègue Madame Fontaine, chargée de l'Industrie au sein de l'équipe gouvernementale.
La rencontre et la consultation des acteurs de la recherche en entreprise
Ma présence à Croissance Plus ce soir s'inscrit dans le cadre d'un programme de rencontres et de consultations larges avec les acteurs de la recherche en entreprise.
J'ai visité, la semaine dernière, le principal laboratoire de recherche d'une société pharmaceutique française. C'est la première d'une série de visites que j'ai programmées dans différents domaines où l'innovation est reine. J'ai rencontré également plusieurs dirigeants et directeurs de la recherche de grands groupes dont des représentants du Medef.
A l'occasion de ces visites et rencontres, je souhaite mieux faire connaître et encourager les acteurs de la recherche privée qui oeuvrent de manière si utile, aux côtés de la recherche publique, pour notre excellence scientifique et notre croissance.
Je suis particulièrement fière de ces sociétés qui investissent de façon audacieuse en recherche malgré la période basse du cycle économique et qui réalisent des travaux de haute qualité.
Je pense à celles qui accordent une place essentielle aux doctorants et développent ainsi, en partenariat avec les universités et organismes publics, le socle de la recherche académique, tout en remplissant leurs objectifs stratégiques.
Je pense également à celles qui ont une ambition de forte visibilité européenne et internationale.
La politique de recherche pour un objectif de croissance économique
Le Gouvernement a pour objectif de construire une société de l'intelligence, une France de la connaissance qui soit aussi une France de la croissance.
D'un point de vue économique, cela signifie tout faire pour consacrer 3 % de notre PIB aux dépenses de Recherche et Développement à l'horizon 2010, comme l'a fixé le Président de la République. Nous sommes aujourd'hui à 2,2 %. Il nous faut donc progresser de plus de 36 % en 8 ans. C'est un effort considérable.
Mais au-delà de cet objectif financier, il y a les objectifs scientifiques et technologiques de notre pays, et plus largement de l'Europe. Je présenterai au début du mois de décembre une communication en conseil des ministres qui définira les grandes orientations de notre politique de recherche. Ces orientations sont axées pour une part sur la consolidation de la recherche fondamentale, sur la coopération européenne et internationale, sur l'effort mené pour attirer les jeunes vers les filières et les carrières scientifiques.
Mais elles sont surtout axées sur la création de conditions plus favorables à l'investissement des entreprises en recherche et sur une meilleure synergie entre recherche publique et recherche privée.
En accord avec toutes les analyses comparatives disponibles, pour réussir la croissance, nous devons encourager les entreprises à investir davantage en recherche et développement, car aujourd'hui nous sommes en retard dans ce domaine par rapport aux autres pays européens. Nos entreprises participent actuellement à hauteur de 54 % des dépenses nationales de recherche alors que dans les autres pays comparables, cette part atteint au moins le seuil de 66 %, objectif partagé au niveau de l'ensemble de l'Union européenne.
Ainsi nous avons besoin d'une forte implication de votre part, vous entreprises et chercheurs du secteur privé, à nos côtés pour atteindre l'objectif économique que nous partageons.
En retour, nous serons, gouvernement et pouvoirs publics, à vos côtés et vous aiderons à investir et à vous mobiliser encore plus en recherche pour atteindre cet objectif commun.
L'innovation est au coeur de cette politique de recherche
L'innovation est au coeur de notre politique de recherche. Il s'agit de répondre à la question : "Comment créer de la valeur à partir des connaissances et des savoirs produits par la recherche ?"
Pour cela, le Ministère chargé de la Recherche et le Ministère chargé de l'Industrie proposeront, dans les prochaines semaines, un plan de soutien à l'innovation. Je l'ai construit ces derniers mois en étroite collaboration avec Nicole Fontaine. La mise en place de ce plan global devrait permettre à la France de rattraper son retard et de revenir en quelques années au premier plan européen et mondial.
Ce plan sera au coeur de notre politique de recherche mais aussi au coeur de la politique du Gouvernement pour insuffler une nouvelle croissance. Il sera annoncé dans quelques semaines, juste après la communication sur la politique de recherche, les deux étant étroitement imbriqués.
Sans que je puisse en dévoiler le contenu, puisque les derniers arbitrages sont soumis à l'appréciation du Premier ministre, je peux d'ores et déjà indiquer que des mesures d'envergure seront incluses dans ce plan en faveur de l'innovation. Elles répondront à des besoins de fond et à des urgences du terrain.
En ce qui concerne le financement de la recherche privée, des besoins existent qu'il faut impérativement satisfaire (crédit d'impôt recherche rénové). Il faut stimuler l'investissement des entreprises elles-mêmes. Il faut aussi inciter tout citoyen concerné par les avancées de la recherche à financer la recherche (fondations).
Quelques mesures phares sont prévues en ce sens, dont certaines seront portées plus spécifiquement par le Ministère chargé de la Recherche et des Nouvelles Technologies.
Au-delà du financement de la recherche, il faut aussi améliorer son organisation, rassembler les efforts et jouer des complémentarités qui existent entre la recherche publique et la recherche privée. Il faut leur permettre de mieux travailler ensemble. Ce partenariat sera un véritable levier. Pour cela, nous privilégions trois orientations : (1) construire une stratégie nationale commune bien articulée entre les secteurs privé et public ; (2) développer des passerelles entre les deux secteurs via, par exemple, les étudiants et les réseaux ; (3) organiser la recherche publique pour lui permettre de travailler plus efficacement avec le secteur privé et faire reconnaître les efforts d'innovation et de valorisation réalisés. Comme le Premier ministre l'indiquait vendredi dernier à ses interlocuteurs, il faut accélérer les évolutions de la recherche publique et des organismes de recherche pour dynamiser le secteur et favoriser une meilleure mobilisation des chercheurs en faveur des besoins économiques et sociaux. Cette réactivité accrue correspond au souhait que beaucoup d'entre eux ont exprimé de participer pleinement au développement du pays et en recevoir la juste reconnaissance.
Un autre défi consiste à augmenter et mieux gérer la propriété intellectuelle en France. Pour cela, il faut inciter les chercheurs du secteur public comme les chercheurs des entreprises à déposer davantage de brevets. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons rester propriétaires de notre connaissance. Au-delà du dépôt de brevets, je souhaite faire comprendre que la gestion d'un portefeuille de brevets est essentielle : le dépôt de brevet en soi ne suffit pas, c'est la gestion du brevet qui crée de la valeur. En accord avec cette politique, le Ministère chargé de la Recherche joue un rôle moteur, aux côtés du Ministère chargé de l'Industrie, dans la dynamique gouvernementale visant à ratifier les accords de Londres. Cette ratification permettra de diminuer substantiellement le prix du brevet européen en limitant les traductions à trois langues officielles : l'anglais, le français et l'allemand. Nous souhaitons que ce projet soit examiné par le Parlement dans les meilleurs délais.
Pour continuer à faire entendre la voix de la Recherche sur les mesures relatives aux brevets, le Ministère chargé de la Recherche souhaite être désormais représenté au conseil d'administration de l'Institut National de la Propriété Intellectuelle. Je souhaite porter auprès des chercheurs le message fort suivant : "Le brevet, c'est d'abord une affaire de chercheurs" !
Aider à la création et à la croissance de jeunes entreprises innovantes est également l'une de nos actions prioritaires. Des mesures seront proposées pour faciliter encore davantage la création et la participation à de jeunes entreprises innovantes, notamment par les chercheurs du secteur public. Des mesures fiscales seront proposées pour encourager ces jeunes entreprises innovantes ainsi que les entrepreneurs. Je me suis engagée à pérenniser les incubateurs, lieu essentiel pour accueillir les porteurs de projets et les entreprises embryonnaires. Un relais financier sera apporté moyennant une évaluation dont les modalités seront présentées dans le plan en faveur de l'innovation. Enfin, nous travaillons sur des propositions visant à aider les jeunes entrepreneurs à trouver des financements, que ce soit en les aidant à mieux s'organiser, en créant des fonds ou en incitant les investisseurs.
Toutes ces actions n'ont de sens et de force que si nous stimulons en parallèle l'esprit d'entreprendre. Cet esprit est l'essence même de tout entrepreneur qui se lance dans l'aventure de création d'une jeune entreprise. Nous avons la responsabilité de le développer aussi tôt que possible chez les jeunes. Nous avons la responsabilité d'éveiller les vocations et de donner les premiers éléments de base à ceux dont la vocation est éveillée. Je suis convaincue de la nécessité de stimuler cet esprit d'entreprendre et de mettre en place les moyens nécessaires auprès des étudiants des universités et des grandes écoles, mais également auprès des lycées. Nous proposerons avec Nicole Fontaine et Luc Ferry une série de mesures allant dans ce sens.
Enfin toute recherche et toute innovation en France doit s'intégrer dans une dynamique européenne. L'orientation européenne de notre effort de recherche et d'innovation est essentielle à mes yeux. Cette orientation nous est commune puisque je sais que Croissance Plus est membre de Growthplus Europe, premier mouvement européen d'entrepreneurs de croissance. Nicole Fontaine et moi-même avons la volonté d'unir nos efforts pour jouer un rôle moteur dans la construction de l'espace européen de la recherche et de l'innovation.
Une attention particulière sera portée aux technologies de l'information et de la communication, une des priorités de notre action. Vous savez comme moi que le secteur des technologies de l'information et de la communication a été et reste un des plus porteurs en termes de création d'entreprises.
La mission qui m'a été confiée est de faciliter la diffusion et l'appropriation des nouvelles technologies. Elle s'inscrit dans la politique gouvernementale globale en faveur de la république numérique qui a été exposée récemment par le Premier ministre. Il s'agit du plan RE/SO 2007, " Pour une République en réseau dans la Société de l'Information " vise à donner un nouvel élan au chantier de la société de l'information.
Je me réjouis de pouvoir présenter en conseil des ministres le 4 décembre, la politique de recherche que je mènerai. L'Innovation sera au coeur de cette politique, puisque l'Innovation, c'est la création de valeurs à partir des connaissances et des savoirs produits par la recherche.
Je me réjouis donc de présenter très prochainement avec Nicole Fontaine, après le 4 décembre, les mesures gouvernementales d'un plan en faveur de l'innovation, préparé en étroit partenariat avec le Ministère de l'Industrie, à l'image du partenariat entre recherche publique et recherche privée que je souhaite voir se développer et soutenir.
Après la présentation officielle de ce plan, nous lancerons une phase de consultation auprès des différents acteurs du terrain, pour assurer le plus efficacement possible la mise en oeuvre des mesures proposées. Puis ce sera l'heure de l'action. Je souhaite que vous engagiez, à nos côtés, toutes vos forces dans ce chantier de l'innovation.
Puissions-nous relever ensemble le défi de l'innovation pour permettre à la France de revenir en quelques années au premier plan européen et mondial !
Puissions-nous transmettre le goût de la réussite que vous incarnez, et faire naître et grandir les vocations d'entrepreneurs au service de notre croissance économique !
Osons conjuguer au présent ces trois impératifs qui sont les vôtres : innover, entreprendre, réussir !
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.recherche.gouv.fr, le 27 novembre 2002)
Cette culture de l'entreprise dont vous êtes les exemples, je souhaite qu'elle se diffuse à l'ensemble des acteurs de la recherche et de l'innovation, à commencer par les plus jeunes d'entre eux.
Aussi, lorsque les responsables de Croissance Plus m'ont proposé de participer à l'un de vos débats, et je les en remercie vivement, c'est avec enthousiasme que j'ai accepté de venir écouter en direct vos témoignages et vos avis et de partager avec vous l'état de nos réflexions.
La devise de Croissance Plus, innover, entreprendre, réussir, sonne comme un défi.
Tout est dit, ou presque, dans ce triptyque. Il résume l'ambition de l'entrepreneur : chercher un concept innovant pour le transformer en produit ou service et aboutir à la réussite, couronnement d'un parcours collectif et récompense du goût d'entreprendre.
Ces trois infinitifs, innover, entreprendre, réussir peuvent aussi bien s'entendre comme des impératifs : innovez, entreprenez, réussissez ! Et je sais que vous êtes nombreux ici ce soir à savoir innover, entreprendre et réussir. Je m'en réjouis et vous en félicite chaleureusement.
A travers sa devise et son action, Croissance Plus place l'entreprise au coeur de notre croissance économique.
Elle fédère des entreprises à forte croissance et des sociétés partenaires qui incarnent, chacune à leur manière, un modèle entrepreneurial.
Elle oeuvre également pour mieux faire connaître le statut de l'entrepreneur et assurer une présence constante et attentive auprès des pouvoirs publics en étant force de réflexion et de proposition.
Ce n'est qu'un juste retour des choses qu'à leur tour, les autres acteurs économiques, sociaux ou politiques viennent à votre rencontre comme je le fais ce soir, pour vous entendre et vous exprimer à leur tour leur point de vue.
L'entreprise, moteur de notre croissance économique
"L'entreprise, moteur de notre croissance économique et acteur essentiel de notre construction sociale" : telle est la vision du gouvernement. Le Premier ministre a déjà eu l'occasion de proposer au pays de partager cette conviction. Je ne doute pas qu'il la réaffirmera dans quelques semaines devant vous.
C'est une conviction, n'en doutez pas, pleinement partagée par le Ministère chargé de la Recherche et des Nouvelles Technologies ; l'accent étant plus particulièrement dirigé vers les entreprises qui investissent et innovent en recherche.
Aujourd'hui, la recherche et l'innovation sont deux leviers essentiels et indissociables d'une politique de croissance économique et de création d'emploi - la recherche étant pour une large part à l'origine de l'innovation.
En effet, c'est bien souvent à partir de travaux, patients ou accélérés, de recherche que l'on innove. C'est également de plus en plus à partir de travaux de recherche que l'on entreprend - y compris à partir des travaux de la recherche académique. Les chercheurs du secteur public sont de plus en plus nombreux à entreprendre ou à participer activement au transfert de leurs résultats vers la sphère économique. C'est une des priorités du Gouvernement que leur nombre s'accroisse fortement dans les années à venir.
La recherche, étroitement liée à une politique de l'innovation, est au coeur de notre ambition de développement économique et social. Le Premier ministre lui-même l'a souligné il y a quelques jours lors d'une rencontre avec les membres du Comité stratégique pour l'innovation, structure de réflexion d'initiative privée qu'il a accueillie à Matignon accompagné de moi-même, chargée de la Recherche, et de ma collègue Madame Fontaine, chargée de l'Industrie au sein de l'équipe gouvernementale.
La rencontre et la consultation des acteurs de la recherche en entreprise
Ma présence à Croissance Plus ce soir s'inscrit dans le cadre d'un programme de rencontres et de consultations larges avec les acteurs de la recherche en entreprise.
J'ai visité, la semaine dernière, le principal laboratoire de recherche d'une société pharmaceutique française. C'est la première d'une série de visites que j'ai programmées dans différents domaines où l'innovation est reine. J'ai rencontré également plusieurs dirigeants et directeurs de la recherche de grands groupes dont des représentants du Medef.
A l'occasion de ces visites et rencontres, je souhaite mieux faire connaître et encourager les acteurs de la recherche privée qui oeuvrent de manière si utile, aux côtés de la recherche publique, pour notre excellence scientifique et notre croissance.
Je suis particulièrement fière de ces sociétés qui investissent de façon audacieuse en recherche malgré la période basse du cycle économique et qui réalisent des travaux de haute qualité.
Je pense à celles qui accordent une place essentielle aux doctorants et développent ainsi, en partenariat avec les universités et organismes publics, le socle de la recherche académique, tout en remplissant leurs objectifs stratégiques.
Je pense également à celles qui ont une ambition de forte visibilité européenne et internationale.
La politique de recherche pour un objectif de croissance économique
Le Gouvernement a pour objectif de construire une société de l'intelligence, une France de la connaissance qui soit aussi une France de la croissance.
D'un point de vue économique, cela signifie tout faire pour consacrer 3 % de notre PIB aux dépenses de Recherche et Développement à l'horizon 2010, comme l'a fixé le Président de la République. Nous sommes aujourd'hui à 2,2 %. Il nous faut donc progresser de plus de 36 % en 8 ans. C'est un effort considérable.
Mais au-delà de cet objectif financier, il y a les objectifs scientifiques et technologiques de notre pays, et plus largement de l'Europe. Je présenterai au début du mois de décembre une communication en conseil des ministres qui définira les grandes orientations de notre politique de recherche. Ces orientations sont axées pour une part sur la consolidation de la recherche fondamentale, sur la coopération européenne et internationale, sur l'effort mené pour attirer les jeunes vers les filières et les carrières scientifiques.
Mais elles sont surtout axées sur la création de conditions plus favorables à l'investissement des entreprises en recherche et sur une meilleure synergie entre recherche publique et recherche privée.
En accord avec toutes les analyses comparatives disponibles, pour réussir la croissance, nous devons encourager les entreprises à investir davantage en recherche et développement, car aujourd'hui nous sommes en retard dans ce domaine par rapport aux autres pays européens. Nos entreprises participent actuellement à hauteur de 54 % des dépenses nationales de recherche alors que dans les autres pays comparables, cette part atteint au moins le seuil de 66 %, objectif partagé au niveau de l'ensemble de l'Union européenne.
Ainsi nous avons besoin d'une forte implication de votre part, vous entreprises et chercheurs du secteur privé, à nos côtés pour atteindre l'objectif économique que nous partageons.
En retour, nous serons, gouvernement et pouvoirs publics, à vos côtés et vous aiderons à investir et à vous mobiliser encore plus en recherche pour atteindre cet objectif commun.
L'innovation est au coeur de cette politique de recherche
L'innovation est au coeur de notre politique de recherche. Il s'agit de répondre à la question : "Comment créer de la valeur à partir des connaissances et des savoirs produits par la recherche ?"
Pour cela, le Ministère chargé de la Recherche et le Ministère chargé de l'Industrie proposeront, dans les prochaines semaines, un plan de soutien à l'innovation. Je l'ai construit ces derniers mois en étroite collaboration avec Nicole Fontaine. La mise en place de ce plan global devrait permettre à la France de rattraper son retard et de revenir en quelques années au premier plan européen et mondial.
Ce plan sera au coeur de notre politique de recherche mais aussi au coeur de la politique du Gouvernement pour insuffler une nouvelle croissance. Il sera annoncé dans quelques semaines, juste après la communication sur la politique de recherche, les deux étant étroitement imbriqués.
Sans que je puisse en dévoiler le contenu, puisque les derniers arbitrages sont soumis à l'appréciation du Premier ministre, je peux d'ores et déjà indiquer que des mesures d'envergure seront incluses dans ce plan en faveur de l'innovation. Elles répondront à des besoins de fond et à des urgences du terrain.
En ce qui concerne le financement de la recherche privée, des besoins existent qu'il faut impérativement satisfaire (crédit d'impôt recherche rénové). Il faut stimuler l'investissement des entreprises elles-mêmes. Il faut aussi inciter tout citoyen concerné par les avancées de la recherche à financer la recherche (fondations).
Quelques mesures phares sont prévues en ce sens, dont certaines seront portées plus spécifiquement par le Ministère chargé de la Recherche et des Nouvelles Technologies.
Au-delà du financement de la recherche, il faut aussi améliorer son organisation, rassembler les efforts et jouer des complémentarités qui existent entre la recherche publique et la recherche privée. Il faut leur permettre de mieux travailler ensemble. Ce partenariat sera un véritable levier. Pour cela, nous privilégions trois orientations : (1) construire une stratégie nationale commune bien articulée entre les secteurs privé et public ; (2) développer des passerelles entre les deux secteurs via, par exemple, les étudiants et les réseaux ; (3) organiser la recherche publique pour lui permettre de travailler plus efficacement avec le secteur privé et faire reconnaître les efforts d'innovation et de valorisation réalisés. Comme le Premier ministre l'indiquait vendredi dernier à ses interlocuteurs, il faut accélérer les évolutions de la recherche publique et des organismes de recherche pour dynamiser le secteur et favoriser une meilleure mobilisation des chercheurs en faveur des besoins économiques et sociaux. Cette réactivité accrue correspond au souhait que beaucoup d'entre eux ont exprimé de participer pleinement au développement du pays et en recevoir la juste reconnaissance.
Un autre défi consiste à augmenter et mieux gérer la propriété intellectuelle en France. Pour cela, il faut inciter les chercheurs du secteur public comme les chercheurs des entreprises à déposer davantage de brevets. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons rester propriétaires de notre connaissance. Au-delà du dépôt de brevets, je souhaite faire comprendre que la gestion d'un portefeuille de brevets est essentielle : le dépôt de brevet en soi ne suffit pas, c'est la gestion du brevet qui crée de la valeur. En accord avec cette politique, le Ministère chargé de la Recherche joue un rôle moteur, aux côtés du Ministère chargé de l'Industrie, dans la dynamique gouvernementale visant à ratifier les accords de Londres. Cette ratification permettra de diminuer substantiellement le prix du brevet européen en limitant les traductions à trois langues officielles : l'anglais, le français et l'allemand. Nous souhaitons que ce projet soit examiné par le Parlement dans les meilleurs délais.
Pour continuer à faire entendre la voix de la Recherche sur les mesures relatives aux brevets, le Ministère chargé de la Recherche souhaite être désormais représenté au conseil d'administration de l'Institut National de la Propriété Intellectuelle. Je souhaite porter auprès des chercheurs le message fort suivant : "Le brevet, c'est d'abord une affaire de chercheurs" !
Aider à la création et à la croissance de jeunes entreprises innovantes est également l'une de nos actions prioritaires. Des mesures seront proposées pour faciliter encore davantage la création et la participation à de jeunes entreprises innovantes, notamment par les chercheurs du secteur public. Des mesures fiscales seront proposées pour encourager ces jeunes entreprises innovantes ainsi que les entrepreneurs. Je me suis engagée à pérenniser les incubateurs, lieu essentiel pour accueillir les porteurs de projets et les entreprises embryonnaires. Un relais financier sera apporté moyennant une évaluation dont les modalités seront présentées dans le plan en faveur de l'innovation. Enfin, nous travaillons sur des propositions visant à aider les jeunes entrepreneurs à trouver des financements, que ce soit en les aidant à mieux s'organiser, en créant des fonds ou en incitant les investisseurs.
Toutes ces actions n'ont de sens et de force que si nous stimulons en parallèle l'esprit d'entreprendre. Cet esprit est l'essence même de tout entrepreneur qui se lance dans l'aventure de création d'une jeune entreprise. Nous avons la responsabilité de le développer aussi tôt que possible chez les jeunes. Nous avons la responsabilité d'éveiller les vocations et de donner les premiers éléments de base à ceux dont la vocation est éveillée. Je suis convaincue de la nécessité de stimuler cet esprit d'entreprendre et de mettre en place les moyens nécessaires auprès des étudiants des universités et des grandes écoles, mais également auprès des lycées. Nous proposerons avec Nicole Fontaine et Luc Ferry une série de mesures allant dans ce sens.
Enfin toute recherche et toute innovation en France doit s'intégrer dans une dynamique européenne. L'orientation européenne de notre effort de recherche et d'innovation est essentielle à mes yeux. Cette orientation nous est commune puisque je sais que Croissance Plus est membre de Growthplus Europe, premier mouvement européen d'entrepreneurs de croissance. Nicole Fontaine et moi-même avons la volonté d'unir nos efforts pour jouer un rôle moteur dans la construction de l'espace européen de la recherche et de l'innovation.
Une attention particulière sera portée aux technologies de l'information et de la communication, une des priorités de notre action. Vous savez comme moi que le secteur des technologies de l'information et de la communication a été et reste un des plus porteurs en termes de création d'entreprises.
La mission qui m'a été confiée est de faciliter la diffusion et l'appropriation des nouvelles technologies. Elle s'inscrit dans la politique gouvernementale globale en faveur de la république numérique qui a été exposée récemment par le Premier ministre. Il s'agit du plan RE/SO 2007, " Pour une République en réseau dans la Société de l'Information " vise à donner un nouvel élan au chantier de la société de l'information.
Je me réjouis de pouvoir présenter en conseil des ministres le 4 décembre, la politique de recherche que je mènerai. L'Innovation sera au coeur de cette politique, puisque l'Innovation, c'est la création de valeurs à partir des connaissances et des savoirs produits par la recherche.
Je me réjouis donc de présenter très prochainement avec Nicole Fontaine, après le 4 décembre, les mesures gouvernementales d'un plan en faveur de l'innovation, préparé en étroit partenariat avec le Ministère de l'Industrie, à l'image du partenariat entre recherche publique et recherche privée que je souhaite voir se développer et soutenir.
Après la présentation officielle de ce plan, nous lancerons une phase de consultation auprès des différents acteurs du terrain, pour assurer le plus efficacement possible la mise en oeuvre des mesures proposées. Puis ce sera l'heure de l'action. Je souhaite que vous engagiez, à nos côtés, toutes vos forces dans ce chantier de l'innovation.
Puissions-nous relever ensemble le défi de l'innovation pour permettre à la France de revenir en quelques années au premier plan européen et mondial !
Puissions-nous transmettre le goût de la réussite que vous incarnez, et faire naître et grandir les vocations d'entrepreneurs au service de notre croissance économique !
Osons conjuguer au présent ces trois impératifs qui sont les vôtres : innover, entreprendre, réussir !
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.recherche.gouv.fr, le 27 novembre 2002)