Texte intégral
Pierre Ganz - L'invitée de la semaine est aujourd'hui Michèle Alliot-Marie, le ministre de la Défense. Bonjour, Michèle Alliot-Marie.
Michèle Alliot-Marie - Bonjour.
Vous avez cette semaine présenté en Conseil des ministres la loi de programmation militaire pour la période 2003-2008. Une loi qui prévoit un accroissement de 5 milliards et demi d'euros des dépenses militaires de la France dans ces années que je viens de citer, tout cela pour un total de 88 milliards 870 millions d'euros sur les 6 ans. C'est beaucoup, c'est plus que dans la période précédente ; vous nous direz donc quelle traduction technique et stratégique à ce document pour l'instant financier et c'est Vincent Nouseville, de la rédaction de L'EXPRESS, qui va vous poser notre première question.
Vincent Nouseville - Oui. De nombreux experts, ces dernières années, ces derniers mois, avaient souligné, et aussi le président de la République lors de sa campagne, qu'il y avait un retard dans les dépenses d'équipements militaires de la France ; vous semblez, à travers cette loi de programmation, vouloir rattraper ce retard. Les experts ont surtout pointé du doigt les défaillances en matière de disponibilité des matériels. Alors en quoi cette disponibilité va-t-elle s'améliorer rapidement, quels sont les premiers signes finalement d'amélioration que vous pouvez donner sur le matériel par exemple ?
La disponibilité était effectivement une des grandes préoccupations des militaires puisque, vous le savez, nombreux sont ceux qui ont souligné le pourcentage très important, dépassant parfois 50 %, de matériel cloué au sol par exemple des hélicoptères ou des avions, ou empêchés d'utilisation en ce qui concernait soit des navires soit des véhicules blindés. Si nous devons lancer de nouveaux programmes, il faut déjà que nous veillions à ce que les matériels aujourd'hui en cours soient disponibles. Des sommes très importantes, de plusieurs centaines de millions d'euros, sont consacrées effectivement à l'entretien des matériels sur la période.
Pierre Ganz - Est-ce que ça veut dire, Michèle Alliot-Marie, qu'avant 2008, terme de la loi de programmation militaire, tous les matériels existants seront opérationnels ? Est-ce qu'ils seront opérationnels fin 2003, fin 2004, vous avez un calendrier de ce type ?
Ils le seront au fur et à mesure, bien entendu.
Il y aura des priorités, un ordre de priorité.
Il n'y a pas un ordre de priorité. Il va surtout y avoir la capacité des industriels à y répondre. Chacune des armées recevra les crédits nécessaires. Je dirais que c'est au fur et à mesure des possibilités techniques que les choses vont se faire, mais je pense que d'ores et déjà, très rapidement, on va faire remonter le niveau, le pourcentage de disponibilité de tous les matériels dans toutes les armées.
Michèle Alliot-Marie, dans la configuration actuelle des forces armées, s'améliorant au fur et à mesure que les crédits, soit ceux votés en juillet soit ceux qui vont venir petit à petit, sont là, quelle pourrait être la participation française à des opérations extérieures nouvelles ? Je pense bien sûr à une éventuelle opération sur l'Irak. Est-ce qu'on est en mesure de pouvoir participer techniquement aujourd'hui ?
Il faut distinguer deux choses : les possibilités techniques et la volonté politique. En ce qui concerne les possibilités techniques, oui, nous avons les capacités, les capacités techniques, les capacités humaines, d'intervenir en cas de besoin dans un conflit.
Vincent Nouseville - Quels enseignements vous tirez malgré tout des lacunes capacitaires qui ont pu apparaître lors de ces conflits et liées à la menace terroriste, qui reste toujours très forte ? Quels enseignements vous tirez de tous ces événements pour, dans le fond, dans le lancement de la loi de programmation militaire, quels types de programmes ont été renforcés, annulés ou modifiés en fonction des enseignements qu'on peut tirer des récents événements ?
Je dirais qu'il y a deux enseignements à tirer. Le premier, c'est qu'il ne faut jamais baisser la garde. On ne peut que regretter les atermoiements, les reculs et les pertes de temps de ces dernières années. Le fait que, dans les cinq dernières années, sur la durée de la loi de programmation militaire, nous ayons perdu une année entière de budget, ce qui a conduit à retarder un certain nombre de programmes, est un élément d'affaiblissement. Il faut rattraper cela. Il faut se remettre à niveau, c'est la première des choses. Deuxièmement, il faut aussi que nous lancions dès maintenant les programmes nécessaires pour que notre armée soit adaptée aux nouvelles menaces. Ces nouvelles menaces peuvent être soit des crises localisées mais susceptibles de dégénérer en conflit, des conflits ayant une influence sur la France directement ou sur les intérêts français à l'étranger, cette menace étant bien entendu aussi le terrorisme.
Pierre Ganz - Quels sont donc les programmes dans lesquels ?
La loi de programmation militaire prend tout ceci en compte de plusieurs façons. D'abord, elle vise toutes les formes qui peuvent être celles du terrorisme. Le terrorisme peut exiger de notre part soit des réactions à longue distance pour essayer de faire disparaître les racines du terrorisme.
C'est frapper le sanctuaire.
Exactement. C'est frapper le sanctuaire, c'est ce que nous avons fait en Afghanistan.
C'est ce qui justifie par exemple une force aéronavale doublée, des avions long rayon d'action pour transporter des troupes.
C'est ce qui justifie une force aéronavale permanente. Le doublement ne vient que de la nécessité d'avoir effectivement une permanence, pour agir ou pour nous protéger.
D'où le second porte-avions donc.
Exactement. C'est également ce qui nous conduit à confirmer notre dissuasion nucléaire puisque vous avez maintenant de plus en plus de puissances régionales qui se dotent de la puissance nucléaire. Il faut que la dissuasion puisse nous permettre de nous protéger.
Mais sur ce point-là, est-ce qu'il est nécessaire forcément de travailler sur des missiles à très longue portée comme le M51, qui n'ont peut-être plus la même nécessité qu'à l'époque de la guerre froide ?
Je dirais que peut-être même au contraire, parce que quand je parle de puissances régionales susceptibles de se doter d'une capacité nucléaire
On n'a pas besoin d'attaquer la Corée ou se défendre d'une menace coréenne.
Cela dépend aussi de ce que ils sont en mesure de faire. Le problème, c'est effectivement de pouvoir exercer une dissuasion là où il y a besoin de l'exercer, où que ce soit dans le monde. Or, vous le savez très bien, notre présence permanente dans les océans n'est pas assurée dans le monde entier. Il faut que nous soyons en mesure de nous protéger quelque soit l'origine de la menace.
Donc l'allonge, c'est pour pouvoir menacer des menaces terroristes là où elles sont, dissuader.
C'est pour être en mesure d'assurer la dissuasion.
Là où elles ont, y compris à 9 ou 10 000 kilomètres.
Si notre pays est menacé par des gens qui sont à 9 ou 10 000 kilomètres, il faut bien que la dissuasion puisse s'exercer. Ensuite, je dirais que si nous revenons plus près, nous prenons également en compte cette menace terroriste en renforçant notre protection, notamment par tous les renseignements que nous pouvons avoir. Il y a un effort important dans la loi de programmation militaire pour tout ce qui concerne le renseignement.
Renseignement humain ou renseignement technique ?
Les deux. Le renseignement technique comme le renseignement humain, que ce soit le renseignement satellitaire, dans un certain nombre de cas, le renseignement
Vincent Nouseville - Pour voir mieux ce qui se passe, c'est ça ?
Exactement.
Pierre Ganz - Et ça ne suffit pas d'avoir les informations fournies par nos alliés ?
Non, nous avons besoin d'avoir une capacité d'information et de jugement sur les informations qui sont transmises. C'est quelque chose d'important et je crois que tout le monde en est d'accord. Il y a d'ailleurs des accords européens en la matière sur un certain nombre de points.
Vincent Nouseville - Est-ce que par exemple, sur l'autonomie de décision concernant la vision que vous pouvez avoir du dossier irakien et des problèmes en Irak, est-ce que vous avez le sentiment que vous avez une capacité de décision autonome par les informations que vous pouvez avoir aujourd'hui ?
Il est important pour nous d'avoir effectivement la capacité de juger les informations qui nous sont données.
Sur d'éventuels dangers, menaces.
Sur d'éventuels dangers ou menaces, nous avons un certain nombre de moyens aujourd'hui de le faire. Nous voulons encore perfectionner ces moyens. Il y a des moyens satellitaires, il y a également les drones. C'est pour cela que nous faisons un effort important en ce qui concerne les drones. Il y a toute une série de moyens matériels effectivement de renseignement. Il y a aussi les moyens humains, parce que contrairement à d'autres pays, nous pensons que le renseignement humain est également quelque chose d'important. Et donc, dans ce domaine, il y a un renforcement de personnel et notamment des personnels spécialisés dans un certain nombre de langues.
Des traducteurs, c'est ça ?
De traducteurs ; si vous voulez, cela peut se dire comme cela. Voilà sur le renseignement. Ensuite, toujours sur la protection, puisque le terrorisme nous intéresse, je dirais qu'il y a tout le travail que nous faisons sur la protection aérienne et maritime avec notamment le renforcement de notre réseau de sémaphores, que l'on a commencé à activer. Nous avons besoin de faire encore davantage en la matière. Nous avons un système en alerte de protection aérienne. Je dirais aussi que, sur le territoire, si besoin était, un effort sera fait en matière de protection et notamment d'équipement de protection sur d'éventuels théâtres d'opérations. Puis, il y a toute l'action de la gendarmerie, coordonnée d'ailleurs avec celle de la police dans le cadre de Vigipirate, qui est toujours activé et qui peut être renforcé dans certaines périodes sensibles, mobilisant là aussi plusieurs centaines d'hommes.
Pierre Ganz - Vous avez, Michèle Alliot-Marie, cette semaine, en présentant cette loi de programmation militaire, placé ce développement de la défense française dans un cadre européen, vous avez employé l'expression " nous devons être une nation cadre de la défense européenne ". Qu'est-ce que ça veut dire, est-ce que ça veut dire que la France s'arrogerait la position de conduire la défense européenne, d'être le chef d'état-major d'une défense européenne ?
Non, ce n'est pas cela, notre but. Je dirais même au contraire. Nous ne voulons pas être taxés d'arrogance ou que l'on dise que, pour la France, la construction européenne n'est qu'un élément pour se mettre en avant. C'est exactement contraire à notre position. Nous, nous pensons qu'aujourd'hui, les nouvelles formes de menace impliquent des réponses qui soient des réponses multinationales, voire internationales. Ce que nous pensons, c'est que l'Europe doit assumer sa propre défense. Il est normal que les pays européens agissent ensemble. Cela a été exprimé très fortement à plusieurs reprises par le président de la République mais pour cela il faut un leader. Nous revenons à l'idée de nation cadre, c'est-à-dire qu'il faut des gens qui disent :" nous voulons inciter tout le monde à se mettre ensemble ". Cela n'est possible qu'en étant crédible.
Mais est-ce qu'on ne rompt pas avec l'idée de Saint-Malo, quand Français et Britanniques avaient voulu donner cette impulsion, à partir du moment où on la prend ici en France avant peut-être d'aller plus loin d'aller dans la concertation avec les autres européens ?
Je ne crois pas. L'analyse que je fais de Saint-Malo, c'est que cela a été un moment très fort. Mais faute d'avoir peut-être, à l'époque, pour la France, les moyens matériels, et faute de donner les signes politiques et financiers suffisants de sa volonté de réellement construire, j'ai l'impression qu'il y a eu un certain doute de la part de nos autres partenaires européens. Je ne parle pas de la Grande-Bretagne, mais d'un doute sur notre réelle volonté de faire avancer les choses. Et j'ai constaté lorsque j'ai pu annoncer à nos partenaires européens que la France allait faire un effort particulier en matière d'équipements avec la nouvelle loi de programmation, que leur attitude a changé. A ce moment-là, ils se sont dit : " il y a peut-être effectivement quelque chose qui va se construire, ce ne sont pas que des mots et à ce moment, nous sommes prêts à y participer ". J'ai ressenti cela très fortement de la part des Espagnols, des Italiens ou des Allemands.
Vincent Nouseville - Vous vous estimez plus crédible aujourd'hui pour critiquer les pays européens qui dépensent peu en matière militaire ?
Vous savez, quand on veut non pas critiquer mais inciter les autres, il vaut mieux donner l'exemple. Je crois que c'est la première des choses.
Est-ce que vous allez pousser vos amis allemands à accélérer les décisions, notamment sur le fameux programme d'AIRBUS militaires, l'A400M, dont la décision tarde et dont la décision allemande est cruciale pour le lancement de ce programme ?
Oui, bien entendu, puisque les Allemands se sont engagés à commander 73 A400M, ce qui est l'élément principal de ce programme et permet notamment d'obtenir ces prix.
En France, c'est 50.
Oui, parce que les Allemands ont ce besoin. Ce que je sais, c'est que sur la décision de principe, les Allemands, quelle que soit d'ailleurs l'issue politique des prochaines élections, se sont engagés dans ce programme. Mais il faut tenir également compte des réalités, et des réalités politiques et électorales. Il est vrai que ce n'est pas dans une période électorale que l'on fait passer un tel dossier devant une assemblée, devant le Bundestag, puisque les décisions ministérielles nous ont été annoncées
Et vous n'avez pas de doute sur l'appui politique à ce programme ?
Ecoutez, cela a été encore répété par le chancelier Schröeder lors de la réunion bilatérale que nous avons eue dans le nord de l'Allemagne il y a quelques semaines
Pierre Ganz - Et Edmund Soiber, le candidat d'opposition.
Et Soiber s'est également prononcé en ce sens.
Une dernière question, Vincent Nouseville de L'EXPRESS.
Vincent Nouseville - Oui, on voit que le budget de la Défense américaine est en train de flamber et que les industriels américains vont en profiter. Est-ce qu'il n'y a pas un écart qui va se creuser entre et les politiques et les industriels, entre les Etats-Unis et l'Europe, et est-ce que les industriels européens sont assez forts pour contrer ce bulldozer ?
Vous savez, l'écart avec les Américains existe depuis très longtemps. Quand on voit les schémas, on voit l'effort de Défense américain. On voit à côté les Européens, et on voit qu'ils sont sur une ligne très basse, qui est à la moitié, avec en premier le Royaume-Uni, la France, et puis ensuite il y aura de nouveau un écart considérable avec l'ensemble des
Pierre Ganz - Le total des dépenses européennes ne fait pas
Vincent Nouseville - La moitié ?
Pierre Ganz - La moitié de ce que dépensent les Américains.
Si, elle fait la moitié, mais elle ne fait pas la totalité, c'est certain. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est important que l'on fasse un effort au niveau européen. C'est la politique européenne de sécurité et de défense. C'est la raison pour laquelle nous voulons inciter les autres pays européens, en dehors du Royaume-Uni et de la France, à donner l'exemple, à faire eux-mêmes un effort. Le président de la République a lancé l'idée avec ses partenaires. Si on le voulait vraiment, si tout le monde était bien d'accord pour faire une Europe de la Défense, comme tout le monde le dit d'ailleurs, il ne faudrait pas que l'on ne puisse prendre le prétexte du pacte de stabilité pour dire : " on ne peut pas faire les efforts nécessaires ". Comme la sécurité de nos concitoyens est en jeu, il faut donc réfléchir à un système qui ferait sortir les dépenses de défense du pacte de stabilité européen. Je pense effectivement que beaucoup de pays sont extrêmement intéressés par cette idée, et je crois qu'elle est aujourd'hui lancée, qu'il y a une vraie réflexion dans un certain nombre de pays européens. Ensuite, une fois que les crédits existent, le problème c'est de savoir comment et auprès de qui ils sont consommés. C'est vrai que l'industrie d'armement américaine, comme d'une façon générale d'ailleurs l'industrie américaine, fait un peu le forcing sur un certain nombre de choses. Ce que je constate, c'est que les industries d'armement européennes, et tout particulièrement françaises, sont de très bon niveau. Nous avons une expertise, nous avons une expérience, nous avons des qualités
Donc vous ne craignez pas qu'il y ait un fossé qui se creuse.
Je ne crois pas du tout qu'il y ait un fossé qui se creuse. De plus, je crois que beaucoup de ces entreprises savent s'adapter. Voyant la concurrence américaine, elles essaient de se doter aussi de la taille nécessaire pour faire face à cette concurrence. Vous avez de plus en plus d'alliances entre des entreprises de différents pays européens.
Michèle Alliot-Marie, toute dernière question au ministre de la Défense que vous êtes, parce que vous êtes le premier ministre de la Défense qui n'ait à gérer qu'une armée de métier. Votre prédécesseur a fait le passage et ceux qui étaient avant lui avaient une armée de conscription. Dans ce cadre-là, comment faire vivre le lien entre l'armée et la nation ?
C'est une véritable préoccupation. Vous avez tout à fait raison. Parler d'une armée professionnelle, cela veut dire d'abord que tous les garçons et quelques filles, mais au moins tous les garçons, ne savent pas ce que c'est que l'armée, alors que jusque-là ils le savaient. Ils en avaient une vision positive ou négative, peu importe, mais il faut donc trouver d'autres formes et les trouver d'autant plus que dans l'armée professionnelle, ne l'oubliez pas, il y a également toute la place des réservistes qui sont justement un moyen.
Il faut plus de réservistes ?
Il faut plus de réservistes, c'est ce qui est prévu. Nous avons un objectif en 2015 de 100 000 réservistes. Cette loi de programmation en prévoit 82 000, c'est donc déjà une étape importante.
Et pour ceux qui ne seront pas réservistes ?
Et même pour ceux qui ne seront pas réservistes
Comment faire ?
Je crois qu'il faut mieux faire connaître ce que sont les armées. Le ministère de la Défense, je l'ai découvert moi-aussi en partie, même si j'avais quelques notions. Le ministère de la Défense, c'est la rencontre incomparable entre la technologie la plus pointue et une éthique partagée par toutes ces femmes et par tous ces hommes. C'est vraiment quelque chose de remarquable. Je crois que dans une société où notamment les jeunes cherchent des repères et des valeurs, je crois que ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui composent les personnels du ministère de la Défense, et qui composent cette armée professionnelle, peuvent être un beau modèle.
Est-ce que vous allez prendre des initiatives pour modifier peut-être le moment de contact d'une journée ou deux qui est prévu ?
Oui, tout à fait.
Ca sera modifié ?
Sur la journée, je crois qu'il y a des choses à améliorer pour la rendre plus intéressante, pour la rendre plus attractive aussi, et pour montrer tout ce qu'il y a de passionnant à faire dans l'armée. La Défense est vraiment l'administration la plus moderne, celle où les gens sont très ouverts et où les relations sont beaucoup plus fluides qu'ailleurs dans le secteur public français.
Merci, Michèle Alliot-Marie, merci madame le ministre de la Défense. Je précise à nos auditeurs qu'ils peuvent retrouver cet entretien dans les colonnes de L'EXPRESS la semaine prochaine, sous la plume de Vincent Nouseville.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 19 septembre 2002)
Michèle Alliot-Marie - Bonjour.
Vous avez cette semaine présenté en Conseil des ministres la loi de programmation militaire pour la période 2003-2008. Une loi qui prévoit un accroissement de 5 milliards et demi d'euros des dépenses militaires de la France dans ces années que je viens de citer, tout cela pour un total de 88 milliards 870 millions d'euros sur les 6 ans. C'est beaucoup, c'est plus que dans la période précédente ; vous nous direz donc quelle traduction technique et stratégique à ce document pour l'instant financier et c'est Vincent Nouseville, de la rédaction de L'EXPRESS, qui va vous poser notre première question.
Vincent Nouseville - Oui. De nombreux experts, ces dernières années, ces derniers mois, avaient souligné, et aussi le président de la République lors de sa campagne, qu'il y avait un retard dans les dépenses d'équipements militaires de la France ; vous semblez, à travers cette loi de programmation, vouloir rattraper ce retard. Les experts ont surtout pointé du doigt les défaillances en matière de disponibilité des matériels. Alors en quoi cette disponibilité va-t-elle s'améliorer rapidement, quels sont les premiers signes finalement d'amélioration que vous pouvez donner sur le matériel par exemple ?
La disponibilité était effectivement une des grandes préoccupations des militaires puisque, vous le savez, nombreux sont ceux qui ont souligné le pourcentage très important, dépassant parfois 50 %, de matériel cloué au sol par exemple des hélicoptères ou des avions, ou empêchés d'utilisation en ce qui concernait soit des navires soit des véhicules blindés. Si nous devons lancer de nouveaux programmes, il faut déjà que nous veillions à ce que les matériels aujourd'hui en cours soient disponibles. Des sommes très importantes, de plusieurs centaines de millions d'euros, sont consacrées effectivement à l'entretien des matériels sur la période.
Pierre Ganz - Est-ce que ça veut dire, Michèle Alliot-Marie, qu'avant 2008, terme de la loi de programmation militaire, tous les matériels existants seront opérationnels ? Est-ce qu'ils seront opérationnels fin 2003, fin 2004, vous avez un calendrier de ce type ?
Ils le seront au fur et à mesure, bien entendu.
Il y aura des priorités, un ordre de priorité.
Il n'y a pas un ordre de priorité. Il va surtout y avoir la capacité des industriels à y répondre. Chacune des armées recevra les crédits nécessaires. Je dirais que c'est au fur et à mesure des possibilités techniques que les choses vont se faire, mais je pense que d'ores et déjà, très rapidement, on va faire remonter le niveau, le pourcentage de disponibilité de tous les matériels dans toutes les armées.
Michèle Alliot-Marie, dans la configuration actuelle des forces armées, s'améliorant au fur et à mesure que les crédits, soit ceux votés en juillet soit ceux qui vont venir petit à petit, sont là, quelle pourrait être la participation française à des opérations extérieures nouvelles ? Je pense bien sûr à une éventuelle opération sur l'Irak. Est-ce qu'on est en mesure de pouvoir participer techniquement aujourd'hui ?
Il faut distinguer deux choses : les possibilités techniques et la volonté politique. En ce qui concerne les possibilités techniques, oui, nous avons les capacités, les capacités techniques, les capacités humaines, d'intervenir en cas de besoin dans un conflit.
Vincent Nouseville - Quels enseignements vous tirez malgré tout des lacunes capacitaires qui ont pu apparaître lors de ces conflits et liées à la menace terroriste, qui reste toujours très forte ? Quels enseignements vous tirez de tous ces événements pour, dans le fond, dans le lancement de la loi de programmation militaire, quels types de programmes ont été renforcés, annulés ou modifiés en fonction des enseignements qu'on peut tirer des récents événements ?
Je dirais qu'il y a deux enseignements à tirer. Le premier, c'est qu'il ne faut jamais baisser la garde. On ne peut que regretter les atermoiements, les reculs et les pertes de temps de ces dernières années. Le fait que, dans les cinq dernières années, sur la durée de la loi de programmation militaire, nous ayons perdu une année entière de budget, ce qui a conduit à retarder un certain nombre de programmes, est un élément d'affaiblissement. Il faut rattraper cela. Il faut se remettre à niveau, c'est la première des choses. Deuxièmement, il faut aussi que nous lancions dès maintenant les programmes nécessaires pour que notre armée soit adaptée aux nouvelles menaces. Ces nouvelles menaces peuvent être soit des crises localisées mais susceptibles de dégénérer en conflit, des conflits ayant une influence sur la France directement ou sur les intérêts français à l'étranger, cette menace étant bien entendu aussi le terrorisme.
Pierre Ganz - Quels sont donc les programmes dans lesquels ?
La loi de programmation militaire prend tout ceci en compte de plusieurs façons. D'abord, elle vise toutes les formes qui peuvent être celles du terrorisme. Le terrorisme peut exiger de notre part soit des réactions à longue distance pour essayer de faire disparaître les racines du terrorisme.
C'est frapper le sanctuaire.
Exactement. C'est frapper le sanctuaire, c'est ce que nous avons fait en Afghanistan.
C'est ce qui justifie par exemple une force aéronavale doublée, des avions long rayon d'action pour transporter des troupes.
C'est ce qui justifie une force aéronavale permanente. Le doublement ne vient que de la nécessité d'avoir effectivement une permanence, pour agir ou pour nous protéger.
D'où le second porte-avions donc.
Exactement. C'est également ce qui nous conduit à confirmer notre dissuasion nucléaire puisque vous avez maintenant de plus en plus de puissances régionales qui se dotent de la puissance nucléaire. Il faut que la dissuasion puisse nous permettre de nous protéger.
Mais sur ce point-là, est-ce qu'il est nécessaire forcément de travailler sur des missiles à très longue portée comme le M51, qui n'ont peut-être plus la même nécessité qu'à l'époque de la guerre froide ?
Je dirais que peut-être même au contraire, parce que quand je parle de puissances régionales susceptibles de se doter d'une capacité nucléaire
On n'a pas besoin d'attaquer la Corée ou se défendre d'une menace coréenne.
Cela dépend aussi de ce que ils sont en mesure de faire. Le problème, c'est effectivement de pouvoir exercer une dissuasion là où il y a besoin de l'exercer, où que ce soit dans le monde. Or, vous le savez très bien, notre présence permanente dans les océans n'est pas assurée dans le monde entier. Il faut que nous soyons en mesure de nous protéger quelque soit l'origine de la menace.
Donc l'allonge, c'est pour pouvoir menacer des menaces terroristes là où elles sont, dissuader.
C'est pour être en mesure d'assurer la dissuasion.
Là où elles ont, y compris à 9 ou 10 000 kilomètres.
Si notre pays est menacé par des gens qui sont à 9 ou 10 000 kilomètres, il faut bien que la dissuasion puisse s'exercer. Ensuite, je dirais que si nous revenons plus près, nous prenons également en compte cette menace terroriste en renforçant notre protection, notamment par tous les renseignements que nous pouvons avoir. Il y a un effort important dans la loi de programmation militaire pour tout ce qui concerne le renseignement.
Renseignement humain ou renseignement technique ?
Les deux. Le renseignement technique comme le renseignement humain, que ce soit le renseignement satellitaire, dans un certain nombre de cas, le renseignement
Vincent Nouseville - Pour voir mieux ce qui se passe, c'est ça ?
Exactement.
Pierre Ganz - Et ça ne suffit pas d'avoir les informations fournies par nos alliés ?
Non, nous avons besoin d'avoir une capacité d'information et de jugement sur les informations qui sont transmises. C'est quelque chose d'important et je crois que tout le monde en est d'accord. Il y a d'ailleurs des accords européens en la matière sur un certain nombre de points.
Vincent Nouseville - Est-ce que par exemple, sur l'autonomie de décision concernant la vision que vous pouvez avoir du dossier irakien et des problèmes en Irak, est-ce que vous avez le sentiment que vous avez une capacité de décision autonome par les informations que vous pouvez avoir aujourd'hui ?
Il est important pour nous d'avoir effectivement la capacité de juger les informations qui nous sont données.
Sur d'éventuels dangers, menaces.
Sur d'éventuels dangers ou menaces, nous avons un certain nombre de moyens aujourd'hui de le faire. Nous voulons encore perfectionner ces moyens. Il y a des moyens satellitaires, il y a également les drones. C'est pour cela que nous faisons un effort important en ce qui concerne les drones. Il y a toute une série de moyens matériels effectivement de renseignement. Il y a aussi les moyens humains, parce que contrairement à d'autres pays, nous pensons que le renseignement humain est également quelque chose d'important. Et donc, dans ce domaine, il y a un renforcement de personnel et notamment des personnels spécialisés dans un certain nombre de langues.
Des traducteurs, c'est ça ?
De traducteurs ; si vous voulez, cela peut se dire comme cela. Voilà sur le renseignement. Ensuite, toujours sur la protection, puisque le terrorisme nous intéresse, je dirais qu'il y a tout le travail que nous faisons sur la protection aérienne et maritime avec notamment le renforcement de notre réseau de sémaphores, que l'on a commencé à activer. Nous avons besoin de faire encore davantage en la matière. Nous avons un système en alerte de protection aérienne. Je dirais aussi que, sur le territoire, si besoin était, un effort sera fait en matière de protection et notamment d'équipement de protection sur d'éventuels théâtres d'opérations. Puis, il y a toute l'action de la gendarmerie, coordonnée d'ailleurs avec celle de la police dans le cadre de Vigipirate, qui est toujours activé et qui peut être renforcé dans certaines périodes sensibles, mobilisant là aussi plusieurs centaines d'hommes.
Pierre Ganz - Vous avez, Michèle Alliot-Marie, cette semaine, en présentant cette loi de programmation militaire, placé ce développement de la défense française dans un cadre européen, vous avez employé l'expression " nous devons être une nation cadre de la défense européenne ". Qu'est-ce que ça veut dire, est-ce que ça veut dire que la France s'arrogerait la position de conduire la défense européenne, d'être le chef d'état-major d'une défense européenne ?
Non, ce n'est pas cela, notre but. Je dirais même au contraire. Nous ne voulons pas être taxés d'arrogance ou que l'on dise que, pour la France, la construction européenne n'est qu'un élément pour se mettre en avant. C'est exactement contraire à notre position. Nous, nous pensons qu'aujourd'hui, les nouvelles formes de menace impliquent des réponses qui soient des réponses multinationales, voire internationales. Ce que nous pensons, c'est que l'Europe doit assumer sa propre défense. Il est normal que les pays européens agissent ensemble. Cela a été exprimé très fortement à plusieurs reprises par le président de la République mais pour cela il faut un leader. Nous revenons à l'idée de nation cadre, c'est-à-dire qu'il faut des gens qui disent :" nous voulons inciter tout le monde à se mettre ensemble ". Cela n'est possible qu'en étant crédible.
Mais est-ce qu'on ne rompt pas avec l'idée de Saint-Malo, quand Français et Britanniques avaient voulu donner cette impulsion, à partir du moment où on la prend ici en France avant peut-être d'aller plus loin d'aller dans la concertation avec les autres européens ?
Je ne crois pas. L'analyse que je fais de Saint-Malo, c'est que cela a été un moment très fort. Mais faute d'avoir peut-être, à l'époque, pour la France, les moyens matériels, et faute de donner les signes politiques et financiers suffisants de sa volonté de réellement construire, j'ai l'impression qu'il y a eu un certain doute de la part de nos autres partenaires européens. Je ne parle pas de la Grande-Bretagne, mais d'un doute sur notre réelle volonté de faire avancer les choses. Et j'ai constaté lorsque j'ai pu annoncer à nos partenaires européens que la France allait faire un effort particulier en matière d'équipements avec la nouvelle loi de programmation, que leur attitude a changé. A ce moment-là, ils se sont dit : " il y a peut-être effectivement quelque chose qui va se construire, ce ne sont pas que des mots et à ce moment, nous sommes prêts à y participer ". J'ai ressenti cela très fortement de la part des Espagnols, des Italiens ou des Allemands.
Vincent Nouseville - Vous vous estimez plus crédible aujourd'hui pour critiquer les pays européens qui dépensent peu en matière militaire ?
Vous savez, quand on veut non pas critiquer mais inciter les autres, il vaut mieux donner l'exemple. Je crois que c'est la première des choses.
Est-ce que vous allez pousser vos amis allemands à accélérer les décisions, notamment sur le fameux programme d'AIRBUS militaires, l'A400M, dont la décision tarde et dont la décision allemande est cruciale pour le lancement de ce programme ?
Oui, bien entendu, puisque les Allemands se sont engagés à commander 73 A400M, ce qui est l'élément principal de ce programme et permet notamment d'obtenir ces prix.
En France, c'est 50.
Oui, parce que les Allemands ont ce besoin. Ce que je sais, c'est que sur la décision de principe, les Allemands, quelle que soit d'ailleurs l'issue politique des prochaines élections, se sont engagés dans ce programme. Mais il faut tenir également compte des réalités, et des réalités politiques et électorales. Il est vrai que ce n'est pas dans une période électorale que l'on fait passer un tel dossier devant une assemblée, devant le Bundestag, puisque les décisions ministérielles nous ont été annoncées
Et vous n'avez pas de doute sur l'appui politique à ce programme ?
Ecoutez, cela a été encore répété par le chancelier Schröeder lors de la réunion bilatérale que nous avons eue dans le nord de l'Allemagne il y a quelques semaines
Pierre Ganz - Et Edmund Soiber, le candidat d'opposition.
Et Soiber s'est également prononcé en ce sens.
Une dernière question, Vincent Nouseville de L'EXPRESS.
Vincent Nouseville - Oui, on voit que le budget de la Défense américaine est en train de flamber et que les industriels américains vont en profiter. Est-ce qu'il n'y a pas un écart qui va se creuser entre et les politiques et les industriels, entre les Etats-Unis et l'Europe, et est-ce que les industriels européens sont assez forts pour contrer ce bulldozer ?
Vous savez, l'écart avec les Américains existe depuis très longtemps. Quand on voit les schémas, on voit l'effort de Défense américain. On voit à côté les Européens, et on voit qu'ils sont sur une ligne très basse, qui est à la moitié, avec en premier le Royaume-Uni, la France, et puis ensuite il y aura de nouveau un écart considérable avec l'ensemble des
Pierre Ganz - Le total des dépenses européennes ne fait pas
Vincent Nouseville - La moitié ?
Pierre Ganz - La moitié de ce que dépensent les Américains.
Si, elle fait la moitié, mais elle ne fait pas la totalité, c'est certain. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est important que l'on fasse un effort au niveau européen. C'est la politique européenne de sécurité et de défense. C'est la raison pour laquelle nous voulons inciter les autres pays européens, en dehors du Royaume-Uni et de la France, à donner l'exemple, à faire eux-mêmes un effort. Le président de la République a lancé l'idée avec ses partenaires. Si on le voulait vraiment, si tout le monde était bien d'accord pour faire une Europe de la Défense, comme tout le monde le dit d'ailleurs, il ne faudrait pas que l'on ne puisse prendre le prétexte du pacte de stabilité pour dire : " on ne peut pas faire les efforts nécessaires ". Comme la sécurité de nos concitoyens est en jeu, il faut donc réfléchir à un système qui ferait sortir les dépenses de défense du pacte de stabilité européen. Je pense effectivement que beaucoup de pays sont extrêmement intéressés par cette idée, et je crois qu'elle est aujourd'hui lancée, qu'il y a une vraie réflexion dans un certain nombre de pays européens. Ensuite, une fois que les crédits existent, le problème c'est de savoir comment et auprès de qui ils sont consommés. C'est vrai que l'industrie d'armement américaine, comme d'une façon générale d'ailleurs l'industrie américaine, fait un peu le forcing sur un certain nombre de choses. Ce que je constate, c'est que les industries d'armement européennes, et tout particulièrement françaises, sont de très bon niveau. Nous avons une expertise, nous avons une expérience, nous avons des qualités
Donc vous ne craignez pas qu'il y ait un fossé qui se creuse.
Je ne crois pas du tout qu'il y ait un fossé qui se creuse. De plus, je crois que beaucoup de ces entreprises savent s'adapter. Voyant la concurrence américaine, elles essaient de se doter aussi de la taille nécessaire pour faire face à cette concurrence. Vous avez de plus en plus d'alliances entre des entreprises de différents pays européens.
Michèle Alliot-Marie, toute dernière question au ministre de la Défense que vous êtes, parce que vous êtes le premier ministre de la Défense qui n'ait à gérer qu'une armée de métier. Votre prédécesseur a fait le passage et ceux qui étaient avant lui avaient une armée de conscription. Dans ce cadre-là, comment faire vivre le lien entre l'armée et la nation ?
C'est une véritable préoccupation. Vous avez tout à fait raison. Parler d'une armée professionnelle, cela veut dire d'abord que tous les garçons et quelques filles, mais au moins tous les garçons, ne savent pas ce que c'est que l'armée, alors que jusque-là ils le savaient. Ils en avaient une vision positive ou négative, peu importe, mais il faut donc trouver d'autres formes et les trouver d'autant plus que dans l'armée professionnelle, ne l'oubliez pas, il y a également toute la place des réservistes qui sont justement un moyen.
Il faut plus de réservistes ?
Il faut plus de réservistes, c'est ce qui est prévu. Nous avons un objectif en 2015 de 100 000 réservistes. Cette loi de programmation en prévoit 82 000, c'est donc déjà une étape importante.
Et pour ceux qui ne seront pas réservistes ?
Et même pour ceux qui ne seront pas réservistes
Comment faire ?
Je crois qu'il faut mieux faire connaître ce que sont les armées. Le ministère de la Défense, je l'ai découvert moi-aussi en partie, même si j'avais quelques notions. Le ministère de la Défense, c'est la rencontre incomparable entre la technologie la plus pointue et une éthique partagée par toutes ces femmes et par tous ces hommes. C'est vraiment quelque chose de remarquable. Je crois que dans une société où notamment les jeunes cherchent des repères et des valeurs, je crois que ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui composent les personnels du ministère de la Défense, et qui composent cette armée professionnelle, peuvent être un beau modèle.
Est-ce que vous allez prendre des initiatives pour modifier peut-être le moment de contact d'une journée ou deux qui est prévu ?
Oui, tout à fait.
Ca sera modifié ?
Sur la journée, je crois qu'il y a des choses à améliorer pour la rendre plus intéressante, pour la rendre plus attractive aussi, et pour montrer tout ce qu'il y a de passionnant à faire dans l'armée. La Défense est vraiment l'administration la plus moderne, celle où les gens sont très ouverts et où les relations sont beaucoup plus fluides qu'ailleurs dans le secteur public français.
Merci, Michèle Alliot-Marie, merci madame le ministre de la Défense. Je précise à nos auditeurs qu'ils peuvent retrouver cet entretien dans les colonnes de L'EXPRESS la semaine prochaine, sous la plume de Vincent Nouseville.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 19 septembre 2002)