Texte intégral
Je ne crois pas à l'UMP. Je ne crois pas au parti unique. C'est une structure sans projet, un grand rendez-vous sans idée ; il n'y a pas de ligne, pas de direction, pas d'autre objectif que le slogan des nouveaux cabris : "l'Union ! l'Union ! l'Union !" Mais l'Union pour quoi faire ? l'Union pour faire masse ou l'Union pour faire des réformes qui aillent dans le sens du si nécessaire redressement national ?
Le grand risque de l'UMP, c'est de sacrifier les idées aux structures et de vouloir faire entrer tout le monde dans le même moule.
Certes, dans un premier temps du moins, cette nouvelle entité impressionnera par sa taille. Ce sera un mastodonte aux allures irrésistibles de moderne dinosaure. Mais les dinosaures, l'histoire l'a montré, n'ont pas d'avenir.
Cet hyperparti godillot sera un hypercentre. Je recommande de ne pas aller s'y confondre et s'y perdre à tous ceux qui croient que ce sont les idées qui mènent la politique et assurent les victoires durables.
L'UMP sera un grand parti centriste et eurofédéraliste, forcément réducteur ; un parti qui fera l'impasse sur le problème essentiel de la politique aujourd'hui : que fait-on de la France ? En effet, notre pays est en train de perdre à la fois son identité et sa souveraineté, ce qui condamne les Premiers ministres successifs à faire de la politique "cosmétique", tel un président de conseil général avec un agenda alternant les états généraux de la sécurité routière et la gestion du calendrier scolaire. Pendant ce temps-là, la France s'enfonce et s'abîme. Les peuples qui sortent de l'histoire sont ceux-là même qui cherchent à guérir les effets des maux dont ils chérissent les causes. Précisément, en France aujourd'hui, on n'ose plus remonter aux causes.
Les causes de quoi ? de l'impuissance publique, c'est-à-dire d'une situation dans laquelle un Premier Ministre ne peut pas tenir la promesse électorale de baisse de la TVA parce qu'il n'en a plus le pouvoir ; une situation dans laquelle il ne peut même plus, sous peine de condamnation européenne, imposer la langue française sur le territoire de la France, pour l'étiquetage des denrées dans les magasins. En d'autres termes, une situation dans laquelle le pouvoir n'a plus le pouvoir. Tout ce qui concerne par exemple les problèmes d'immigration va glisser entre les mains de Bruxelles à partir du 1er janvier 2004, par simple application du traité d'Amsterdam.
Aujourd'hui, le budget, la fiscalité, les contrôles aux frontières, la pêche, l'agriculture, bref l'économie, le droit, le mode de vie, tout nous échappe désormais.
Or ce grand dessaisissement est un sujet tabou. Le souverainisme populaire et républicain est perçu comme une grave dissidence et un signe d'amoralité. On s'apprête même à faire adopter une "constitution européenne" : qui dit "constitution" dit "Etat". Qui dit nouvelle "constitution" dit nouvel "Etat". Croyez-vous que l'UMP acceptera de débattre de cette question qui revient finalement à discuter du point de savoir ce qu'on fait de la Vème République fondée par le Général de Gaulle ?
Quelques semaines après une victoire populaire sans précédent, et alors que la gauche ne se relève pas d'avoir trahi le peuple, le nouvel hypercentre, à son tour, risque de se détourner de cette question centrale : à quoi sert la politique si la France disparaît ?
Il serait imprudent, pour le Premier Ministre, de mettre tous ses ufs dans le panier de l'UMP. Il serait dangereux de réduire la Majorité à la seule UMP. Et puis, il faudra bien que les déçus de l'UMP aillent quelque part . C'est pourquoi je pense que le seul avenir pour la droite est d'être une droite plurielle, respectant les sensibilités et donc la liberté d'expression et l'indépendance des formations qui la composent.
C'est dans cet esprit que le Mouvement Pour la France prendra toute sa place dans les semaines et mois à venir.
(source http://www.mpf-villiers.org, le 30 septembre 2002)
Le grand risque de l'UMP, c'est de sacrifier les idées aux structures et de vouloir faire entrer tout le monde dans le même moule.
Certes, dans un premier temps du moins, cette nouvelle entité impressionnera par sa taille. Ce sera un mastodonte aux allures irrésistibles de moderne dinosaure. Mais les dinosaures, l'histoire l'a montré, n'ont pas d'avenir.
Cet hyperparti godillot sera un hypercentre. Je recommande de ne pas aller s'y confondre et s'y perdre à tous ceux qui croient que ce sont les idées qui mènent la politique et assurent les victoires durables.
L'UMP sera un grand parti centriste et eurofédéraliste, forcément réducteur ; un parti qui fera l'impasse sur le problème essentiel de la politique aujourd'hui : que fait-on de la France ? En effet, notre pays est en train de perdre à la fois son identité et sa souveraineté, ce qui condamne les Premiers ministres successifs à faire de la politique "cosmétique", tel un président de conseil général avec un agenda alternant les états généraux de la sécurité routière et la gestion du calendrier scolaire. Pendant ce temps-là, la France s'enfonce et s'abîme. Les peuples qui sortent de l'histoire sont ceux-là même qui cherchent à guérir les effets des maux dont ils chérissent les causes. Précisément, en France aujourd'hui, on n'ose plus remonter aux causes.
Les causes de quoi ? de l'impuissance publique, c'est-à-dire d'une situation dans laquelle un Premier Ministre ne peut pas tenir la promesse électorale de baisse de la TVA parce qu'il n'en a plus le pouvoir ; une situation dans laquelle il ne peut même plus, sous peine de condamnation européenne, imposer la langue française sur le territoire de la France, pour l'étiquetage des denrées dans les magasins. En d'autres termes, une situation dans laquelle le pouvoir n'a plus le pouvoir. Tout ce qui concerne par exemple les problèmes d'immigration va glisser entre les mains de Bruxelles à partir du 1er janvier 2004, par simple application du traité d'Amsterdam.
Aujourd'hui, le budget, la fiscalité, les contrôles aux frontières, la pêche, l'agriculture, bref l'économie, le droit, le mode de vie, tout nous échappe désormais.
Or ce grand dessaisissement est un sujet tabou. Le souverainisme populaire et républicain est perçu comme une grave dissidence et un signe d'amoralité. On s'apprête même à faire adopter une "constitution européenne" : qui dit "constitution" dit "Etat". Qui dit nouvelle "constitution" dit nouvel "Etat". Croyez-vous que l'UMP acceptera de débattre de cette question qui revient finalement à discuter du point de savoir ce qu'on fait de la Vème République fondée par le Général de Gaulle ?
Quelques semaines après une victoire populaire sans précédent, et alors que la gauche ne se relève pas d'avoir trahi le peuple, le nouvel hypercentre, à son tour, risque de se détourner de cette question centrale : à quoi sert la politique si la France disparaît ?
Il serait imprudent, pour le Premier Ministre, de mettre tous ses ufs dans le panier de l'UMP. Il serait dangereux de réduire la Majorité à la seule UMP. Et puis, il faudra bien que les déçus de l'UMP aillent quelque part . C'est pourquoi je pense que le seul avenir pour la droite est d'être une droite plurielle, respectant les sensibilités et donc la liberté d'expression et l'indépendance des formations qui la composent.
C'est dans cet esprit que le Mouvement Pour la France prendra toute sa place dans les semaines et mois à venir.
(source http://www.mpf-villiers.org, le 30 septembre 2002)