Déclaration à la presse de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, et interview à des radios françaises à New York le 13 septembre 2002, sur l'évolution de la discussion sur l'Irak à l'Onu et la priorité du retour des inspecteurs des Nations unies.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réunion de la 57ème Assemblée générale des Nations unies à New York du 10 au 16 septembre 2002 : déjeuner des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu avec le secrétaire général de l'Onu le 13

Texte intégral

(Rencontre avec la presse à New York, le 13 septembre 2002) :
Nous avons déjeuné avec le Secrétaire général, ce qui a permis, après le discours d'hier du Secrétaire général et du président Bush, de faire un premier point sur l'Iraq et d'autres questions importantes concernant l'Afghanistan, le Proche Orient.
L'essentiel était l'Iraq. C'était un premier échange de vues, il y en aura d'autres dans les prochains jours ou prochaines semaines. Il y a un assez large accord pour considérer que le problème central est celui de la prolifération et du risque posé par les armes de destruction massive.
Dans ce contexte, il apparaît que le point clé est la question du retour des inspecteurs. Nous avons donc réfléchi dans ce contexte à la meilleure façon de procéder au sein du Conseil de sécurité. A-t-on la bonne méthode ? Faut-il une ou plusieurs résolutions ?
Les choses vont prendre un peu de temps. L'objectif clair est le retour des inspecteurs. Dans un deuxième temps, si cet accord ne se faisait pas, si l'Iraq n'acceptait pas, le Conseil de sécurité devrait examiner les solutions. Cela ferait l'objet d'une deuxième délibération du Conseil de sécurité et donc d'une deuxième résolution. Cette idée, ce projet français a reçu un bon accueil de la plupart des participants. Nous envisageons, comme vous le savez, d'autres options mais personne n'est fermé à cette hypothèse.
Voilà le point de la situation.
Q - Quand vous dites que le retour des inspecteurs est le point clé pour tout le monde, cela ne semble pourtant pas être le cas des Américains, M. Bush n'en ayant même pas parlé dans son discours ?
R - Je crois qu'il n'y a pas de doute, le point clé pour tout le monde c'est le retour des inspecteurs, c'est le point central.
La position américaine, vous la connaissez et le président Bush l'a dit hier. Cela n'exclut pas que nous nous posions d'autres questions et que nous soyions préoccupés par les autres manquements de l'Iraq.
Le point primordial, le point central, c'est le problème du risque de prolifération des armes de destruction massive et, dans ce contexte, la préoccupation majeure de l'ensemble des participants, c'est le problème du retour des inspecteurs. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas d'autres préoccupations et cela n'exclut pas que l'Iraq réponde à ces préoccupations concernant d'autres points. Mais il y a une préoccupation centrale autour de laquelle nous nous retrouvons tous.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 septembre 2002)
(Interview à des radios françaises à New York, le 13 septembre 2002) :
Q - Etes-vous toujours satisfait du discours d'hier du président Bush et des rencontres que vous avez eues à midi sur l'Iraq ?
R - Nous avons procédé à un premier échange de vues entre membres permanents du Conseil de sécurité avec le Secrétaire général des Nations unies. Cela a permis de constater la détermination de l'ensemble des membres permanents du Conseil de sécurité, d'aller de l'avant, de marquer clairement notre souhait, notre détermination à lutter contre le risque de prolifération et à obtenir le retour des inspecteurs.
Q - Vous pensez qu'il y aura deux résolutions ?
R - C'est le souhait de la France. Nous estimons qu'une première résolution devrait marquer clairement les obligations de l'Iraq et devrait enjoindre ce pays d'accepter rapidement, dans un délai qui serait à fixer, le retour des inspecteurs des Nations unies. Cela marquerait clairement la cohésion du Conseil de sécurité et la cohésion de la communauté internationale vis-à-vis de l'Iraq qui serait alors placé devant ses responsabilités.
Q - Qu'allez-vous dire à la délégation iraquienne ?
R - Je rencontre demain, comme vous le savez, le ministre des Affaires étrangères iraquien et je vais lui dire très clairement l'état d'esprit des Nations unies, la détermination à faire en sorte que le risque de prolifération soit écarté.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 septembre 2002)