Texte intégral
Q - Peut-on dire que les relations diplomatiques entre la France et le Liban se sont détériorées ?
R - Bien sûr que non, pourquoi dirait-on cela ? Ce sont des relations tout à fait normales et bonnes comme d'habitude. Simplement, nous avons à traiter un problème particulier qui se pose maintenant en raison de l'évacuation du Sud-Liban par l'armée israélienne qui est une bonne chose puisque c'est l'application d'une résolution du Conseil de sécurité. Nous avons donc à décider, nous Français, ce que nous ferons ou non dans le cadre de l'éventuelle nouvelle FINUL. Nous posons des questions normales, logiques. Nous n'envoyons jamais des troupes dans une opération de maintien de la paix, où que ce soit, au Sud-Liban ou ailleurs, sans avoir vérifié quel est le contexte politique, le contexte technique, comment serait organisée cette force, quel serait son mandat, son rôle. Ce que nous faisons depuis quelques semaines en posant des questions aux Libanais, mais aussi aux Syriens et aux Israéliens est absolument logique, il n'y a aucune raison de voir, à travers cela, une amélioration ou une détérioration de relations qui sont bonnes et qui sont des relations de travail et de coopérations.
Q - Nous avons l'impression qu'il y a deux lectures pour l'application de la résolution 425. Les Libanais considèrent que la France hésite à aller au Liban, vous avez vous-même considéré que la situation était plutôt calme et que peut-être il faudrait revoir les effectifs et les plans de l'ONU. Où en est-on ?
R - C'est un bon signe, il n'y a pas d'hésitation, il y a un comportement sérieux de la part de la France. Personne n'envoie de troupes dans une opération de maintien de la paix à la légère, sans réfléchir, sans regarder quel est le contexte exact.
Nous avons été saisis par le Secrétariat général de l'ONU d'une demande de renforcement de la FINUL, ce n'est pas moi qui fait l'analyse, l'ONU elle-même est en train de se rendre compte qu'étant donné que tout se passe plutôt bien, il n'y a pas forcément de raison d'appliquer le plan tel qu'il avait été prévu au début. Je crois qu'ils sont en train de réfléchir à l'adaptation de leur propre plan, et nous, encore une fois, nous avons un comportement qui est tout sauf hésitant, puisque nous posons des questions précises. Ce qui veut dire que nous ne disons pas non, nous n'avons rien écarté, nous avons simplement tenu à vérifier quels seraient les comportements des uns et des autres. Nous demandons des garanties.
Q - Lesquelles ?
R - Nous l'avons dit à plusieurs reprises, la résolution 425 a été rédigée en 1978 pour permettre à l'Etat libanais de restaurer son autorité et la souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais. C'est une action internationale qui vient en appui des autorités nationales du pays. Il ne s'agit pas d'une mission dans laquelle on vient se substituer, ce serait d'ailleurs abusif. Etant donné que nous venons en appui, nous posons des questions normales en demandant ce que font les autorités libanaises. C'est donc l'un des éléments d'évaluation et c'est avec les indications que nous aurons recueillies de la part des autorités syriennes, libanaises et israéliennes que nous prendrons finalement notre décision. De toute façon, je rappelle que la FINUL actuelle a un mandat qui court jusqu'à la fin juillet et que nous pouvons encore prendre quelques jours pour faire cette évaluation.
Q - Ne craignez-vous pas une escalade d'ici la fin du mois de juillet ?
R - Au Proche-Orient, nous devons naturellement prendre des précautions mais je constate, comme tout le monde l'a fait que ce retrait israélien s'est passé dans de bonnes conditions, que la situation paraît stable et que les différents acteurs de toutes sortes, jusqu'ici se sont comportés de façon responsable. C'est plutôt une bonne indication mais pour prendre des décisions pour l'avenir, allant au-delà, notamment concernant une éventuelle nouvelle force, il faut peut-être y voir un peu plus clair encore.
Q - Donc, de 249, nous n'irons jamais jusqu'à 1000.
R - Je ne peux pas dire cela en termes de chiffres, il faut raisonner en termes de mission, en termes de mandat. Une force de l'ONU, sans doute, oui, mais pourquoi faire, jusqu'à quand, où ? Il faut traiter cela calmement. Il n'y a aucune raison ni de s'impatienter, ni de s'étonner, ni de réagir de façon émotionnelle sur le sujet. C'est un problème sérieux et les gouvernements qui prennent des décisions d'envoyer des troupes dans des opérations de maintien de la paix prennent des décisions graves. Nous sommes donc logiques et méthodiques.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 juin 2000)
R - Bien sûr que non, pourquoi dirait-on cela ? Ce sont des relations tout à fait normales et bonnes comme d'habitude. Simplement, nous avons à traiter un problème particulier qui se pose maintenant en raison de l'évacuation du Sud-Liban par l'armée israélienne qui est une bonne chose puisque c'est l'application d'une résolution du Conseil de sécurité. Nous avons donc à décider, nous Français, ce que nous ferons ou non dans le cadre de l'éventuelle nouvelle FINUL. Nous posons des questions normales, logiques. Nous n'envoyons jamais des troupes dans une opération de maintien de la paix, où que ce soit, au Sud-Liban ou ailleurs, sans avoir vérifié quel est le contexte politique, le contexte technique, comment serait organisée cette force, quel serait son mandat, son rôle. Ce que nous faisons depuis quelques semaines en posant des questions aux Libanais, mais aussi aux Syriens et aux Israéliens est absolument logique, il n'y a aucune raison de voir, à travers cela, une amélioration ou une détérioration de relations qui sont bonnes et qui sont des relations de travail et de coopérations.
Q - Nous avons l'impression qu'il y a deux lectures pour l'application de la résolution 425. Les Libanais considèrent que la France hésite à aller au Liban, vous avez vous-même considéré que la situation était plutôt calme et que peut-être il faudrait revoir les effectifs et les plans de l'ONU. Où en est-on ?
R - C'est un bon signe, il n'y a pas d'hésitation, il y a un comportement sérieux de la part de la France. Personne n'envoie de troupes dans une opération de maintien de la paix à la légère, sans réfléchir, sans regarder quel est le contexte exact.
Nous avons été saisis par le Secrétariat général de l'ONU d'une demande de renforcement de la FINUL, ce n'est pas moi qui fait l'analyse, l'ONU elle-même est en train de se rendre compte qu'étant donné que tout se passe plutôt bien, il n'y a pas forcément de raison d'appliquer le plan tel qu'il avait été prévu au début. Je crois qu'ils sont en train de réfléchir à l'adaptation de leur propre plan, et nous, encore une fois, nous avons un comportement qui est tout sauf hésitant, puisque nous posons des questions précises. Ce qui veut dire que nous ne disons pas non, nous n'avons rien écarté, nous avons simplement tenu à vérifier quels seraient les comportements des uns et des autres. Nous demandons des garanties.
Q - Lesquelles ?
R - Nous l'avons dit à plusieurs reprises, la résolution 425 a été rédigée en 1978 pour permettre à l'Etat libanais de restaurer son autorité et la souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais. C'est une action internationale qui vient en appui des autorités nationales du pays. Il ne s'agit pas d'une mission dans laquelle on vient se substituer, ce serait d'ailleurs abusif. Etant donné que nous venons en appui, nous posons des questions normales en demandant ce que font les autorités libanaises. C'est donc l'un des éléments d'évaluation et c'est avec les indications que nous aurons recueillies de la part des autorités syriennes, libanaises et israéliennes que nous prendrons finalement notre décision. De toute façon, je rappelle que la FINUL actuelle a un mandat qui court jusqu'à la fin juillet et que nous pouvons encore prendre quelques jours pour faire cette évaluation.
Q - Ne craignez-vous pas une escalade d'ici la fin du mois de juillet ?
R - Au Proche-Orient, nous devons naturellement prendre des précautions mais je constate, comme tout le monde l'a fait que ce retrait israélien s'est passé dans de bonnes conditions, que la situation paraît stable et que les différents acteurs de toutes sortes, jusqu'ici se sont comportés de façon responsable. C'est plutôt une bonne indication mais pour prendre des décisions pour l'avenir, allant au-delà, notamment concernant une éventuelle nouvelle force, il faut peut-être y voir un peu plus clair encore.
Q - Donc, de 249, nous n'irons jamais jusqu'à 1000.
R - Je ne peux pas dire cela en termes de chiffres, il faut raisonner en termes de mission, en termes de mandat. Une force de l'ONU, sans doute, oui, mais pourquoi faire, jusqu'à quand, où ? Il faut traiter cela calmement. Il n'y a aucune raison ni de s'impatienter, ni de s'étonner, ni de réagir de façon émotionnelle sur le sujet. C'est un problème sérieux et les gouvernements qui prennent des décisions d'envoyer des troupes dans des opérations de maintien de la paix prennent des décisions graves. Nous sommes donc logiques et méthodiques.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 juin 2000)