Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, en réponse à une question d'actualité sur la situation en Côte d'Ivoire, à l'Assemblée nationale le 4 février 2003.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Rappelons d'abord que la Côte d'Ivoire est un pays coupé en deux, un pays qui n'évite la guerre que par la présence de nos soldats sur la ligne de cessez-le-feu.
Nous avons, en effet, réuni à Marcoussis, l'ensemble des forces politiques ivoiriennes. Un accord a été signé à l'unanimité, accepté par le président Gbagbo, garanti par la communauté internationale avec le Secrétaire général des Nations unies.
A Paris, le président Gbagbo a choisi lui-même son Premier ministre, il a accepté de former un gouvernement d'union nationale avec la participation des mouvements rebelles. Ce n'est pas le choix de la France, c'est le choix des Ivoiriens. C'est le prix de la réconciliation, c'est le prix de l'intégrité territoriale, c'est le prix du désarmement des rebelles. Aujourd'hui, nous pensons qu'une solution acceptable par tous est possible. Elle peut être trouvée si chacun fait sa part du chemin. La communauté internationale unanime est là pour remercier la France et demander au président Gbagbo de respecter ses engagements.
Nous comprenons l'inquiétude de la communauté française installée en Côte d'Ivoire qui aime ce pays et qui entend y rester.
Aujourd'hui, nous voulons assurer leur sécurité ainsi que celle de toutes les communautés étrangères. C'est la mission de notre dispositif militaire et c'est pour cela que nous l'avons renforcé. Nous restons mobilisés pour sortir du blocage actuel et parvenir à la réconciliation, en liaison avec l'ensemble des chefs d'Etat africains.
C'est dans cet esprit que je me rendrai prochainement dans la région.
Hélas, j'entends ici et là des voix qui s'élèvent, je veux vous dire : a-t-on le droit de parler d'un échec de la France quand la France prend le risque de la paix et de la réconciliation ?
Bien sûr, c'est difficile, et c'est là notre devoir et c'est là notre honneur. Là, comme ailleurs, vous pouvez compter sur la France pour rester fidèle à elle-même.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 février 2003)