Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, en réponse à une question d'actualité sur la position de la France défendue à l'Onu sur la crise irakienne, au Sénat le 13 février 2003.

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Respect : voilà un joli mot. Et combien faut-il méditer sur l'importance de ce vocable dans les relations internationales aujourd'hui ! Vous ne trouverez pas dans les dernières semaines une critique déplacée ou personnelle de nos alliés de la part des dirigeants de la France, car notre diplomatie repose sur des principes : le droit et la morale. Notre politique repose sur un objectif, le désarmement de l'Iraq, sur une méthode, le choix de la sécurité collective et des Nations unies comme instance de règlement, étant admis qu'on n'a pu recourir à la force qu'en dernier recours.
Tout cela repose sur une certaine vision du monde, que nous voulons organiser en grands pôles de stabilité, où la force ne constitue pas l'élément central, et où le Conseil de sécurité représente la conscience organisée de cet édifice. Il y a aussi les exigences d'unité de la communauté internationale : exigence que nous avons défendue dans la résolution 1441, exigence de la légitimité et plus que jamais exigence d'efficacité. Pour être efficaces, il faut être unis.
Dans ce contexte, la France défend toujours les mêmes principes, au Conseil de sécurité comme à l'OTAN, où nous ne pouvons accepter de cautionner la préparation d'une attaque préventive ; alors nous plaidons au Conseil de sécurité pour une coopération active.
Nous continuons de le faire en Europe. Les chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent lundi ; ils ont rendez-vous avec l'Histoire et les peuples européens, qui savent, dans leur choix, que la guerre est toujours la pire des solutions.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2003)