Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, sur la carrière de M. Hiroshi Okuda, président du Conseil d'administration de Toyota Motor Corporation et sur l'implantation d'une usine Toyota dans le Valenciennois, Tokyo le 17 décembre 1999.

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Circonstance : Voyage de M. Jospin au Japon du 16 au 18 décembre 1999-remise des insignes d'Officier de la Légion d'Honneur à M. Hiroshi Okuda, président du Conseil d'administration de Toyota Motor Corporation le 17

Texte intégral

Monsieur le Président OKUDA,
Voici deux ans, le 9 décembre 1997, vous étiez à mes côtés à l'Hôtel de Matignon, pour annoncer que la société que vous présidez avait choisi d'installer à Onnaing, dans le Valenciennois, sa seconde usine de montage en Europe. Vous en avez posé la première pierre le 12 novembre 1998.
Peu d'entreprises symbolisent à ce point la réussite économique d'un pays.
Peu de parcours personnels se confondent à ce point avec l'histoire d'une société. Sortant de la faculté de gestion de la célèbre Université HITOTSUBASHI, vous avez commencé votre carrière en 1955. Vous en avez rapidement gravi les échelons et pris dès 1973 la direction des activités de TOYOTA MOTOR aux Philippines. Votre réussite à l'international est éclatante puisque, dès 1979, on vous confiait la direction générale du Département Asie-Océanie.
Promu membre du conseil d'administration dès 1982, vous avez coordonné la construction de deux usines à l'étranger, à TAÏWAN ainsi qu'aux Etats-Unis, dans le KENTUCKY.
Vous deveniez en 1987 un des directeurs généraux, puis en 1992 vice-président exécutif de TOYOTA MOTOR avant d'accéder en août 1995 à la présidence, le premier dirigeant à occuper ce poste qui ne soit pas issu de la famille fondatrice.
Les quatre brillantes années pendant lesquelles vous avez exercé cette fonction illustrent vos qualités d'homme de vision et de détermination, capable de fédérer autour de lui des équipes multidisciplinaires. Les performances commerciales, financières, techniques et sportives de TOYOTA pendant cette période vous doivent beaucoup. Vos orientations, vos prises de position sur le véhicule hybride, sur l'environnement, sur l'évolution de la structure du groupe TOYOTA et ses systèmes de rémunération, l'épreuve de vérité enfin qu'a constitué la cotation en bourse à New-York et à Londres en septembre de cette année témoignent de l'oeuvre accomplie.
Vous avez mis ces qualités exceptionnelles au service du NIKKEIREN. Vous les avez apportées à cette puissante organisation professionnelle en accédant le 13 mai dernier à sa présidence. Vous avez très tôt mené une délégation du NIKKEIREN en France, il y a quelques mois. L'impulsion que vous avez contribué à créer est illustrée ce soir par la présence à vos côtés de onze de ses vice-présidents.
Au-delà du dirigeant économique c'est à l'homme que je souhaite rendre hommage. Je salue tout d'abord votre épouse, Kyoko, que vous me permettrez d'associer à mes félicitations. Votre enthousiasme communicatif pour le football est bien connu. Vous avez eu l'occasion il y a quelques semaines, à Tokyo, de remettre la célèbre Toyota Cup au vainqueur de ce match désormais traditionnel Europe-Amérique latine. On connaît moins votre passion pour le judo, dont vous êtes ceinture noire. Elle vous a amené en avril 1998, dans cette même résidence, à vous entretenir longuement avec David DOUILLET, champion olympique de judo, en marge d'une réception officielle pour l'année de la France au Japon.
Monsieur le Président OKUDA,
C'est le sportif amoureux de la compétition et respectueux de ses règles, l'homme qui symbolise ce qu'il y a de meilleur dans la relation franco-japonaise -qui n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui- l'homme qui incarne la mutation économique et sociale du Japon que le Gouvernement français a voulu honorer ce soir.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 21 décembre 1999)