Déclarations conjointes de MM. Jacques Chirac, Président de la République et Martti Ahtisaari, Président de Finlande, sur l'annonce d'un voyage en Finlande, la construction européenne et la candidature de M. Trichet à la Banque centrale européenne, Helsinki le 29 avril 1998.

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Circonstance : Escale de M. Chirac à Helsinki lors de son retour du Japon, le 29 avril 1998

Texte intégral

LE PRESIDENT - Je voudrais tout dabord remercier le Président Ahtisaari de mavoir invité pour cet entretien. Son expérience et son autorité font de lui une personnalité que lon souhaite tout naturellement consulter. Je me réjouis davoir été invité en voyage officiel en Finlande lannée prochaine. Cest avec plaisir que jai accepté.
Il serait effectivement temps que la construction européenne progresse rapidement, la monnaie unique, lélargissement, les problèmes agricoles, les fonds structurels, les problèmes financiers et ceux de la politique extérieure commune et de sécurité. Naturellement, tout cela suppose une bonne concertation au sein de lUnion. Entre la France et la Finlande, il y a beaucoup de convergences, il y a beaucoup dapproches communes des problèmes. Il y a aussi beaucoup dintérêts communs, et nous attachons beaucoup dimportance, lun et lautre, à une relation plus forte entre nos deux pays pour essayer de trouver de bonnes solutions (et de bons compromis) aux problèmes qui se posent.
Cest dans cet esprit que les deux ministres des Affaires étrangères, qui se voient déjà de façon régulière, se rencontreront de façon particulière dans les prochaines semaines à Paris. De même, les deux ministres de lAgriculture se verront ici même en Finlande. Lobjectif est de discuter en permanence du problème de la construction européenne pour essayer à lavance de trouver des solutions aux difficultés qui peuvent se présenter.
Je remercie le Président de cet entretien qui a été utile pour moi et de son invitation.
QUESTION - sur la candidature de Monsieur Trichet à la direction de la BCE et sur la possibilité dun candidat de compromis ?
LE PRESIDENT - Je dirai dabord que jai la plus grande estime, je lai déjà dit publiquement, notamment à plusieurs chefs dEtat et de gouvernement européens, pour le gouverneur de la Banque de Finlande. Les choses étant aujourdhui ce quelles sont, la France a un candidat et elle le soutient.
QUESTION - sur lavenir de la crédibilité de lEurope, en cas dimpasse ce week-end ?
LE PRESIDENT - Tout dabord, je ne crois pas que ce soit grave. Il nest pas écrit dans les institutions que la décision doit être prise le 2 mai. Je crois quil serait tout de même utile de le faire non pas pour des raisons juridiques ou politiques, mais plus pour des raisons psychologiques.
QUESTION - Pensez-vous que lon va trouver un compromis ce week-end ?
LE PRESIDENT - Je lespère et je suis persuadé quen particulier la Finlande peut avoir un rôle utile à jouer grâce à sa sagesse.
QUESTION - Pouvez-vous préciser de quelle manière ?
LE PRESIDENT - Je ne lis pas dans le marc de café. Je fais confiance à tous ceux qui ont la responsabilité de se prononcer pour le faire dune façon utile.
QUESTION - sur léventuel partage de la présidence ?
LE PRESIDENT - Prenons les quelques jours qui nous séparent du 2 mai pour trouver la meilleure solution pour lEurope et pour leuro. La France a un candidat et le soutient.
Je voudrais dire aux journalistes finlandais toute ladmiration que jai pour la façon dont ils parlent français. Je les remercie de cet effort.
LE PRESIDENT AHTISAARI - Jai invité le Président Jacques Chirac à se rendre en Finlande et il ma fait lamitié de répondre favorablement à cette invitation. Nous devons à présent rechercher le moment favorable. Cette escale nous a permis un échange de vues sur un certain nombre de questions ayant trait à lUnion européenne ainsi que sur la coopération qui a lieu dans la région baltique.
Nous estimons lun et lautre quil y a lieu de renforcer nos contacts. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays auront loccasion de se rencontrer prochainement. Nos ministres de lAgriculture devront se rencontrer régulièrement. On pourra de la sorte aller de lavant dans lexamen de ces questions.
Je pense que nos deux pays sefforcent de faire en sorte que les questions actuellement en suspens au sein de lUnion européenne avancent le plus vite possible, car nous ne voulons pas que les réformes qui savèrent nécessaires au sein de lUnion européenne deviennent autant dobstacles sur la route de lélargissement.
Je remercie une fois encore le Président Chirac de mavoir donné la possibilité de cet entretien.