Déclaration de M. Léon Bertrand, Secrétaire d'Etat au tourisme, sur les mesures prévues pour développer le tourisme au cours de l'année 2003, Paris le 28 janvier 2003.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Voeux du Secrétaire d'Etat au Tourisme à Paris le 28 Janvier 2003

Texte intégral


Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
C'est aujourd'hui un moment de très grande émotion et de très grande joie, puisque je vous accueille, ici, tous ensemble, pour la première fois en tant que Secrétaire d'Etat au tourisme.
Bien sûr, j'ai déjà rencontré la plupart d'entre vous à l'occasion d'audiences, de réunions ou de visites en province, outre-mer ou à l'étranger.
Mais je mesure le privilège qui m'est donné aujourd'hui de m'adresser à l'ensemble de ce monde, j'allais dire de cette grande famille du tourisme si variée et si riche d'expérience et d'engagements.
Mais avant toute chose, bien sûr, je souhaite à vous toutes, à vous tous, et à vos proches la meilleure année 2003 qu'il vous soit possible d'espérer, aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
Cette année 2003, nous l'abordons certes avec confiance, mais aussi avec une réelle incertitude, car le monde est marqué depuis quelques temps, hélas, par des événements qui, par delà leur gravité même, sont pour vous, acteurs du tourisme, autant d'éléments d'instabilité et de risque : le 11 septembre bien sûr, mais aussi les aléas climatiques, les attentats de Djerba, Mombasa et Bali, ont gravement affecté votre activité.
Et en ce début d'année le pétrole du Prestige, les difficultés du secteur aérien, que je suis de très près avec Dominique Bussereau, ou la crise irakienne sont encore lourds de conséquences déjà observables ou potentielles, pour une activité dont les maîtres mots sont désormais devenus, la réactivité et l'adaptabilité.
De tout cela je suis bien conscient, et c'est pourquoi très prochainement, j'installerai le 11 Février, une cellule de veille permanente consacrée au tourisme qui, en complément des cellules de crise ponctuelles, permettra de mieux anticiper les grands événements de nature économique, sociale et politique, susceptibles d'affecter l'activité touristique et ainsi de prévoir mieux encore qu'aujourd'hui, les mesures nécessaires pour y faire face.
Au cours de ces premiers mois passés à la tête du Secrétariat d'Etat au tourisme, je me suis efforcé, en liaison étroite et permanente avec Gilles DE ROBIEN, dans le domaine que je viens d'évoquer comme dans les autres, de répondre en fait, à vos attentes, telles que je les ai perçues au cours de mes rencontres avec vous.
Et sans vouloir être exhaustif, je souhaite néanmoins rappeler ici quelques-unes unes des initiatives que j'ai prises dans différents domaines :
Ø Le lancement d'une mission d'inspection interministérielle sur la qualité des eaux de baignade dont le rapport vient d'ailleurs tout juste de m'être remis ;
Ø La mise en place le 7 janvier d'un groupe de travail sur la réforme de la loi du 13 juillet 1992 et, le 13 janvier un autre, sur les véhicules de loisirs ;
Ø La nomination, auprès de moi, et à ma demande, par le Premier Ministre, d'un parlementaire en mission, Madame Arlette FRANCO, députée des Pyrénées-Orientales, qui doit déposer en mai prochain un rapport sur la formation initiale et continue dans les métiers du tourisme ;
Ø Une participation active à la démarche française visant à obtenir la baisse de la TVA dans la restauration, au côté de Francis MER, de Noëlle LENOIR et de Renaud DUTREIL, notamment par des contacts systématiques avec mes collègues des pays de l'Union européenne dont l'unanimité est indispensable pour le succès de ce projet voulu par le Président de la République lui-même ;
Ø Le lancement d'une importante mission sur l'outil statistique qui vient de démarrer et qui a été confiée à l'INSEE et à l'Inspection Générale du Tourisme ;
Ø L'aboutissement si longtemps attendu, du Code du tourisme, qui verra le jour en 2003 dans le cadre d'une ordonnance consacrée à la simplification de l'action de l'Etat ;
Ø L'adaptation de la durée du travail dans l'hôtellerie restauration en liaison avec François FILLON ;
Ø La prise en compte des légitimes préoccupations des professionnels du tourisme dans les textes d'application de la loi sur le sport ;
Ø L'implication plus grande encore de notre réseau diplomatique dans la promotion de la destination France à l'étranger, notamment à l'occasion d'une participation active et d'ailleurs inédite à la conférence des ambassadeurs ;
Ø Le soutien aux professionnels touchés par les intempéries du Gard, en particulier par une implication très forte de Maison de la France et de l'ANCV ;
Ø Et puis bien sûr, pour les DOM, et en particulier ceux des Antilles, l'annonce d'un plan qui vient préluder à la présentation par Brigitte GIRARDIN de sa loi de programme sur 15 ans, et dont j'ai pu annoncer l'une des mesures phares, la détunnellisation, dès décembre, en Guadeloupe et en Martinique, grâce à un arbitrage personnel du Premier Ministre, Jean-Pierre RAFFARIN.
Vous le voyez, mais vous le saviez déjà, ces premiers mois ont été bien employés.
Mais le moment est venu, maintenant, en accord et avec le soutien amical et total de Gilles DE ROBIEN de passer à une deuxième étape de mon action, puisque après la phase que je qualifierai de réaction et de mise à niveau des problèmes pendants, il convient désormais de mettre en place une stratégie touristique de la France pour les prochaines années.
Vous ne l'ignorez sans doute pas, en effet, si le tourisme est appelé à se développer de façon considérable au fil des ans, ce sera dans un contexte de plus en plus concurrentiel, et seule la qualité pourra nous permettre de conserver notre place dans le monde.
De surcroît, il est absolument indispensable que cette croissance se fasse avec à l'esprit, la préoccupation permanente du développement durable, afin d'échapper, en particulier, à la contrainte bien connue des 80% de touristes se concentrant sur 20% du territoire.
C'est pourquoi, j'ai d'ores et déjà mis en chantier un plan qualité, dont la formation, l'accueil, la simplification, la décentralisation, la déconcentration et la normalisation sont autant d'éléments clefs.
C'est dire ici, toute l'importance que prendra dans ce contexte en 2003, la grande avancée voulue par le Premier Ministre en matière de décentralisation et de réforme de l'Etat.
L'outil touristique qui en résultera, doit en effet aboutir à cette qualité recherchée aujourd'hui par le client, qui est bien sûr, avant tout, le destinataire final de toute politique touristique.
Je prends comme il se doit ma pleine part au grand débat qui se déroule en ce moment, notamment en participant aux assises des libertés locales, et je compte bien lancer dès 2003 des réflexions et des actions de fond, en sollicitant notamment le Conseil National du Tourisme et l'Inspection Générale du Tourisme, sur les réformes de structure à apporter à l'ensemble des services de mon administration, pour répondre aux défis des prochaines années, afin de disposer des outils les plus performants et les plus adaptés pour mener mon action.
La qualité des hommes et des femmes qui travaillent dans mes services, qu'il s'agisse de la Direction du Tourisme ou des organismes rattachés, et à qui je veux rendre ici un hommage appuyé, me confirme en permanence dans l'idée que ces réformes seront réussies et profiteront à tous.
Mon objectif final, qui sera bien sûr précisé au fil des mois, est bien en fait, d'aboutir à un développement fort et harmonieux du tourisme dans notre pays, grâce à un accueil de qualité, toute l'année, sur tout le territoire, sans oublier bien sûr la dimension du tourisme social.
Car le tourisme, qui est déjà l'une des composantes essentielles de notre économie, le sera encore davantage demain, et c'est avec lui que se traiteront encore plus largement qu'aujourd'hui de nombreuses politiques publiques dont celles de l'Aménagement du territoire, notamment grâce à l'action de l'Agence française de l'Ingénierie Touristique (AFIT), du développement rural ou de la protection du patrimoine, par exemple.
Sur le plan social, l'accès aux vacances pour tous, grâce à l'ANCV et à la Bourse Solidarité vacances, a depuis longtemps montré toute son importance humaine, et en cette année 2003, une mention très particulière devra être faite à l'action en faveur de l'accès au tourisme des handicapés, ce dont je vais d'ailleurs m'entretenir dès cette semaine avec ma collègue du gouvernement en charge du problème, Marie-Thérèse BOISSEAU.
C'est dire que le chantier est immense.
Certes, mon budget, même s'il est parmi ceux qui ont légèrement augmenté dans un contexte général contraint, reste optiquement plutôt modeste.
Mais il faut rappeler ici, que plus de dix ministères majeurs, participent sur leurs crédits à l'action en faveur du tourisme, et parfois de façon considérable, comme le colloque réuni il y a quelques jours au Sénat le rappelait encore.
Car le tourisme est transversal et de cela le Premier Ministre en est particulièrement conscient puisqu'il a décidé, et m'a autorisé aujourd'hui à vous l'annoncer, qu'il réunirait, sous sa présidence, au printemps prochain, un comité interministériel consacré au tourisme, et ce pour la première fois depuis 1983.
Cette réunion sera alors l'occasion de traduire en actes, la stratégie touristique qui sera celle du gouvernement pour les prochaines années, et qui s'inspirera des grandes orientations que je viens d'évoquer devant vous.
Mesdames, Messieurs,
J'étais à Amman, en Jordanie, à la fin de la semaine pour représenter la France au congrès du Syndicat National des Agents de Voyage.
J'ai pu indiquer à cette occasion que les premiers chiffres en notre possession, laissaient penser que le nombre des touristes en France avait augmenté d'un peu plus de 2% en 2002, et je communiquerai d'ailleurs des chiffres plus complets en conseil des Ministres à la mi-février, puisque j'ai souhaité désormais présenter des statistiques sur l'année et non plus sur les saisons.
Même s'ils peuvent paraître plutôt positifs dans le contexte général que je rappelais au début de ce propos, je me garderai bien naturellement, de toute satisfaction excessive : en matière touristique, vous le savez bien, vous ici qui êtes de grands professionnels, rien n'est jamais acquis, et les événements du monde nous le rappellent hélas trop souvent.
Face à cette situation, je tiens à vous assurer que vous pourrez toujours compter sur moi, sur ma vigilance et sur ma détermination pour être en permanence votre partenaire dans la réflexion et dans l'action.
Mon origine géographique m'aide sans doute beaucoup aussi, à prendre en considération, l'importance du tourisme pour l'avenir des relations entre les peuples et donc entre les hommes.
Ma présence à Amman que je rappelais à l'instant, comme ma présence à l'investiture du Président brésilien pour représenter la France de par la volonté du Président de la République, avec qui je déjeunai d'ailleurs aujourd'hui, en compagnie du Président LULA, ne sont à cet égard, pas des hasards.
Mon vu le plus cher, en ce début d'année 2003, est que le tourisme continue à être encore davantage, comme il l'a toujours fait, un facteur de paix et de développement économique, social et culturel pour tous les peuples de cette planète.
Merci donc à toutes et à tous, qui êtes ici, merci d'être les acteurs de cette activité si importante sur le plan économique mais aussi sur le plan humain, car c'est pour moi un grand privilège d'avoir en charge un domaine où l'éthique et l'action se rencontrent aussi harmonieusement.
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.equipement.gouv.fr, le 30 janvier 2003)