Texte intégral
Je suis très heureux de vous accueillir tous ici, au Secrétariat d'Etat aux personnes âgées, à l'occasion des voeux pour cette nouvelle année.
Je salue les parlementaires présents, les personnels du ministère des affaires sociales, les représentants des associations de personnes âgées et ceux des fédérations qui oeuvrent en faveur de nos aînés.
A toutes et à tous, je souhaite une bonne et heureuse année 2003, et je forme, pour chacun de vous et tous ceux qui vous sont proches, les voeux les plus chaleureux.
Voilà sept mois maintenant que je suis entré en fonction ;
- sept mois passionnants, aux cours desquels j'ai pu, en m'appuyant sur ma propre expérience d'ancien Président du Conseil Général, prendre la pleine mesure des enjeux du vieillissement et de la prise en charge des personnes âgées dans notre pays ;
- sept mois pendant lesquels j'ai pu mesurer l'intensité et la qualité de votre engagement mais aussi les difficultés auxquelles vous vous heurtez. Je connais ainsi le poids de vos espérances et la diversité de vos attentes ;
- sept mois, enfin, au cours desquels nous avons lancé un certain nombre de chantiers, avancé sur d'autres et commencé à remédier aux difficultés que nous avons trouvées.
Vous le savez, la tâche est ardue et délicate, pour deux raisons au moins :
- Première raison : nos moyens propres sont limités. Le Secrétariat d'Etat ne dispose, en effet, que de quelques crédits sur le Budget de l'Etat et la politique en direction des personnes âgées repose essentiellement sur les budgets des Départements, ceux de l'Assurance maladie ou encore sur ceux de la Caisse nationale d'Assurance vieillesse.
- Deuxième raison : la question des personnes âgées demeure largement taboue en France, ce qui exige de notre part d'autant plus d'efforts pour faire prendre conscience des enjeux à venir et obtenir les moyens nécessaires à notre politique.
* Quatre enjeux se sont d'emblée présentés à nous : le financement de l'allocation personnalisée d'autonomie, la mise en oeuvre de la réforme de la tarification, l'accord de branche sur l'aide à domicile et la représentation des retraités et personnes âgées.
Je souhaiterai vous en dire un mot pour vous indiquer où nous en sommes aujourd'hui.
1 - L'APA répond à un besoin, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, tout comme je n'ai cessé de répéter depuis mon arrivée que le financement initialement prévu était insuffisant : comme vous le savez, il manque 1,2 milliards d'euros cette année.
Comme l'a demandé le Premier Ministre, une concertation étroite a été menée au mois de décembre avec les représentants des Conseils Généraux, qui financent les deux tiers de cette prestation. Le Premier Ministre a arbitré, conformément à notre demande, en faveur d'une répartition égale du financement complémentaire entre l'Etat les départements et les bénéficiaires de l'aide. Le caractère universel de l'APA sera ainsi préservé.
Les mesures détaillées d'économie seront précisées prochainement et feront l'objet d'une discussion au Parlement.
2 - Deuxième dossier majeur, celui de la réforme de la tarification. Nous souhaitons poursuivre cette réforme et nous nous y sommes engagés.
L'objectif que nous avions fixé, celui de 1800 conventions tripartites pour 2003 a été inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale. Sur le plan financier, toutefois, l'évolution actuelle des dépenses d'assurance maladie a contraint le Gouvernement à la prudence. Ainsi, les marges budgétaires attendues ne nous permettent pas de signer toutes les conventions en début d'année.
Des informations précises vous seront données dans les jours à venir :
- tout d'abord, l'instruction que vous attendez pour préciser les conditions de signature des conventions tripartites vient d'être signée et sera donc diffusée cette semaine ; deux des signataires, au moins, sont parmi nous ce soir : Mme Léger et M. Couty ;
- nous indiquerons ensuite les objectifs de signature de conventions par département afin de permettre à tous les partenaires de s'engager en toute connaissance de cause.
3 - Parallèlement aux établissements, je souhaite évoquer le secteur de l'aide et des soins à domicile. Je sais le travail, souvent difficile, qu'accomplissent les intervenants. C'est pourquoi l'accord de branche est un chantier qui me tient particulièrement à coeur.
Il devrait aboutir à brève échéance et connaître une issue positive cette semaine.
La revalorisation de la rémunération des aides à domicile n'est, cependant, qu'une première étape d'une démarche plus globale, à vocation législative.
Nous souhaitons, en effet, conforter cet accord par la négociation d'une convention collective élargie, intégrant les questions de formation et de prévoyance.
Nous entendons, en outre, poursuivre la structuration et la professionnalisation de l'aide à domicile.
4 - Enfin, nous devons renforcer la concertation avec les retraités et les personnes âgées.
Nous avons le souci de leur offrir un lieu d'expression : je sais leur impatience ; elle est légitime. Nous avons repris à notre compte la démarche d'élaboration du décret relatif au Comité National des retraités et personnes âgées (CNRPA). Les observations formulées par le Conseil d'Etat nous ont conduit, cependant, à retravailler le texte. Nous escomptons aujourd'hui pouvoir le signer prochainement en fonction des observations que les services du Ministre délégué aux Libertés locales doit nous adresser.
* A côté de ces chantiers que nous avons repris, nous avons ou allons engager un certain nombre d'initiatives que nous avons recensées dans un programme d'action en cours de diffusion.
Je ne peux les détailler toutes, bien sûr ; je m'en tiendrai à trois ou quatre d'entre elles, particulièrement représentatives.
1 - Nous allons, tout d'abord, promouvoir le rapprochement, l'échange et la solidarité entre les générations.
A la rentrée scolaire 2003, nous lancerons, avec le Ministère délégué à l'enseignement scolaire, un programme intitulé : nouvelles technologies et échanges intergénérations. Des jeunes aideront nos aînés à se familiariser avec Internet, tandis que le soutien à la lecture par des seniors sera encouragé.
2 - Permettre à chacun de réussir son vieillissement constitue également un axe d'action important. Nous allons lancer un programme pluriannuel intitulé " bien vieillir ". En 2003, il sera centré sur la promotion du bien-être par l'activité physique et sportive et par l'alimentation. Des manifestations seront organisées dans une quinzaine de villes.
3 - La lutte contre la maltraitance des personnes âgées est un sujet grave, dont j'ai fait une priorité. Le 19 novembre dernier, j'ai installé le Comité national de vigilance, chargé, sous ma présidence, d'élaborer, de mettre en oeuvre et d'assurer le suivi du programme de prévention et de lutte contre la maltraitance.
4 - Enfin, la maladie d'Alzheimer occupe une place croissante dans les préoccupations de nos concitoyens. 611 500 personnes de plus de 75 ans sont atteintes ; 110 000 nouveaux cas sont constatés chaque année.
J'ai donc décidé d'engager une action volontariste en faveur de l'accompagnement des personnes atteintes et de leurs familles, avec pour objectif l'amélioration de la qualité de vie des patients et de leur famille. Nous allons poursuivre le développement des structures d'accueil, avec la création cette année de 1750 places d'accueil de jour et de 750 places de séjour temporaire. En outre, mardi 4 février prochain j'installerai une instance prospective Alzheimer et maladies apparentées.
Cette instance sera notamment chargée de mieux définir les besoins des personnes atteintes et de leurs familles et de faire émerger des formules innovantes de services et d'hébergement.
* Toutes ces actions ne pourraient exister ni être mises en oeuvre sans le conseil, la collaboration active et éclairée de chacun d'entre vous.
A toutes et à tous, je tiens à vous adresser mes remerciements et vous faire part de mon admiration pour votre engagement et votre générosité.
Vous formez, nous formons une grande famille : chacun de nous y tient un rôle spécifique au service du même objectif : le bien-être de nos aînés.
J'ai besoin de vous et je compte sur vous,
pour qu'ensemble nous puissions mieux faire partager à nos compatriotes l'importance des enjeux auxquels nous sommes confrontés,
pour qu'ensemble nous faisions progresser la prise en compte des personnes âgées dans notre société.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.social.gouv.fr, le 10 février 2003)
Je salue les parlementaires présents, les personnels du ministère des affaires sociales, les représentants des associations de personnes âgées et ceux des fédérations qui oeuvrent en faveur de nos aînés.
A toutes et à tous, je souhaite une bonne et heureuse année 2003, et je forme, pour chacun de vous et tous ceux qui vous sont proches, les voeux les plus chaleureux.
Voilà sept mois maintenant que je suis entré en fonction ;
- sept mois passionnants, aux cours desquels j'ai pu, en m'appuyant sur ma propre expérience d'ancien Président du Conseil Général, prendre la pleine mesure des enjeux du vieillissement et de la prise en charge des personnes âgées dans notre pays ;
- sept mois pendant lesquels j'ai pu mesurer l'intensité et la qualité de votre engagement mais aussi les difficultés auxquelles vous vous heurtez. Je connais ainsi le poids de vos espérances et la diversité de vos attentes ;
- sept mois, enfin, au cours desquels nous avons lancé un certain nombre de chantiers, avancé sur d'autres et commencé à remédier aux difficultés que nous avons trouvées.
Vous le savez, la tâche est ardue et délicate, pour deux raisons au moins :
- Première raison : nos moyens propres sont limités. Le Secrétariat d'Etat ne dispose, en effet, que de quelques crédits sur le Budget de l'Etat et la politique en direction des personnes âgées repose essentiellement sur les budgets des Départements, ceux de l'Assurance maladie ou encore sur ceux de la Caisse nationale d'Assurance vieillesse.
- Deuxième raison : la question des personnes âgées demeure largement taboue en France, ce qui exige de notre part d'autant plus d'efforts pour faire prendre conscience des enjeux à venir et obtenir les moyens nécessaires à notre politique.
* Quatre enjeux se sont d'emblée présentés à nous : le financement de l'allocation personnalisée d'autonomie, la mise en oeuvre de la réforme de la tarification, l'accord de branche sur l'aide à domicile et la représentation des retraités et personnes âgées.
Je souhaiterai vous en dire un mot pour vous indiquer où nous en sommes aujourd'hui.
1 - L'APA répond à un besoin, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, tout comme je n'ai cessé de répéter depuis mon arrivée que le financement initialement prévu était insuffisant : comme vous le savez, il manque 1,2 milliards d'euros cette année.
Comme l'a demandé le Premier Ministre, une concertation étroite a été menée au mois de décembre avec les représentants des Conseils Généraux, qui financent les deux tiers de cette prestation. Le Premier Ministre a arbitré, conformément à notre demande, en faveur d'une répartition égale du financement complémentaire entre l'Etat les départements et les bénéficiaires de l'aide. Le caractère universel de l'APA sera ainsi préservé.
Les mesures détaillées d'économie seront précisées prochainement et feront l'objet d'une discussion au Parlement.
2 - Deuxième dossier majeur, celui de la réforme de la tarification. Nous souhaitons poursuivre cette réforme et nous nous y sommes engagés.
L'objectif que nous avions fixé, celui de 1800 conventions tripartites pour 2003 a été inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale. Sur le plan financier, toutefois, l'évolution actuelle des dépenses d'assurance maladie a contraint le Gouvernement à la prudence. Ainsi, les marges budgétaires attendues ne nous permettent pas de signer toutes les conventions en début d'année.
Des informations précises vous seront données dans les jours à venir :
- tout d'abord, l'instruction que vous attendez pour préciser les conditions de signature des conventions tripartites vient d'être signée et sera donc diffusée cette semaine ; deux des signataires, au moins, sont parmi nous ce soir : Mme Léger et M. Couty ;
- nous indiquerons ensuite les objectifs de signature de conventions par département afin de permettre à tous les partenaires de s'engager en toute connaissance de cause.
3 - Parallèlement aux établissements, je souhaite évoquer le secteur de l'aide et des soins à domicile. Je sais le travail, souvent difficile, qu'accomplissent les intervenants. C'est pourquoi l'accord de branche est un chantier qui me tient particulièrement à coeur.
Il devrait aboutir à brève échéance et connaître une issue positive cette semaine.
La revalorisation de la rémunération des aides à domicile n'est, cependant, qu'une première étape d'une démarche plus globale, à vocation législative.
Nous souhaitons, en effet, conforter cet accord par la négociation d'une convention collective élargie, intégrant les questions de formation et de prévoyance.
Nous entendons, en outre, poursuivre la structuration et la professionnalisation de l'aide à domicile.
4 - Enfin, nous devons renforcer la concertation avec les retraités et les personnes âgées.
Nous avons le souci de leur offrir un lieu d'expression : je sais leur impatience ; elle est légitime. Nous avons repris à notre compte la démarche d'élaboration du décret relatif au Comité National des retraités et personnes âgées (CNRPA). Les observations formulées par le Conseil d'Etat nous ont conduit, cependant, à retravailler le texte. Nous escomptons aujourd'hui pouvoir le signer prochainement en fonction des observations que les services du Ministre délégué aux Libertés locales doit nous adresser.
* A côté de ces chantiers que nous avons repris, nous avons ou allons engager un certain nombre d'initiatives que nous avons recensées dans un programme d'action en cours de diffusion.
Je ne peux les détailler toutes, bien sûr ; je m'en tiendrai à trois ou quatre d'entre elles, particulièrement représentatives.
1 - Nous allons, tout d'abord, promouvoir le rapprochement, l'échange et la solidarité entre les générations.
A la rentrée scolaire 2003, nous lancerons, avec le Ministère délégué à l'enseignement scolaire, un programme intitulé : nouvelles technologies et échanges intergénérations. Des jeunes aideront nos aînés à se familiariser avec Internet, tandis que le soutien à la lecture par des seniors sera encouragé.
2 - Permettre à chacun de réussir son vieillissement constitue également un axe d'action important. Nous allons lancer un programme pluriannuel intitulé " bien vieillir ". En 2003, il sera centré sur la promotion du bien-être par l'activité physique et sportive et par l'alimentation. Des manifestations seront organisées dans une quinzaine de villes.
3 - La lutte contre la maltraitance des personnes âgées est un sujet grave, dont j'ai fait une priorité. Le 19 novembre dernier, j'ai installé le Comité national de vigilance, chargé, sous ma présidence, d'élaborer, de mettre en oeuvre et d'assurer le suivi du programme de prévention et de lutte contre la maltraitance.
4 - Enfin, la maladie d'Alzheimer occupe une place croissante dans les préoccupations de nos concitoyens. 611 500 personnes de plus de 75 ans sont atteintes ; 110 000 nouveaux cas sont constatés chaque année.
J'ai donc décidé d'engager une action volontariste en faveur de l'accompagnement des personnes atteintes et de leurs familles, avec pour objectif l'amélioration de la qualité de vie des patients et de leur famille. Nous allons poursuivre le développement des structures d'accueil, avec la création cette année de 1750 places d'accueil de jour et de 750 places de séjour temporaire. En outre, mardi 4 février prochain j'installerai une instance prospective Alzheimer et maladies apparentées.
Cette instance sera notamment chargée de mieux définir les besoins des personnes atteintes et de leurs familles et de faire émerger des formules innovantes de services et d'hébergement.
* Toutes ces actions ne pourraient exister ni être mises en oeuvre sans le conseil, la collaboration active et éclairée de chacun d'entre vous.
A toutes et à tous, je tiens à vous adresser mes remerciements et vous faire part de mon admiration pour votre engagement et votre générosité.
Vous formez, nous formons une grande famille : chacun de nous y tient un rôle spécifique au service du même objectif : le bien-être de nos aînés.
J'ai besoin de vous et je compte sur vous,
pour qu'ensemble nous puissions mieux faire partager à nos compatriotes l'importance des enjeux auxquels nous sommes confrontés,
pour qu'ensemble nous faisions progresser la prise en compte des personnes âgées dans notre société.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.social.gouv.fr, le 10 février 2003)