Déclarations de MM. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, et Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires européennes, sur le centre d'accueil de la presse étrangère et l'information des médias durant la présidence française de l'UE, Paris le 14 juin 2000.

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Circonstance : Inauguration du Centre d'accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris le 14 juin 2000.

Texte intégral

Déclaration de M. Védrine :
Merci, Monsieur le Président de Radio France, pour votre accueil dans tous les sens du terme, votre accueil ce soir et votre accueil dans les locaux dans lesquels va s'installer ce CAPE, qui est certainement le bon "cap", et qui était attendu depuis très longtemps.
Le ministère des Affaires étrangères a toujours eu cette fonction, depuis très longtemps, il y a même eu une maison de la presse, créé en 1916, c'était à l'époque de Philippe Berthelot et d'Aristide Briand. Mais je dois dire qu'après il faut faire un bond considérable dans le temps pour arriver à cette époque où ce centre accueil, ce centre d'accréditation, ce lieu pour piloter, orienter, faciliter les choses, était demandé, souhaité par les correspondants étrangers. Et cela ne s'était jamais fait, cela avait été envisagé comme étant un des éléments du projet qui n'a pas vu le jour, à propos du premier projet du quai Branly. Il y avait eu entre-temps des centres qui avaient été installés pour le Sommet de l'Arche et pour les cérémonies du Bicentenaire en 1989, et un centre de presse, qui avait d'ailleurs très bien marché, mis en place pour la Coupe du monde. Mais il y avait donc ce besoin qui était ressenti, qui était pressant, et nous n'avions pas trouvé l'occasion, les circonstances et peut-être l'énergie et la conviction pour passer à l'acte.
Le paradoxe et le handicap étaient que Paris était la seule capitale européenne importante à ne pas avoir de structure d'accueil permanente pour la presse internationale, alors qu'on en trouve à Rome, à Londres, à Berlin, à Stockholm, à Bruxelles, ailleurs parfois aussi, de façon plus modeste.
Je dois remercier, et nous les ministres, nous remercions Nina Mitz et Anne Gazeau-Secret qui ont réussi à conjoindre leurs énergies, leurs idées, et nous avons, les ministres qui sont ici directement et particulièrement concernés par cette question de l'accueil des journalistes étrangers à Paris, donné notre accord. La réalisation a été extrêmement rapide, elle a été aidée par l'Association de la presse étrangère et par son dynamique président, M. Ruggero De Pas. Nous venons de voir, Laurent Fabius, Pierre Moscovici et moi-même, ces locaux qui n'attendent qu'à être habités, notamment le bar, mais pas seulement le bar, il est d'ailleurs la reconstitution nous a-t-on expliqué du Pop-club de José Arthur, que personne n'a oublié, mais également des lieux plus sérieux de travail, différentes salles de rédaction.
Donc il nous semble que c'est l'endroit idéal pour tout nouveau correspondant qui viendra à Paris, qui sera accueilli gentiment ; la circulation paraît simple, l'accueil est en place. Après, il nous restera à y faire de la bonne communication, mais ça, on ne peut pas le garantir uniquement à travers l'installation accueillante et sympathique, nous ferons de notre mieux naturellement. Un dernier mot, ce CAPE a vocation à exister au-delà de la Présidence. L'urgence qui nous a fait aller si vite, c'est cette présidence que nous commençons à exercer le 1er juillet, mais le besoin est permanent et maintenant que nous avons ce centre, nous n'allons plus le lâcher, car on ne va pas revenir dans cette situation où la France et Paris étaient les seuls à ne pas avoir ce lieu d'accueil.
Donc merci à tous ceux qui ont collaboré à cette organisation, et je forme le voeu que tous ceux qui viennent y soient les bienvenus, y soient renseignés pour rendre leur métier encore plus agréable, plus facile à exercer dans d'excellentes conditions.
Il y a la question du logo mais je ne sais pas très bien... non, nous n'allons pas le dévoiler, j'ai simplement à vous signaler que nous sommes surplombé par le logo de la présidence. Voilà, bon travail à tous.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juin 2000)

Déclaration de M. Moscovici :
Monsieur le Président,
Cher Hubert,
Cher Laurent,
Mesdames, Messieurs,
Je suis à mon tour très heureux de participer ce soir à l'inauguration du Centre d'accueil des journalistes à la Maison de la radio, et aussi à la présentation de ce logo dont vous voyez qu'il a un visage très humain pour une présidence qui doit être profondément citoyenne. Moi aussi, je souhaite féliciter après Hubert Védrine tous ceux qui ont participé à la réalisation du centre, qui faisait effectivement défaut à l'ensemble des journalistes français ou étrangers qui travaillent à Paris. Nous avons pu le visiter effectivement et constater que c'était un instrument remarquable, doté des outils les plus pratiques et les plus modernes, qui va grandement faciliter leur activité, votre activité en fait.
Je me réjouis que ce centre soit prêt à l'occasion de la Présidence française de l'Union européenne ; elle sera effectivement, comme l'a dit Jean-Marie Cavada, un moment bref, un moment intense, un moment important de la vie de l'Union européenne parce qu'il s'agit à la fois de faire avancer toute une série de dossiers citoyens, de dossiers économiques et sociaux, qui sont fondamentaux pour rapprocher les Européens de cette construction européenne parfois vécue comme trop lointaine ou trop abstraite, et puis aussi, ce sera le moment crucial pour préparer l'Europe élargie que nous appelons de nos voeux, "Europe élargie" qui n'aura de sens que si elle a su d'abord réformer ses institutions avant de penser son avenir. Il reviendra à la Présidence française de conduire cette ambition, ambition nécessaire, puisque cette ambition lui est dictée par les circonstances.
Ce centre est une manifestation concrète de notre ambition pour cette présidence, mais au-delà nous nous efforcerons pendant notre présidence de faciliter au maximum votre travail de journalistes, que ce soit à Paris, à Bruxelles, où vous pouvez compter sur l'assistance de notre représentation permanente, ou encore à Biarritz ou à Nice, où auront lieu les deux Conseils européens, sans pouvoir mentionner ici les nombreuses villes de France où se tiendront les rencontres informelles. Vous pourrez notamment bénéficier d'informations et de services utiles sur le site internet de la Présidence française, qui devrait être mis en ligne très prochainement, le 26 juin, et qui disposera d'une rubrique particulière destinée à la presse.
Celle-ci offrira à la fois des renseignements pratiques aux journalistes, notamment pour leur accréditation mais aussi des services, et aussi un accès à l'ensemble des dossiers de presse relatif aux grands moments de la présidence. Vous pourrez d'ailleurs avoir un premier aperçu de ce site à Feira, dans les prochains jours, en marge du Conseil européen qui va clore la présidence portugaise.
Bien sûr avec Hubert Védrine, avec Laurent Fabius, avec en fait tous les membres du gouvernement qui seront mobilisés par cette présidence, nous nous efforcerons d'être le plus souvent possible à votre disposition tout au long de cette période qui sera très dense, et vous contribuerez ainsi, en toute indépendance bien sûr, mais je n'ai rien à vous dire sur ce point, à mieux informer nos concitoyens sur les enjeux de la construction européenne et sur les défis auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés. Je dis en toute indépendance, mais il est néanmoins clair pour moi que nous avons une tâche commune, qui est justement de faire connaître l'Europe et, je l'espère, de la faire aimer, car c'est cela le principal enjeu de la présidence.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juin 2000)