Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Messieurs les députés,
Permettez moi, monsieur le président, de vous remercier d'avoir par cette nouvelle forme de présentation des questions, ainsi permis l'expression de l'unité nationale de toute notre Nation derrière les positions de la France, les positions du Président et de notre diplomatie.
La guerre n'est pas déclarée, et jusqu'au bout, nous nous battrons pour la paix, nous nous battrons pour les principes et les convictions qui ont guidé la démarche de la France dans ces terribles circonstances. Nous avons entendu cet ultimatum de 48 heures qui a été adressé par le Président des Etats Unis. Mais malgré cet ultimatum, nous continuons à défendre les principes et affirmer les convictions qui sont celles de la France. C'est le message qu'a adressé, il y a quelques heures, monsieur le président de la République. C'est le message du Président, c'est le message de la France mais c'est aussi le message d'une majorité de nations aujourd'hui dans le monde.
C'est d'abord le message de la légalité internationale. Nous voyons combien notre monde a besoin de règles internationales respectées et nous voyons aujourd'hui combien cette ONU qui a été construite, ne l'oublions pas, pour faire en sorte que les générations futures soient préservées du fléau de la guerre, c'est dans sa Charte constitutionnelle , doit rester le lieu du droit international et le Conseil de sécurité, le seul lieu où puisse se décider l'emploi de la force. C'est pour cela que nous sommes très engagés dans la défense de l'Organisation des Nations unies et du Conseil de sécurité et que nous voulons dire très clairement au monde que pour nous, il ne peut y avoir d'engagement de la force de manière unilatérale sans risquer de fragiliser ce lieu de paix, ce lieu de droit qu'est l'Organisation des nations unies. Cet engagement, celui de la France, est celui d'un engagement pour le droit, pour la légalité internationale.
Deuxième grand principe, deuxième grande conviction : nous pensons qu'à l'occasion de cette crise, l'Organisation des Nations unies a trouvé une forme pertinente de lutte contre le terrorisme, de lutte contre la prolifération : c'est la démarche des inspections. Nous regrettons profondément que cette démarche ne puisse pas aller à son terme parce qu'elle produit des résultats. Nous avons vu aujourd'hui, la capacité des inspections à conduire le dictateurs de l'Irak pour lequel nous n'avons aucune sympathie, à détruire plus de 70 missiles Al Samoud. Nous avons vu que cette démarche des inspections est la démarche alternative à la démarche de la guerre ; elle produit des résultats. C'est pour cela que la France a proposé, propose et continue de proposer que l'on donne du temps aux inspections pour permettre ce désarmement de l'Irak qui est l'objectif commun, mais par la voie des inspections. Nous avons là une alternative à la guerre qui est un principe, qui est une conviction que la France a développée, pour laquelle elle a, vous le savez, nourri de nombreuses propositions.
Enfin, je voudrais dire combien il nous paraît dangereux aujourd'hui, d'engager de manière unilatérale la force pour faire en sorte que l'on puisse trouver aux yeux des Américains une réponse au 11 septembre. Pour nous, cette guerre n'est pas la bonne réponse à ces attentats du 11 septembre pour lesquels nous avons eu le partage de la révolte, pour lesquels nous avons eu le partage de la solidarité. Mais la guerre qu'il faut aujourd'hui mener, c'est celle contre le terrorisme et la prolifération. Et cette bataille là exige l'unité de la communauté internationale et exige que le Conseil de sécurité soit le lieu du droit. Car, autrement, comment empêcherons nous qu'un certain nombre, dans le monde entier, de représentants de causes diverses ne se sentent pas le droit d'engager des démarches terroristes, ne se sentent pas dans la situation d'être agressés et de pouvoir menacer leur monde, le monde, notre monde, avec, aujourd'hui, un terrorisme que nous savons beaucoup plus dangereux dans la mesure où les armes sont beaucoup plus accessibles et où les équipes terroristes peuvent aujourd'hui être beaucoup moins importantes pour avoir des degrés d'efficacité terrifiants. Notre lutte contre le terrorisme a besoin de l'union de tous les peuples et de l'ONU pour faire en sorte que, vraiment, partout dans le monde, on mesure les effets de la prolifération. C'est pour cela que nous disons clairement que nous n'avons aucune sympathie pour le régime irakien, aucune sympathie pour ce dictateur et que nous voulons le désarmement des armes de destruction massive qui sont en Irak et nous pensons que la voie choisie unilatérale n'est pas la voie appropriée à cet objectif de la communauté internationale. La preuve en est que, pour leur démarche, les Etats Unis n'ont pas réuni une majorité sur cette action.
Nous voulons continuer dans cette direction qui nous paraît très importante. Je réaffirme ici ce que le président de la République a dit de manière haute et forte : nous restons les alliés des Etats Unis. Ce n'est pas parce que nous ne voulons pas participer à cette guerre que nous sommes en guerre contre les Etats Unis. Nous pensons vraiment aujourd'hui qu'il y a des désaccords importants et que l'amitié qui est la nôtre avec le peuple américain, la gratitude qui est la nôtre pour le sang versé par les Américains nous autorise aujourd'hui à cette franchise, à cette sincérité qui nous permet de leur dire que cette guerre n'est pas la réponse appropriée à la situation de troubles que connaît le monde. C'est cette amitié là qui nous permet aujourd'hui de dire aux Américains qu'il faut une alternative à la guerre ; nous le dirons jusqu'à la dernière heure parce que c'est notre conviction, parce que ce sont nos principes. J'ai bien entendu, M. Bocquet, M. Douste Blazy, M. Ayrault et M. Folliot, vos inquiétudes ; j'ai entendu le message fort que les uns et les autres partagent au nom de la Nation française. J'ai entendu vos inquiétudes pour l'Organisation des Nations unies. Sachez que nous nous battrons pour faire en sorte que, si la guerre, hélas, part sans, voire contre les Nations unies, la paix, elle, se construise au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous mettrons toute notre énergie pour faire en sorte que, et l'OTAN et la construction européenne, ne soient pas fragilisées par cette crise mondiale. Nous avons veillé vous m'avez interrogé sur les démarches qui avaient été les nôtres et qui seront les nôtres et j'ai personnellement veillé à rester en contact permanent avec l'ensemble des Premiers ministres de l'Union européenne, de manière à faire en sorte qu'on puisse leur expliquer, aux uns et aux autres, à la fois nos divergences sur la situation internationale et notre conviction sur notre projet européen. J'espère et je crois aujourd'hui possible par exemple qu'un rapprochement en ce qui concerne la proposition franco allemande pour l'avenir de l'Europe puisse être engagée avec la proposition hispano britannique. Nous avons mené des contacts pendant toute cette période pour faire en sorte qu'en aucune façon ni l'Espagne ni le Royaume Uni n'apparaissent comme des adversaires de la France malgré nos désaccords sur cette crise. Nous veillons évidemment à ce que la construction européenne puisse trouver dans ces difficultés des forces nouvelles pour assumer son avenir. Mais, nous le savons, ni l'histoire ni la géographie n'ont rendu l'Europe naturelle. C'est la capacité de surmonter les diversités, la capacité de surmonter les difficultés qui ont donné à l'Europe cette capacité de pouvoir affirmer son avenir. Nous nous engagerons, dans les jours prochains, au Conseil européen dans cette voie. Notre engagement pour la paix est d'une extrême fermeté ; notre engagement pour l'Europe est d'une égale extrême fermeté. Et je tiens à vous dire clairement aujourd'hui que la France est déterminée à parler franchement à ses alliés mais également déterminée à ne pas se tromper d'adversaire. La France n'est pas militante du pacifisme ; elle n'est pas, du jour au lendemain, devenue militante du pacifisme. La France est militante, comme elle l'a toujours été, des droits de l'humanité.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mars 2003)
Mesdames et Messieurs les députés,
Messieurs les députés,
Permettez moi, monsieur le président, de vous remercier d'avoir par cette nouvelle forme de présentation des questions, ainsi permis l'expression de l'unité nationale de toute notre Nation derrière les positions de la France, les positions du Président et de notre diplomatie.
La guerre n'est pas déclarée, et jusqu'au bout, nous nous battrons pour la paix, nous nous battrons pour les principes et les convictions qui ont guidé la démarche de la France dans ces terribles circonstances. Nous avons entendu cet ultimatum de 48 heures qui a été adressé par le Président des Etats Unis. Mais malgré cet ultimatum, nous continuons à défendre les principes et affirmer les convictions qui sont celles de la France. C'est le message qu'a adressé, il y a quelques heures, monsieur le président de la République. C'est le message du Président, c'est le message de la France mais c'est aussi le message d'une majorité de nations aujourd'hui dans le monde.
C'est d'abord le message de la légalité internationale. Nous voyons combien notre monde a besoin de règles internationales respectées et nous voyons aujourd'hui combien cette ONU qui a été construite, ne l'oublions pas, pour faire en sorte que les générations futures soient préservées du fléau de la guerre, c'est dans sa Charte constitutionnelle , doit rester le lieu du droit international et le Conseil de sécurité, le seul lieu où puisse se décider l'emploi de la force. C'est pour cela que nous sommes très engagés dans la défense de l'Organisation des Nations unies et du Conseil de sécurité et que nous voulons dire très clairement au monde que pour nous, il ne peut y avoir d'engagement de la force de manière unilatérale sans risquer de fragiliser ce lieu de paix, ce lieu de droit qu'est l'Organisation des nations unies. Cet engagement, celui de la France, est celui d'un engagement pour le droit, pour la légalité internationale.
Deuxième grand principe, deuxième grande conviction : nous pensons qu'à l'occasion de cette crise, l'Organisation des Nations unies a trouvé une forme pertinente de lutte contre le terrorisme, de lutte contre la prolifération : c'est la démarche des inspections. Nous regrettons profondément que cette démarche ne puisse pas aller à son terme parce qu'elle produit des résultats. Nous avons vu aujourd'hui, la capacité des inspections à conduire le dictateurs de l'Irak pour lequel nous n'avons aucune sympathie, à détruire plus de 70 missiles Al Samoud. Nous avons vu que cette démarche des inspections est la démarche alternative à la démarche de la guerre ; elle produit des résultats. C'est pour cela que la France a proposé, propose et continue de proposer que l'on donne du temps aux inspections pour permettre ce désarmement de l'Irak qui est l'objectif commun, mais par la voie des inspections. Nous avons là une alternative à la guerre qui est un principe, qui est une conviction que la France a développée, pour laquelle elle a, vous le savez, nourri de nombreuses propositions.
Enfin, je voudrais dire combien il nous paraît dangereux aujourd'hui, d'engager de manière unilatérale la force pour faire en sorte que l'on puisse trouver aux yeux des Américains une réponse au 11 septembre. Pour nous, cette guerre n'est pas la bonne réponse à ces attentats du 11 septembre pour lesquels nous avons eu le partage de la révolte, pour lesquels nous avons eu le partage de la solidarité. Mais la guerre qu'il faut aujourd'hui mener, c'est celle contre le terrorisme et la prolifération. Et cette bataille là exige l'unité de la communauté internationale et exige que le Conseil de sécurité soit le lieu du droit. Car, autrement, comment empêcherons nous qu'un certain nombre, dans le monde entier, de représentants de causes diverses ne se sentent pas le droit d'engager des démarches terroristes, ne se sentent pas dans la situation d'être agressés et de pouvoir menacer leur monde, le monde, notre monde, avec, aujourd'hui, un terrorisme que nous savons beaucoup plus dangereux dans la mesure où les armes sont beaucoup plus accessibles et où les équipes terroristes peuvent aujourd'hui être beaucoup moins importantes pour avoir des degrés d'efficacité terrifiants. Notre lutte contre le terrorisme a besoin de l'union de tous les peuples et de l'ONU pour faire en sorte que, vraiment, partout dans le monde, on mesure les effets de la prolifération. C'est pour cela que nous disons clairement que nous n'avons aucune sympathie pour le régime irakien, aucune sympathie pour ce dictateur et que nous voulons le désarmement des armes de destruction massive qui sont en Irak et nous pensons que la voie choisie unilatérale n'est pas la voie appropriée à cet objectif de la communauté internationale. La preuve en est que, pour leur démarche, les Etats Unis n'ont pas réuni une majorité sur cette action.
Nous voulons continuer dans cette direction qui nous paraît très importante. Je réaffirme ici ce que le président de la République a dit de manière haute et forte : nous restons les alliés des Etats Unis. Ce n'est pas parce que nous ne voulons pas participer à cette guerre que nous sommes en guerre contre les Etats Unis. Nous pensons vraiment aujourd'hui qu'il y a des désaccords importants et que l'amitié qui est la nôtre avec le peuple américain, la gratitude qui est la nôtre pour le sang versé par les Américains nous autorise aujourd'hui à cette franchise, à cette sincérité qui nous permet de leur dire que cette guerre n'est pas la réponse appropriée à la situation de troubles que connaît le monde. C'est cette amitié là qui nous permet aujourd'hui de dire aux Américains qu'il faut une alternative à la guerre ; nous le dirons jusqu'à la dernière heure parce que c'est notre conviction, parce que ce sont nos principes. J'ai bien entendu, M. Bocquet, M. Douste Blazy, M. Ayrault et M. Folliot, vos inquiétudes ; j'ai entendu le message fort que les uns et les autres partagent au nom de la Nation française. J'ai entendu vos inquiétudes pour l'Organisation des Nations unies. Sachez que nous nous battrons pour faire en sorte que, si la guerre, hélas, part sans, voire contre les Nations unies, la paix, elle, se construise au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous mettrons toute notre énergie pour faire en sorte que, et l'OTAN et la construction européenne, ne soient pas fragilisées par cette crise mondiale. Nous avons veillé vous m'avez interrogé sur les démarches qui avaient été les nôtres et qui seront les nôtres et j'ai personnellement veillé à rester en contact permanent avec l'ensemble des Premiers ministres de l'Union européenne, de manière à faire en sorte qu'on puisse leur expliquer, aux uns et aux autres, à la fois nos divergences sur la situation internationale et notre conviction sur notre projet européen. J'espère et je crois aujourd'hui possible par exemple qu'un rapprochement en ce qui concerne la proposition franco allemande pour l'avenir de l'Europe puisse être engagée avec la proposition hispano britannique. Nous avons mené des contacts pendant toute cette période pour faire en sorte qu'en aucune façon ni l'Espagne ni le Royaume Uni n'apparaissent comme des adversaires de la France malgré nos désaccords sur cette crise. Nous veillons évidemment à ce que la construction européenne puisse trouver dans ces difficultés des forces nouvelles pour assumer son avenir. Mais, nous le savons, ni l'histoire ni la géographie n'ont rendu l'Europe naturelle. C'est la capacité de surmonter les diversités, la capacité de surmonter les difficultés qui ont donné à l'Europe cette capacité de pouvoir affirmer son avenir. Nous nous engagerons, dans les jours prochains, au Conseil européen dans cette voie. Notre engagement pour la paix est d'une extrême fermeté ; notre engagement pour l'Europe est d'une égale extrême fermeté. Et je tiens à vous dire clairement aujourd'hui que la France est déterminée à parler franchement à ses alliés mais également déterminée à ne pas se tromper d'adversaire. La France n'est pas militante du pacifisme ; elle n'est pas, du jour au lendemain, devenue militante du pacifisme. La France est militante, comme elle l'a toujours été, des droits de l'humanité.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mars 2003)