Texte intégral
Madame la directrice,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un grand honneur et une grande joie de participer à ce déjeuner dans le cadre des 12e rencontres CNRS "Sciences et Citoyens" ici à Poitiers. Je suis particulièrement heureuse d'avoir ainsi l'occasion de rencontrer, puisque c'est bien le thème-phare de cette manifestation, de nombreux jeunes, filles et garçons et d'échanger avec eux, sous le regard éclairé de leurs aînés et chercheurs confirmés idées, opinions et projets autour de questions aussi brûlantes que la guerre, les valeurs démocratiques, le partage du savoir scientifique, le rapport entre hérédité et liberté, ou encore le développement durable, la famille et la place des femmes dans les sciences. D'autres thèmes de vos ateliers mériteraient que je m'y arrête, mais je sais que nous aurons à la fin de ce déjeuner le temps de soulever certains aspects de ces débats. Je sais également que certains des membres de mon cabinet, présents aux différents ateliers, me rendront compte des idées et propos qui auront été échangés.
C'est pour moi une grande source de satisfaction que de constater, dans le programme extrêmement riche de ces journées, la place qu'y occupent les sciences humaines et sociales, disciplines de l'esprit rigoureuses et exigeantes, qui jouent un rôle non seulement dans la diffusion et l'appropriation de la culture scientifique mais aussi dans la formulation, sous forme de morale de l'action et de pensée du risque, des grands enjeux éthiques soulevés par le progrès scientifique et technologique.
Je souhaite avant tout remercier les organisateurs de ces Rencontres, à commencer par Geneviève Berger, directrice générale du CNRS. J'ai plaisir à saluer Edgar Morin, dont l'éminent patronage contribue évidemment à l'éclat de ces journées ainsi qu'Olivier Cazenave, directeur général des services au Conseil général de la Vienne. J'adresse également mes plus vifs remerciements à tous les acteurs de la Région et du Département qui ont uvré à l'organisation de ces Rencontres et qui nous permettent de nous réunir sur cette belle terre poitevine.
En effet, le site de Poitiers sur lequel nous sommes aujourd'hui réunis constitue en grandeur réelle, avec ses aspects de parc de loisirs, d'entreprises, de structures de formation et de recherche, l'illustration réussie de ce que peuvent produire la conjonction, en un point du territoire, de responsables de collectivités territoriales courageux et visionnaires et d'une décentralisation maîtrisée.
A l'heure où le Premier ministre situe comme une priorité gouvernementale de franchir, en concertation avec les collectivités locales, une nouvelle et importante étape sur la voie de la décentralisation et, plus généralement, de la réforme de l'Etat, il est bon de trouver dans ces " Rencontres " de Poitiers un exemple des pratiques de la démocratie de proximité. Place publique où s'échangent concepts et opinions, carrefour citoyen, cette manifestation est bien le creuset où peut s'élaborer une science proche de la société. Bien plus, elle démontre la vigueur d'une communauté scientifique riche d'une longue tradition de réflexion partagée et d'échanges avec les élus régionaux, porteuse d'un esprit collectif de conquête au cur duquel l'expérimentation et la créativité trouvent toute leur place.
Je salue également les participants des différents ateliers : je sais, pour en avoir eu des échos à l'instant, que les tables-rondes de la matinée ont fait émerger sur des thèmes d'une grande actualité des débats de qualité, nourris de science, pétris de culture et imprégnés d'un esprit de partage et d'écoute respectueuse. Je suis intimement convaincue que c'est précisément ce savant mélange de disciplines, cette exigence d'excellence et cette ambition d'une science partagée, d'une authentique culture scientifique qui contribuera à la diffusion de cet " humanisme universel ", selon l'expression de Michel Serres, dont notre société a tant besoin. Si nous voulons construire ensemble une France de la croissance, une France de la connaissance partagée et du progrès maîtrisé, c'est dans ce sens qu'il nous faut unir nos efforts. C'est bon pour la science et c'est bon pour la France.
Vous savez quelle importance j'attache à la diffusion de la culture scientifique chez nos concitoyens et, tout particulièrement, chez les plus jeunes d'entre eux. Si nous voulons attirer et retenir de nombreux jeunes, français et étrangers, vers les études puis les carrières scientifiques, des initiatives comme celle qui nous réunit aujourd'hui seront, par leur ampleur, leur qualité, leur rayonnement des aides précieuses.
En cela, le CNRS constitue un allié privilégié, un relais indispensable de la politique de transmission du savoir scientifique que je souhaite, avec Luc Ferry et Xavier Darcos, mener au nom du gouvernement. Je vois ainsi dans cette manifestation une formidable occasion de rencontrer, dans le cadre d'un banquet qui n'a presque rien à envier à celui du dialogue de Platon, ceux qui seront nos scientifiques et chercheurs de demain, j'y vois l'occasion de mieux comprendre leurs aspirations comme de leur témoigner ma confiance dans le potentiel d'innovation et les ressources d'engagement qui sont les leurs, enfin de leur dire : " N'ayez pas peur de vous engager dans les carrières scientifiques, n'ayez pas peur de prendre des risques, n'ayez pas peur d'être créateurs ".
Ainsi la diffusion de la culture scientifique me paraît constituer une étape indispensable de toute politique ambitieuse visant à attirer les jeunes vers les métiers scientifiques. Bien sûr, elle ne suffit pas et c'est la raison pour laquelle nous avons pris des mesures destinées à rendre les carrières de la recherche plus attractives aux étudiants qui hésitent à s'y engager, comme la revalorisation de 5, 5% des allocations de recherche. Bien évidemment, à côté de la valorisation financière, la passion trouve toute sa place : passion des chercheurs qui partagent avec les plus jeunes les joies de l'étonnement et de la découverte ; ardeur juvénile, curiosité et soif de connaissance dont votre nombre ici aujourd'hui est le témoin le plus éloquent.
Je dirai un mot également de la chance formidable qui nous est offerte à travers les perspectives qu'ouvrent pour l'espace européen de la recherche l'adoption lundi du 6ème PCRD, nouvelle étape dans cette construction d'une Europe de l'intelligence et du progrès maîtrisé que nous appelons de nos vux. Depuis toujours, la science ne connaît pas de frontières. Vous-mêmes, lycéens ou étudiants vous avez bénéficié de ces programmes d'échanges à l'échelle européenne. Je vous invite tous, étudiants, doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs à participer activement à ces réseaux d'excellence qui se mettent en place, à accompagner le formidable élan de cette recherche, de cette culture scientifique à l'échelle d'un continent.
Ne craignons pas, et ce sera ma conclusion, de transmettre et de partager des valeurs comme le goût de l'effort et de la réussite, le sens du risque, le plaisir de la difficulté ; diffusons-les bien au contraire et proposons-les incarnées dans des modèles auxquels les jeunes, garçons et filles puissent s'identifier. Rendons-les fiers des succès de la science. Alors ils seront, vous serez les hérauts d'une France de la connaissance, d'une France de l'excellence.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 17 octobre 2002)
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un grand honneur et une grande joie de participer à ce déjeuner dans le cadre des 12e rencontres CNRS "Sciences et Citoyens" ici à Poitiers. Je suis particulièrement heureuse d'avoir ainsi l'occasion de rencontrer, puisque c'est bien le thème-phare de cette manifestation, de nombreux jeunes, filles et garçons et d'échanger avec eux, sous le regard éclairé de leurs aînés et chercheurs confirmés idées, opinions et projets autour de questions aussi brûlantes que la guerre, les valeurs démocratiques, le partage du savoir scientifique, le rapport entre hérédité et liberté, ou encore le développement durable, la famille et la place des femmes dans les sciences. D'autres thèmes de vos ateliers mériteraient que je m'y arrête, mais je sais que nous aurons à la fin de ce déjeuner le temps de soulever certains aspects de ces débats. Je sais également que certains des membres de mon cabinet, présents aux différents ateliers, me rendront compte des idées et propos qui auront été échangés.
C'est pour moi une grande source de satisfaction que de constater, dans le programme extrêmement riche de ces journées, la place qu'y occupent les sciences humaines et sociales, disciplines de l'esprit rigoureuses et exigeantes, qui jouent un rôle non seulement dans la diffusion et l'appropriation de la culture scientifique mais aussi dans la formulation, sous forme de morale de l'action et de pensée du risque, des grands enjeux éthiques soulevés par le progrès scientifique et technologique.
Je souhaite avant tout remercier les organisateurs de ces Rencontres, à commencer par Geneviève Berger, directrice générale du CNRS. J'ai plaisir à saluer Edgar Morin, dont l'éminent patronage contribue évidemment à l'éclat de ces journées ainsi qu'Olivier Cazenave, directeur général des services au Conseil général de la Vienne. J'adresse également mes plus vifs remerciements à tous les acteurs de la Région et du Département qui ont uvré à l'organisation de ces Rencontres et qui nous permettent de nous réunir sur cette belle terre poitevine.
En effet, le site de Poitiers sur lequel nous sommes aujourd'hui réunis constitue en grandeur réelle, avec ses aspects de parc de loisirs, d'entreprises, de structures de formation et de recherche, l'illustration réussie de ce que peuvent produire la conjonction, en un point du territoire, de responsables de collectivités territoriales courageux et visionnaires et d'une décentralisation maîtrisée.
A l'heure où le Premier ministre situe comme une priorité gouvernementale de franchir, en concertation avec les collectivités locales, une nouvelle et importante étape sur la voie de la décentralisation et, plus généralement, de la réforme de l'Etat, il est bon de trouver dans ces " Rencontres " de Poitiers un exemple des pratiques de la démocratie de proximité. Place publique où s'échangent concepts et opinions, carrefour citoyen, cette manifestation est bien le creuset où peut s'élaborer une science proche de la société. Bien plus, elle démontre la vigueur d'une communauté scientifique riche d'une longue tradition de réflexion partagée et d'échanges avec les élus régionaux, porteuse d'un esprit collectif de conquête au cur duquel l'expérimentation et la créativité trouvent toute leur place.
Je salue également les participants des différents ateliers : je sais, pour en avoir eu des échos à l'instant, que les tables-rondes de la matinée ont fait émerger sur des thèmes d'une grande actualité des débats de qualité, nourris de science, pétris de culture et imprégnés d'un esprit de partage et d'écoute respectueuse. Je suis intimement convaincue que c'est précisément ce savant mélange de disciplines, cette exigence d'excellence et cette ambition d'une science partagée, d'une authentique culture scientifique qui contribuera à la diffusion de cet " humanisme universel ", selon l'expression de Michel Serres, dont notre société a tant besoin. Si nous voulons construire ensemble une France de la croissance, une France de la connaissance partagée et du progrès maîtrisé, c'est dans ce sens qu'il nous faut unir nos efforts. C'est bon pour la science et c'est bon pour la France.
Vous savez quelle importance j'attache à la diffusion de la culture scientifique chez nos concitoyens et, tout particulièrement, chez les plus jeunes d'entre eux. Si nous voulons attirer et retenir de nombreux jeunes, français et étrangers, vers les études puis les carrières scientifiques, des initiatives comme celle qui nous réunit aujourd'hui seront, par leur ampleur, leur qualité, leur rayonnement des aides précieuses.
En cela, le CNRS constitue un allié privilégié, un relais indispensable de la politique de transmission du savoir scientifique que je souhaite, avec Luc Ferry et Xavier Darcos, mener au nom du gouvernement. Je vois ainsi dans cette manifestation une formidable occasion de rencontrer, dans le cadre d'un banquet qui n'a presque rien à envier à celui du dialogue de Platon, ceux qui seront nos scientifiques et chercheurs de demain, j'y vois l'occasion de mieux comprendre leurs aspirations comme de leur témoigner ma confiance dans le potentiel d'innovation et les ressources d'engagement qui sont les leurs, enfin de leur dire : " N'ayez pas peur de vous engager dans les carrières scientifiques, n'ayez pas peur de prendre des risques, n'ayez pas peur d'être créateurs ".
Ainsi la diffusion de la culture scientifique me paraît constituer une étape indispensable de toute politique ambitieuse visant à attirer les jeunes vers les métiers scientifiques. Bien sûr, elle ne suffit pas et c'est la raison pour laquelle nous avons pris des mesures destinées à rendre les carrières de la recherche plus attractives aux étudiants qui hésitent à s'y engager, comme la revalorisation de 5, 5% des allocations de recherche. Bien évidemment, à côté de la valorisation financière, la passion trouve toute sa place : passion des chercheurs qui partagent avec les plus jeunes les joies de l'étonnement et de la découverte ; ardeur juvénile, curiosité et soif de connaissance dont votre nombre ici aujourd'hui est le témoin le plus éloquent.
Je dirai un mot également de la chance formidable qui nous est offerte à travers les perspectives qu'ouvrent pour l'espace européen de la recherche l'adoption lundi du 6ème PCRD, nouvelle étape dans cette construction d'une Europe de l'intelligence et du progrès maîtrisé que nous appelons de nos vux. Depuis toujours, la science ne connaît pas de frontières. Vous-mêmes, lycéens ou étudiants vous avez bénéficié de ces programmes d'échanges à l'échelle européenne. Je vous invite tous, étudiants, doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs à participer activement à ces réseaux d'excellence qui se mettent en place, à accompagner le formidable élan de cette recherche, de cette culture scientifique à l'échelle d'un continent.
Ne craignons pas, et ce sera ma conclusion, de transmettre et de partager des valeurs comme le goût de l'effort et de la réussite, le sens du risque, le plaisir de la difficulté ; diffusons-les bien au contraire et proposons-les incarnées dans des modèles auxquels les jeunes, garçons et filles puissent s'identifier. Rendons-les fiers des succès de la science. Alors ils seront, vous serez les hérauts d'une France de la connaissance, d'une France de l'excellence.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 17 octobre 2002)