Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur les négociations pour l'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne, Paris le 15 avril 1998.

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Circonstance : Entretien de M. Védrine avec M. Laszlo Kovacs, ministre hongrois des affaires étrangères à Paris le 15 avril 1998

Texte intégral

Q - Avez-vous déjà une stratégie élaborée en ce qui concerne l'adhésion des pays d'Europe centrale, par groupe, tous ensemble ou bien un par un d'après leurs résultats réels ?
R - Nous sommes évidemment pleinement solidaires des décisions prises par les Quinze, en ce qui concerne l'ouverture des négociations d'élargissement avec six pays. Nous nous sommes tout à fait réjouis que la Hongrie soit dans cette première liste de pays parce qu'il nous semble que toutes les conditions étaient remplies pour cela. C'est la place naturelle de la Hongrie. Nous avons d'autre part décidé à Quinze que les négociations d'adhésion seront appréciées selon les mérites propres de chaque pays, donc de chaque négociation. Nous souhaitons que les négociations puissent avancer le plus vite possible, sans pouvoir toutefois fixer de date a priori parce que nous ne connaissons pas exactement les problèmes qui seront à régler. Nous espérons qu'ils seront faciles à surmonter. Nous avons beaucoup parlé des perspectives, qui sont maintenant communes, en ce qui concerne l'avenir de l'Union européenne que la Hongrie rejoindra bientôt.
Q - En quelle année préconisez-vous l'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne ?
R - La Hongrie peut dire qu'elle espère entrer à telle ou telle date ou avant telle date, mais nous ne pouvons pas fixer de date parce que ce n'est pas une date fixée politiquement ou administrativement. C'est une date qui découle des traitements qui se posent dans la négociation. Personne ne sait à l'avance. Ce n'est pas une date qui relève d'une décision des Quinze. Les Quinze avaient le pouvoir de dire : "nous allons ouvrir les négociations. Nous souhaitons ensuite que les négociations aillent le plus vite possible avec tous les problèmes qui peuvent se poser". Mais tout le monde a intérêt à ce que les problèmes soient réellement traités, aussi bien les pays membres de l'Union que les pays candidats. Ensuite, comme je vous le disais il y a un instant, chaque dossier, chaque pays sera apprécié en fonction du contenu de la négociation dans chaque cas. Mais on ne peut pas déterminer une date a priori.
Q - Comment voyez-vous les relations bilatérales et la politique hongroise extérieure ?
R - Si je puis me permettre une appréciation, je redirais ce que j'ai dit il y a quelques instants devant M. le Ministre, pendant notre déjeuner de travail. La politique étrangère hongroise me parait pleine de sagesse, raisonnable, pleine de justes ambitions et elle nous paraît répondre exactement à ce qui est important pour la Hongrie et pour la stabilité de l'ensemble de cette région./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)