Texte intégral
Mes chers camarades, signataire avec d'autres d'une contribution " construisons un autre Monde ", nous avons décidé de signer la motion de François HOLLANDE, dorénavant notre motion et je voudrais vous dire pourquoi.
Je dirai pour trois raisons essentielles :
La première c'est que nous avons la conviction que nous avons là un projet de gauche crédible. Nous avons, avec d'autres, le 21 avril, dit que nous étions convaincus qu'il ne s'agissait pas d'un accident de l'histoire, mais bien d'un échec dû à deux causes essentielles, le fait que certains, nombreux parmi les classes populaires, s'étaient sentis oubliés ou abandonnés, et puis je crois, le fait que nous avons largement sous-estimé la crise démocratique et politique de nos sociétés, où l'individualisme, la non morale, l'impuissance du politique, le traitement des problèmes par l'urgence, la non préparation de l'avenir, deviennent quasiment la règle.
Et notre conviction, c'est qu'un congrès réussi c'est un congrès où on commence par clarifier avant de rassembler et nous avons toujours dit que nous souhaitons une ligne claire. Pourquoi avions-nous dit cela ? Parce que nous avons, avec d'autres, beaucoup d'autres, je crois, la conviction que les valeurs historiques du socialisme, l'égalité, la solidarité, la laïcité, l'universalisme étaient plus que jamais d'actualité pour répondre justement à cet échec du 21 avril, à cette lutte contre les inégalités, pus que jamais qui doit être au cur de notre combat et cette capacité à retrouver un projet de société qui redonne à notre pays éclaté un sens et une espérance collective alors, nous nous sommes battus pour que ce projet soit un projet de gauche, clair, et nous avons la conviction qu'il l'est aujourd'hui.
Je ne donnerai que trois axes parce qu'il y en aurait beaucoup, ceux que nous avons défendus particulièrement, tout d'abord le combat contre les inégalités qui doit rester au cur même du combat des socialistes.
Pour l'emploi, un bon emploi, c'est pourquoi dans la motion nous nous réjouissons de voir qu'il faut revaloriser les bas salaires, en prévoyant pour cela une modification des cotisations patronales assises sur la valeur ajoutée ; une taxation de l'emploi précaire.
L'objectif est de continuer à appliquer les 35 heures pour tous, les 40 ans de cotisations qui doivent entraîner la retraite, mais aussi, pour le dire de manière très large, une défense majeure des services publics avec pour nous un principe qui doit être au cur de la pensée socialiste, revaloriser, redonner un sens à l'impôt et faire en sorte que des impôts justes pour des services publics forts soient la ligne que nous voulons voir appliquer.
Des services publics pour lesquels nous défendons une directive européenne et même une loi en France pour que tous les délégataires de service public, qu'ils aient un capital privé aujourd'hui ou public, que nous souhaitons ne pas toucher, appliquent les mêmes règles de non-discrimination, de réduction de tarifs et aussi d'égalité, de qualité, donc des services publics au cur de notre projet, pour l'éducation, pour la santé, avec un accent particulier que nous souhaitons pour lutter contre la crise du logement, pour reconstruire les cités, donc premier axe le combat contre l'inégalité au cur même de notre projet.
Le second en une phrase, Jean GLAVANY y a beaucoup insisté, nous sommes convaincus, contrairement à Sarkozy que ce n'est pas en disant aux Français que nous avons la réponse à tout, qu'ils doivent avoir peur de leurs voisins, mais que c'est bien en recréant la citoyenneté, en nous appuyant sur la laïcité, que nous recréerons du sens collectif.
Par exemple, nous disons, même si ce n'est pas populaire, ayons le courage de défendre ce que la gauche aurait dû porter depuis toujours, un autre discours vis-à-vis de la jeunesse. Nous faisons des propositions dans la motion.
Vis-à-vis des étrangers, arrêtons de dire ce que nous avons trop entendu, c'est-à-dire que leur faire la place par les élections, leur donner la possibilité d'élire et d'agir aux élections locales, de supprimer la double peine c'était faire monter l'extrême droite. Nous avons eu le Front National, le 21 avril, faute d'avoir été suffisamment de gauche, eh bien nous l'affirmons dans la motion de François HOLLANDE.
Enfin, un mot pour dire que l'Europe fédérale est au cur de cette motion, une Europe fédérale pour la paix, pour une Europe politique, une Europe des citoyens mais aussi parce que seule l'Europe porteuse des valeurs de l'humanisme peut créer une autre mondialisation, luttant contre la globalisation libérale actuelle.
La seconde raison, je serai très rapide, c'est parce que la motion que nous présentons propose un renouvellement et une rénovation de notre Parti. Moi, je le dis, sans Marc DOLEZ, sans les premiers secrétaires qui ont été autour de lui, qui ont lancé dès le départ la volonté que notre parti travaille, débattre avec les militants, nous ne serions peut-être pas là aujourd'hui, je crois qu'il faut reconnaître cet avantage et la qualité des débats qui ont eu lieu aujourd'hui.
Je crois qu'on peut dire que les militants qui souvent ont eu l'impression de ne pas avoir été écoutés, et notamment lorsque nous étions au gouvernement, eh bien aujourd'hui ont été entendus, par l'ensemble des propositions que François a prises, je n'y reviens pas, il les a lui-même développées, aussi bien le renouvellement des instances, et ce qui pour nous est encore le plus important, je le dis, ce sont deux choses, parce qu'elles assoient la crédibilité de nos engagements, qu'elles assoient aussi peut-être la morale en politique, c'est que le texte et j'espère que cette motion sera majoritaire au congrès, nous le verrons, c'est que le texte qui sera majoritaire au congrès soit le lendemain respecté, respecté par tous, c'est la raison pour laquelle je crois et j'ai confiance en François HOLLANDE qui propose, chaque année, d'aller devant les militants pour expliquer où nous en sommes du texte que nous avons voté et aussi parce qu'il dit qu'il fera respecter par tous ceux qui l'ont signé les engagements que nous avons pris.
Enfin, et je conclus, la troisième raison, elle est encore plus politique, mes chers camarades, nous sommes aujourd'hui face à un pays éclaté qui a besoin d'une nouvelle espérance collective, maintenant que la droite remet en cause tous les acquis, que le chômage augmente, que la sécurité sociale est sans doute en grande difficulté, comme sont stigmatisés les pauvres et la citoyenneté et la démocratie en cause, quand le clientélisme, les nominations telles qu'elles ont eu lieu aujourd'hui ou le changement des règles de scrutins remettent en cause notre démocratie, alors nous avons besoin, la France a besoin de la Gauche et je le dis, François, je ne signe pas notre motion car c'est notre motion, parce qu'il y aurait l'Irak, qu'il faudrait se réunir, non, nous sommes tous contre la guerre en Irak, je ne signe pas non plus parce que je crains un congrès de Rennes, les camarades qui ne sont pas d'accord avec nous, ont le droit de déposer des motions, je ne crois pas à la crise du Parti Socialiste, je signe, parce que je me retrouve pleinement dans un texte qui peut redonner aux Français l'espoir effectivement d'une autre société, qui peut nous renforcer, et nous en avons besoin, dans le combat contre la droite, qui peut, surtout aujourd'hui et mes camarades ce sera peut-être trop tard demain, construire vraiment l'Europe, y compris cette Europe fédérale que nous voulons, y compris cette avant-garde comme nous le faisons aujourd'hui pour l'Irak, qui permettra de construire un autre Monde.
Voilà pourquoi nous nous retrouvons pleinement dans la motion de François HOLLANDE.
Puissions-nous continuer le débat jusqu'au bout, dans la même qualité que nous avons eue avec les militants jusque là, et puissions-nous faire ensemble qu'après Dijon eh bien les Français, parce qu'il ne faut pas oublier que derrière les militants ce sont les Français, à qui nous nous adressons, trouvent l'envie de vivre ensemble, cet espoir, ce sens collectif qu'ils ont perdu comme l'ensemble des pays développés, quand la foi remplace la tolérance, la fraternité, par rapport aux autres et sachons faire ensemble une Europe qui redonne au Monde non pas la situation actuelle d'une division mais la volonté effectivement de construire un autre monde fondé sur la paix et la lutte contre la misère.
Voilà mes chers camarades ce que nous souhaitions dire ce matin.
Merci.
(source http://www.parti-socialiste.fr, le 20 mars 2003)
Je dirai pour trois raisons essentielles :
La première c'est que nous avons la conviction que nous avons là un projet de gauche crédible. Nous avons, avec d'autres, le 21 avril, dit que nous étions convaincus qu'il ne s'agissait pas d'un accident de l'histoire, mais bien d'un échec dû à deux causes essentielles, le fait que certains, nombreux parmi les classes populaires, s'étaient sentis oubliés ou abandonnés, et puis je crois, le fait que nous avons largement sous-estimé la crise démocratique et politique de nos sociétés, où l'individualisme, la non morale, l'impuissance du politique, le traitement des problèmes par l'urgence, la non préparation de l'avenir, deviennent quasiment la règle.
Et notre conviction, c'est qu'un congrès réussi c'est un congrès où on commence par clarifier avant de rassembler et nous avons toujours dit que nous souhaitons une ligne claire. Pourquoi avions-nous dit cela ? Parce que nous avons, avec d'autres, beaucoup d'autres, je crois, la conviction que les valeurs historiques du socialisme, l'égalité, la solidarité, la laïcité, l'universalisme étaient plus que jamais d'actualité pour répondre justement à cet échec du 21 avril, à cette lutte contre les inégalités, pus que jamais qui doit être au cur de notre combat et cette capacité à retrouver un projet de société qui redonne à notre pays éclaté un sens et une espérance collective alors, nous nous sommes battus pour que ce projet soit un projet de gauche, clair, et nous avons la conviction qu'il l'est aujourd'hui.
Je ne donnerai que trois axes parce qu'il y en aurait beaucoup, ceux que nous avons défendus particulièrement, tout d'abord le combat contre les inégalités qui doit rester au cur même du combat des socialistes.
Pour l'emploi, un bon emploi, c'est pourquoi dans la motion nous nous réjouissons de voir qu'il faut revaloriser les bas salaires, en prévoyant pour cela une modification des cotisations patronales assises sur la valeur ajoutée ; une taxation de l'emploi précaire.
L'objectif est de continuer à appliquer les 35 heures pour tous, les 40 ans de cotisations qui doivent entraîner la retraite, mais aussi, pour le dire de manière très large, une défense majeure des services publics avec pour nous un principe qui doit être au cur de la pensée socialiste, revaloriser, redonner un sens à l'impôt et faire en sorte que des impôts justes pour des services publics forts soient la ligne que nous voulons voir appliquer.
Des services publics pour lesquels nous défendons une directive européenne et même une loi en France pour que tous les délégataires de service public, qu'ils aient un capital privé aujourd'hui ou public, que nous souhaitons ne pas toucher, appliquent les mêmes règles de non-discrimination, de réduction de tarifs et aussi d'égalité, de qualité, donc des services publics au cur de notre projet, pour l'éducation, pour la santé, avec un accent particulier que nous souhaitons pour lutter contre la crise du logement, pour reconstruire les cités, donc premier axe le combat contre l'inégalité au cur même de notre projet.
Le second en une phrase, Jean GLAVANY y a beaucoup insisté, nous sommes convaincus, contrairement à Sarkozy que ce n'est pas en disant aux Français que nous avons la réponse à tout, qu'ils doivent avoir peur de leurs voisins, mais que c'est bien en recréant la citoyenneté, en nous appuyant sur la laïcité, que nous recréerons du sens collectif.
Par exemple, nous disons, même si ce n'est pas populaire, ayons le courage de défendre ce que la gauche aurait dû porter depuis toujours, un autre discours vis-à-vis de la jeunesse. Nous faisons des propositions dans la motion.
Vis-à-vis des étrangers, arrêtons de dire ce que nous avons trop entendu, c'est-à-dire que leur faire la place par les élections, leur donner la possibilité d'élire et d'agir aux élections locales, de supprimer la double peine c'était faire monter l'extrême droite. Nous avons eu le Front National, le 21 avril, faute d'avoir été suffisamment de gauche, eh bien nous l'affirmons dans la motion de François HOLLANDE.
Enfin, un mot pour dire que l'Europe fédérale est au cur de cette motion, une Europe fédérale pour la paix, pour une Europe politique, une Europe des citoyens mais aussi parce que seule l'Europe porteuse des valeurs de l'humanisme peut créer une autre mondialisation, luttant contre la globalisation libérale actuelle.
La seconde raison, je serai très rapide, c'est parce que la motion que nous présentons propose un renouvellement et une rénovation de notre Parti. Moi, je le dis, sans Marc DOLEZ, sans les premiers secrétaires qui ont été autour de lui, qui ont lancé dès le départ la volonté que notre parti travaille, débattre avec les militants, nous ne serions peut-être pas là aujourd'hui, je crois qu'il faut reconnaître cet avantage et la qualité des débats qui ont eu lieu aujourd'hui.
Je crois qu'on peut dire que les militants qui souvent ont eu l'impression de ne pas avoir été écoutés, et notamment lorsque nous étions au gouvernement, eh bien aujourd'hui ont été entendus, par l'ensemble des propositions que François a prises, je n'y reviens pas, il les a lui-même développées, aussi bien le renouvellement des instances, et ce qui pour nous est encore le plus important, je le dis, ce sont deux choses, parce qu'elles assoient la crédibilité de nos engagements, qu'elles assoient aussi peut-être la morale en politique, c'est que le texte et j'espère que cette motion sera majoritaire au congrès, nous le verrons, c'est que le texte qui sera majoritaire au congrès soit le lendemain respecté, respecté par tous, c'est la raison pour laquelle je crois et j'ai confiance en François HOLLANDE qui propose, chaque année, d'aller devant les militants pour expliquer où nous en sommes du texte que nous avons voté et aussi parce qu'il dit qu'il fera respecter par tous ceux qui l'ont signé les engagements que nous avons pris.
Enfin, et je conclus, la troisième raison, elle est encore plus politique, mes chers camarades, nous sommes aujourd'hui face à un pays éclaté qui a besoin d'une nouvelle espérance collective, maintenant que la droite remet en cause tous les acquis, que le chômage augmente, que la sécurité sociale est sans doute en grande difficulté, comme sont stigmatisés les pauvres et la citoyenneté et la démocratie en cause, quand le clientélisme, les nominations telles qu'elles ont eu lieu aujourd'hui ou le changement des règles de scrutins remettent en cause notre démocratie, alors nous avons besoin, la France a besoin de la Gauche et je le dis, François, je ne signe pas notre motion car c'est notre motion, parce qu'il y aurait l'Irak, qu'il faudrait se réunir, non, nous sommes tous contre la guerre en Irak, je ne signe pas non plus parce que je crains un congrès de Rennes, les camarades qui ne sont pas d'accord avec nous, ont le droit de déposer des motions, je ne crois pas à la crise du Parti Socialiste, je signe, parce que je me retrouve pleinement dans un texte qui peut redonner aux Français l'espoir effectivement d'une autre société, qui peut nous renforcer, et nous en avons besoin, dans le combat contre la droite, qui peut, surtout aujourd'hui et mes camarades ce sera peut-être trop tard demain, construire vraiment l'Europe, y compris cette Europe fédérale que nous voulons, y compris cette avant-garde comme nous le faisons aujourd'hui pour l'Irak, qui permettra de construire un autre Monde.
Voilà pourquoi nous nous retrouvons pleinement dans la motion de François HOLLANDE.
Puissions-nous continuer le débat jusqu'au bout, dans la même qualité que nous avons eue avec les militants jusque là, et puissions-nous faire ensemble qu'après Dijon eh bien les Français, parce qu'il ne faut pas oublier que derrière les militants ce sont les Français, à qui nous nous adressons, trouvent l'envie de vivre ensemble, cet espoir, ce sens collectif qu'ils ont perdu comme l'ensemble des pays développés, quand la foi remplace la tolérance, la fraternité, par rapport aux autres et sachons faire ensemble une Europe qui redonne au Monde non pas la situation actuelle d'une division mais la volonté effectivement de construire un autre monde fondé sur la paix et la lutte contre la misère.
Voilà mes chers camarades ce que nous souhaitions dire ce matin.
Merci.
(source http://www.parti-socialiste.fr, le 20 mars 2003)