Texte intégral
Depuis plus de 20 ans, les élections prud'homales rythment la vie de notre mouvement. Les plus anciens se souviennent de la première élection, en 1979, du défi à relever, de l'ardeur des militants, de l'enthousiasme des tournées d'affichage. Les sondages nous gratifiaient de 1 % et la presse commentait d'avance notre échec. Mais la CFTC devait recueillir 560 731 voix, soit 7,19 %. Et, quatre ans plus tard, au prix d'une très belle campagne sur des propositions novatrices, elle recueillait 12,4 % aux élections à la sécurité sociale, c'est à dire 1 724 000 voix ! Ces succès ont assuré pour longtemps notre place dans la cour des grands du syndicalisme, et garanti ce pluralisme dont nous venons d'entendre l'importance.
Mais nous sommes en 2002. Je ne ferais pas de pronostic sur le score que nous ferons en 2020. Mais je sais que si nous voulons mieux vivre, nous devons nous imposer dans la compétition d'aujourd'hui. Les entreprises, les salariés, la société ont changé. Les combats valeureux du passé nous justifient, mais c'est l'avenir qui nous appelle.
Nous venons de voir les enjeux de démocratie de cette élection. Le syndicalisme doit en sortir renforcé. Cela suppose à l'évidence le respect et la garantie d'un vrai pluralisme sans lequel la plupart des salariés resteront hors du syndicalisme.
Il nous appartient de faire respecter à nouveau la place de la CFTC dans la diversité syndicale française. Nous avons les moyens de le faire. Il suffit de le vouloir tous, de le vouloir vraiment, de le vouloir ensemble.
Ce vendredi 13, nous vivons une sorte de veillée d'arme, à l'entrée de la longue ligne droite qui nous conduit au 11 décembre en passant par Toulouse. Le succès est à notre portée. Tous les indicateurs le montrent : la progression régulière de nos effectifs, la progression de nos résultats aux élections professionnelles, le bien fondé de nos options. Il faut maintenant récolter les fruits de ce que nous avons semé. Ce ne sont pas les discours les plus séduisants qui le permettront, c'est la fidélité à nos valeurs dans les actes, par notre travail de terrain.
Toutes les centrales syndicales se mobilisent pour cette compétition électorale. Pour gagner, il faut avoir clairement conscience du but que l'on poursuit. Et ce but nous l'avons confirmé et concrétisé au congrès de Dijon.
Notre mission est de permettre aux principes sociaux chrétiens d'agir dans le monde du travail, par le syndicalisme, pour faire progresser la justice, la solidarité et finalement pour vivre plus pleinement, pour mieux vivre. Voilà le " plus " CFTC.
Selon nos statuts eux-mêmes, notre responsabilité est de permettre à tous les hommes et femmes de bonne volonté qui le souhaitent d'agir ensemble, par l'action syndicale, en se réclamant et en s'inspirant des principes de la morale sociale chrétienne.
C'est donc tout bonnement cette présence active et visible de ces valeurs dans la vie du travail que nous mettons en jeu dans l'élection du 11 décembre. Cela dépasse de cent coudées les intérêts particuliers et momentanés.
C'est pour cette cause que nous courons dans cette compétition. C'est elle qui à la fois justifie notre combat électoral et nous donne nos chances de succès.
Nous vivons dans une société laïcisée et pluri-culturelle, où prime la satisfaction des désirs immédiats, une société déboussolée, en quête de repères, de raisons de vivre, de fraternité.
Notre syndicalisme CFTC apporte des réponses à ces attentes.
Confédéré, il permet la solidarité entre tous les travailleurs, du public ou du privé, hommes ou femmes, jeunes ou âgés, actifs ou chômeurs, de toutes les catégories sociales.
Il fonde son action sur leurs expériences, leurs attentes, leur dynamisme,
Il s'inscrit dans l'histoire de notre pays, il est résolument ouvert sur l'Europe et la coopération internationale.
Il exprime l'éminente dignité de toute personne humaine et lui permet de donner un sens à ce qu'il vit.
Ayons donc bien conscience que ce que nous mettons en jeu, c'est l'apport d 'une vision sociale-chrétienne de l'entreprise, du travail humain, de la personne humaine, une vision qui éclaire tous les dossiers de la vie sociale. C'est notre conception de l'humain, face à la pression déshumanisante de la compétition économique.
L'exemple de France Télécom nous rappelle aujourd'hui les risques de cette compétition.
Quand nous nous pénétrons de ces valeurs afin de passer à l'action nous éprouvons une forte tension, qui fait certainement l'originalité de la CFTC : la tension entre deux exigences, qui bousculent tous nos conforts ; d'une part l'exigence radicale de justice, qui peut donner l'impression de l'intransigeance, parce qu'on ne transige pas avec ce qui est juste ; et d'autre part la recherche acharnée de la négociation, de la confiance et finalement de l'accord, parce que nous savons que c'est toujours le chemin du progrès durable.
Mais il faut d'abord garantir le syndicalisme lui-même. Le premier ennemi des travailleurs, c'est l'abstention, qui affaiblit l'action et la solidarité.
On peut craindre une abstention plus forte encore qu'en 97. Et François Fillon ferait mieux de convaincre les employeurs de permettre aux salariés d'aller voter que de se laisser convaincre par eux de remettre en cause les 35 heures.
Cette élection est l'occasion pour les travailleurs de dire leur mot, de participer et ainsi de renforcer le syndicalisme de leur choix dans notre pays.
Pour gagner, nous devons avoir conscience de nos forces et de nos faiblesses, savoir nous remettre en cause, souder nos équipes, les faire vivre ensemble dans la solidarité interprofessionnelle.
Les prud'homales sont une opportunité de discuter avec les gens, d'écouter leurs attentes et de les prendre en compte, et par là de nous développer, car dans les semaines qui viennent les salariés seront sensibilisés à la question syndicale.
En conclusion, soyons lucides sur nos capacités, sûrs de la justesse de notre engagement, de nos valeurs, de nos forces.
Plaçons nous résolument du côté de l'audace et de l'avenir, car il y aura un après 11 décembre et la CFTC, le syndicat constructif, y sera. Nous aurons alors la durée pour entreprendre une nouvelle étape, avec la nouvelle génération de militants, mais nous serons d'autant plus en position de réussir que nous pourrons nous appuyer sur un succès le 11 décembre.
C'est ce que nous avons voulu à Dijon, en nous donnant une équipe pour gagner. Une équipe d'amis qui travaillent en confiance, au service du mouvement, sans rechercher aucun avantage matériel, et qui s'est organisée pour sublimer les forces et les richesses du mouvement en vue de ces élections.
Un grand merci à Jacques Voisin qui pilote toute cette campagne avec Jacky, ainsi qu'à Jean François Vanneste, qui, nous venons de le voir dans la saynète d'ouverture, est également appelé à un avenir durable dans la CFTC.
Dans cette dernière longue ligne droite, allons jusqu'au bout de notre engagement, fidèles par nos actes à nos valeurs, pour construire un monde de paix, de justice et de fraternité.
(source http://www.cftc.fr, le 25 novembre 2002)
Mais nous sommes en 2002. Je ne ferais pas de pronostic sur le score que nous ferons en 2020. Mais je sais que si nous voulons mieux vivre, nous devons nous imposer dans la compétition d'aujourd'hui. Les entreprises, les salariés, la société ont changé. Les combats valeureux du passé nous justifient, mais c'est l'avenir qui nous appelle.
Nous venons de voir les enjeux de démocratie de cette élection. Le syndicalisme doit en sortir renforcé. Cela suppose à l'évidence le respect et la garantie d'un vrai pluralisme sans lequel la plupart des salariés resteront hors du syndicalisme.
Il nous appartient de faire respecter à nouveau la place de la CFTC dans la diversité syndicale française. Nous avons les moyens de le faire. Il suffit de le vouloir tous, de le vouloir vraiment, de le vouloir ensemble.
Ce vendredi 13, nous vivons une sorte de veillée d'arme, à l'entrée de la longue ligne droite qui nous conduit au 11 décembre en passant par Toulouse. Le succès est à notre portée. Tous les indicateurs le montrent : la progression régulière de nos effectifs, la progression de nos résultats aux élections professionnelles, le bien fondé de nos options. Il faut maintenant récolter les fruits de ce que nous avons semé. Ce ne sont pas les discours les plus séduisants qui le permettront, c'est la fidélité à nos valeurs dans les actes, par notre travail de terrain.
Toutes les centrales syndicales se mobilisent pour cette compétition électorale. Pour gagner, il faut avoir clairement conscience du but que l'on poursuit. Et ce but nous l'avons confirmé et concrétisé au congrès de Dijon.
Notre mission est de permettre aux principes sociaux chrétiens d'agir dans le monde du travail, par le syndicalisme, pour faire progresser la justice, la solidarité et finalement pour vivre plus pleinement, pour mieux vivre. Voilà le " plus " CFTC.
Selon nos statuts eux-mêmes, notre responsabilité est de permettre à tous les hommes et femmes de bonne volonté qui le souhaitent d'agir ensemble, par l'action syndicale, en se réclamant et en s'inspirant des principes de la morale sociale chrétienne.
C'est donc tout bonnement cette présence active et visible de ces valeurs dans la vie du travail que nous mettons en jeu dans l'élection du 11 décembre. Cela dépasse de cent coudées les intérêts particuliers et momentanés.
C'est pour cette cause que nous courons dans cette compétition. C'est elle qui à la fois justifie notre combat électoral et nous donne nos chances de succès.
Nous vivons dans une société laïcisée et pluri-culturelle, où prime la satisfaction des désirs immédiats, une société déboussolée, en quête de repères, de raisons de vivre, de fraternité.
Notre syndicalisme CFTC apporte des réponses à ces attentes.
Confédéré, il permet la solidarité entre tous les travailleurs, du public ou du privé, hommes ou femmes, jeunes ou âgés, actifs ou chômeurs, de toutes les catégories sociales.
Il fonde son action sur leurs expériences, leurs attentes, leur dynamisme,
Il s'inscrit dans l'histoire de notre pays, il est résolument ouvert sur l'Europe et la coopération internationale.
Il exprime l'éminente dignité de toute personne humaine et lui permet de donner un sens à ce qu'il vit.
Ayons donc bien conscience que ce que nous mettons en jeu, c'est l'apport d 'une vision sociale-chrétienne de l'entreprise, du travail humain, de la personne humaine, une vision qui éclaire tous les dossiers de la vie sociale. C'est notre conception de l'humain, face à la pression déshumanisante de la compétition économique.
L'exemple de France Télécom nous rappelle aujourd'hui les risques de cette compétition.
Quand nous nous pénétrons de ces valeurs afin de passer à l'action nous éprouvons une forte tension, qui fait certainement l'originalité de la CFTC : la tension entre deux exigences, qui bousculent tous nos conforts ; d'une part l'exigence radicale de justice, qui peut donner l'impression de l'intransigeance, parce qu'on ne transige pas avec ce qui est juste ; et d'autre part la recherche acharnée de la négociation, de la confiance et finalement de l'accord, parce que nous savons que c'est toujours le chemin du progrès durable.
Mais il faut d'abord garantir le syndicalisme lui-même. Le premier ennemi des travailleurs, c'est l'abstention, qui affaiblit l'action et la solidarité.
On peut craindre une abstention plus forte encore qu'en 97. Et François Fillon ferait mieux de convaincre les employeurs de permettre aux salariés d'aller voter que de se laisser convaincre par eux de remettre en cause les 35 heures.
Cette élection est l'occasion pour les travailleurs de dire leur mot, de participer et ainsi de renforcer le syndicalisme de leur choix dans notre pays.
Pour gagner, nous devons avoir conscience de nos forces et de nos faiblesses, savoir nous remettre en cause, souder nos équipes, les faire vivre ensemble dans la solidarité interprofessionnelle.
Les prud'homales sont une opportunité de discuter avec les gens, d'écouter leurs attentes et de les prendre en compte, et par là de nous développer, car dans les semaines qui viennent les salariés seront sensibilisés à la question syndicale.
En conclusion, soyons lucides sur nos capacités, sûrs de la justesse de notre engagement, de nos valeurs, de nos forces.
Plaçons nous résolument du côté de l'audace et de l'avenir, car il y aura un après 11 décembre et la CFTC, le syndicat constructif, y sera. Nous aurons alors la durée pour entreprendre une nouvelle étape, avec la nouvelle génération de militants, mais nous serons d'autant plus en position de réussir que nous pourrons nous appuyer sur un succès le 11 décembre.
C'est ce que nous avons voulu à Dijon, en nous donnant une équipe pour gagner. Une équipe d'amis qui travaillent en confiance, au service du mouvement, sans rechercher aucun avantage matériel, et qui s'est organisée pour sublimer les forces et les richesses du mouvement en vue de ces élections.
Un grand merci à Jacques Voisin qui pilote toute cette campagne avec Jacky, ainsi qu'à Jean François Vanneste, qui, nous venons de le voir dans la saynète d'ouverture, est également appelé à un avenir durable dans la CFTC.
Dans cette dernière longue ligne droite, allons jusqu'au bout de notre engagement, fidèles par nos actes à nos valeurs, pour construire un monde de paix, de justice et de fraternité.
(source http://www.cftc.fr, le 25 novembre 2002)