Texte intégral
Monsieur le Gouverneur,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Je suis, Monsieur le Gouverneur, très heureux de vous recevoir aujourd'hui. je garde, en effet, le souvenir tres vif de l'accueil particulièrement chaleureux que vous m'aviez reservé, ainsi qu'aux membres de ma délégation, lors de ma visite à Macapa, en mars 1999.
Cette visite dans l'Etat d'Amapa, la première d'un ministre français, m'a permis de mesurer, Monsieur le Gouverneur, votre implication personnelle dans les relations avec la Guyane voisine et votre capacité à créer une ambiance cordiale, chaleureuse et confiante.
J'ai pu aussi, lors de notre rencontre a Macapa, mieux comprendre la profondeur des sentiments de sympathie et d'amitié qui vous lient a la France. Ces sentiments ont été tissés à travers votre histoire personnelle, marquée par un engagement politique et un courage reconnus. Je voudrais, à cette occasion, saluer la présence ici de Madame CAPIBERIBE qui a partagé avec vous les années d'épreuves et qui assume aujourd'hui avec vous les responsabilités a la tête de l'Etat d'Amapa.
Sans cet engagement et les relations de confiance qui se sont progressivement établies entre vous-même et responsables brésiliens d'une part, les élus guyanais et les dirigeants français d'autre part, notre coopération transfrontalière n'aurait pas avancé de façon aussi rapide et aussi dynamique.
Je pense notamment à la coopération en matière culturelle et linguistique : l'introduction du français comme langue obligatoire dans les écoles primaires de l'Amapa est un pas décisif pour la meilleure compréhension de part et d'autre de la frontière. L'enseignement du portugais se développe aussi en guyane, comme vous le savez.
L'inauguration, au début de cette année, du centre de langue et de culture francaises "Danielle Mitterrand" à Macapa, que j'ai visité, va dans le même sens.
Tout récemment, du 27 octobre au 3 novembre, s'est déroulee la "Semaine Francaise" à Macapa, apres le Salon du livre de Cayenne qui s'est tenu au mois de mai et qui avait choisi comme thème et comme invité d'honneur le Brésil.
En matière économique, les bases d'une coopération profonde, solide et durable se mettent peu à peu en place. Les projets de microcentrales hydroélectriques sont en train de se concrétiser. sur le modèle de la centrale dejà en fonctionnement près de Saint Georges de l'Oyapock, une première microcentrale devrait voir le jour prochainement du coté brésilien, et une dizaine d'autres microcentrales sont a l'étude sur le territoire de l'Amapa, le long du fleuve.
J'ai noté avec beaucoup d'interêt la multiplication des rencontres entre chefs d'entreprises et responsables économiques de Guyane et d'Amapa. Je crois que c'est en apprenant à mieux se connaitre que des projets communs pourront voir le jour.
A cet égard, je pense que l'amélioration des transports, notamment la mise en place d'une liaison aérienne quotidienne entre Cayenne et Macapa, a eu un impact significatif sur le comportement des hommes d'affaires de part et d'autre de la frontière, et donc sur le développement de la coopération économique.
La coopération entre la Guyane et l'Amapa, entre la France et le Brésil, Monsieur le Gouverneur, revêt d'autant plus d'importance qu'elle se situe dans un cadre naturel, géographique et historique, plus vaste, qui est tout à la fois le plateau des Guyanes.
Je prendrai deux exemples. tout d'abord, la lutte contre la mouche de la carambole. il est évident que cet insecte nuisible ignore les frontières des hommes. C'est donc par une action vigoureuse et concentrée que nous pourrons réduire les effets négatifs de ce parasite sur les cultures. C'est ce que nous avons commencé à faire entre français et brésiliens, ainsi qu'avec le Surinam, avec de bons résultats. je m'en réjouis.
Cet exemple témoigne des relations qui sont appelées à se renforcer entre les instituts de recherche français et brésiliens. Je sais que c'est un objectif auquel vous êtes attaché et auquel vous avez consacré une partie de votre temps ces derniers jours en vous rendant a Montpellier.
Deuxième exemple : le futur pont sur l'Oyapock, projet qui, je le sais, vous tient particulièrement à cur. le pont, dont le principe a été retenu lors de la rencontre entre le Président CARDOSO et le Président CHIRAC, en novembre 1997, à laquelle je participais moi-même, permettra d'achever la liaison, sans rupture, entre Macapa et Paramaribo. A terme, l'objectif devrait être de relier entre eux les cinq parties du plateau des Guyanes : Amapa, Guyane, Surinam, Guyana et Etat de Guiana au Venezuela.
Mais l'horizon de notre coopération est encore plus ambitieux. La Guyane, région et département français d'outre-mer, fait partie de l'union européenne et, à ce titre, elle peut être pour vous une porte ouverte sur le marche européen. Vous en êtes concient, puisque vous étiez il y a quelques jours à Bruxelles avec le président Antoine KARAM pour discuter avec les responsables de la communauté des possibilités de coopération avec l'union européenne.
D'autre part, le Brésil est pour la France un partenaire de premier plan en tant que membre de l'ensemble économique que représente le mercosur.
Voici, évoquées à larges traits, les perspectives que nous pouvons fixer a notre coopération pour le siècle qui vient.
C'est, Monsieur le Gouverneur, à cette perspective et au développement des relations entre la Guyane et l'Amapa, entre la France et le Brésil que je voudrais maintenant vous inviter à lever votre verre.
(source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 1er décembre 1999)
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Je suis, Monsieur le Gouverneur, très heureux de vous recevoir aujourd'hui. je garde, en effet, le souvenir tres vif de l'accueil particulièrement chaleureux que vous m'aviez reservé, ainsi qu'aux membres de ma délégation, lors de ma visite à Macapa, en mars 1999.
Cette visite dans l'Etat d'Amapa, la première d'un ministre français, m'a permis de mesurer, Monsieur le Gouverneur, votre implication personnelle dans les relations avec la Guyane voisine et votre capacité à créer une ambiance cordiale, chaleureuse et confiante.
J'ai pu aussi, lors de notre rencontre a Macapa, mieux comprendre la profondeur des sentiments de sympathie et d'amitié qui vous lient a la France. Ces sentiments ont été tissés à travers votre histoire personnelle, marquée par un engagement politique et un courage reconnus. Je voudrais, à cette occasion, saluer la présence ici de Madame CAPIBERIBE qui a partagé avec vous les années d'épreuves et qui assume aujourd'hui avec vous les responsabilités a la tête de l'Etat d'Amapa.
Sans cet engagement et les relations de confiance qui se sont progressivement établies entre vous-même et responsables brésiliens d'une part, les élus guyanais et les dirigeants français d'autre part, notre coopération transfrontalière n'aurait pas avancé de façon aussi rapide et aussi dynamique.
Je pense notamment à la coopération en matière culturelle et linguistique : l'introduction du français comme langue obligatoire dans les écoles primaires de l'Amapa est un pas décisif pour la meilleure compréhension de part et d'autre de la frontière. L'enseignement du portugais se développe aussi en guyane, comme vous le savez.
L'inauguration, au début de cette année, du centre de langue et de culture francaises "Danielle Mitterrand" à Macapa, que j'ai visité, va dans le même sens.
Tout récemment, du 27 octobre au 3 novembre, s'est déroulee la "Semaine Francaise" à Macapa, apres le Salon du livre de Cayenne qui s'est tenu au mois de mai et qui avait choisi comme thème et comme invité d'honneur le Brésil.
En matière économique, les bases d'une coopération profonde, solide et durable se mettent peu à peu en place. Les projets de microcentrales hydroélectriques sont en train de se concrétiser. sur le modèle de la centrale dejà en fonctionnement près de Saint Georges de l'Oyapock, une première microcentrale devrait voir le jour prochainement du coté brésilien, et une dizaine d'autres microcentrales sont a l'étude sur le territoire de l'Amapa, le long du fleuve.
J'ai noté avec beaucoup d'interêt la multiplication des rencontres entre chefs d'entreprises et responsables économiques de Guyane et d'Amapa. Je crois que c'est en apprenant à mieux se connaitre que des projets communs pourront voir le jour.
A cet égard, je pense que l'amélioration des transports, notamment la mise en place d'une liaison aérienne quotidienne entre Cayenne et Macapa, a eu un impact significatif sur le comportement des hommes d'affaires de part et d'autre de la frontière, et donc sur le développement de la coopération économique.
La coopération entre la Guyane et l'Amapa, entre la France et le Brésil, Monsieur le Gouverneur, revêt d'autant plus d'importance qu'elle se situe dans un cadre naturel, géographique et historique, plus vaste, qui est tout à la fois le plateau des Guyanes.
Je prendrai deux exemples. tout d'abord, la lutte contre la mouche de la carambole. il est évident que cet insecte nuisible ignore les frontières des hommes. C'est donc par une action vigoureuse et concentrée que nous pourrons réduire les effets négatifs de ce parasite sur les cultures. C'est ce que nous avons commencé à faire entre français et brésiliens, ainsi qu'avec le Surinam, avec de bons résultats. je m'en réjouis.
Cet exemple témoigne des relations qui sont appelées à se renforcer entre les instituts de recherche français et brésiliens. Je sais que c'est un objectif auquel vous êtes attaché et auquel vous avez consacré une partie de votre temps ces derniers jours en vous rendant a Montpellier.
Deuxième exemple : le futur pont sur l'Oyapock, projet qui, je le sais, vous tient particulièrement à cur. le pont, dont le principe a été retenu lors de la rencontre entre le Président CARDOSO et le Président CHIRAC, en novembre 1997, à laquelle je participais moi-même, permettra d'achever la liaison, sans rupture, entre Macapa et Paramaribo. A terme, l'objectif devrait être de relier entre eux les cinq parties du plateau des Guyanes : Amapa, Guyane, Surinam, Guyana et Etat de Guiana au Venezuela.
Mais l'horizon de notre coopération est encore plus ambitieux. La Guyane, région et département français d'outre-mer, fait partie de l'union européenne et, à ce titre, elle peut être pour vous une porte ouverte sur le marche européen. Vous en êtes concient, puisque vous étiez il y a quelques jours à Bruxelles avec le président Antoine KARAM pour discuter avec les responsables de la communauté des possibilités de coopération avec l'union européenne.
D'autre part, le Brésil est pour la France un partenaire de premier plan en tant que membre de l'ensemble économique que représente le mercosur.
Voici, évoquées à larges traits, les perspectives que nous pouvons fixer a notre coopération pour le siècle qui vient.
C'est, Monsieur le Gouverneur, à cette perspective et au développement des relations entre la Guyane et l'Amapa, entre la France et le Brésil que je voudrais maintenant vous inviter à lever votre verre.
(source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 1er décembre 1999)