Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui, comme nombre de professionnels à vos côtés durant cet événement, et de participer à cet événement exceptionnel de la jeunesse agricole mondiale.
Cela me fait chaud au coeur de vous voir rassemblés ici pour défendre la même cause : notre métier d'agriculteur.
Cela me fait chaud au coeur de voir rassemblés ici ceux qui représentent l'avenir de nos organisations agricoles. Car c'est vous les jeunes qui dessinerez le futur visage de l'agriculture.
Je suis très admiratif de cette initiative d'organiser ce congrès mondial. Réussir à réunir tant d'agricultures et de productions différentes est un véritable tour de force !
En effet, cela ne repose pas uniquement sur le travail formidable accompli par les organisateurs, cela repose surtout sur votre volonté commune, à vous tous !
Mais permettez-moi de saluer les organisateurs. Bravo à tous ceux qui ont oeuvré à cette initiative.
Cette unité que vous concrétisez aujourd'hui, il faudra la conserver à partir de nos valeurs communes :
Tous les paysans du monde ont le même langage : celui de la terre qu'ils cultivent.
Tous les paysans du monde ont le même objectif : celui de nourrir les femmes et les hommes de notre planète.
Tous les paysans du monde ont les mêmes préoccupations : celles de respecter leur outil de travail et de vivre en harmonie avec la nature dont ils dépendent directement.
Mes amis, tout cela, dans un monde de plus en plus ouvert et concurrentiel, nous devons le porter haut et fort à nos responsables politiques et aux négociateurs de l'Organisation Mondiale du Commerce qui vont se retrouver dans quelques mois, à Cancun au Mexique.
Nous leur disons que :
Nos agricultures ne sont pas délocalisables.
Nos fermes et nos familles sont garantes d'un aménagement des territoires et d'un développement harmonieux de nos économies.
Chaque citoyen du monde, chaque consommateur a droit à une sécurité alimentaire en qualité et en quantité.
Or, ce qui se prépare à l'Organisation Mondiale du Commerce, c'est un marché agricole mondial monotone et banalisé. Où les prix ne rémunèrent pas les produits, où les prix ne donnent pas de perspectives aux jeunes paysans. Ce qui se prépare, c'est la fin de la diversité des agricultures, la fin des produits régionaux et des produits de terroir auxquels nous sommes tant attachés, la fin de notre dimension culturelle.
Pour combattre cette sombre perspective, il faut convaincre nos négociateurs de la spécificité de l'Agriculture.
De nombreux pays, et notamment les économies riches, l'ont bien compris : des aides et soutiens non négligeables sont donnés à leurs agricultures.
Cette reconnaissance de notre spécificité ne doit pourtant pas être entre nous un sujet de discorde : c'est en s'adressant à ses propres consommateurs, en organisant son propre marché, que l'on renforce son agriculture.
Pour cela, il faut élaborer une politique agricole qui permette de protéger chaque grand marché régional. C'est ce que les paysans veulent en Europe lorsqu'ils réclament le respect de la préférence communautaire et le maintien de la Politique Agricole Commune, avec ce que cela veut dire en termes de modèle agricole et de modèle alimentaire.
Il faut aussi encourager les producteurs à s'organiser entre eux, il faut structurer les filières, renforcer les partenariats. Il faut structurer la production agricole pour permettre un meilleur partage de la valeur ajoutée et ne pas laisser capter cette valeur ajoutée uniquement par la grande distribution. Les producteurs doivent prendre en main leurs filières.
Justifiées à l'intérieur d'ensembles économiques régionaux, la protection des marchés et les aides aux secteurs agricoles ne doivent pas pour autant créer des distorsions insupportables pour nos productions locales.
Ceci doit être discuté. Et, dans nos valeurs communes, nous avons le respect mutuel, le respect de l'autre. C'est la raison pour laquelle les paysans français ont approuvé et soutenu la proposition du Président Jacques Chirac visant à supprimer toute aide à l'exportation vers les pays les plus fragiles durant les négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce.
Avec la montée de l'industrialisation, la suprématie des services dans l'économie, l'agriculture a tendance à devenir quantité négligeable, voire la variable d'ajustement des négociations. Nos valeurs, la réalité de notre métier sont de plus en plus méconnues. A nous de relever le défi de nous insérer dans un monde que, pour ma part, je ne souhaite pas unipolaire mais tout au contraire multipolaire, dans un respect et une reconnaissance de chacun.
La mondialisation est un mot terrible s'il doit signifier la fin de la diversité de l'agriculture.
Mais la mondialisation peut aussi être une chance si on la maîtrise et si on la régule.
Je milite pour une mondialisation qui reconnaît le droit à la " souveraineté alimentaire ", et qui autorise la constitution d'ensembles régionaux cohérents participant à la régulation de l'offre mondiale de produits agricole.
Je milite pour une mondialisation au profit du plus grand nombre et pas uniquement au profit des plus forts.
Je vous encourage à discuter entre vous de la meilleure manière d'affirmer une agriculture équitable et durable.
Au nom des paysans français que je représente comme Président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, au nom des paysans européens que je représente en tant que vice-président du Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l'Union Européenne (COPA), je vous souhaite la bienvenue, en France et à Paris, et j'espère que vos travaux seront fructueux pour l'avenir de l'agriculture du monde.
Je vous remercie.
(Source http://www.fnsea.fr, le 18 juin 2003)
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui, comme nombre de professionnels à vos côtés durant cet événement, et de participer à cet événement exceptionnel de la jeunesse agricole mondiale.
Cela me fait chaud au coeur de vous voir rassemblés ici pour défendre la même cause : notre métier d'agriculteur.
Cela me fait chaud au coeur de voir rassemblés ici ceux qui représentent l'avenir de nos organisations agricoles. Car c'est vous les jeunes qui dessinerez le futur visage de l'agriculture.
Je suis très admiratif de cette initiative d'organiser ce congrès mondial. Réussir à réunir tant d'agricultures et de productions différentes est un véritable tour de force !
En effet, cela ne repose pas uniquement sur le travail formidable accompli par les organisateurs, cela repose surtout sur votre volonté commune, à vous tous !
Mais permettez-moi de saluer les organisateurs. Bravo à tous ceux qui ont oeuvré à cette initiative.
Cette unité que vous concrétisez aujourd'hui, il faudra la conserver à partir de nos valeurs communes :
Tous les paysans du monde ont le même langage : celui de la terre qu'ils cultivent.
Tous les paysans du monde ont le même objectif : celui de nourrir les femmes et les hommes de notre planète.
Tous les paysans du monde ont les mêmes préoccupations : celles de respecter leur outil de travail et de vivre en harmonie avec la nature dont ils dépendent directement.
Mes amis, tout cela, dans un monde de plus en plus ouvert et concurrentiel, nous devons le porter haut et fort à nos responsables politiques et aux négociateurs de l'Organisation Mondiale du Commerce qui vont se retrouver dans quelques mois, à Cancun au Mexique.
Nous leur disons que :
Nos agricultures ne sont pas délocalisables.
Nos fermes et nos familles sont garantes d'un aménagement des territoires et d'un développement harmonieux de nos économies.
Chaque citoyen du monde, chaque consommateur a droit à une sécurité alimentaire en qualité et en quantité.
Or, ce qui se prépare à l'Organisation Mondiale du Commerce, c'est un marché agricole mondial monotone et banalisé. Où les prix ne rémunèrent pas les produits, où les prix ne donnent pas de perspectives aux jeunes paysans. Ce qui se prépare, c'est la fin de la diversité des agricultures, la fin des produits régionaux et des produits de terroir auxquels nous sommes tant attachés, la fin de notre dimension culturelle.
Pour combattre cette sombre perspective, il faut convaincre nos négociateurs de la spécificité de l'Agriculture.
De nombreux pays, et notamment les économies riches, l'ont bien compris : des aides et soutiens non négligeables sont donnés à leurs agricultures.
Cette reconnaissance de notre spécificité ne doit pourtant pas être entre nous un sujet de discorde : c'est en s'adressant à ses propres consommateurs, en organisant son propre marché, que l'on renforce son agriculture.
Pour cela, il faut élaborer une politique agricole qui permette de protéger chaque grand marché régional. C'est ce que les paysans veulent en Europe lorsqu'ils réclament le respect de la préférence communautaire et le maintien de la Politique Agricole Commune, avec ce que cela veut dire en termes de modèle agricole et de modèle alimentaire.
Il faut aussi encourager les producteurs à s'organiser entre eux, il faut structurer les filières, renforcer les partenariats. Il faut structurer la production agricole pour permettre un meilleur partage de la valeur ajoutée et ne pas laisser capter cette valeur ajoutée uniquement par la grande distribution. Les producteurs doivent prendre en main leurs filières.
Justifiées à l'intérieur d'ensembles économiques régionaux, la protection des marchés et les aides aux secteurs agricoles ne doivent pas pour autant créer des distorsions insupportables pour nos productions locales.
Ceci doit être discuté. Et, dans nos valeurs communes, nous avons le respect mutuel, le respect de l'autre. C'est la raison pour laquelle les paysans français ont approuvé et soutenu la proposition du Président Jacques Chirac visant à supprimer toute aide à l'exportation vers les pays les plus fragiles durant les négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce.
Avec la montée de l'industrialisation, la suprématie des services dans l'économie, l'agriculture a tendance à devenir quantité négligeable, voire la variable d'ajustement des négociations. Nos valeurs, la réalité de notre métier sont de plus en plus méconnues. A nous de relever le défi de nous insérer dans un monde que, pour ma part, je ne souhaite pas unipolaire mais tout au contraire multipolaire, dans un respect et une reconnaissance de chacun.
La mondialisation est un mot terrible s'il doit signifier la fin de la diversité de l'agriculture.
Mais la mondialisation peut aussi être une chance si on la maîtrise et si on la régule.
Je milite pour une mondialisation qui reconnaît le droit à la " souveraineté alimentaire ", et qui autorise la constitution d'ensembles régionaux cohérents participant à la régulation de l'offre mondiale de produits agricole.
Je milite pour une mondialisation au profit du plus grand nombre et pas uniquement au profit des plus forts.
Je vous encourage à discuter entre vous de la meilleure manière d'affirmer une agriculture équitable et durable.
Au nom des paysans français que je représente comme Président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, au nom des paysans européens que je représente en tant que vice-président du Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l'Union Européenne (COPA), je vous souhaite la bienvenue, en France et à Paris, et j'espère que vos travaux seront fructueux pour l'avenir de l'agriculture du monde.
Je vous remercie.
(Source http://www.fnsea.fr, le 18 juin 2003)