Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je rends hommage ce soir à l'une des personnalités les plus originales que j'ai rencontrée depuis que je suis ministre dans le monde souvent, et nécessairement, convenu des affaires européennes et internationales. Député, sénateur, vice-Premier ministre aujourd'hui qui devinerait que derrière ce parcours typique d'homme de pouvoir, dont j'ai cité certains éléments mais pas tous, se cache un intellectuel aux affaires, un homme de séduction et de conviction, l'ami des écrivains et des artistes, un homme de passion. A chaque étape de votre carrière, dans chacun des cercles où elle vous a mené, vous avez laissé le souvenir durable de votre chaleur , de votre refus des conformismes ainsi que de votre action réelle sur la vie politique, celle des Pays-Bas et celle de l'Europe toute entière et sur ce point je peux en témoigner directement. Au milieu des années 60, quand partout les jeunesses estudiantines s'essayaient à faire craquer les cadres de la société, vous créez un parti politique d'un genre nouveau : le D66 pour Démocratie 66, 1966, joli nom pour une entreprise quasiment révolutionnaire pour les Pays-Bas de l'époque, à laquelle vous apportez votre expérience de journaliste déjà chevronné. Vous étiez spécialiste de la politique intérieure ce qui vous a, assurément, rompu à ses arcanes car les journalistes en savent souvent plus que les hommes politiques eux-mêmes, même si c'est sous un autre angle. Vous n'avez certainement pas oublié vos études de droit, ni votre fréquentation des Pères jésuites ni celle de l'université catholique de la ville de Nimègue. Mais paradoxalement la première grande originalité de votre parcours dès 66 a été de rompre résolument avec les piliers dits "confessionnels" de la vie politique néerlandaise, protestants, catholiques, socialistes, qui régissaient les institutions depuis le 18ème siècle. Chacun mesure alors votre audace. Dès 1967 vous entrez au Parlement. Vous n'avez ensuite de cesse de promouvoir la réforme des institutions et plus encore l'évolution des moeurs. Vous avez prôné le référendum et la participation des citoyens, vous avez entraîné vos collègues à accepter des politiques plus libérales. Votre talent à séduire par vos idées a fait merveille. Après dix ans de députation vous décidez de prendre du champ et de revenir au journalisme. Mais vos talents vont vite manquer à la vie politique des Pays-Bas et vous devenez ministre de la Défense, en pleine crise des euromissiles, ce n'était pas le moment le plus simple. A nouveau vous avez su combiner avec bonheur votre attention à la société et l'art de la politique, pour concilier le pacifisme des uns et l'atlantisme des autres. Vous réussissez à nouveau.
Vous ne quittez plus la vie politique et vous menez votre parti au pouvoir. En 1994 vous êtes à l'origine une coalition d'un type nouveau aux Pays-Bas, la fameuse coalition violette, violette parce qu'elle mêle le rouge du parti socialiste, le bleu du parti libéral et le vert du D66 (je ne sais pas si vous avez vérifié d'ailleurs, parce que le rouge et le bleu ça doit marcher, avec le vert je ne sais pas ce que ça donne ! Mais ce n'est pas une remarque politique !).
Pour la première fois depuis 70 ans, les chrétiens-démocrates sont écartés du pouvoir, vous êtes le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. La coalition violette, que vous marquez de vos idées et de votre personnalité, s'impose dans l'opinion. Elle se maintiendra jusqu'au moment où vous déciderez de vous retirer : vous lui étiez assurément indispensable. Pour la France, votre action aux Affaires étrangères n'a pas été moins importante. C'est pourtant un domaine qu'il est d'usage de considérer comme plus contraint, comme dépourvu de marges de manoeuvre personnelles, ou en tout cas elles sont faibles, évidemment ce n'est pas mon opinion ni la vôtre. En tout cas vous êtes parvenu à développer et incarner une certaine orientation "continentaliste" des Pays-Bas ; j'apprécie alors à leur juste mesure le courage et la détermination que ce choix exigeait et en même temps je suis persuadé qu'il répond à une vocation naturelle de votre pays en Europe, l'Histoire l'a plusieurs fois montré. Nos deux pays se sont rapprochés, en même temps que vous renforciez vos relations avec l'Allemagne, et il est bien naturel que cela aille de pair.
Vous avez, il est vrai, une connaissance intime de la France où vous venez souvent, je sais que vous avez passé un certain art de vivre du sud de la France. On me dit que vous avez tenu avec brio des tâches culturelles dans "L'Independant" de Perpignan et que vous savez parler avec l'accent de cette ville.
Votre regard sur la France est sans complaisance, c'est ce que l'on attend généralement d'un Néerlandais, mais toujours curieux et dépourvu de préjugés. vous êtes francophone et vous nous donnez l'impression d'être francophile, ce qui n'est pas toujours automatiquement associé. Vous avez toujours jugé artificielle l'opposition entre l'atlantique et le continent je le disais il y a un instant, à plusieurs moments importants, en pleine crise iraquienne, en 1998, ou lors de la mise en place des lois Helms-Burton, ou au Proche-Orient, vos positions d'indépendance, votre capacité à assumer des responsabilité internationales, votre réflexe européen ont suscité l'estime chez nous.
Je ne voudrais pas oublier votre détermination à défendre la cause des Droits de l'Homme et de l'aide au développement. Nous en avons souvent parlé pour nous retrouver ensemble sur les grands objectifs même si nous choisissions parfois des voies différentes.
Votre attachement à la politique étrangère et de sécurité commune, votre critique contre ce que vous perceviez à ce sujet comme étant des écarts ou des entorses montrent l'ambition que vous placez dans la politique étrangère de l'Europe et donc dans l'Europe elle-même. Nous en parlions encore il y a un instant à propos des résultats extrêmement importants de ce Conseil européen d'Helsinki.
Pendant un an, nous nous sommes retrouvés, tous les mois, au sein du CAG. Je garde de vos interventions cher M. Van Mierlo, un souvenir plein de chaleur de conviction et vous conviendrez que l'hommage n'est pas mince quand on connaît l'ambiance de la salle du Conseil à Bruxelles ou à Luxembourg. je constate avec beaucoup de plaisir que les relations entre la France et les Pays-Bas sont aujourd'hui excellentes. La visite officielle du Premier ministre M. Kok en octobre à Paris a montré combien certaines controverses étaient maintenant apaisées et gérées avec méthodes, dans un esprit d'amitié et de bonne intelligence. le président de la République se rendra en visite d'Etat aux Pays-Bas en février prochain, à l'invitation de la Reine Béatrix.
Les coopérations entre nos deux pays se développent dans tous les domaines et ne se limitent pas aux affaires européennes. Mercredi dernier encore, le secrétaire d'Etat néerlandais à la Culture est venu voir Mme Trautmann et ils ont discuté de diverses initiatives bilatérales comme les musées, l'architecture, les questions audiovisuelles. Mme Trautmann se rendra à La Haye l'année prochaine. Nos relations restent au coeur de la construction européenne comme elles l'étaient au temps des fondateurs. Des groupes de travail vont être créés, par exemple pour préparer le sommet extraordinaire de Lisbonne pour l'emploi qui aura lieu en mars prochain. Les directeurs compétent des ministères travailleront également sur des affaires de sécurité et de défense ou sur la réforme institutionnelle de l'Union. je crois que nos deux pays ont conservé intact une volonté déterminée de faire avancer l'Europe. Ils partagent les choses, le fait d'avoir été dans cette aventure depuis son extrême origine. Le défi et la tâche sont plus ambitieux que jamais ; le Conseil européen d'Helsinki, dont je parlais il y a un instant et qui vient de s'achever, l'a montré une fois de plus.
L'Union européenne a lancé la réforme des institutions qui est maintenant reconnue, et pour nous français, c'est très important, comme préalable indispensable à un premier élargissement. Les membres fondateurs que nous sommes en comprennent plus que d'autres peut-être l'urgence et l'importance. En même temps, les premières réflexions sur ce que serait l'Europe après un grand élargissement, une Europe à 25 ou 30 membres ou plus, doivent s'engager dès maintenant, sans attendre; Elles prendront nécessairement du temps, mais il s'agira alors vraiment d'arrêter les limites géographiques institutionnelles de l'Union européenne. A Helsinki, une synthèse s'est faite finalement sur le processus d'élargissement et sa maîtrise. On ne parle plus maintenant de vagues de pays candidats ou bien de groupes, chaque pays est traité en fonction de ses mérites propres et la négociation sera fondée sur des éléments objectifs. l'avancement de celle-ci sera liée à la préparation réelle de chaque candidat. A Helsinki, la Turquie a été reconnue comme un candidat à part entière, sur un pied d'égalité avec les 12 autres. C'est un pas important, sur cette question, la France et les Pays-Bas se sont trouvés presque toujours sur la même position. Nous pensions, sans sous-estimer aucunement les problèmes que cela pose et qui devront être surmontés que l'Union européenne devait tirer les conséquences d'une promesse faite depuis 36 ans à la Turquie, à travers de nombreux accords dans lesquels nous leur reconnaissions une vocation européenne. Ils ont donc été reconnus comme candidat, mais il y a évidemment tout un chemin à accomplir encore avant que les négociations proprement dites puissent débuter.
Je crois que les décisions récentes ont un lien quelque part avec le travail qui avait été fait par la présidence néerlandaise en 1997.
Enfin, l'Europe à laquelle vous êtes très attaché a progressé de manière décisive. Nos deux pays sont maintenant ensemble dans cette nouvelle dimension de l'Union, cela à soi seul illustre tout le chemin accompli. Cher Hans, chacun sait que le dialogue qui s'est intensifié ces dernières années doit à votre travail au ministère des Affaires étrangères. Votre personnalité, votre action à la tête de la diplomatie de votre pays ont souvent permis que la France et les Pays-Bas se retrouvent côte à côte, aux moments importants et plus que jamais auparavant.
Ce sont des choses qui durent et la République française vous en rend hommage ce soir. Je vous maintenant procéder à la cérémonie.
Hans Van Mierlo, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons commandeur de la Légion d'Honneur./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 décembre 1999).
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je rends hommage ce soir à l'une des personnalités les plus originales que j'ai rencontrée depuis que je suis ministre dans le monde souvent, et nécessairement, convenu des affaires européennes et internationales. Député, sénateur, vice-Premier ministre aujourd'hui qui devinerait que derrière ce parcours typique d'homme de pouvoir, dont j'ai cité certains éléments mais pas tous, se cache un intellectuel aux affaires, un homme de séduction et de conviction, l'ami des écrivains et des artistes, un homme de passion. A chaque étape de votre carrière, dans chacun des cercles où elle vous a mené, vous avez laissé le souvenir durable de votre chaleur , de votre refus des conformismes ainsi que de votre action réelle sur la vie politique, celle des Pays-Bas et celle de l'Europe toute entière et sur ce point je peux en témoigner directement. Au milieu des années 60, quand partout les jeunesses estudiantines s'essayaient à faire craquer les cadres de la société, vous créez un parti politique d'un genre nouveau : le D66 pour Démocratie 66, 1966, joli nom pour une entreprise quasiment révolutionnaire pour les Pays-Bas de l'époque, à laquelle vous apportez votre expérience de journaliste déjà chevronné. Vous étiez spécialiste de la politique intérieure ce qui vous a, assurément, rompu à ses arcanes car les journalistes en savent souvent plus que les hommes politiques eux-mêmes, même si c'est sous un autre angle. Vous n'avez certainement pas oublié vos études de droit, ni votre fréquentation des Pères jésuites ni celle de l'université catholique de la ville de Nimègue. Mais paradoxalement la première grande originalité de votre parcours dès 66 a été de rompre résolument avec les piliers dits "confessionnels" de la vie politique néerlandaise, protestants, catholiques, socialistes, qui régissaient les institutions depuis le 18ème siècle. Chacun mesure alors votre audace. Dès 1967 vous entrez au Parlement. Vous n'avez ensuite de cesse de promouvoir la réforme des institutions et plus encore l'évolution des moeurs. Vous avez prôné le référendum et la participation des citoyens, vous avez entraîné vos collègues à accepter des politiques plus libérales. Votre talent à séduire par vos idées a fait merveille. Après dix ans de députation vous décidez de prendre du champ et de revenir au journalisme. Mais vos talents vont vite manquer à la vie politique des Pays-Bas et vous devenez ministre de la Défense, en pleine crise des euromissiles, ce n'était pas le moment le plus simple. A nouveau vous avez su combiner avec bonheur votre attention à la société et l'art de la politique, pour concilier le pacifisme des uns et l'atlantisme des autres. Vous réussissez à nouveau.
Vous ne quittez plus la vie politique et vous menez votre parti au pouvoir. En 1994 vous êtes à l'origine une coalition d'un type nouveau aux Pays-Bas, la fameuse coalition violette, violette parce qu'elle mêle le rouge du parti socialiste, le bleu du parti libéral et le vert du D66 (je ne sais pas si vous avez vérifié d'ailleurs, parce que le rouge et le bleu ça doit marcher, avec le vert je ne sais pas ce que ça donne ! Mais ce n'est pas une remarque politique !).
Pour la première fois depuis 70 ans, les chrétiens-démocrates sont écartés du pouvoir, vous êtes le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. La coalition violette, que vous marquez de vos idées et de votre personnalité, s'impose dans l'opinion. Elle se maintiendra jusqu'au moment où vous déciderez de vous retirer : vous lui étiez assurément indispensable. Pour la France, votre action aux Affaires étrangères n'a pas été moins importante. C'est pourtant un domaine qu'il est d'usage de considérer comme plus contraint, comme dépourvu de marges de manoeuvre personnelles, ou en tout cas elles sont faibles, évidemment ce n'est pas mon opinion ni la vôtre. En tout cas vous êtes parvenu à développer et incarner une certaine orientation "continentaliste" des Pays-Bas ; j'apprécie alors à leur juste mesure le courage et la détermination que ce choix exigeait et en même temps je suis persuadé qu'il répond à une vocation naturelle de votre pays en Europe, l'Histoire l'a plusieurs fois montré. Nos deux pays se sont rapprochés, en même temps que vous renforciez vos relations avec l'Allemagne, et il est bien naturel que cela aille de pair.
Vous avez, il est vrai, une connaissance intime de la France où vous venez souvent, je sais que vous avez passé un certain art de vivre du sud de la France. On me dit que vous avez tenu avec brio des tâches culturelles dans "L'Independant" de Perpignan et que vous savez parler avec l'accent de cette ville.
Votre regard sur la France est sans complaisance, c'est ce que l'on attend généralement d'un Néerlandais, mais toujours curieux et dépourvu de préjugés. vous êtes francophone et vous nous donnez l'impression d'être francophile, ce qui n'est pas toujours automatiquement associé. Vous avez toujours jugé artificielle l'opposition entre l'atlantique et le continent je le disais il y a un instant, à plusieurs moments importants, en pleine crise iraquienne, en 1998, ou lors de la mise en place des lois Helms-Burton, ou au Proche-Orient, vos positions d'indépendance, votre capacité à assumer des responsabilité internationales, votre réflexe européen ont suscité l'estime chez nous.
Je ne voudrais pas oublier votre détermination à défendre la cause des Droits de l'Homme et de l'aide au développement. Nous en avons souvent parlé pour nous retrouver ensemble sur les grands objectifs même si nous choisissions parfois des voies différentes.
Votre attachement à la politique étrangère et de sécurité commune, votre critique contre ce que vous perceviez à ce sujet comme étant des écarts ou des entorses montrent l'ambition que vous placez dans la politique étrangère de l'Europe et donc dans l'Europe elle-même. Nous en parlions encore il y a un instant à propos des résultats extrêmement importants de ce Conseil européen d'Helsinki.
Pendant un an, nous nous sommes retrouvés, tous les mois, au sein du CAG. Je garde de vos interventions cher M. Van Mierlo, un souvenir plein de chaleur de conviction et vous conviendrez que l'hommage n'est pas mince quand on connaît l'ambiance de la salle du Conseil à Bruxelles ou à Luxembourg. je constate avec beaucoup de plaisir que les relations entre la France et les Pays-Bas sont aujourd'hui excellentes. La visite officielle du Premier ministre M. Kok en octobre à Paris a montré combien certaines controverses étaient maintenant apaisées et gérées avec méthodes, dans un esprit d'amitié et de bonne intelligence. le président de la République se rendra en visite d'Etat aux Pays-Bas en février prochain, à l'invitation de la Reine Béatrix.
Les coopérations entre nos deux pays se développent dans tous les domaines et ne se limitent pas aux affaires européennes. Mercredi dernier encore, le secrétaire d'Etat néerlandais à la Culture est venu voir Mme Trautmann et ils ont discuté de diverses initiatives bilatérales comme les musées, l'architecture, les questions audiovisuelles. Mme Trautmann se rendra à La Haye l'année prochaine. Nos relations restent au coeur de la construction européenne comme elles l'étaient au temps des fondateurs. Des groupes de travail vont être créés, par exemple pour préparer le sommet extraordinaire de Lisbonne pour l'emploi qui aura lieu en mars prochain. Les directeurs compétent des ministères travailleront également sur des affaires de sécurité et de défense ou sur la réforme institutionnelle de l'Union. je crois que nos deux pays ont conservé intact une volonté déterminée de faire avancer l'Europe. Ils partagent les choses, le fait d'avoir été dans cette aventure depuis son extrême origine. Le défi et la tâche sont plus ambitieux que jamais ; le Conseil européen d'Helsinki, dont je parlais il y a un instant et qui vient de s'achever, l'a montré une fois de plus.
L'Union européenne a lancé la réforme des institutions qui est maintenant reconnue, et pour nous français, c'est très important, comme préalable indispensable à un premier élargissement. Les membres fondateurs que nous sommes en comprennent plus que d'autres peut-être l'urgence et l'importance. En même temps, les premières réflexions sur ce que serait l'Europe après un grand élargissement, une Europe à 25 ou 30 membres ou plus, doivent s'engager dès maintenant, sans attendre; Elles prendront nécessairement du temps, mais il s'agira alors vraiment d'arrêter les limites géographiques institutionnelles de l'Union européenne. A Helsinki, une synthèse s'est faite finalement sur le processus d'élargissement et sa maîtrise. On ne parle plus maintenant de vagues de pays candidats ou bien de groupes, chaque pays est traité en fonction de ses mérites propres et la négociation sera fondée sur des éléments objectifs. l'avancement de celle-ci sera liée à la préparation réelle de chaque candidat. A Helsinki, la Turquie a été reconnue comme un candidat à part entière, sur un pied d'égalité avec les 12 autres. C'est un pas important, sur cette question, la France et les Pays-Bas se sont trouvés presque toujours sur la même position. Nous pensions, sans sous-estimer aucunement les problèmes que cela pose et qui devront être surmontés que l'Union européenne devait tirer les conséquences d'une promesse faite depuis 36 ans à la Turquie, à travers de nombreux accords dans lesquels nous leur reconnaissions une vocation européenne. Ils ont donc été reconnus comme candidat, mais il y a évidemment tout un chemin à accomplir encore avant que les négociations proprement dites puissent débuter.
Je crois que les décisions récentes ont un lien quelque part avec le travail qui avait été fait par la présidence néerlandaise en 1997.
Enfin, l'Europe à laquelle vous êtes très attaché a progressé de manière décisive. Nos deux pays sont maintenant ensemble dans cette nouvelle dimension de l'Union, cela à soi seul illustre tout le chemin accompli. Cher Hans, chacun sait que le dialogue qui s'est intensifié ces dernières années doit à votre travail au ministère des Affaires étrangères. Votre personnalité, votre action à la tête de la diplomatie de votre pays ont souvent permis que la France et les Pays-Bas se retrouvent côte à côte, aux moments importants et plus que jamais auparavant.
Ce sont des choses qui durent et la République française vous en rend hommage ce soir. Je vous maintenant procéder à la cérémonie.
Hans Van Mierlo, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons commandeur de la Légion d'Honneur./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 décembre 1999).