Déclaration de Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur le secteur de l'hôtellerie, les chiffres d'affaires, la fréquentation et les répercussions sur l'emploi dans ce secteur d'activité et les objectifs de démarche qualité du Gouvernement, notamment le classement des restaurants de tourisme, par la politique de label et la certification de services, Paris le 23 novembre 1999.

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Circonstance : 1er congrès de l'Union des métiers et des industries de l'Hôtellerie (UMIH) à Paris le 23 novembre 1999

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Avant d'inaugurer officiellement, dans quelques instants, EQUIP'HOTEL, je tenais absolument à venir vous saluer et saluer, ce matin, tous les hôteliers, les restaurateurs, les cafetiers, ainsi que l'ensemble des professionnels du monde de la nuit présents, aujourd'hui, à votre congrès.

Si j'ai souhaité être présente, parmi vous aujourd'hui, c'est aussi parce qu'il s'agit du premier congrès de cette Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie que vous avez souhaité former, marquant ainsi la volonté des professionnels que vous êtes, de vous rassembler, dans une organisation plus large, capable de réunir tous les aspects de vos professions, pour mieux faire face aux défis du 21ème siècle.

Nous sommes, en effet, à un moment charnière, un tournant du siècle, où nous sommes tous plus ou moins contraints de nous interroger sur l'avenir, et, en ce qui concerne tout particulièrement votre secteur, sur les moyens et la manière dont nous permettrons à notre pays d'affronter, avec ambition et sérénité, cette multiplication annoncée des flux touristiques internationaux, dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus vive.

La transformation que vous avez décidé d'opérer témoigne de votre volonté d'aller de l'avant et d'anticiper cette évolution, et je ne peux que vous en féliciter.

Je veux d'ailleurs, aujourd'hui, profiter de l'occasion qui m'est donnée de m'adresser directement à vous, pour vous associer aux très bons résultats de la saison touristique qui s'achève.

Je puis, ainsi, vous confirmer que nous battrons encore, en 1999, des records de fréquentation, comme de consommation, même si, évidemment, lorsqu'on regarde plus en détail, ce bilan positif sera à nuancer en fonction des régions et des secteurs d'activités.

Mais, à titre d'exemples, je voudrai, quand même, citer quelques chiffres révélateurs et, d'abord, ceux qui concernent le dynamisme de la fréquentation étrangère.

En effet, le record que nous avions enregistré, l'an dernier, au moment de la Coupe du monde de football, avec 71 millions de visiteurs étrangers, devrait être dépassé puisque, pendant la saison estivale, leur nombre était en hausse de 10 %... Une augmentation qui s'est également confirmée durant les premiers mois d'automne.

Cette fréquentation accrue a fait sentir ses effets positifs sur l'ensemble du secteur, tant au niveau des hébergements, dont les taux d'occupation enregistrent globalement une croissance de plus de 2 points, que dans celui des transports, où, là, la progression se situe, en moyenne, autour de 11 %.

Les répercussions sur l'emploi, sont tout aussi significatives, comme en témoignent les excellents résultats enregistrés dans le secteur des Hôtels-Cafés-Restaurants.

Celui-ci a en effet connu, entre juin 98 et juin 99, une augmentation de près de 4 % de ses effectifs salariés qui s'est traduite, au niveau national, par la création de plus de 25.000 emplois nouveaux...

Ce qui constitue un encouragement certain à la poursuite des actions que nous faisons ensemble.

Une politique qui encourage la croissance économique et la création d'emplois. Une politique qui, s'engage aux côtés des quelque 200.000 entreprises françaises investies dans le secteur du tourisme, afin de les accompagner dans leurs efforts pour toujours mieux s'adapter aux mutations de la société et à l'évolution des goûts et des exigences de leurs clientèles.

Je ne citerai pas, ici, tous les chantiers que nous avons, ainsi, ouverts, avec votre fédération et ses représentants, depuis mon arrivée au Secrétariat d'État au Tourisme, ce qui n'est pas l'objet de ma présence ce matin.

Permettez-moi, toutefois, d'en évoquer au moins un, qui est d'actualité sur ce salon et qui me tient particulièrement à cur, car il concerne directement cette démarche-qualité, à laquelle je suis très attachée.

Il s'agit du classement des restaurants de tourisme.

Comme je m'y étais engagée, lors de votre dernier congrès, j'ai souhaité, en effet, en concertation avec les professionnels, réformer le classement des restaurants de tourisme, en le combinant avec une politique de label et de certification de services.

Ce dispositif - attendu depuis plusieurs dizaines d'années - constitue, pour la première fois, un véritable outil de reconnaissance professionnelle de la restauration et du métier de restaurateur, valorisant la diversité de la cuisine française.

Il enrichit, du même coup, l'image de la France, pays de la gastronomie, en améliorant, considérablement, la lisibilité de la qualité de notre offre nationale, auprès de nos concitoyens et de nos visiteurs étrangers.

Comme je vous l'avez promis, cette réforme sera donc entrée en vigueur avant l'an 2000, puisque, les arrêtés sont signés depuis septembre dernier... Et j'aurai, d'ailleurs, dans quelques instants, l'occasion de remettre les premiers panneaux de classement à leurs 6 premiers bénéficiaires.

Alors, avant de conclure, je veux encore vous assurer que, à l'image de l'esprit partenarial qui a prévalu dans la mise en uvre de ce dispositif, la démarche qui m'anime est et demeurera la même dans tous les chantiers sur lesquels je souhaite que nous continuions à travailler ensemble.

C'est une démarche qui privilégie l'écoute et la concertation, car c'est là, je le crois, la meilleure manière de dégager des solutions pragmatiques aux problèmes qui se posent.

Par ma présence, aujourd'hui, parmi vous, je tenais donc à vous réaffirmer mon engagement à vos côtés et vous inviter, dans ce moment important que vous êtes en train de vivre, à poursuivre ce dialogue constructif que nous sommes parvenus à nouer.

Je ne saurai toutefois conclure sans un mot sur l'effroyable drame qui a frappé plusieurs départements du sud de la France, il y a une dizaine de jours.

Je tiens, en effet, à témoigner, ici, de la solidarité du gouvernement avec toutes celles et tous ceux qui, parmi vos confrères, ont vu balayé, en l'espace de quelques heures, parfois le travail de toute une vie.

Les premières estimations font ainsi état d'une trentaine d'hôtels et de près d'une quarantaine de restaurants sinistrés, principalement dans les départements de l'Aude et des Pyrénées Orientales.

Comme vous le savez, pour faire face à cette situation, le gouvernement après avoir prononcé le classement en catastrophe naturelle de ces inondations, a mobilisé un fonds de plus d'1 milliard de francs.

Pour ma part, j'ai missionné, dès vendredi dernier, l'Inspection générale du Tourisme afin d'évaluer avec l'ensemble des professionnels concernés l'étendue des dégâts et leurs conséquences pour l'économie touristique dans ces régions.

Je sais que nombre d'entre eux se sont déjà rapprochés des autorités préfectorales, par le biais des chambres de commerce et d'industrie de ces départements. Mais je tiens aujourd'hui à inviter ceux qui ne l'auraient pas encore fait à s'en rapprocher au plus tôt.

Je sais que vous vous ferez le relais de ce message. Et je vous en remercie.

Mais puisque nous fêtons aujourd'hui la naissance l'Union des Métiers et des Industries de l'hôtellerie, je tiens à lui souhaiter bon vent et plein succès. A vous tous, bon congrès !
(source http://www.tourisme.gouv.fr, le 25 novembre 1999)